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Le général, le chef de parti et l’Algérie post-novembre 1954 (Mohamed Bouhamidi)

mardi 16 juin 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 juin 2015).

En Algérie, les oligarques ont fini par s’emparer de la totalité du pouvoir et ont totalement liquidé le processus populaire né le 1er novembre 1954. Nous sommes dans une sorte de situation russe sous Eltsine avec beaucoup moins de démesure, mais c’est le même sens historique ou plutôt anti-historique.

Le général, le chef de parti et l’Algérie post-novembre 1954

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Mohamed Bouhamidi 14.06.2015 15:30

Saïdani chef du FLN a relancé la polémique autour la lettre du ministre de la défense et chef d’état-major des armées. Le militaire a encensé l’homme politique pour ses qualités de chef et de dirigeant. L’homme politique nous apprendra de son côté que le militaire a avorté un coup d’Etat en s’opposant à l’application d’un article de la constitution sur l’empêchement du président pour incapacité physique. Ce point précis jette une autre lumière sur la lettre du militaire et sur l’existence d’un épisode crucial de la vie du régime lors de l’évacuation de notre président pour des soins à l’hôpital militaire français du Val de Grâce.

Vraie ou fausse, cette affirmation de Saïdani indique qu’une panique a saisi les arcanes du régime à cette période. Les prérogatives d’engagement du processus d’empêchement sont entièrement détenues par des structures du pouvoir et l’opposition est impuissante sur ce plan.

Saïdani nous parle donc d’un épisode au sein du pouvoir et d’une lutte entre partisans et adversaires du maintien du président malade. S’il fabule, il projette quand même une grande peur d’un événement redouté. S’il dit la vérité il met en lumière le rôle du chef de l’armée et nous éclaire sur le poids du chef de l’état-major dans le processus du contrôle du président sur l’armée et par conséquent sur le pouvoir. Dans les deux cas il réaménage un peu la vérité mais la lettre du général - flatteuse pour l’homme qui restera dans la petite histoire pour avoir attaqué violemment le patron des services secrets - vient plutôt confirmer que les groupes politiques au pouvoir sont passés très près d’une rupture.

Elle confirme surtout que dans cette phase, Saïdani a joué un rôle. On comprend maintenant qu’il devait mener la marche pour écarter la vieille garde du FLN comme on a écarté de l’ANP la vieille garde de l’ALN sauf quelques cactus, soulagés de leurs épines. La lettre du général lui a reconnu les mérites de la mission accomplie.

Désormais le parti FLN est intégré à un groupe qui a fait main basse sur le pouvoir. Nous ne sommes plus dans une configuration constitutionnelle. Saïdani nous le dit avec son abrupte agressivité : Gaïd Salah a mis le poids de l’armée dans une affaire, constitutionnellement civile, de juger de la pertinence de l’empêchement du président pour raisons médicales.

Nous avons au moins une image politique relativement nette. Saïdani est le représentant de ce groupe à la tête du FLN et Gaïd salah est sa projection à la tête de l’armée.

La situation est inédite au plan formel. Au plan de la réalité depuis l’arrivée de notre président, le pouvoir affiche un mépris souverain de toute norme constitutionnelle. L’opposition s’était résignée à ce mode de fonctionnement, n’ayant aucun moyen de le contester.

La lettre l’a cependant sidérée avant que la déclaration de Saïdani sur les mérites du général ne l’achève totalement. Elle se réveille dans une configuration totalement nouvelle.

Une seule donnée était claire le reste. Le FLN nouveau, celui de l’argent sale, comme le dit la vieille garde du FLN, est conforme et cohérent, en parfaite correspondance avec le pouvoir des oligarques, par définition pouvoir de l’argent sale.

Les oligarques ne pouvaient aller plus loin dans leur conquête totale du pouvoir avec les formes et le langage qui correspondent à une phase historique de construction nationale révolue sous les coups des réformateurs et des terroristes.

Les congratulations partagées entre le général et le chef de parti expriment la satisfaction de l’un pour l’autre de la tâche qu’ils ont accomplie en virtuoses de nous transporter dans une Algérie post-novembre1954.

M.B

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