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Hassan Nasrallah du Hezbollah libanais parle de l’assassinat de cheikh Nimr par les al-Saoud

lundi 4 janvier 2016, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 janvier 2016).

cheikh Nimr

Sayyed Nasrallah : le sang versé du martyr cheikh Nimr a signé la fin des al-Saoud

http://www.manartv.com.lb/french/ad…

03-01-2016 - 17:34 Dernière mise à jour 03-01-2016 - 22:08

Par l’équipe du site internet d’al-Manar, la télévision du Hezbollah censurée par la France des Charlie et de la liberté d’exression

Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a vilipendé le régime des al-Saoud, les qualifiant « de régime despote et oppresseur qui exécute toute personne qui ose les critiquer ou dénoncer leurs crimes ou tout simplement qui s’oppose à leur politique ».

Dans un discours flamboyant, le SG du Hezbollah a rappelé l’histoire géographique de la péninsule arabe en soulignant que « cette terre a été nommée du nom d’une famille imposée par les services britanniques, dans le cadre d’un projet de colonisation de la région (…) un projet qui a également été renforcé par la création d’un autre outil de colonisation : l’entité sioniste ».

S’exprimant à l’occasion de la cérémonie de deuil accordé au défunt, cheikh Mohammad Khatoun, un des piliers de la résistance islamique, mort la semaine dernière après un long combat avec la maladie, son éminence a estimé que « la réponse à l’exécution de cheikh Nimr est en soi un grand jihad (…) et cette réponse se résume en dénonçant les crimes et les violations de ce régime perpétrés contre les peuples de la région, sachant que le sang versé de cheikh Nimr a signé la fin des al-Saoud »…

Par ailleurs, son éminence a rappelé les grandes étapes de la vie de cheikh Khatoun, des étapes marquantes et importantes dans l’élaboration de la structure du Hezbollah et de la Résistance islamique. Mais aussi, il a évoqué les années qu’il a passées avec cheikh Khatoun depuis leur formation religieuse à Najaf, en passant par sa détention par le régime de Saddam Hussein, et terminer au Liban où le Hezbollah a vu le jour.

Principaux points de son discours :

A nouveau, j’exprime mes plus sincères condoléances à la famille de mon cher frère et ami et compagnon, cheikh Mohammad Khatoun. Tout comme j’en profite pour adresser à la famille de l’éminent savant religieux, le martyr cheikh Nimr, aux gens du Qatif, à ses partisans, à tous les musulmans, à nos dignitaires religieux, à nos écoles religieuses, aux défenseurs des droits de l’Homme, mes plus profondes et sincères condoléances et je les félicite pour ce martyr.

Cheikh Khatoun : un des piliers du Jihad au sein du Hezbollah et de la Résistance

Ma connaissance envers cheikh Khatoun revient à des années. Nous nous connaissions depuis l’âge de 17 ans, quand nous étions encore de jeunes étudiants à la Hawzat de Najaf en Irak où nous nous sommes rencontrés.

Nous n’étions pas seulement de simples collègues de Hawzat : nous étions des amis, des frères, nous vivions ensemble à Najaf et par la suite nous avons vécu ensemble au Liban.. nous avions partagé nos souffrances, nos peines, notre soif, notre faim, notre jihad.

Cheikh Khatoun était ce croyant, pieux, responsable, engagé, jaloux envers sa foi, nullement intéressé par ses envies, ses désirs, soucieux de faire respecter le licite et de dénoncer l’illicite..

A l’époque de Saddam Hussein, le régime a poursuivi tous les étudiants libanais, certains ont réussi à fuir au Liban, d’autres ont été jetés dans les prisons irakiennes. Cheikh Khatoun faisait partie de ce groupe de détenus.. Il a subi la torture, et comme tous les prisonniers, il était accusé à tort de faire partie du parti du Hezb al-Daaoua al-Islamyat.

Aussitôt libéré, il est retourné au Liban où avec un groupe de jeunes hommes, il a rejoint l’ex-SG du Hezbollah, le martyr Sayyed Abbas Moussaoui. Nous nous sommes réunis à Baalbeck où nous avons créé l’école de L’Imam Mahdi : cette école à qui nous devons beaucoup aujourd’hui.

En 1982, au début de la création de la Résistance, cheikh Khatoun était parmi ses premiers militants : il a échangé son uniforme de dignitaire religieux contre l’uniforme militaire parce que le devoir l’appelait. Il était toujours présent sur tous les fronts.

Il faut souligner que ces années-là étaient difficiles, car personne ne croyait en notre projet de résistance, que ce soit dans notre environnement, voire dans nos familles, on nous prenait pour des aventuriers, pour des fous ; car personne ne pensait que la plus importante puissance militaire dans la région pouvait être vaincue..

Durant ces années, il fallait combattre les sentiments de frustration, de manque de confiance en soi qui prévalaient parmi nos gens, et cheikh Khatoun avait la lourde charge de répandre les sentiments de fierté, de confiance en soi, de foi en Dieu, de la détermination dans la lutte, du courage etc…

Durant ces dernières années, cheikh Khatoun a insisté à les passer parmi les gens, comme prêcheur, défenseur des valeurs du Jihad, de la voie de la vérité, de la justice, de la liberté.

Cette personnalité simple, humble, sans complexe, sans prétention, sans ornements, jouissant de cette qualité dont l’Imam Ali (S) encourage dans ses hadiths, celle avec qui il est facile de vivre, de demander un service ou de lui assigner une mission sans avoir à se soucier de sa réaction, représente dans toutes ses dimensions l’école du martyr Sayyed Abbas Moussawi.

A travers lui, il nous faut rappeler cette première génération dont il a faisait partie. Cette génération dont les sacrifices et les martyrs ont permis le lancement de la voie de la résistance avec toutes ses valeurs.

Cette première génération qui n’a pas hésité à relever les plus grands défis et qui a surmonté toutes les difficultés, qui a mis sa vie en danger, rejetant les ornements de ce monde Ici-bas en échange de l’Au-delà.

Cette génération bénie a réussi a faire passer son héritage à ses fils et à ses petits-fils dont certains sont tombés en martyr alors que d’autres poursuive la lutte contre l’ennemi attendant le martyr. Ce martyr est la preuve que la Voie de la Résistance se poursuit encore et toujours, ce martyr qui a permis la victoire de l’an 2000 et celle de l’an 2006.

Et aujourd’hui, on les voit ces petits-fils se battre sur tous les fronts contre le projet takfiriste : ils portent en eux les mêmes valeurs que la première génération, le même courage, la même détermination, les mêmes principes, la même fierté, la même dignité..

Le grand résistant Hassan Nasrallah

Le sang de Cheikh Nimr a signé la fin des al-Saoud

Soyons clair, la péninsule arabe, cette terre du prophète Mohammad(P), la terre des premiers moujahidines des batailles de Badr et de Ohod, cette terre a été appelée par le nom d’une famille qui s’est imposée à notre monde islamique par des massacres, des assassinats, des guerres, même les historiens de l’Arabie-Saoudite se vantent de rapporter les exploits criminels des rois des al-Saoud. Ils ont égorgés leurs gens, les ont torturés, les ont poursuivis, les terrorisant, les privant de leurs droits civiques. Ce royaume a été créé avec l’argent et le soutien des services secrets britanniques, dans le cadre d’un projet de colonisation de la région, et parallèlement un autre projet de colonisation s’est déclenché à travers la création de l’entité sioniste.

Dans ce royaume, il n’y a pas de place pour des dignitaires religieux quelque soit leur confession, ni pour des intellectuels, ni pour des hommes libres. Dans ce royaume, il est interdit de s’exprimer, de discuter une idée, de critiquer.

Avec l’exécution de cheikh Nimr nous sommes confrontés à un événement terrible, lourd de conséquences et je pense que le régime des al-Saoud n’a pas pris en compte les répercussions d’un tel acte criminel sans doute parce qu’il s’en moque, il ne réalise pas les retombées de son acte sur l’avenir de son royaume. L’assassinat d’un dignitaire religieux du calibre de cheikh Nimr ne peut pas passer sous silence.

Premièrement : pourquoi les alSaoud l’ont-ils exécuté ?

D’abord quel crime a commis cheikh Nimr pour être détenu puis exécuté ? Est-ce que la justice saoudienne a prouvé qu’il portait des armes ? A-t-il formé une organisation armée ? Certes, les al-Saoud peuvent m’accuser, moi, d’avoir formé une organisation armée ; mais, lui, qu’a-t-il fait ? Son mouvement était pacifique tout comme celui de tous les dignitaires religieux dans le Qatif et à Bahreïn, notamment cheikh Salmane, etc. Alors, pourquoi les jeter dans les prisons ?

Il y a quelques jours les prisonniers politiques à Bahrein ont diffusé un communiqué, insistant sur la poursuite du mouvement de protestation pacifique. À partir de leur geôles, ils ont appelé leurs gens à préserver le mouvement pacifique.

Le problème avec le martyr cheikh Nimr est son courage. il était extrêmement courageux dans tout ce qu’il disait dans le lieu et le temps, il osait dire la vérité, il osait critiquer le régime des al-Saoud, il appelait à des reformes, il revendiquait les droits de son peuple et ceux de la région, il dénonçait les richesses d’une famille qui vole les ressources de son peuple. Il défendait le principe de la liberté d’expression, de la dignité humaine, du respect de l’autre. Voilà son crime.

Avec ce crime, l’Arabie-saoudite a inauguré le Jour de sa condamnation car le sang versé de cheikh Nimr pourchassera les al-Saoud dans ce monde Ici-bas et dans l’Au-delà..

Est-ce que cheikh Nimr a appelé à la partition du pays ? Non, par contre les Américains souhaitaient que cette région de l’Arabie se détache du royaume, ils ont proposé à certains chefs religieux et leaders chiites saoudiens leur aide pour déclencher un mouvement de division. À leur grand dam, ils ont refusé !

Et la question qui se pose : pourquoi insister à l’exécuter dans de telles circonstances et en ce moment en particulier ? Surtout que durant ces dernières années de nombreux responsables et dignitaires religieux sunnites et amis ont adressé des lettres conseillant les al-saoud de ne pas commettre une telle erreur, mais de le garder en détention le temps qu’il leur plait.

Ces gens comptaient encore sur une certaine sagesse saoudienne, sur une certaine modération dans la politique saoudienne, ils souhaitaient et encourageaient un dialogue avec l’Iran, avec la Libye, afin de parvenir à des solutions pacifiques.

C’est la raison pour laquelle l’exécution de cheikh Nimr a beaucoup choqué. Alors que personnellement je n’étais nullement étonné car je connais leur mentalité.

Deuxièmement : l’exécution de cheikh Nimr comporte divers messages saoudiens

A vrai dire, l’exécution de cheikh Nimr comporte divers messages de la part des al-Saoud et qui sont adressés à l’ensemble de la communauté internationale. À travers cette exécution, l’Arabie veut dire au monde qu’elle n’est pas concernée par le monde islamique ni par l’opinion internationale ou islamique. Voire les opinions de ses amis ou de ses alliés ne l’intimident point ou la touchent, encore moins les sentiments des gens. Leur rancune est telle qu’elle leur empêche de livrer le corps de cheikh Nimr à sa famille !

Autre message : « toute personne qui nous critique sera exécutée, et donc si vous voulez vivre dans ce royaume vous devez accepter d’être traités comme des moutons, sinon vous serez égorgés comme des moutons ». L’Arabie s’est ainsi infiltrée dans la zizanie confessionnelle. L’Arabie a adressé un message aux modérés, aux diplomates, aux sages selon lequel "désormais point de négociations avec nous, point de dialogue, point de table ronde, place au sang, place aux guerres, place aux conflits confessionnels ».

Cette exécution a dévoilé le visage despote de l’Arabie-saoudite, le visage de la tyrannie, le visage du takfirisme, ce visage qui s’est révélé au Yémen durant 10 mois où l’Arabie sabote toute négociation, où elle commet des crimes.

Auparavant, j’ai évoqué que l’un des buts de la guerre saoudienne contre le Yémen était d’imposer son influence mais il me semble aujourd’hui que son but n’est que de se venger. la poursuite de son agression contre le Yémen, cette rage de le détruire, de le briser, est un pur acte de vengeance. L’Arabie veut se venger du peuple du Yémen, elle ne cherche pas une solution pacifique, elle veut se venger des ces hommes qui ont décidé de lutter, de s’opposer à cette agression, de la combattre, de résister.

Troisièmement : notre responsabilité envers ce crime

Depuis hier, des positions ont été exprimées, émanant de personnalités et de dignitaires religieux sunnites des quatre coins du monde islamique. Toutes ces positions sont de valeur car elles forment un des piliers de lutte contre le projet des al-Saoud, ce projet qui cherchent à semer la zizanie chiito-sunnite dans le monde arabo-islamique, depuis le Niger, en passant par l’Indonésie, le Pakistan, l’Afghanistan, le Liban. Les al-Saoud nourrissent cette zizanie, ils l’ont créée et veulent la répandre dans toute la région. Et donc, ces positions sunnites jouent un rôle historique.

Aussi, nous appelons tous les chiites à ne point se laisser entrainer à travers cette exécution dans un conflit chiito-sunnite, car il faut bien garder en mémoire que ce sont les al-Saoud qui ont exécuté cheikh Nimr.

Chaque chiite qui écrit sur les réseaux sociaux, qui est étudiant, commerçant, journaliste, industriel, ne doit pas exploiter le sang de cheikh Nimr dans le mauvais sens.Tout comme il y a des gens qui travaillent pour les services israéliens ou américains, il y a ceux qui travaillent pour les services saoudiens ceux-là jettent de l’huile sur le feu. Sans compter qu’il y a des gens qui ne sont pas conscients de leurs actes et risquent de servir le projet des al-Saoud par leur passion.

Et donc, notre responsabilité est de dire la vérité. N’est-il pas venu le temps pour toutes les forces politiques, pour tous les partis, pour tous les mouvements de dire la vérité concernant l’exécution de cheikh Nimr ? N’est-il pas venu le temps de dénoncer les crimes du régime des al-Saoud ? De dire que ce régime est à l’origine du takfirisme qui menace tous les peuples de la région, que cette famille est à l’origine de ces groupes takfiristes ? Pourquoi se cacher derrière son doigt ? Le comportement de DaEch est la copie conforme de la famille des al-Saoud. N’est-il pas venu le temps de dire que ces groupes takfiristes sont de simples outils entre les mains des al-Saoud ? de dire que les al-Saoud sont responsables de tout le sang versé dans notre région. N’est-il pas venu le temps de rétablir le nom de cette région : "la péninsule arabe", et de dénoncer le nom qui lui a été attribué : celui d’une famille qui tyrannise et oppresse le peuple ? N’est-il pas venu le temps de qualifier ce régime de terroriste, au lieu de qualifier les groupuscules takfiristes de terroristes ? Pourquoi s’attaquer à la queue et ne pas couper la tête ? N’est-il pas venu le temps de dénoncer la collaboration de ce régime durant plus de cent ans avec les services britanniques, sa responsabilité dans les crimes commis en Palestine occupée par l’occupation israélienne.

Cette sournoiserie doit cesser. Cette falsification de l’histoire doit prendre fin. Il faut cesser de lécher les bottes des al-Saoud. Il ne faut craindre ni les menaces, ni les mesures de répression, ni les intimidations, ni les reproches. Car sachez que cela est un grand Jihad. En effet, les gens qui oseront dénoncer le despotisme de ce royaume risquent de perdre leurs boulots, leur sécurité, leur vie.

C’est pourquoi notre plus grand jihad est de répondre comme l’a fait Sayydat Zaynab (S) face à Yazid et à Ziad, elle s’est dressée contre eux et a dénoncé leurs crimes sans crainte des répercussions. Sachez que le sang versé au Yémen et dans la péninsule arabe signera la fin des al-Saoud..Telle est la Sunna historique : quand un régime perd sa raison, quand il perd tout sentiment d’humanité, cela signifie qu’il touche à sa fin.

Enfin, concernant le martyr de Samir al-Qintar, je tiens à rassurer les impatients que notre promesse de riposte tient plus que jamais. Mais que dire ? Les Israéliens sont toujours terrés dans leurs abris et avec la neige qui a couvert tout le paysage, ils le sont encore plus. Je leur conseille de rester ainsi, car s’ils nous attendent nous aussi nous les guettons. Je réitère que le sang de nos cadres ne coulera pas en vain, nous riposterons fermement au bon moment et quand nous le déciderons.

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