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QU’EST-CE QUE L’IMPÉRIALISME MONDIALISÉ ET NÉOLIBÉRALISÉ ?

dimanche 10 décembre 2017, par Robert Bibeau

La semaine dernière, notre éditorial portait sur l’actualisation de l’économie politique marxiste http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… Un économiste nous a pris à partie afin de nous administrer une leçon d’économie politique communiste (1).

La fin du capitalisme de concurrence et de la bourse opulente.

D’abord, notre critique propose une citation de Lénine, le maitre de l’analyse de l’impérialisme moderne. Pour Lénine la bourse, instrument du capitalisme émergent, libéral et de libre concurrence, était appelée à disparaitre ou à changer radicalement de vocation. Lénine a écrit : « En d’autres termes, l’ancien capitalisme, le capitalisme de la libre concurrence, avec ce régulateur absolument indispensable qu’était pour lui la Bourse, disparait à jamais. Un nouveau capitalisme lui succède, qui comporte des éléments manifestes de transition, une sorte de mélange entre libre concurrence et monopole » (L’impérialisme stade suprême du capitalisme. P. 43 Édition de Pékin).

(La suite sur http://www.les7duquebec.com/7-au-front/quest-ce-que-limperialisme-mondialise-et-neoliberalise/

Lénine commet ici deux erreurs. D’une part, l’ancien capitalisme, celui de la concurrence acerbe entre petits producteurs indépendants, ne disparait pas, il se transforme, et la concurrence entre acteurs monopolistes géants s’exacerbe, et devient guerrière – titanesque – aussi gigantesque que les tentacules internationaux de ces conglomérats multinationaux gargantuesques. Deuxième erreur de Lénine, il parait évident aujourd’hui que la Bourse ne disparait pas de l’horizon économique capitaliste, mais qu’au contraire sa mission et son action se complexifient au fur et à mesure que l’économie en général, et son reflet financier en particulier, se développe et s’étend couvrant l’ensemble du monde capitaliste néolibéral. Pire, dorénavant toutes les crises économiques y trouvent leurs échos amplificateurs.

La phase d’expansion impérialiste à travers son capital multiforme.

Réitérons ce que nous écrivions la semaine dernière, contrairement à ce que prétendait Lénine dans son célèbre volume, le mode de production capitaliste, qui amorçait à peine sa phase impérialiste ascendante, n’avait pas terminé de développer toutes les forces productives qu’il était assez large pour valoriser – c’est-à-dire que le capitalisme néolibéral centralisateur n’avait pas fini d’accumuler du capital à valoriser selon un cycle monétaire continu, bien connu. L’état archaïque des économies féodales russe, chinoise, indienne, africaines et est-asiatiques de cette époque d’entre-deux-guerres aurait dû suffire à convaincre le révolutionnaire soviétique qu’il anticipait sur l’évolution historique. (2)

Notre critique communiste en rajoute et affirme : « Ceci est conforme avec le marxisme, le capital financier ne s’intéresse qu’au crédit, sa fonction est de développer l’endettement, car c’est de l’endettement qu’il tire son profit, il veut que l’argent rapporte de l’argent soit A = A’ et rien d’autre n’intéresse le banquier, le spéculateur, le capitaliste financier » (3).

De l’apparence à la nature des contradictions.

Dans la vie économique et politique il y a l’apparence des choses, par exemple, l’évanescence des opérations bancaires, financières et boursières et il y a la réalité concrète de la production – transformation – commercialisation des biens et des services appelés marchandises. Marx a démontré que dans l’économie capitaliste l’argent = le capital = ne produit pas d’argent (A = A’ = A). Pas de capital initial (moyens de production), pas de production, pas de marchandises et pas de valeur marchande, et pas de crédit à prêter, et pas de profit ni d’intérêt à partager. L’intérêt sur les prêts n’est qu’une ponction que le capital argent effectue sur le capital-moyens de production et sur le capital marchandises commercialisés, pendant le cycle de circulation – reproduction élargie – du capital social général, l’un étant la nature du phénomène et l’autre son reflet monétaire ou capitalistique.

Allons plus loin avec notre compagnon de route. Il écrit : « Selon Bibeau, depuis Lénine nous savons que le capital industriel – commercial et bancaire ont fusionné à la bourse pour ne former qu’un seul capital international, le capital financier mondialisé hégémonique. Cette synthèse de Lénine est pour le moins fantaisiste explique notre critique. Pour Marx, le capital financier provient non pas de la fusion, mais de la séparation entre le capital (industriel et commercial) et le capital de prêt, embryon du système du crédit-prêt “ autonome ” et de la Société anonyme. À ses origines, le Capital financier est enfanté par le Capital industriel et commercial. Au début, il n’assume que des opérations techniques spécialisées pour les capitalistes industriels et commerciaux. Mais ce faisant, ces mouvements techniques se rendent “ autonomes ” et deviennent la fonction d’un capital particulier = le Capital financier. Le capital total se fractionne, dans le procès de circulation afin d’effectuer des opérations intégratrices pour l’ensemble du capital » (4).

Spécialisation et intégration.

Pour comprendre la transformation économique qui s’est opérée entre la phase émergente du capitalisme commercial et industriel et la phase du capitalisme financier néolibéral mondialisé, que les marxistes-léninistes appellent l’impérialisme moderne, il faut revisiter le processus de création, de circulation et de distribution de la valeur. Ainsi, dans la citation qui précède on retrouve les termes « fusion, séparation, fractionnement, spécialisation et intégration ».

Production mondialisée, finance globalisée.

L’objet du mode de production capitaliste est d’organiser la production des biens et des services en vue de la reproduction élargie de l’espèce humaine. Pour y parvenir, le mode de production capitaliste s’est structuré en une sphère réelle de production matérielle et en son reflet, la sphère capitalistique virtuelle. La sphère matérielle s’élargissant sans cesse (géographiquement, à tous les continents), se spécialisant et se complexifiant constamment (techniquement et scientifiquement), la sphère capitalistique virtuelle a dû en faire autant. Puisque le capital productif doit effectuer un plus long et un plus complexe cycle industriel et commercial de reproduction pour sa valorisation, le capital monétaire virtuel a été contraint d’en faire autant et d’étendre son champ d’activité au monde entier ; d’intensifier ses opérations et de les spécialiser et donc de les fractionner selon les fonctions réclamées par la production et la commercialisation de façon à intégrer-englobé l’ensemble du processus de circulation matérielle (marchandise) et de circulation monétaire virtuelle en un tout fonctionnel et expansionniste. Voilà ce qui explique l’évolution naturelle du capitalisme émergent et de concurrence vers le capitalisme en phase impérialiste archiconcurrentiel et le développement de ce que d’aucuns appellent le « capital financier » qui est le nom donné au capital monétarisé et mondialisé correspondant à une économie globalisée.

Intégrée systématiquement.

L’ensemble de ces ressources réelles – matérielles – et de leur reflet monétaire – virtuel – est si bien intégré que si une forme du capital matériel (industriel par exemple) ne joue pas son rôle adéquatement en ne valorisant pas tout le capital productif disponible, en ne produisant pas suffisamment de plus-value (unique source de richesse capitalistique) cela entraine automatiquement des phénomènes compensatoires dans les champs du capital monétaire virtuel tels des opérations de « quantitative easing – QE » ou encore ; la baisse des taux d’intérêt afin de faciliter l’accès au crédit pour maintenir artificiellement la consommation ; ou la spéculation boursière à la baisse contre les actifs déficients au bénéfice d’actifs spéculatifs factices ; ou encore la hausse des prix afin de gruger le pouvoir d’achat des travailleurs et en réalité diminuer la valeur de la marchandise force de travail… etc. les trucs et les astuces des capitalistes sont innombrables, mais tous mènent à la même crise de surproduction ou de sous-consommation par rapport aux capacités productives du mode de production capitaliste en phase impérialiste.

C’est au moment ou les rapports de production entravent le développement des forces productives sociales qu’un mode de production glisse progressivement vers son remplacement n’accomplissant plus la mission qui la vu naitre. Sous le mode de production capitaliste en phase impérialiste le signal de cette fin imminente nous est donné via l’incapacité du capital de se valoriser c’est-à-dire de générer suffisamment de plus-value pour satisfaire tous les acteurs capitalistes, privés ou nationalisés (étatiques), ayant un rôle spécifique à jouer dans la reproduction élargie de la société.

Veuillez noter qu’il est totalement inutile de la part des altermondialistes, des réformistes, des monétaristes, des fiscalistes et des gauchistes de tout acabit de pleurnicher pour que les fonctionnaires de l’État et les larbins politiciens au service des riches, mettent en place telle ou telle mesure d’austérité ou telle ou telle programme d’investissement et de développement, l’État bourgeois s’en chargera quoi qu’il en soit dans le vain espoir de sauver ce mode de production moribond.

Conclusion.

La phase impérialiste d’un mode de production correspond à la phase d’expansion de ce mode de production jusqu’à ce que ce mode de production ait atteint le maximum des capacités de développement de ses forces productives sociales ; un zénith d’où il ne peut que s’effondrer sous les coups répétés de ses contradictions internes qui se matérialisent par l’incapacité de ses rapports sociaux de production d’assurer le développement de ses moyens sociaux de production, dès lors le système ne remplissant plus sa mission historique s’engage sur son déclin.

Pour croitre et s’accumuler, le capital doit circuler. À chaque étape de cycle de reproduction élargie du capital matériel réel correspond une forme de capital monétaire virtuel qui devrait être le reflet du capital matériel en circulation. C’est la démarche de séparation-spécialisation du capital financier qui se trouve intégrée dans l’ensemble du cycle de circulation assurant la valorisation-reproduction. Contrairement aux économistes vulgaires, monétaristes ou fiscalistes, nous savons qu’un reflet ne peut acquérir d’« autonomie » de fonctionnement et que si le reflet virtuel du capital matériel-réel vient à divaguer il ne fera que dissimuler les contradictions du système, en retarder l’implosion et en amplifier les répercussions. Ainsi, quand Nixon répudia l’obligation de parité entre l’or et le dollar plombé, il libéra le crédit offrant ainsi un répit à l’impérialisme atlantique en sursis.

Pour le mode de production capitaliste, en phase impérialiste suprême, les signes évidents d’effondrement se manifestent sous diverses formes telles que des crises matérielles de surproduction ; des crises monétaires et/ou boursières, où le capital monétaire virtuel – financier-intégré et improductif – tente de s’accaparer une plus large portion de la plus-value, stérilisant d’autant le capital matériel productif, ce que Marx appelait la hausse de la composition organique du capital entrainant la baisse tendancielle du taux de profit.

La classe prolétarienne doit connaitre ces mécanismes financiers afin d’anticiper leur dérèglement et leur éclatement, non pas pour y remédier et les réformer, mais pour les porter à leur paroxysme et les faire éclater au plus presser (5).

Éditorial disponible sur notre webmagazine http://www.les7duquebec.com/7-au-front/quest-ce-que-limperialisme-mondialise-et-neoliberalise/

1. Bibeau la crise systémique du capitalisme. 2. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… 3. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… 4. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

Robert Bibeau

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En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte de classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales au contrôle politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production prolétarien. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

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