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Algérie - 1er février 2015 - Les luttes populaires du sud et le retour d’un crédo national.

lundi 2 février 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 1er février 2015).

Les luttes populaires du sud et le retour d’un crédo national.

Source : http://www.impact24.info/?p=4274

Mohamed Bouhamidi

01.02.2015 07:00

L’histoire retiendra le silence médusé de l’opposition algérienne pendant que nos frères du sud se battent contre la marche en avant désastreuse d’une exploitation du gaz de schiste dans notre désert. Les observateurs auront noté trois interventions, de cette opposition, timides et décalées attaquant le pouvoir sur ses fautes de communication et une quatrième suggérant une opération d’une main étrangère contre le ministre de l’énergie.

Sur le fond ? Rien ! Depuis qu’elle existe cette opposition n’a jamais discuté des problèmes essentiels relatifs à la souveraineté nationale, au modèle de développement, à la nécessité d’une action directe de l’Etat dans l’investissement, à l’impératif du maintien du modèle social inscrit dans la proclamation du 1er novembre 1954. Elle partage en fait l’ensemble des options de destruction de cette « économie administrée » qui nous a permis dans le laps de temps très court des 14 ans de direction du pays par Boumediene de construire les milliers d’écoles et de lycées et de mener la part de la production industrielle à 24% de notre PIB contre son niveau actuel situé entre 4 et 5 % (1).

Le cœur battant de cet extraordinaire mouvement populaire est manifestement la défense de la souveraineté nationale contre les appétits des multinationales du pétrole et du gaz et contre les arrangements souterrains avec la France et les USA (2) que reflètent ces indubitables informations. D’autres sources montrent par ailleurs que l’intérêt de notre ministre de l’énergie pour le gaz de schiste est bien plus ancien (3). Enfin le Dr. Moussa Kacem apportait des preuves d’un agenda international dès le mois de mars 2013 (4) sans pour autant modifier les sujets, les thèmes ou les urgences des partis politiques pris dans une autre façon de voir le monde. En réalité, notre monde politique algérien est profondément imprégné de l’idée que l’accès ou le maintien ou pouvoir dépend en très grande partie du rapport de forces internationales. Trente-cinq ans de réformes ont amené la perception algérienne que notre destin se négocie naturellement avec le FMI, la Banque Mondiales, les organes de négociations avec l’OMC et par extension avec les puissances elles-mêmes et enfin avec les entreprises. Dans une telle conception, les paroles du D. Moussa Kacem ne pouvaient alerter aucune des forces politiques ni de pouvoir car elles se situent en dehors du champ de leur perception.

De tout cela émane cette impression fausse de solitude du mouvement populaire qui se déroule dans notre sud. Ni action significative de soutien de la part des partis, ni relais de poids dans les milieux populaires du nord, ni embrayage sur les procédures de prise de décision nationale, tout paraît indiquer une immense difficulté de ce mouvement à imposer une issue politique. La responsabilité de l’opposition devient écrasante de laisser sans le soutien d’une solidarité nationale et d’un débat national populaire cette extraordinaire mobilisation construite sur une réhabilitation de la notion « d’intérêt national » totalement érodée par les partisans de la privatisation et de notre désarmement industriel et culturel. Pour diviser ce mouvement, le pouvoir a décidé de mettre en appétit quelques catégories socioéconomiques du sud en promettant l’argent de la restauration des Ksour, pour des emplois éphémères, la création de nouvelles structures administratives, et l’envoi d’une délégation de parlementaires qui ont voté la loi en faveur du gaz de schiste pour exorciser nos frères du sud de leurs frayeurs chimériques avec tous les significations non dites de cette démarche.

En remettant au cœur du mouvement cette notion d’intérêt national et de rupture avec les arrangements secrets sur notre destin national, la mobilisation du sud a jeté les bases d’un sursaut qui changera fondamentalement les donnes politiques de notre pays. Et d’abord qu’il existe encore un peuple en Algérie.

1 – http://www.djazairess.com/fr/libert…

http://www.latribune.fr/actualites/…

2- http://www.lepoint.fr/confidentiels…

http://www.leconews.com/fr/actualit…

http://www.energymed.eu/2014/06/16/…

3- http://www.algeria-watch.org/fr/art…

4- http://www.djazairess.com/fr/libert…

Source : http://www.impact24.info/?p=4274

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