VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Russie - 10 avril 2014 - Bientôt des poursuites contre le traître Gorbatchev (...)

Russie - 10 avril 2014 - Bientôt des poursuites contre le traître Gorbatchev ?

jeudi 10 avril 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 10 avril 2014).

Combien y avait-il sur le "compte en suisse" donné par la CIA à Gorbatchev pour détruire l’URSS ?

Le 8 décembre 1991, les présidents de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine ont signé le traité de Minsk sur la dissolution de l’URSS et la formation de la CEI. Dans les jours qui ont suivi, huit autres républiques ont rejoint ce traité. Le 25 décembre, Mikhaïl Gorbatchev a démissionné du poste présidentiel. Tout cela s’est produit alors qu’au référendum de mars 1991, 77,85% des citoyens soviétiques s’étaient prononcés en faveur du maintien de l’Union soviétique.

Des députés russes veulent des poursuites contre Gorbatchev

http://fr.ria.ru/presse_russe/20140410/200942099.html

MOSCOU, 10 avril 2014 à 11h30 - RIA Novosti

Quelques députés russes ont préparé une requête adressée au procureur général Iouri Tchaïka afin d’ouvrir une enquête sur les événements qui se sont produits à l’époque de l’effondrement de l’URSS, écrit jeudi le quotidien Izvestia.

Dans leur demande les députés Evgueni Fedorov, Anton Romanov (Russie unie), Ivan Nikitchouk, Oleg Denissenko (PC) et Mikhaïl Degtiarev (LDPR) indiquent que les citoyens de l’URSS se sont prononcés par référendum en faveur du maintien d’un Etat uni, mais les hauts dirigeants soviétiques ont commis des actes illégaux entraînant la chute du pays. Les députés comptent ainsi sur l’ouverture de procédures pénales, y compris à l’égard du dernier dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev.

Dans leur requête, les députés indiquent que le 4 novembre 1991, la direction de suivi d’application de la loi sur la sécurité d’Etat du Parquet de l’URSS avait ouvert une enquête sur le président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, mais le lendemain, subissant la pression du dernier dirigeant soviétique, le Parquet a dû annuler le mandat permettant d’engager une procédure pénale.

Le député Evgueni Fedorov estime que le thème d’effondrement de l’URSS est resté pertinent ces 23 dernières années. Mais il est indispensable de le soulever aujourd’hui sur fond d’événements en Ukraine.

"Une analyse juridique complète et crédible des événements de 1991 est nécessaire pour évaluer les institutions du gouvernement actuel. Il faut également prendre en compte la suppression volontaire des organismes administratifs et la falsification des documents du référendum. Cela permettrait de comprendre la position actuelle de la "cinquième colonne" et de ses technologies, qui d’ailleurs n’ont pas beaucoup changé", a-t-il déclaré.

Gorbatchev est accusé d’avoir créé le Conseil d’Etat de l’URSS et d’avoir dirigé cet organisme qui n’était pas considéré par la Constitution de l’Union soviétique comme un organisme d’Etat. C’est le Conseil d’Etat qui adoptait les décrets pour reconnaître l’indépendance des républiques soviétiques baltes, sachant que même les organismes gouvernementaux légitimes ne pouvaient pas prendre de telles décisions.

Les députés ont indiqué au Parquet que les délits de ce genre n’avaient pas de prescription. Quant à Gorbatchev il n’a aujourd’hui aucune immunité contre des poursuites pénales.

Le député Mikhaïl Degtiarev espère qu’une enquête permettrait de donner pour la première fois une appréciation juste des événements datant de plus de 20 ans.

"Il est primordial de le faire, car jusqu’à présent aucune appréciation juridique n’a été donnée en ce qui concerne la dislocation de l’Etat. Cependant, tous les faits indiquent qu’il s’agissait d’un acte planifié et les responsables doivent être traduits en justice. Y compris Gorbatchev. Nous continuons à subir même les conséquences des événements de 1991. Les gens continuent à mourir à Kiev par la faute de ceux qui ont décidé des années en arrière au Kremlin de détruire le pays", déclare le député.

Selon les législateurs, les résultats de l’enquête du Parquet entreront même dans les manuels scolaires d’histoire en tant qu’interprétation des événements de 1991.

Le 8 décembre 1991, les présidents de la Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine ont signé le traité de Minsk sur la dissolution de l’URSS et la formation de la CEI. Dans les jours qui ont suivi, huit autres républiques ont rejoint ce traité. Le 25 décembre, Mikhaïl Gorbatchev a démissionné du poste présidentiel. Tout cela s’est produit alors qu’au référendum de mars 1991, 77,85% des citoyens soviétiques s’étaient prononcés en faveur du maintien de l’Union soviétique.

5 Messages de forum

  • Chute de l’URSS : des députés russes veulent poursuivre Gorbatchev

    http://fr.ria.ru/politique/20140410/200940721.html

    Mikhaïl Gorbatchev

    MOSCOU, 10 avril 2014 à 09h03 - RIA Novosti

    Des députés de trois des quatre partis présents à la Douma ont demandé au procureur général Iouri Tchaïka d’engager des poursuites contre l’ex-président soviétique Mikhaïl Gorbatchev pour avoir provoqué la chute de l’URSS, rapporte jeudi le quotidien Izvestia.

    Les parlementaires Evgueni Fiodorov (Russie unie), Mikhaïl Degtiariov (Parti libéral-démocrate), Ivan Nikitchouk et Oleg Denisenko (Parti communiste) estiment que les dirigeants de l’Union soviétique, dont son premier et dernier président, ont commis des actes illégaux qui ont entraîné la désagrégation du pays.

    Selon M.Degtiariov, la chute de l’URSS se répercute sur l’espace post-soviétique "jusqu’à nos jours". A titre d’exemple, le député cite les événements en cours en Ukraine dont la responsabilité pèse d’après lui sur ceux qui "ont pris en 1991 la décision de détruire le pays".

    M.Fiodorov (Russie unie) est quant à lui allé jusqu’à qualifier l’ex-numéro un soviétique d’"espion américain". Cependant, les auteurs de l’initiative n’ont cité aucun article du Code pénal dans leur appel.

    Il convient de rappeler que les dénommés accords de Belaveja mettant fin à l’existence de l’Union soviétique ont été signés le 8 décembre 1991 par le président de la RSFSR Boris Eltsine et ses homologues ukrainien et biélorusse Leonid Kravtchouk et Stanislav Chouchkievitch.

  • L’URSS devait être sauvée (Poutine)

    http://fr.ria.ru/politique/20111215/192730586.html

    Premier ministre Vladimir Poutine
    lors d’une séance annuelle de questions-réponses
    avec la population

    MOSCOU, 15 décembre 2011 à 15h55 - RIA Novosti

    Il fallait lutter pour l’intégrité de l’Union soviétique de façon "continue et persistante", a déclaré jeudi le premier ministre russe Vladimir Poutine lors d’une séance annuelle de questions-réponses avec la population.

    "Il fallait lutter pour l’intégrité territoriale de notre Etat de façon continue et persistante, sans crainte et sans se cacher la tête dans le sable", a estimé le chef du gouvernement russe.

    "Il fallait lancer en temps opportun les réformes économiques, qui devaient être accompagnées par des changements démocratiques", a indiqué M.Poutine, interrogé sur ce qu’il aurait fait s’il avait dirigé l’URSS à la veille de sa désintégration.

    Par le passé, Vladimir Poutine avait estimé que la disparition de l’Union soviétique constituait non seulement "une véritable tragédie" pour le peuple russe, mais aussi "la plus grande catastrophe géopolitique du siècle".

  • L’URSS enterrée par des fossoyeurs aux intentions douteuses

    http://fr.ria.ru/discussion/20111208/192347265.html

    La rencontre dans la forêt de Belovejskaïa en Biélorussie

    16:48 08/12/2011
    Par Petr Romanov, RIA Novosti

    Il y a 20 ans, le 8 décembre 1991, s’est tenue la rencontre entre le Russe Boris Eltsine, l’Ukrainien Leonid Kravtchouk et le Biélorusse Stanislav Chouchkevitch qui a mis un terme à l’existence de l’Union soviétique. Etant donné que le géant soviétique a connu une morte lente et douloureuse, les gens datent la fin de l’URSS différemment. Certains se souviennent de la perestroïka et de Mikhaïl Gorbatchev : il a brisé la colonne vertébrale du PCUS qui soutenait l’Etat soviétique. D’autres parlent de la "parade des souverainetés", lorsque les républiques soviétiques proclamaient l’une derrière l’autre leur indépendance par rapport au centre. D’autres encore parlent du putsch du Comité d’Etat pour l’état d’urgence en août 1991.

    Je n’ai l’intention de contester aucune des versions mentionnées, car je suis convaincu que chacun de ces événements a réellement contribué à l’effondrement de l’Union soviétique.

    Tout comme avant cela l’Etat socialiste était progressivement tué par les gérontocrates du Kremlin, la malheureuse campagne afghane ou, en regardant plus loin dans le passé, le fait que la première frappe fatale a été infligé au pays des Soviets par Lénine en vidant de son sens l’essence même de la structure de l’Etat – les Soviets. Les Soviets d’ouvriers et de paysans ont été d’abord subordonnés à la volonté d’une seule classe, le prolétariat, puis à la volonté du seul parti des bolcheviks, puis au Comité central de l’unique parti du pays, et plus tard aux décisions du Politburo, et à l’époque de Staline carrément à la volonté d’un seul homme et de la nomenklatura dans l’ensemble.

    Tout cela est juste, mais revenons à l’année 1991 fatidique pour l’URSS. Gorbatchev, et il n’est pas le seul, est toujours convaincu que malgré tout l’Union pouvait être réanimée en signant un nouveau traité de l’Union. Cependant, la rencontre dans la forêt de Belovejskaïa en Biélorussie où se sont réunis les trois dirigeants a empêché de le faire. L’Etat, comme un être humain, peut perdre sa vie goutte par goutte, mais la dernière de ces gouttes est la plus importante pour l’histoire, et c’est la raison pour laquelle il ne faut pas rejeter la version de Mikhaïl Gorbatchev. Il faut également l’étudier.

    Pour commencer, écoutons Sergueï Chakhraï, l’un des conseillers juridiques de Boris Eltsine à l’époque : "La question de la conservation de l’Union n’était plus pertinente… Le 8 décembre a été signé son certificat de décès. Les leaders des trois républiques soviétiques qui se sont réunis dans la forêt de Belovejskaïa ont accompli le rôle du médecin qui signe le certificat de décès pour le délivrer aux proches d’un défunt… Et il est absurde d’accuser le médecin qui constate le décès d’avoir tué le patient."

    Absurde ? Peut-être. Mais seulement à condition qu’au moment de la délivrance du certificat de décès le patient soit réellement mort, et que la pureté des intentions des médecins de Belovejskaïa (Eltsine, Kravtchouk et Chouchkevitch) ne fasse pas l’ombre d’un doute. Mais c’est là que les problèmes commencent. Tous les "médecins légistes" venus dans la forêt de Belovejskaïa étaient trop intéressés par le décès rapide du patient, ainsi il serait naïf de les croire aveuglement. Rappelons que Boris Eltsine cherchait à réaliser son rêve de longue date, c’est-à-dire évincer Gorbatchev, car à partir de ce moment il pourrait faire avec la Russie ce qu’il voudrait. Leonid Kravtchouk a reçu l’Ukraine indépendante et surtout très riche, et la part du gâteau de Stanislav Chouchkevitch n’était pas négligeable non plus.

    D’autant plus que plusieurs points de l’accord de Belovejskaïa sont sujets à caution. Premièrement, la confidentialité de la réunion rappelait singulièrement un complot. Evidemment, il fallait tromper la vigilance du président de l’URSS. Mais pas seulement. Il est à noter que le "trio" voulait également inviter le Kazakh Noursoultan Nazarbaïev à sa réunion, cependant, selon Guennadi Bourboulis (à l’époque secrétaire d’Etat de Russie), il ne l’a pas fait, craignant qu’il prévienne Gorbatchev.

    Il est primordial de noter l’époque lorsque la préparation de l’effondrement de l’Union a commencé. Voici un extrait de l’interview de Guennadi Bourboulis accordée au journaliste canadien Max Roiz en 1991.

    Max Roiz : "J’avais constamment le sentiment que Bourboulis ne partageait pas l’euphorie générale et que la Russie était réticente à signer le traité de l’Union : les négociations de Novo-Ogarevo étaient une manœuvre tactique afin de gagner du temps… Un an plus tard à Arkhangelsk nous avons à nouveau soulevé cette question. Bourboulis m’a dit qu’il était encore trop tôt pour révéler tous les détails qui avaient précédé l’effondrement de l’URSS, mais j’ai tout de même décidé de publier l’enregistrement de notre conversation qui présente, selon moi, un intérêt aujourd’hui même.

    Moi : Quand les premiers contacts ont-ils commencé [avec les dirigeants des autres républiques soviétiques] ?

    Bourboulis : En novembre 1990. A Moscou, indépendamment [du gouvernement] de l’Union, a été signé le premier accord bilatéral entre la Russie et le Kazakhstan. Je considère cet événement comme remarquable, car c’est à cette époque que la première brèche a été percée. Puis en février 1991 […] le premier essai de rencontre quadrilatérale a eu lieu : Russie-Ukraine-Biélorussie-Kazakhstan… Et nous avons décelé une graine stimulante dans cette assemblée que nous avons commencé à cultiver… Or, à l’époque il s’est avéré que l’idée [de l’effondrement de l’URSS] était réalisable uniquement pour le groupe limité à trois républiques (Russie, Biélorussie, Ukraine - ndlr)… Nazarbaïev constituait un problème." Et nous avons déjà dit ci-dessus quel était ce problème : il risquait de tout dévoiler à Gorbatchev.

    Ainsi il est clair que nos médecins légistes se préparaient en secret à signer le certificat de décès de l’URSS bien avant de se réunir dans la forêt de Belovejskaïa. Alors si ce n’est pas un complot, qu’est-ce que c’est ?

    Et le dernier extrait de la même interview de l’ancien secrétaire d’Etat russe est un aveu : "L’opération brillante et surtout sans effusion de sang de destruction de l’empire n’a pas provoqué la joie des patriotes bornés mais une haine animale à l’égard de celui qui l’a mise en œuvre. Pour ceux qui ne connaissent pas le nom de cet homme, il s’agit de Guennadi Bourboulis."

    Je ne me considère pas comme un patriote borné, et pour cette raison je n’éprouve pas de haine animale à l’égard de Bourboulis. D’autant plus que je rejoins son évaluation historique : l’Union soviétique vieillissante était incapable de survivre. En revanche, l’URSS n’avait demandé à être euthanasiée à aucun des participants à l’enterrement de Belovejskaïa. Je suis convaincu que l’URSS serait morte sans l’aide de personne, mais de manière plus civilisée. D’ailleurs, Gorbatchev ou le peuple soviétique n’ont pas été les premiers à apprendre le décès de l’URSS. Le premier à qui Boris Eltsine s’est empressé d’annoncer la nouvelle était George Bush. Et cette action, comme le reconnaît le président américain lui-même, l’a mis dans une situation très inconfortable.

    Quant à la vantardise douteuse de Bourboulis, elle n’améliore guère son image. Et il est loin d’être le premier parmi les prétendants au rôle de fossoyeur de l’URSS. Il fait partie des cent premiers.

    Bref, impatients de s’asseoir chacun sur son trône, Eltsine, Kravtchouk et Chouchkevitch ont seulement précipité la mort de l’Union soviétique. Sachant qu’elle serait décédée de sa belle mort de toute façon.

  • Grandeur et décadence de Mikhaïl Gorbatchev

    http://fr.ria.ru/discussion/20100315/186247966.html

    Mikhaïl Gorbatchev

    13:52 15/03/2010
    Par Nikolaï Troïtsky, RIA Novosti

    Deux principales dates de la biographie de Mikhaïl Gorbatchev sont le 11 mars 1985, lorsqu’il fut élu Secrétaire général du Comité central du PCUS (le Parti communiste de l’Union Soviétique) et le 15 mars 1990, lorsqu’il fut élu président de l’URSS. En cinq ans et quatre jours, Mikhaïl Gorbatchev sut vivement impressionner non seulement son pays, mais aussi le monde entier.

    L’aube de la perestroïka (la restructuration) pointait déjà il y a 25 ans, mais personne ne l’avait alors remarqué. Ce mot n’existait même pas, il est apparu plus tard par opposition à l’"époque de stagnation". Le seul trait distinctif du nouveau leader du parti était son âge. Après les vieux caciques dirigeaient l’Union Soviétique, un homme politique relativement jeune - 54 ans - prit le gouvernail, ce qui inspirait déjà un espoir de renouveau.

    Il y a 20 ans, un vent de changements soufflait déjà, mais cela n’était pas suffisant pour les citoyens aux idées avancées qui voulaient aller toujours plus loin. Le dramaturge Mikhaïl Chatrov avait écrit une pièce durant la période de perestroïka intitulée "Plus loin, plus loin…" L’Etat et la société se métamorphosaient, ce dont témoignaient les changements importants dans les procédures électorales.

    En mars 1985, les membres du Bureau politique du Comité central du PCUS et les délégués de la session plénière du parti votèrent unanimement pour le nouveau Secrétaire général. Pour de nombreux délégués, surtout ceux de l’échelon régional, la candidature de Gorbatchev surprenait, mais ils se gardèrent bien d’émettre leur opinion, ne posèrent pas de questions et applaudirent unanimement.

    En mars 1990, la candidature au poste inhabituel de président n’eut non plus d’alternatives et ne fut une surprise pour personne. Le vote eut lieu non pas à huis clos, mais sous les yeux des millions de téléspectateurs qui suivaient attentivement la séance du Congrès extraordinaire des députés du peuple de l’URSS.

    Cela ressemblait déjà à un parlement. Les députés exprimaient ouvertement leurs avis, y compris les plus critiques, car ils étaient déjà habitués et n’avaient pas peur. Des questions insidieuses furent posées et le président Gorbatchev ne fut pas élu unanimement. Il recueillit 495 voix "contre" et 1329 "pour", c’est-à-dire 59,2% du nombre total des députés du peuple de l’URSS. Il arrive que les présidents russes recueillent plus de voix en leur faveur, il est vrai, aux élections générales.

    Gorbatchev pouvait-il accepter de participer à celles-ci ? Cette question relève de la spéculation. Tout simplement, il ne le jugeait pas nécessaire. Alors que, théoriquement, il avait encore des chances de remporter des succès au printemps 1990, et pas seulement en Russie.

    Les rapports entre Mikhaïl Gorbatchev et les électeurs étaient complexes et contradictoires. Il acquit rapidement une immense popularité parmi les intellectuels qu’il perdit au bout de cinq ans. Le rôle principal fut joué par la glasnost (la transparence). Les larges masses trouvaient cela, pour l’essentiel, à leur goût. Qui ne veut pas voir ses supérieurs sévèrement critiqués et punis ?

    Mais le peuple avait également son addition à présenter au réformateur du parti. Pour une bonne partie des Soviétiques, la perestroïka avait commencé par le décret du Présidium du Soviet Suprême de l’URSS du 16 mai 1985 sur le renforcement de la lutte contre l’ivrognerie, l’alcoolisme et la fabrication de vodka artisanale.

    Il serait erroné de penser que "tout le peuple" accueillit négativement cette mesure. Par exemple, elle fut approuvée par les femmes. Mais, chez nous, on sait porter à l’absurde même une initiative raisonnable, en célébrant, par exemple, des "noces sans alcool". Je me souviens d’une fête de la rédaction, lorsque nous avions versé de la vodka sous la table, alors que des boissons non alcoolisées et des hors-d’oeuvre se trouvaient sur la table. Etant au courant de cela, les chefs exigèrent de donner l’apparence de sobriété. Bref, c’était une "lutte contre l’alcool" selon le principe suivant : "le monde ne punit pas les erreurs, mais il exige qu’elles soient gardées secrètes".

    La loi gorbatchévienne de "semi-abstinence" eut des conséquences différentes. Selon les statistiques, la diminution des ventes d’alcool s’accompagna d’un accroissement de l’espérance de vie, de la natalité et d’une diminution de la mortalité. Cependant, la hausse du prix de la vodka et la difficulté d’accéder aux rayons des vins avaient compromis la réputation du Secrétaire général, plus précisément du "Secrétaire minéral" (de l’eau minérale), comme il fut immédiatement surnommé par des humoristes populaires.

    Autre circonstance digne d’intérêt. Il s’avère que les deux révolutions russes du XXe siècle – celles de 1917 et de 1991 – se produisirent après une lutte opiniâtre contre l’ivrognerie et l’alcoolisme. En 1913, la Russie tsariste prérévolutionnaire promulgua une loi sur l’abstinence totale qui ne fut pas non plus rigoureusement respectée. Quelques années après la campagne anti-alcool gorbatchévienne, l’Union Soviétique s’écroula.

    Y a-t-il un lien entre ceux événements ? Il y a néanmoins une coïncidence curieuse, d’ailleurs, confirmée par une anecdote apparue peu après 1985 : "Un télégramme urgent arrive au Kremlin d’un chef-lieu de région perdu : "Envoyez d’urgence deux wagons de vodka. Le peuple s’est dégrisé et demande : qu’est devenu notre cher tsar ?"

    Il y a probablement une part de vrai dans cette plaisanterie, car les révolutions sont accomplies par des gens sobres. Il est vrai, avant mars 1990, la lutte contre l’alcoolisme était, en fait, terminée. Mais la situation révolutionnaire n’était pas venue à maturité. Les dirigeants pouvaient encore faire quelque chose, mais le peuple ne voulait pas agir. Au bout des cinq premières années de sa direction, Mikhaïl Gorbatchev avait atteint le point culminant de son activité, après quoi son déclin irrésistible fut inévitable.

  • Gorbatchev et Eltsine, dirigeants les plus impopulaires de Russie (sondage)

    http://fr.ria.ru/society/20120202/193233580.html

    Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine

    MOSCOU, 2 février 2012 à 15h14 - RIA Novosti

    Mikhaïl Gorbatchev et Boris Eltsine restent les dirigeants les plus impopulaires de la dernière décennie aux yeux des Russes, selon un récent sondage réalisé par le Centre d’étude de l’opinion publique (VTsIOM).

    Priés de donner le nom d’un dirigeant de ces cent dernières années sous lequel la Russie s’est développée dans la bonne direction, seuls 14% des sondés ont cité Mikhaïl Gorbatchev et 17% Boris Eltsine. Les résultats d’un sondage similaire de 2007 étaient pratiquement identiques.

    La politique pratiquée par Vladimir Poutine est aujourd’hui qualifiée de "plutôt bonne" par 61% des Russes. En 2007, sa politique était considérée comme positive par 67% des sondés. La politique de Dmitri Medvedev est positivement évaluée par 54% des personnes interrogées.

    Les Russes sont plus sceptiques quant à la politique du dernier tsar de Russie, Nicolas II (31% d’opinions positives), et des leaders soviétiques, dont Vladimir Lénine, Joseph Staline (28% chacun) et Nikita Khrouchtchev (24%) sont les moins populaires. La politique de Leonid Brejnev est un peu plus populaire (39%).

    Le sondage du VTsIOM a été mené auprès de 1.600 personnes du 29 au 30 octobre 2011 dans 138 agglomérations de 46 régions, territoires et républiques de la Russie, la marge d’erreur statistique ne dépassant pas 3,4%.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0