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Le film ’Occident’ ou le ratage hypnotique

mercredi 10 septembre 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 10 septembre 2014).

Le risque quand un artiste est touche-à-tout, c’est d’être bon à rien, du moins dans certains domaines. En ce sens, les films du chanteur comédien de 2006 à 2011 sont des splendides ratages à plusieurs niveaux : scénario bancal/manque de moyens/ jeu des acteurs souvent approximatif/manque d’humour libérateur (sauf dans ’Une dernier nuit au Mans’). Ce sont des films qui ont cependant su trouver un certain public, séduit par les ambiances musiales, l’ambiance générale, l’atmosphère mystérieuse. Vient un moment où un film peut être totalement raté qu’il en devient fascinant. C’est aussi ça la magie du cinéma. L’écrivain Pascal Françaix, auteur d’une biographie sur le feu cinéaste français Jean Rollin, auteur de films fantastiques populaires à l’étranger, moqués en France, a considéré dans une chronique en ligne Jann Halexander comme l’héritier direct du cinéaste. Il y a du vrai, sur l’obsession des forêts, des lieux urbains froids, glaciaux, sur la vampirisation. Toutefois, on retiendra que le chanteur Jann Halexander qui fit parti des précurseurs en France dans le rapport des artistes ’indés’ au net, a bien fait de ne pas insister dans la voie du cinéma. Les films de l’artiste sont épuisés sur le marché DVD mais sont disponibles en VOD, video on demand, pour les incultes, sur le site dailymotion. Dont ’Occident’, sorti en 2008. Malgré ses défauts gênants, il faut le voir en même temps qu’il faut lire ’Le déclin de l’Occident’ d’Oswald Spengler (1918). L’histoire de Statross Reichmann, noble métis au passé tortueux, à la vie borderline, se déroule dans une ville d’Europe, terne, triste, froide, vide, transparente (ce pourrait être en Pologne, en France, en Allemagne…) où les gens sont seuls face à eux-mêmes et à leurs fantômes, une ville où même la lumière du jour est sombre. Ratage ? Nanar prétentieux ? Série B de luxe ? C’est au public de trancher, de juger ce film passé naturellement inaperçu (une suite de film qui n’en est pas vraiment une, d’ailleurs on passera le premier volet sous silence, il n’y a pas besoin de le voir pour comprendre ’Occident’), dont la thématique (les névroses identitaires) est plus que jamais dans l’air du temps. Un film qui hypnotise, pour le meilleur et pour le pire.

Frédéric Carnavan

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