En direct de Quito un jour de fête nationale, après avoir filmé la parade militaire, je te souhaite une belle fête, maman.
En bon Européen il nous faut une date dans un calendrier précis, et bloquer un instant la machine pour brandir quelques drapeaux, symboles du respect de certaines évidences.
Aujourd’hui, une pensée à toutes les mamans du monde. Une pause pour ne pas oublier ce qui devrait être toujours, comme une minute de silence pour une morte. Reste à trouver les assassins et leur demander pourquoi ?
Les militaires aux allures effrayantes écrasent d’un pas la Pachamama, la mère la plus oubliée en ce jour de fête. Pachamama ou la terre-mère disent les Indigènes. Ces peuples qui placent la terre comme la mère des mères et la respectent culturellement, sont aujourd’hui obligés de l’acheter pour la défendre !
Les fils de la Pachama se battent pour obtenir des titres de propriété et défendent quelques hectares de l’Amazonie contre l’exploitation du pétrole, du gaz, des métaux et l’agriculture intensive. Ils achètent une main, un genou, une côte ou un sein de leur mère, la terre nourricière.
L’ordre naturel s’inscrivait dans des mélanges de croyances, de spiritualités et de cultures.
Apparence animale,
Foncièrement très humain,
Tu es le peuple Andins.
Et pourtant, les gens applaudissent, sourient, s’émerveillent devant cette armée qui défile presque sans fin. Et je me dis que du naturel cette société n’a gardé que les humeurs et les caractères de l’Être.
Civilisation des caprices de chaque instant, tu es d’une complexité aveuglante, mais nul besoin de voir pour sentir mon bouquet heureux. Sens la joie et l’éphémère beauté, Sens la joie, mais surtout contente toi de sa source symbolique : quelques fleurs pour ta suffisance. Civilisation des symboles ;
Oui, toujours.
Il faut avoir une conscience bien étroite pour acclamer la marche des soldats.
François
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