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Après le drame des migrants clandestins en Méditerranée :

mercredi 29 juillet 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 juillet 2015).

l’UE opte pour l’action et le déploiement militaire

In Le Courrier d’Algérie le 24 avril 2015

Par Karima Bennour

En réponse à la catastrophe humanitaire du naufrage qui a causé la mort de plus de 800 victimes, d’immigrants clandestins, au large de la Libye, les 28 états européens réunis en sommet extraordinaire sur l’immigration clandestine, jeudi dernier, à Bruxelles, se sont engagés à consentir tous les efforts « pour identifier, capturer et détruire les bateaux avant qu’ils ne soient utilisés par les trafiquants ». Dans sa décision de tout faire pour lutter contre l’immigration clandestine en Méditerranée, les membres de l’Union européenne (UE), ont convenu de monter une opération militaire, une première, faut-il le noter, dans la lutte contre l’immigration clandestine. Après avoir érigé des murs de sécurité, sous différentes formes, durcissement des lois relatives à la libre circulation des personnes ou en érigeant des murs barbelés, l’UE s’achemine à mener des opérations militaires, en Méditerranée, en Libye, et aussi à empêcher les candidats à l’immigration de gagner la Libye, selon les déclarations du président du Conseil européen. , Donald Tusk, Pour se faire, Paris et Londres s’appètent à saisir le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) pour obtenir l’autorisation d’une intervention sur le territoire libyen, pour détruire les moyens des passeurs. « La décision a été prise de présenter toutes les options pour que les navires puissent être appréhendés, annihilés » a déclaré François Hollande à l’issue du sommet de l’UE tenu, jeudi dernier, à Bruxelles, avant d’ajouter que « Cela ne peut se faire que dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité » précisant que « la France prendra une initiative, avec d’autres » a-t-il indiqué. Il est à noter, par ailleurs, que Paris a pesé lourdement, la veille de la tenue dudit sommet pour que ses décisions soient de cette nature. Le président François Hollande a confirmé, jeudi dernier, date de la tenue du Sommet de l’UE sur l’immigration en Méditerranée, son intention de « repartir » avec des avancées « significatives ». L’option militaire a été la réponse à donner à un phénomène qui trouve ses racines et ses causes, dans la situation difficile des conditions socio-économiques des sociétés des pays pourvoyeurs de ces personnes, qui traversent la mort dans l’espoir de décrocher une place dans l’eldorado européen, qui leu a été tant miroiter. La France a affiché, à travers son président Hollande, lors dudit sommet sur l’immigration clandestine, un attachement fort à la voie de l’intervention d’une force militaire européenne, pour torpiller les moyens des passeurs. « Une réponse à moindre coût politique qui laisse la France en 1re ligne » comme l’a souligné, Guylain Chevrier, consultant, docteur en Histoire, enseignant et formateur, interrogé par un média occidental, sur les résultats du Sommet de Bruxelles, des 28 chefs de l’UE.

Il faut par ailleurs, noter que la somme de 8000 euros est le gain à chaque embarcation de fortune qui mène des personnes sur la voie d’une mort certaine en Méditerranée. Après avoir tranché la voie militaire, les membres de l’Union européenne se réuniront, avec leurs homologues africains, prochainement dans le cadre du Sommet Afrique-UE, autour de la question de l’immigration clandestine. Autre mesure prise, lors du sommet de l’UE de Bruxelles, le renforcement des opérations de surveillance et de sauvetage en Méditerranée. Il a été question de doubler, de trois à six millions d’euros, le budget alloué à Frontex-agence en charge de la surveillance des frontières- en vue du renforcement des moyens alloués aux missions maritimes de Triton en Italie et Poséidon en Grèce. Tel a été les principales décisions prises à Bruxelles, jeudi dernier, par les 28 États de l’UE, réunis autour de l’immigration clandestine, dont les questions de soutien au développement des pays pourvoyeurs de cette immigration et les voix de consolidation de la paix et la sécurité dans ces régions ont été absentes de l’ordre du jour et donc aussi des résultats des travaux du Sommet de l’UE, à Bruxelles. Pour l’UE, il est plus question d’une politique pour la maîtrise par ses États membres de l’immigration et non qu’elle leur soit imposée, notamment par l’immigration clandestine qui compte, faut-il le rappeler des diplômés. Autre objectif visé par la décision de l’UE, favorisant l’action militaire, dans son traitement de l’immigration clandestine en méditerranée, option défendue par Paris, est la « protection » et la « consolidation » de la place et du rôle de membres de l’UE, principalement la France dans l’espace méditerranéen et aussi africain. Lesquels espaces sont au cœur des convoitises et souvent des luttes intenses entre acteurs puissants de la scène internationale, sur fond du contrôle des voies d’approvisionnements en sources d’énergies. Il ne fait pas perdre d’esprit que l’immigration en générale et clandestine en particulier représente un enjeu politique qui après les discours des responsables européens sur ces questions sur la dimension humanitaire, sont arrivés jeudi dernier, à sortir de leur gangs et proposer des solutions militaires. Pour des migrants clandestins qui pour des raisons objectives quittent leur pays en direction de l’Europe, en empruntant une traversée mortuaire, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Alors que des centaines de milliers demeurent chez eux, sans de réelles perspectives d’accéder à une vie digne et décente. C’est en l’absence de ces perspectives que le phénomène se poursuivra, c’est une question de survie, que les opérations militaires que l’UE prévoit d’opérer après son obtention d’un feu vert de l’ONU, ne saurait et ne pourrait faire taire. L’éradication des réseaux des passeurs et des barrons de ces filières se fera que si les raisons ayant conduit, des femmes, des hommes et des enfants à tenter la mort pour décrocher un emploi, un logement et une vie épanouie trouvent les réponses adéquates, sur le plan local, régional et international. Le sommet Afrique -UE sur l’immigration clandestine, prévue à Malte, Italie, prochainement, sera-t-il une réédition du Sommet de Bruxelles élargie à leurs homologues africains ? Sera-t-il le rendez -vous qui verra les responsables africains convaincre l’UE à revoir ses décisions de son sommet de Bruxelles ? Ou sera-t-il le conclave qui verra les participants procéder à l’examen et l’étude du bilan de la coopération entre Afrique-UE pour le développement notamment des pays pourvoyeurs des immigrants clandestin ?

Karima Bennour

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