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Pourquoi la gauche française est-elle si faible ? vidéo

lundi 15 novembre 2021, par Jean-Pierre Garnier (Date de rédaction antérieure : 15 novembre 2021).

https://youtu.be/vq2kkgl_TAw

Pourquoi la gauche est-elle si basse dans les sondages ?

Interdit d’interdire - 10 novembre 2021 - RT France

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Frédéric Taddeï reçoit Denis Collin, philosophe, Aurélie Trouvé, chercheuse en économie, Manuel Cervera-Marzal, sociologue, et Chloé Ridel, directrice-adjointe de l’Institut Rousseau.


Commentaire sur l’émission de Dominique Taddei, le chroniqueur attitré de la gauche caviar sur la chaîne Russia today.

Salut Denis,

Je t’ai vu au début de la semaine dans l’émission « Interdit d’interdire » sur Russia Today animée par Frédéric Taddéi. Je la regarde de temps à autre, notamment quand celui-ci y invite des têtes d’affiche de la gauche intello (dans laquelle il aime à se reconnaître), ce qui me permet de voir où en est en France la critique instituée de l’ordre capitaliste et dans quelle perspective elle se situe.

Tu étais sacrément entouré ce soir-là !

Les deux nanas étaient parfaitement représentatives de la gogôche bobo citoyenniste, priorisant comme il se doit les questions « sociétales » aux dépens de la question sociale, celle de l’exploitation capitaliste et des moyens d’y mettre fin, réduite une fois de plus par les deux donzelles, quand elles daignaient y faire allusion, au (faux) problème de la « justice sociale » dont tu sais ce que j’en pense.

Le troisième de ces rebelles de confort, le sociologue-politologue Manuel Cervera-Marzal se voulait plus radical que les deux autres. Ce qui est logique de la part d’un rescapé du NPA , parti néo-trotsko qui prétend assaisonner l’anticapitalisme avec la sauce avariée de l’« intersectionalisme ». Avec pour stratégie, en phase avec le « bloc arc-en-ciel » des deux précédentes, la convergence des turluttes. Si tu as du temps à perdre, mais désires mesurer sans trop d’efforts l’état de décrépitude où est parvenue la caste des professionnels du marxisme lénifiant et de l’émancipation sur canapé, il faut lire le bouquin sorti récemment que Cervaza-Marzal a piloté : « Ce gros mot de communisme ».

Dans cet « ouvrage collectif et polyphonique réunissant les plus grandes voix de la pensée critique contemporaine » [sic] — je t’épargne la liste de ces sommités : elle sont presque toutes là —, il se propose en leur compagnie rien moins que de « réinvestir le signifiant communiste » [re-sic]. À les lire, tout laisse penser que l’existence et l’utilité de ces réinvestisseurs sont assurés de la pérennité dans une société post-capitaliste. Ils sont implicitement et intimement convaincus que l’on ne pourrait se passer d’eux (ou de leurs descendants) pour concevoir et mettre en œuvre un futur « alternatif » différent de l’éternel présent capitaliste qu’ils contribuent pourtant, qu’ils le veuillent ou non, à perpétuer. Bourdieu désignaient ces petits bourgeois intellectuels comme les « agents dominés de la domination ». Si « gros mot » il y a pour eux, en fin de compte, ce serait plutôt, entre bourgeoisie et prolétariat, « bobotariat », comme je me plais à leur répéter pour les faire ch….. Mais, revenons à cette soirée.

« Pourquoi la gauche est-elle si basse dans les sondages ? » C’est le type même de faux-problème dont raffole Taddei qui n’est plus à une connerie près. Et cela à un double titre. 1° L’article défini qui précède « gauche » s’applique à une entité qui n’est plus définissable. 2 Les sondages, comme l’ont même reconnu parfois les autres participants au débat, ne sont pas des indicateurs fiables et significatifs. Aussi me suis-je marré lorsque que tu as démarré en répondant de but en blanc, la mine réjouie, à la question posée :

« Parce que la gauche, c’est fini ». Les gueules, l’une, déconcertée, de Taddéi, l’autre, un peu courroucée, de Cervaza-Marzal, prouvaient que tu avais tapé dans le mille. Tu n’as pas arrangé ton cas avec tes explications qui ont suivi. Affirmer que « le clivage droite-gauche » est à l’intérieur d’un système donné », c’est-à-dire « des classes dominantes », bref, que « elle se réduit à être l’aile gauche du capital », c’est commettre un crime de lèse-intelligentsia.

En fin de compte, ce genre de débat cadre bien avec le cirque électoral en cours. Il offre l’occasion aux maîtres-penseurs de la gauche néo-petite bourgeoise de se livrer à leur sport favori : caracoler par le verbe en tournant en rond.

Cordialement,
Jean-Pierre Garnier

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