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Paradis fiscaux - 24 novembre 2015 - Voici comment l’industrie pharmaceutique Pfizer fait son évasion fiscale

mardi 24 novembre 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 24 novembre 2015).

Pfizer prend le large devant Novartis

http://www.letemps.ch/economie/2015…

Willy Boder

Publié lundi 23 novembre 2015 à 15:33, modifié lundi 23 novembre 2015 à 19:38.

La plus grande fusion de l’histoire pharmaceutique a été conclue lundi pour des raisons fiscales

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer aligne des dizaines de milliards de dollars pour pouvoir déplacer son siège administratif en Irlande. Il passe du même coup entre les gouttes du fisc américain qui a durci les conditions d’inversion fiscale après des cas comme celui de Medtronic, géant des technologies médicales venu s’abriter en Irlande en conservant son centre de décision aux Etats-Unis.

L’opération, confirmée lundi par Pfizer et Allergan, se réalise via la plus grosse fusion de l’histoire de l’industrie pharmaceutique, pour former une société artificiellement valorisée à 160 milliards de dollars (163,25 milliards de francs). Allergan, entreprise américaine également installée administrativement en Irlande depuis 2013, compte six fois moins de collaborateurs que Pfizer, mais c’est elle, sur le papier, qui achète Pfizer.

Les actionnaires d’Allergan obtiendront 11 actions de la nouvelle société en échange d’un seul titre, alors que ceux de Pfizer devront se contenter de la parité de un contre un. Les mécontents pourront renoncer à entrer dans le nouveau groupe en touchant de l’argent liquide grâce à un fonds spécial plafonné à 12 milliards de dollars.

Les autorités fiscales américaines ont durci à deux reprises les conditions qui permettent aux groupes américains d’échapper à l’impôt de 35% sur les sociétés en acquérant de petites entreprises sur sol européen où le taux d’imposition moyen est de 14% inférieur, l’Irlande étant le pays le plus accueillant avec 12,5%. Dans un premier temps, l’entreprise cible européenne devait au moins représenter 20% de la valeur de la nouvelle société, puis ce taux est passé à 40%. Pfizer aurait rempli les nouveaux critères puisqu’Allergan, grâce à une forte prime d’achat, représente 44% du nouveau groupe.

Pour tenter d’empêcher l’exil fiscal de Pfizer, Jack Lew, secrétaire d’Etat américain au Trésor, a encore durci les règles il y a moins d’une semaine en ajoutant un critère qualitatif. Une inversion fiscale peut être refusée si les actifs de la société achetée sont artificiellement gonflés par l’opération d’acquisition. C’est effectivement le cas dans la fusion Pfizer-Allergan.

Le groupe américain a alors contourné le problème en procédant à une fusion inversée. Autrement dit, sur le papier, c’est Allergan qui achète Pfizer et non le contraire. Le Trésor américain ne pourra donc certainement pas s’y opposer, même si Allergan, désormais propriétaire de Pfizer, change de nom et s’appellera Pfizer, et même si Allergan ne détient que 4 sièges du conseil d’administration sur 15. Pfizer reste donc le capitaine et pourra sans difficulté investir dans toutes les régions du monde, y compris aux Etats-Unis, le trésor de 74 milliards de dollars déposé à l’étranger et qui était soumis, dans son ancienne configuration légale, à un impôt de 35% en cas de rapatriement aux Etats-Unis.

Le futur taux d’imposition de la société variera entre 17 et 18%, selon les chiffres avancés lundi par Ian Read, patron de Pfizer qui reste aux commandes du nouveau groupe. Brent Saunders, patron d’Allergan, devient le numéro deux de l’entreprise qui prévoit des synergies à hauteur de 2 milliards de dollars dans les trois ans.

Ian Read a beaucoup insisté, auprès des analystes financiers, sur le potentiel de développement du nouveau groupe. Pfizer entre avec Allergan et son Botox dans le monde de l’esthétique et de la dermatologie paramédicale où une vingtaine de produits sont en développement. Un autre axe de développement est l’ophtalmologie avec 17 projets.

Perte de brevets

Pfizer, qui avait déjà réalisé ce qui était jusqu’à lundi la plus importante fusion de l’histoire, en février 2001 en achetant Warner-Lambert pour 110 milliards de dollars, avait perdu sa place de numéro un il y a quelques années. Le groupe bâlois Novartis était passé en tête à la suite de nombreuses pertes de brevets de Pfizer, notamment sur le Viagra et Lipitor, un anti-cholestérol.

Novartis pourrait souffrir de la rapide réorientation d’Allergan. La société irlandaise a récemment vendu sa division génériques à Teva, concurrent de Sandoz, filiale de Novartis, et Pfizer, dans sa nouvelle composition, accentuera la concurrence en ophtalmologie avec Alcon, filiale de Novartis qui se trouve en ce moment dans un passage à vide.

Les restructurations sont loin d’être terminées chez Pfizer qui a confirmé son intention de scinder l’entreprise en deux avant fin 2018 pour exploiter un portefeuille de médicaments génériques dont le chiffre d’affaires atteint 30 milliards de dollars.

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