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USA - Le Pic de l’empire - L’impérialisme américain... bientôt la fin ?

dimanche 9 novembre 2014, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 novembre 2014).

N°96 : Le Pic de l’empire

http://www.lapenseelibre.org/articl…

Dimanche 9 novembre 2014

La pensée libre

Tout empire a une fin largement déterminée par l’économie et le poids de son oligarchie devenue décadente. Il est donc particulièrement intéressant pour les chercheurs d’observer la chose au moment même où le déclin pourrait se manifester, ce que ce texte permet d’envisager avec une certaine précision. Qui explique que nous avons estimé nécessaire de le reprendre pour en faire profiter nos lecteurs. La situation qui prévaut aujourd’hui permet donc de tenter de comprendre pourquoi les États-Unis semblent avoir décidé de se lancer dans une « stratégie du chaos » visant à détruire tout ce qu’ils ne peuvent plus contrôler, au moins depuis la guerre d’Irak. Simultanément, ils essaient de faire financer le maintien de leurs positions acquises de par le monde par leurs « alliés » dont ils se sont assurés autrefois la coopération par leurs « aides », ce dont ils ne sont financièrement plus capables, entre autre à cause du caractère désormais largement virtuel de leur économie et de leur monnaie, secteur militaro-industriel mis à part. Mais Washington s’était aussi assurée la prééminence en construisant au cours de la guerre froide un réseau d’influences dans le monde de l’économie, de la politique, des médias, de la culture qui lui était lié secrètement par le biais de ses services secrets ou, publiquement, grâce à ses fondations qui finançaient les mal dites organisations "non gouvernementales" de la « société civile ». Courroies de transmission qui semblent toujours fonctionner mais qui ont aussi un coût de plus en plus supporté par les peuples des pays de l’OTAN, de l’Union européenne, par Israël et ses réseaux mondiaux, par le Japon et par d’autres peuples dont les dirigeants sont soit liés de diverses façons à l’hyper-puissance en crise soit apeurés par les perspectives de se retrouver nus devant un monde nouveau où ils craignent de perdre leurs positions acquises, leurs débouchés, leurs approvisionnements, leurs placements financiers ou autres.

Cela étant, nous avons déjà assisté à des retournements, dont le plus spectaculaire, après l’auto-dissolution de l’Union soviétique par sa propre bourgeoisie parvenue, est celui de la Russie post-soviétique dont les dirigeants semblent avoir définitivement compris qu’ils ne seraient jamais accueillis dans les salons des « grands » …qui deviennent d’ailleurs de plus en plus « petits » en moyens. Il n’est pas exclu que nous assistions donc à des retournements plus spectaculaires encore, par exemple au sein de l’Union européenne où l’on constate déjà les mécontentements grandissants des peuples mais aussi d’une partie des classes dirigeantes envers l’hyper-puissance en crise, comme c’est déjà le cas avec la Hongrie, et comme cela pourrait l’être par exemple aussi, en Slovaquie, en Grèce, à Chypre, voire même en Allemagne. Ce dont les dirigeants des États-Unis sont conscients. D’où les tensions, les confusions et les dangers qui rôdent partout en cette période charnière.

Face à cela donc, les élites basées à Wall street et à Washington n’ont donc, comme l’histoire des décadences le montre, que trois choix, soit accepter le recul progressif de leur puissance en négociant pans par pans le retrait des territoires occupés jusque là, comme a su le faire par exemple l’empire romain ou l’empire ottoman tout au long des siècles qui ont précédé leur chute, soit se lancer dans des aventures guerrières sans perspectives comme l’a fait le Reich allemand entre 1914 et 1945, en mettant la planète à feu et à sang, et ce vers quoi l’entité sioniste semble aujourd’hui pousser Washington, soit encore accepter de s’en remettre à une puissance émergente, en s’associant à elle, comme l’a fait l’Autriche après Sadowa ou la Grande-Bretagne après 1945.

Pour les peuples, il est clair qu’ils ont tout à gagner en favorisant les puissances ayant intérêt à prôner la coopération internationale, la sécurité collective, le désarmement, le respect de la Charte des Nations Unies. En attendant de pouvoir imposer un système qui démantèlera la logique même de l’impérialisme produite par un système capitaliste incapable de s’interdire l’acharnement visant à lutter coûte que coûte contre la baisse tendancielle des taux de profit. Constat qui dépasse largement le cadre des seuls États-Unis.

La Rédaction de La pensée libre


Le Pic de l’empire

28 octobre 2014

Dmitry Orlov (1)

L’histoire nous enseigne que tous les empires finissent par tomber ; par conséquent, la probabilité que l’empire américain se casse la figure, peut être estimée à 100 %. La question est de savoir QUAND ? (Tout le monde pose sans arrêt cette ennuyeuse question.)

Évidemment, vous pouvez toujours quitter les États-Unis, et gagner un endroit qui ne soit pas branché sur l’économie US de façon obligatoire, et vous n’aurez pas trop à vous faire de souci.

Certains se sont livrés à des conjectures, mais pour autant que je sache, personne n’a fourni de méthodologie valable pour calculer la date d’échéance probable. Afin d’apporter un remède à cette sérieuse lacune ès théorie de l’effondrement, j’ai essayé de développer une méthode à moi - dans un article intitulé « Le pic de l’empire » - en me basant sur la théorie de Joseph Tainter appelée « Rendements décroissants de la complexité » ou « Rendements décroissants de l’Empire ». C’est un problème parfait pour les forts en calculs différentiels, et tous les étudiants en micro-économie, qui se défoncent sur les coûts marginaux et le revenu marginal pour savoir comment se chercher du boulot dans la très bientôt défunte industrie des gaz et huiles de schiste, pourront y employer utilement leurs talents mathématiques. En attendant, voici déjà une mise à jour et une estimation réévaluées.

Un empire de bases militaires

Comme le brillant analyste Chaimlers Johnston l’a expliqué, l’empire US est un « empire des bases militaires » pas un empire de colonies. De nos jours, il n’est plus considéré comme politiquement correct d’annexer d’autres pays. En témoignent les réactions suscitées par le rattachement de la Crimée à la Russie, même si la population du pays, qui avait le droit de s’autodéterminer, a voté à 98% pour ce rattachement. Mais, si les choses s’étaient passées différemment, y implanter une base de l’OTAN aurait été jugé très acceptable. Il existe aussi quelques « territoires » US (lisez « colonies ») repris sur la liste du Rapport du Pentagone sur les Bases (ou infrastructures militaires) : les îles Samoa américaines, Guam, l’atoll Johnston, les îles Marshall, les Mariannes du nord, Porto Rico, les îles Vierges US et les Wake. On devrait sûrement y inclure Hawaï, depuis qu’en 1993, le Congrès s’est excusé d’en avoir kidnappé la reine et illégalement annexé le territoire. Ils n’ont pas l’intention de le rendre, n’est-ce pas, mais cela ne les dérange pas de dire qu’ils regrettent, étant bien entendu qu’ils l’ont bel et bien volé. On pourrait en dire autant du Texas, de la Californie et de tout le foutu continent, si on veut être objectif. Mais ce genre de choses ne se fait plus. Plus trop… Bien sûr, il y a eu le vol du Kosovo à la Serbie, parce qu’ils en avaient besoin pour y implanter une énorme base de l’OTAN, mais on peut dire qu’il y a eu, en général, un changement dans la manière, qui consiste à contrôler les autres pays au moyens d’institutions économiques : le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, etc. On a pu constater aussi d’autres subterfuges politiques tels qu’assassinats et coups d’état, comme l’a fort bien expliqué John Perkins dans ses Confessions d’un tueur à gages économique,ou comme l’a fait, dans ses travaux, Michael Hudson..

William Blum (2) a écrit :

« Depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, les États-Unis d’Amérique ont :

1. Tenté de renverser plus de 50 gouvernements, dont la plupart avaient été légitimement élus.

2. Tenté de réprimer un mouvement populaire ou nationaliste dans plus de 20 pays.

3. Interféré massivement dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays.

4. Largué des bombes sur les populations d’au moins 30 pays.

5. Tenté d’assassiner plus de 50 leaders politiques étrangers. »

Il n’y a qu’une pincée de ces ingérences – celle d’Iran en 1953, du Guatemala en 1954, du Nicaragua en 1980 et d’Ukraine en 2014 – qui soient connues du public américain.

Or, voici l’élément essentiel : toutes ces « constructions de démocraties » requièrent un grand nombre de bases militaires, éparpillées dans le monde. Et à présent que la majeure partie des forces armées est constituée de mercenaires, « ils » n’ont plus besoin de l’aval du gouvernement, juste de l’argent des contribuables. En 2003, des millions de gens ont manifesté contre la guerre d’Irak. Est-ce que ça y a fait quelque chose ? Lors d’une marche pour la paix des années 80, le Secrétaire d’État Alexander Haig n’a-t-il pas déclaré : « Laissez-les manifester tant qu’ils veulent, du moment qu’ils paient leurs impôts » ? Kissinger n’a-t-il pas expliqué de son côté que « Les soldats ne sont que des animaux stupides, quand il s’agit de politique étrangère » ? Et William Casey, directeur de la CIA, n’a-t-il pas avoué, par une formule restée célèbre « Nous saurons que notre programme de désinformation est au point, quand tout ce que croit le public américain sera faux. » (Propos pas du tout secrets, tenus lors de la première réunion de travail de son service en 1981.) Les USA ne cachent nullement leur volonté de dominer le monde entier, quand bien même leur comportement n’en serait pas une preuve éclatante.

Rapport du Pentagone sur les infrastructures militaires

C’est pourquoi maintenir l’hégémonie des États-Unis exige un « empire de bases ». Combien de bases ? Chaque année, le Pentagone publie un « Rapport sur les infrastructures militaires » où sont énumérées toutes les propriétés de l’armée US., comprenant les terrains, les bâtiments et les installations diverses. Le dernier rapport en date mentionne 4 169 bases militaires intérieures, 110 dans les « territoires » US et 576 dans des pays étrangers, ce qui fait au total 4 855. Mais le fait est qu’il en manque beaucoup. Nick Turse, du site Tom Dispatch3, a calculé qu’en 2011, le nombre de bases US à l’étranger était beaucoup plus proche de 1 075. Donc, beaucoup de choses n’apparaissent pas dans le Rapport du Pentagone, mais il est quand même intéressant à consulter, car, pour calculer notre estimation, nous avons surtout besoin de tendances plutôt que de chiffres précis.

L’étude des tendances exige des données stables d’année en année, et le Pentagone paraît très constant dans ce qu’il déclare dans ses rapports, comme dans ce qu’il garde secret. C’est donc une excellente source à consulter pour calculer des tendances.

Étant donné que les Américains naviguent dans l’obscurité la plus complète, zombifiés et terrifiés par les médias de masse et traumatisés par les opérations psychologiques du type 11 septembre, l’Empire devra s’effondrer tout seul sans leur aide. Mais quand va-t-il crouler de son propre chef ? Voulons-nous vraiment le savoir ? Très bien, on y va.

Point culminant de l’Empire (« pic » en pidgin)

Point culminant de la superficie des infrastructures militaires US 1957-2014

La superficie des bases militaires US a atteint son point le plus haut (pic) en 2007, avec 129 633 km2 au total, et s’est mise à diminuer ensuite, avec une chute brutale en 2014. Cette courbe de la superficie des bases militaires suit d’assez près celle du pic pétrolier et celle de la puissance de l’empire. Je n’ai pas superposé les courbes, mais celle-ci se rapproche assez fort de la courbe de (la théorie de) Hubbert sur le pic pétrolier. Le point essentiel est, d’après la superficie totale déclarée des bases US, que l’empire a désormais dépassé son point culminant et est actuellement en train de décliner. Notez que le pic conventionnellement admis de la production pétrolière a culminé simultanément. Libre à vous de considérer cela comme une coïncidence.

Total et superficie des bases militaires US

Nombre et superficie des bases militaires US à l’étranger

Si l’on se réfère aux données de la période 2003-2004, on remarque un peu plus de détails, dont une chute brutale en 2014. La baisse du nombre total de bases en 2006 et 2007 a l’air d’une anomalie, mais la tendance en matière de superficie suit la théorie du pic.

Ce qui est encore plus remarquable, c’est la diminution du nombre de bases à l’étranger et de leur superficie. Les USA ont conservé le contrôle de toutes leurs bases intérieures et de celles situées dans les « territoires » US, mais ont perdu le contrôle d’une énorme superficie, donc de bases, à l’étranger. Depuis le point culminant de leurs bases à l’étranger en 2004, les USA n’en ont plus à présent que 64% : une perte de plus d’un tiers en une décennie ! En matière de superficie, ils conservent 69% de leur superficie maximale de 2006. Ils ont donc perdu 31% de leur surface d’infrastructures militaires à l’étranger, proche donc, là aussi, d’un tiers. Si vous vous demandez ce qui se cache derrière ces chiffres désastreux, vous pouvez considérer qu’ils sont le résultat de notre désastreuse politique étrangère, telle que Dmitry l’a décrite dans son article4 « Comment déclencher une guerre et perdre un empire ». Peut-être les gens à qui nous apportons « la liberté et la démocratie » en ont-ils marre d’être occupés et assassinés. Mais, quelle que soit l’explication, la tendance est flagrante.

Mais nous n’avons toujours pas abordé la thèse centrale de Tainter sur l’effondrement des empires. OK, faisons-le tout de suite.

Pic de l’empire : Superficie divisée par les dépenses militaires (US) en dollar constant de 2008

J’ai déjà montré, en dollars US constants de 2008, comment le rapport superficie militaire totale divisée par les dépenses militaires déclinait depuis 1991.

Après mise à jour en dollars constants de 2014, nous voyons que les recettes et les dépenses s’équilibrent en 2010, mais qu’en 2014, la tendance des recettes décroissant par rapport aux dépenses a recommencé.

Budget militaire US et Superficie totale divisée par les dépenses militaires en dollars de 2014

Dette gouvernementale US et Superficie militaire

Pendant ce temps, la dette nationale US, imputable pour beaucoup à ses dépenses militaires, continue de grimper à un rythme soutenu et le ratio de la surface militaire par rapport à la dette montre aujourd’hui un rendement négatif. Ce qui veut dire que l’empire a maintenant un rendement négatif de sa surface militarisée, par suite du poids de sa dette. À leurs débuts, les empires sont des entreprises massivement profitables, mais quand le bilan entre leurs revenus (recettes sur investissements) et leurs dépenses gouvernementales + leurs dépenses militaires + leur dette devient négatif, cela signifie, selon la théorie de Tainter, qu’ils sont sur la voie de l’effondrement.

L’effondrement n’est pas forcément brutal. En théorie, il peut être graduel. Mais, dans le cas présent, l’économie US est fragile. Elle dépend de la finance internationale pour pouvoir continuer d’accroître sa gigantesque dette. Cela revient à dépendre de la bonne volonté des étrangers, qui, justement, n’ont pas l’air particulièrement bien disposés. Par exemple, la Russie, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud (autrement dit les BRICS) montrent l’exemple en mettant sur pied un système bilatéral de paiement, visant à cesser d’opérer des transactions en dollars US et, par là, de payer tribut aux USA. Comme jadis Rome, l’empire est attaqué sur tous les fronts par « les barbares », à ceci près que les barbares modernes sont équipés de serveurs Internet, d’ordinateurs portables et de smartphones. Et, exactement comme l’a fait jadis Rome, l’empire doit dépenser des milliards de dollars pour défendre ses frontières, en laissant se déliter son noyau intérieur, par négligence malivole.

Ajoutons que les USA ont tenté d’enrayer une panique financière par une série de mensonges et de coups tordus. La Réserve Fédérale a imprimé 1 000 milliards de (faux) $ par an, rien que pour permettre aux banques de rester solvables, tout en vendant sur l’or à découvert pour faire baisser le prix de ce métal et ainsi protéger la valeur de leur monnaie (voir Paul Craig Roberts pour les preuves). En outre, la situation de l’emploi aux USA ne s’est jamais remise de la crise financière de 2008 et les salaires n’en finissent pas de baisser depuis lors, mais le gouvernement continue à publier des statistiques économiques trafiquées pour camoufler cette réalité. Entretemps, des signes nettement visibles montrent que la police – fortement militarisée – se prépare à faire face à toute velléité de révolte ouverte.

Deux pentes savonneuses

Comme nous l’avons montré, les revenus de l’empire sont devenus négatifs : il suffit donc qu’il s’enfonce de plus en plus dans sa dette pour diminuer sa présence dans le monde d’un tiers par décennie. Il existe deux manières de sortir de cette situation : une rapide et douloureuse, une lente et encore plus douloureuse.

La voie rapide implique que les États-Unis reconnaissent la réalité de la situation et passent par pertes et profits leurs aspirations impériales, comme l’a fait l’URSS en 1989/90. Il faut bien comprendre que c’est la crainte d’une intervention militaire qui pousse la plupart des pays à plier le genou devant l’empire, c’est-à-dire de continuer à financer sa dette en achetant ses dollars bidon. Si ce mode de fonctionnement s’arrête, les impressions sauvages de la planche à billets de la FED déclencheront une hyper inflation qui fera s’écrouler le château de cartes financier sur lequel repose la faculté de dépenses US, et l’empire s’effondrera avec son économie, comme l’a fait l’URSS au début des années 1990.

La seconde option est cependant la plus vraisemblable, car elle n’implique aucun ajustement majeur (peu probables dans les deux cas). Voyez-vous, même dans son agonie, l’URSS a été un peu mieux gouvernée que ne le sont les USA, incapables de prendre des décisions, quelles qu’elles soient. Donc, cette option consiste simplement à garder le sourire, à continuer de gesticuler, à emprunter toujours plus et à dépenser jusqu’à ce que l’empire soit totalement dissout. Vu l’état actuel des choses, cela ne pourra pas prendre plus de deux décennies. Notez que cette prévision se base sur un scénario linéaire, qui ne prend pas en compte les réactions positives susceptibles d’accélérer le processus. Une réaction positive veut dire que, dans un empire déjà réduit, davantage de pays pourraient oser s’émanciper de l’hégémonie du dollar et rendre ainsi d’autant plus difficile le financement de la dette impériale à un rythme de plus en plus soutenu. Ces réactions positives n’étant pas linéaires, elles sont plus difficiles à évaluer.

Mais un moment pourrait arriver, bien avant que l’empire ait totalement disparu, où l’absence de scepticisme nécessaire pour empêcher les finances US de plonger dans l’abîme cessera d’être possible, quels que soient le volume et l’intensité des propagandes, des distorsions de marchés, des sourires de loup dans la bergerie des représentants US à l’étranger ou de leurs gesticulations devant les caméras des télévisions nationales. Nous avons donc deux hypothèses. La première est objective et se fonde sur les données fournies par le gouvernement US lui-même : deux décennies ou moins. Mais nous ne manquons pas de matière pour échafauder une seconde hypothèse, subjective, soit n’importe quand entre ce soir et dans deux décennies ou moins.

En vous basant sur les estimations présentes, il vous est loisible d’être aussi objectif ou subjectif que vous voulez. Mais, si votre faveur va à la « version longue » supposant la domination continuée du dollar et si votre horizon s’étend au-delà de 2034 (ou moins), il y a une forte chance pour que vous soyez stupide. De même, si vous pensez que l’OTAN va venir à votre secours dans plus d’une décennie, reconsidérez tout de suite votre politique de « défense », parce que l’OTAN cessera d’être opérationnel en même temps que l’empire US. Récemment, le président Obama a dispensé ce qui, venant de lui, ressemblait à un ordre avisé : « Ne faites pas de conneries. » Vous pourriez essayer d’obéir à cet ordre et je suis là pour essayer de vous y aider.

NOTES :

1 Citoyen US d’origine russe comme son nom l’indique, Dmitry Orlov a fait paraître sur son site avant la crise de 2008, un « Pic de l’Empire ». Il vient de répondre à la demande de beaucoup de lecteurs en mettant sa précédente analyse à jour en fonction des changements survenus depuis lors. Notre revue a décidé de reprendre ce texte traduit et paru sur

http://lesgrossesorchadeslesamplest…

consulté le 9/11/2014.

2 http://williamblum.org

3 tomdispatch.com/authors/nickturse

4 http://www.les-crises.fr/comment-de…


Sources / http://cluborlov.blogspot.be/2014/1…

Traduction c.l. pour Les Grosses Orchades :

http://lesgrossesorchadeslesamplest…

Voir aussi, du même auteur :

http://www.les-crises.fr/les-cinq-stades-de-l-effondrement

Un entretien avec D. Orlov sur Le Sauvage (3 septembre 2014) :

http://www.lesauvage.org/2014/09/un-entretien-avec-dmitry-orlov


mitry Orlov, né à Léningrad en 1962, émigré aux États-Unis à l’âge de 12 ans, est un ingénieur qui écrit sur le déclin économique, écologique et politique des États-Unis et sur leur effondrement potentiel. Par ses multiples visites dans son pays natal à la fin des années 1980 et au début des années 1990, il a été témoin de l’effondrement de l‘URSS. En 2005 et 2006, il a écrit plusieurs articles comparant l’effondrement non-préparé des États-Unis et de l’URSS, sur des sites internet liés au pic pétrolier. Il s’exprime couramment sur ses deux blogs, l’un en anglais :

http://cluborlov.blogspot.com

L’autre en français : http://www.orbite.info/traductions/dmitry_orlov

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un traduit en français.

Dmitry Orlov et son épouse ont bazardé leur maison, et vivent désormais sur un bateau équipé de panneaux solaires, le Hogfish, et ne se déplacent plus sur terre qu’à bicyclette.

(Pour les curieux : Un hogfish est un poisson-porc, qui s’appelle ainsi parce que la tête du mâle ressemble à un groin de cochon.)

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