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La première occupation de l’Algérie par les troupes françaises, en 1664

mercredi 12 janvier 2022, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 12 janvier 2022).

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Publié par Gilles Munier sur site le 7 Janvier 2022 à 09:46am

Par Farid Ghili (revue de presse : Babzman – 4 janvier 2022)

Gravure de 1664, mettant en scène le débarquement français et la prise provisoire de Gireri par une escadre française commandée par le duc de Beaufort (Source : Galllica)

Le 1er novembre est officiellement, le début du déclenchement de la guerre de libération contre la France, qui occupa l’Algérie depuis 1830. Mais la résistance contre les invasions, pérennes ou éphémères, a été une constante de la population de l’Algérie ou de l’espace géographique y correspondant. Voici l’une d’entre elle, peu ou pas connue, contre les troupes françaises (déjà).

Nous sommes en 1664.

A l’instar des anglais qui occupaient Tanger et des Espagnols bien installés dans le Préside d’Oran, Louis XIV (le fameux roi soleil), projetait de prendre une ville « barbaresque », de la fortifier et d’en faire un poste avancé, pour le compte de la Ligue du Rhin, dont la France était membre, lors la première guerre Austro-turque. Sont alors proposées Bône (Annaba), Stora (Skikda) et Bejaia.

Contre toute attente, ce sera Jijel qui sera choisie. C’est ainsi que le 23 juillet 1664, 6 500 hommes constituant les troupes françaises, avec le concours de l’ordre de St Jean de Jérusalem (Malte), des Provinces- Unies (Pays bas) et de l’Angleterre, sous le commandement du Duc de Beaufort, débarquent et prennent sans réelle résistance, la bourgade de Jijel.

Face à cette puissance de feu, la population qui a déjà vu les frères Barberousse débarquer dans cette petite ville, un siècle et demi plus tôt pour marcher sur Alger, semble accepter son sort avec fatalité, se contentant de petites escarmouches. Mais un acte commis par les français, qui se propagea comme une traînée de poudre, au sein de la population, aura pour conséquences de changer le cours de l’histoire.

Ce fait, était la profanation du Mausolée du saint Sidi Ammar, et l’utilisation de pierres tombales du cimetière musulman, pour l’édification du fort des français, au djebel Korn. Or, violer le caractère sacré du mausolée d’un saint, était un sacrilège inacceptable, pour une population extrêmement dévote. Cet acte avilissant allait être l’élément déclencheur qui conduira la population, jusque-là relativement passive, à mener un « djihad » sous la direction du marabout Sidi Mohamed. La soudaineté et l’envergure de l’insurrection surprirent les troupes françaises, trop confiantes…

C’est ainsi que le 31 octobre 1664, assiégés sans répit et harcelés de toutes parts, par les tribus de la région et les renforts venus des royaumes traditionnellement ennemis, de Koukou et des Ath Abbes, sous le commandement conjoint de Ali, Roi de Koukou et Si Betka Mokrani, des Ath Abbes, les occupants abandonneront piteusement JIJEL, après de lourdes pertes en hommes et matériel. Les Janissaires, du Bey de Constantine et de la Régence qui n’avaient pu empêcher le débarquement, ont participé à la reconquête de la ville, grâce à leur puissante artillerie.

C’est la première tentative française de conquête de cette région appelée « Berbérie » (Algérie) Elle va s’achever sur un fiasco que le Roi-Soleil se gardera bien d’ébruiter. La principale victime de cette occupation qui dura trois mois, fut l’oratoire de Sidi Ammar, qui fut miné et détruit par les français au moment de leur retraite. Le mausolée ne fut jamais reconstruit et le Saint Sidi Ammar oublié des Jwajla.

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