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Les loups sont entrés dans Gaza (Aline de Dieguez - 8 août 2014)

samedi 9 août 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 août 2014).

Aline de Diéguez

Chroniques de la Palestine occupée

"Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et à aimer ceux qui les oppriment."
Malcolm X

Les loups sont entrés dans Gaza

http://aline.dedieguez.pagesperso-o…

juillet - août 2014

Lorsque Serge Reggiani a chanté que les loups avaient quitté Paris, il croyait peut-être que l’espèce s’éteindrait.

Hélas, elle a non seulement prospéré dans l’ombre, mais ses moyens et sa cruauté se sont accrus de manière exponentielle. L’impunité universelle dont elle jouit depuis des décennies a engraissé sa férocité et son arrogance. Elle a rendu la meute beaucoup plus dévastatrice que celle qui était entrée dans Paris en son temps.

Gueule béante, crocs aiguisés, yeux habités d’images de meurtre, suant la peur et la haine, la horde s’est ruée sur Gaza pour la troisième fois en moins de six ans. Elle s’y est livrée, à son habitude, et même plus sauvagement encore que lors de ses sorties précédentes, à un carnage et à une orgie de destructions qui ont transformé le petit territoire le plus densément peuplé de la planète en une morgue et un champ de ruines.

Là était leur foyer

Et c’est ainsi que Jahvé est grand !

En écho au poème chanté de Serge Reggiani, j’ai essayé d’évoquer en quelques touches le destin tragique d’un peuple martyrisé sans pitié depuis des décennies par des meutes de loups et piétiné sans miséricorde par des troupeaux de rhinocéros dépourvus de toute capacité d’empathie.

Jour et nuit, ces bêtes féroces à visage humain mâchouillent, ruminent et régurgitent une idée fixe : comment se débarrasser du peuple autochtone - le peuple palestinien - afin de pouvoir voler la totalité de son territoire et de ses richesses.

Trois loups contemplent les bombes de leurs congénères
incendier Gaza

***

Les loups
ououh ! ououououh !
Les loups sont entrés dans Gaza
ououououh !

***

Attirés par l´odeur du sang
des enfants de Gaza,
Les loups ont envahi Gaza
ououououh !

***

Des loups, il en vint de partout,
Des loups,
il en vint de l’Orient, il en vint du Ponant,
il en vint des mille et des cents
ououououh !

***

Les loups
ououououh !
Les loups ont flairé le gaz de Gaza.
Les loups veulent voler le gaz de Gaza.
ououououh !

***

Les loups
ououh ! ououououh !
Les loups ont ravagé Gaza.
Ils ont tout cassé, tout piétiné, tout écrasé.
Il ont bombardé, incendié, pulvérisé,
les maisons, les écoles, les hôpitaux.
ououououh !

***

Les loups
ououououh !
Les loups ont mordu,
massacré, éventré, assassiné
Les enfants de Gaza.
ououououh !

***

Mais Gaza a résisté et les loups,
ououh ! ououououh !
Et les loups sont défaits à Gaza.
Fourbus, battus,
piteux, miteux, calamiteux,
Les loups furent vomis par Gaza
ououououh !

***

Les loups
ououh ! ououououh !
En déroute et tout penauds,
Les loups vaincus ont quitté Gaza !
ououououh ! ououououh ! ououououh !

***

Ils reviendront peut-être…
Ils reviendront sûrement…
Ils sont déjà en train de revenir.
Mais à la fin, ils seront définitivement vaincus.
Car le symbole de la victoire certaine du peuple palestinien, c’est lui, l’enfant palestinien.

Petit Handala

(43% des deux millions d’habitants de Gaza ont moins de 14 ans)

Voir : La guerre des bébés, in 10 - Israël et son cadavre

***

La solution à deux Etats telle qu’imaginée par l’Etat sioniste

***

Rappel de la loi internationale à l’intention de Messieurs Obama, Hollande, Cameron, Barroso, Rompuy, de Mesdames Merkel et Ashton et de tous ceux qui, sous la direction du chef de choeur, Benjamin Netanyahou, entonnent à pleine gorge la cantate intitulée "Israël a le droit de se défendre".

Le droit à l’autodétermination, à l’indépendance nationale, à l’intégrité territoriale, à l’unité nationale et à la souveraineté sans interférence extérieure a été affirmé à maintes reprises par de nombreux organes des Nations Unies, dont le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, la Commission des droits de l’homme, la Commission du droit international et la Cour internationale de justice.

Le principe de l’autodétermination stipule que lorsque le droit à l’autodétermination a été supprimé par la force, le recours à la force est permis pour contrer cette situation et atteindre l’autodétermination.

La Commission des droits de l’Homme a régulièrement réaffirmé la légitimité de la lutte contre l’occupation par tous les moyens disponibles, dont la lutte armée (Résolution de la CDH No. 3 XXXV, 21 février 1979 et Résolution de la CDH No. 1989/19, 6 mars 1989)

Le droit international donne donc expressément à un peuple occupé le droit de se défendre par tous les moyens. En effet, la Résolution 2621 XXV, du 12.10.1970 des Nations Unies affirme "le droit inhérent des peuples colonisés de lutter par tous les moyens nécessaires contre les puissances coloniales qui répriment leur aspiration à la liberté et à l’indépendance", donc, y compris par les armes et par la force.

De façon explicite, la Résolution 37/43 , de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée le 3 décembre 1982 : "Réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination étrangère et coloniale et de l’occupation étrangère par tous les moyens disponibles, incluant la lutte armée." (Voir aussi les Résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies 1514 , 3070 , 3103 , 3246 , 3328 , 3382 , 3421 , 3481 , 31/91 , 32/42 et 32/154 ).

Le droit à la résistance est non seulement conforté, mais légitimé par l’article 1er §4 du premier protocole additionnel de Genève du 08.06.1977 , qui précise que, parmi les conflits armés internationaux, figurent ceux "dans lesquels les peuples luttent contre la domination coloniale et l’occupation étrangère et contre les régimes racistes dans l’exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…"

***

Comme le prouve la lettre citée ci-dessous d’Albert Einstein, la férocité des loups est consubstantielle aux premières heures de l’occupation de la Palestine.

Lettre d’Albert Einstein à l’éditeur du New-York Times, New York, 2 décembre 1948

Parmi les phénomènes politiques les plus inquiétants de notre époque, il y a dans l’État nouvellement créé d’Israël, l’apparition du "Parti de la Liberté" (Tnuat Haherut), un parti politique étroitement apparenté dans son organisation, ses méthodes, sa philosophie politique et son appel social aux partis nazis et fascistes. Il a été formé par les membres et partisans de l’ancien Irgun Zvai Leumi, une organisation terroriste d’extrême-droite et nationaliste en Palestine.

La visite actuelle de Menahem Begin, le chef de ce parti, aux États-Unis est évidemment calculée pour donner l’impression d’un soutien américain à son parti lors des prochaines élections israéliennes, et pour cimenter les liens politiques avec les éléments sionistes conservateurs aux États-Unis. (…)

Avant que des dommages irréparables ne soient faits par des contributions financières, des manifestations publiques en soutien à Begin et avant de donner l’impression en Palestine qu’une grande partie de l’Amérique soutient des éléments fascistes en Israël, le public américain doit être informé sur le passé et les objectifs de M. Begin et de son mouvement. Les déclarations publiques du parti de Begin ne montrent rien quant à leur caractère réel. Aujourd’hui ils parlent de liberté, de démocratie et d’anti-impérialisme, alors que jusqu’à récemment ils ont prêché ouvertement la doctrine de l’État fasciste. C’est dans ses actions que le parti terroriste trahit son véritable caractère. De ses actions passées, nous pouvons juger ce qu’il pourrait faire à l’avenir.

Attaque d’un village arabe : Un exemple choquant fût leur comportement dans le village Arabe de Deir Yassin. Ce village, à l’écart des routes principales et entouré par des terres juives, n’avait pas pris part à la guerre et avait même combattu des bandes arabes qui voulaient utiliser comme base le village. Le 9 avril, d’après le New York Times, des bandes de terroristes ont attaqué ce village paisible, qui n’était pas un objectif militaire dans le combat, ont tué la plupart de ses habitants - 240 hommes, femmes et enfants - et ont maintenu quelques-uns en vie pour les faire défiler comme captifs dans les rues de Jérusalem. (Imitation des défilés de "triomphe" des empereurs romains. N.de l’A)

La majeure partie de la communauté juive a été horrifiée par cet acte,et l’Agence Juive a envoyé un télégramme d’excuses au Roi Abdullah de Trans-Jordanie. Mais les terroristes, loin d’avoir honte de leurs actes, étaient fiers de ce massacre, l’ont largement annoncé et ont invité tous les correspondants étrangers présents dans le pays à venir voir les tas de cadavres et les dégâts causés à Deir Yassin. (…)

Ont signé :

ISIDORE ABRAMOWITZ, HANNAH ARENDT, ABRAHAM BRICK, RABBI JESSURUN CARDOZO, ALBERT EINSTEIN, HERMAN EISEN, M.D., HAYIM FINEMAN, M. GALLEN, M.D., H.H. HARRIS, ZELIG S. HARRIS, SIDNEY HOOK, FRED KARUSH, BRURIA KAUFMAN, IRMA L. LINDHEIM, NACHMAN MAJSEL, SEYMOUR MELMAN, MYER D. MENDELSON, M.D., HARRY M. ORLINSKY, SAMUEL PITLICK, FRITZ ROHRLICH, LOUIS P. ROCKER, RUTH SAGER, ITZHAK SANKOWSKY, I.J. SHOENBERG, SAMUEL SHUMAN, M. ZNGER, IRMA WOLPE, STEFAN WOLPE.

(C’est moi qui souligne)

***

En hommage aux combattants de Gaza, le poème du célèbre poète et écrivain syrien Nizar Kabbani (1923-1998).

Je suis pour le terrorisme

De terrorisme on nous accuse
Si nous osons prendre défense
De notre femme et de la rose
Et de l’azur et du poème
Si nous osons prendre défense
D’une patrie sans eau sans air,
D’une patrie qui a perdu
Sa tente et sa chamelle
Et même son café noir.
(…)

De terrorisme on nous accuse
Quand nous décrivons les dépouilles
D’une patrie
Décomposée et dénudée
Et dont les restes en lambeaux
Sont dispersés aux quatre vents…,
D’une patrie
Cherchant son adresse et son nom…
D’une patrie ne conservant
De ses antiques épopées
Que les élégies de Khansa…,
D’une patrie
Où ni le rouge, ni le jaune, ni le vert
Ne teignent plus les horizons…,
D’une patrie qui nous défend
D’écouter les informations
Ou d’acheter quelque journal…,
D’une patrie où les oiseaux
Sont censurés dans leurs chansons,

D’une patrie où, terrifiés,
Les écrivains ont pris le pli
D’écrire la page du néant…,
(…)

Dans notre nation,
Il n’y a plus de Mu’awya
Plus de Abu Sufiane
Plus personne pour crier "Gare" !
A la face de ceux qui ont abandonné
A autrui notre foyer
Et notre huile et notre pain
Transformant notre maison
Si heureuse en capharnaum.
Il ne reste plus rien de notre poésie
Qui n’ait sur le lit d’un tyran
Perdu sa virginité.

Du mépris nous avons pris
Le pli de l’habitude.
Que reste-t-il donc de l’homme
Lorsqu’il s’habitue au mépris ?

(…)
De terrorisme on nous accuse
Quand nous refusons notre mort
Sous les râteaux israéliens
Qui ratissent notre terre
Qui ratissent notre Histoire
Qui ratissent notre Evangile
Qui ratissent notre Coran
Et le sol de nos prophètes.
Si c’est là notre crime
Que vive le terrorisme !

De terrorisme on nous accuse
Si nous refusons que les Juifs
Que les Mongols et les Barbares
Nous effacent de leur main.
Oui, nous lançons des pierres
Sur la maison de verre
Du Conseil de Sécurité
Soumis à l’empereur suprême.

De terrorisme on nous accuse
Lorsque nous refusons
De négocier avec les loups
Et de tendre nos deux bras
A la prostitution.
L’Amérique
Ennemie de la culture humaine
Elle-même sans culture,
Ennemie de l’urbaine civilisation
Dont elle-même est dépourvue,
L’Amérique
Bâtisse géante
Mais sans murs.

De terrorisme on nous accuse
Si nous refusons un siècle
Où ce pays de lui-même satisfait
S’est érigé
En traducteur assermenté
De la langue des Hébreux.

8 août 2014

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