Chapitre I
Le propriétaire d’une voiture électrique « gagne bien sa vie »[1], telle est la conclusion d’un sondage réalisé auprès de plus de 3000 acheteurs de voiture électrique. Pour preuve, le propriétaire d’une voiture électrique possède déjà 2, 3, voire 4 véhicules motorisés[2].
Néanmoins, afin de venir au secours d’une personne qui « gagne bien sa vie » et qui veut s’acheter une voiture électrique neuve, l’État a créé le "Bonus Ecologique". Cette prime écologique est bien sûr valable, quelles que soient les conditions de ressources de la personne, que le ménage soit imposable ou pas. Cette aide apportée par l’Etat peut aller jusqu’à 6000 € pour l’achat ou la location d’un véhicule électrique[3].
Malgré ces mesures solidaires prises par le gouvernement en faveur d’une personne qui « gagne bien sa vie », fin 2021, les immatriculations des véhicules électriques ne représentaient qu’à peine 1% du parc automobile français [4].
Alors, afin de répondre à l’inquiétude des écologistes face à "la destruction de la nature par l’homme" et afin d’après le ministère de l’écologie de « lutter contre les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote issues du trafic routier », l’État a pris 6 mesures dans le but de punir sévèrement les automobilistes qui ne respectent pas leur environnement en ne se débarrassant pas de leur voiture de "10 ans d’âge" et en n’achetant pas une voiture électrique "neuve" :
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I - Hausse du prix des carburants :
En janvier 2022, le prix du baril de pétrole a atteint 88 dollars. Un niveau déjà assez élevé, mais qui est moins important qu’il y a huit ans. En juin 2014 par exemple, le baril valait 113 dollars. Mais le grand paradoxe est qu’à cette date, les carburants coûtaient moins cher qu’aujourd’hui. Si en janvier 2022 le prix à la pompe est de 1,62 euro le litre de diesel, il était à 1,31 euro en juin 2014. Même chose pour le sans plomb 95 : 1,68 euro aujourd’hui contre 1,53 euro il y a huit ans[6].
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II - Création d’une "Vignette Antipollution" obligatoire pour circuler :
La vignette ANTI-POLLUTION est un “document sécurisé qui permet de classer les véhicules en fonction de leurs émissions polluantes”. C’est une vignette que vous collez sur votre pare-brise. Elle est aussi appelée Certificat Qualité de l’Air ou Crit’Air. Certaines villes en France rendent cette vignette obligatoire. Certaines collectivités ont même instauré des "privilèges" pour les détenteurs de ces vignettes[7].
Toutes les voitures particulières qui dépassent décembre 1996, quelque soit le carburant, ne peuvent bénéficier d’aucune vignette.
Attention aux arnaques : Des automobilistes ont été piégés par un site Internet[7] qui propose d’obtenir sa vignette Crit’Air à vingt fois son prix, rapporte L’Est Républicain. Le prix du service est facturé 59,90 € contre 3,67 € sur le site du ministère de la Transition écologique[8].
Voici le bon lien : https://www.certificat-air.gouv.fr/
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III - Création d’une nouvelle contravention :
Depuis le décret n°2017-782 du 5 mai 2017 entré en vigueur le 1er juillet 2017, pour les automobiles, les deux-roues immatriculés et les utilitaires de moins de 3,5 tonnes, une amende de 3e classe d’un montant forfaitaire de 68 € est prévue, dans trois cas :
- se déplacer sans vignette dans une ZFE (Zone à Faibles Émission),
- se déplacer avec un véhicule non-autorisé dans une ZFE,
- ne pas respecter les règles de circulation différenciée prises par les autorités, en cas de pic de pollution.
L’amende est minorée à 45 €, en cas de paiement rapide. En revanche, elle est majorée à 180 €, en cas de paiement tardif. Et, pour les cars et les poids lourds, l’amende pour absence de vignette Crit’Air ou non-respect des règles de circulation s’élève à 135 €[9].
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IV - Création des ZFE-m "Zone à Faibles Émission Mobilités" :
Il s’agit d’un périmètre dans lequel les véhicules les plus polluants n’ont pas le droit de circuler, de façon permanente ou temporaire. Le dispositif est peu lisible, car chaque collectivité choisit quel véhicule elle bannit et quand. Cela repose sur les vignettes Crit’Air, délivrées par l’État. Plus leur numéro est élevé, plus le véhicule est polluant.
La métropole du Grand Paris a proposé une ZFE en 2019 sur 79 communes, interdisant les Crit’Air 5, puis en juin 2021 les Crit’Air 4 (puis Crit’Air 3 en juillet 2022 et Crit’Air 2 en janvier 2024). Soit, dès cette année, 200 000 véhicules exclus de 8 h à 20 h (sauf le week-end)[10].
Par exemple une "Zone à Faibles Émission Mobilités" (ZFE-m) va être instaurée à Toulouse. C’est le 1er mars 2022 que certains véhicules "étiquetés" polluants ne pourront plus circuler dans une vaste zone de 72 km2, dont le périmètre inclut pratiquement la totalité de la ville (dont la rocade Ouest avec ses quartiers populaires), mais aussi de petites portions de Colomiers et de Tournefeuille.
Mise en place pour une durée de dix ans, la ZFE toulousaine – qui fonctionnera 7 jours sur 7 et 24h/24 – exclura à partir de 2024, 16,15% du parc roulant, soit environ 42 000 véhicules, selon les dernières estimations de la Métropole. La sélection se fera sur la base de la vignette « anti-pollution » Crit’air[5].
Pour dissuader les propriétaires de voitures jugées trop polluantes de rouler, malgré les restrictions dans ces zones, des sanctions sont prévues grâce bientôt à la "vidéoverbalisation"[13].
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V - Durcissement du contrôle technique pour les voitures essence et diesel et pour les deux roues :
C’est en 1992 que le contrôle technique est devenu obligatoire pour tous les véhicules légers en France. Le gouvernement d’Emmanuel Macron a longtemps planché sur une nouvelle version de cet examen, plus rigoureuse. Le contrôle technique renforcé qui s’applique depuis juillet 2019 vise avant tout à éloigner des routes les véhicules les plus polluants. Il applique en cela une directive européenne. Les véhicules diesel affichant un poids inférieur à 3,5 tonnes sont particulièrement concernés par les nouvelles mesures :
- Le contrôle technique vise désormais à vérifier 133 points de contrôle, ce qui équivaut à 600 défaillances potentielles, contre 450 avant le durcissement réglementaire.
- 450 de ces défaillances peuvent impliquer une contre-visite, contre 200 avant le tour de vis ;
- Il est désormais possible de constater 139 défaillances mineures, 342 majeures et 129 critiques.
- Le contrôle technique de 2021 dure environ une heure, contre une trentaine de minutes auparavant.
- Le prix du CT augmente de 20 à 30% pour un tarif généralement compris entre 50 et 90€.
- La contre-visite devient payante et s’élève entre 10 et 30 euros, selon les centres[11] .
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VI - Durcissement de la réglementation des casses-autos :
Sur le plan des casses-autos nous sommes passés d’une époque où l’on voyait se multiplier des casses sauvages pas toujours réglementaires à un excès de réglementation avec l’entrée en vigueur, entre autres, de la directive européenne de 2000 sur les Véhicules Hors d’Usage[14].
La vocation première des centres VHU (Véhicule Hors d’Usage) est de procéder à la dépollution des véhicules et à les recycler mais « Faute de temps, les professionnels finissent par démonter très peu de pièces et jettent vite les voitures »[15].
Ensuite, pour des raisons soi-disant de sécurité, la plupart des parcs des casses-autos où l’on pouvait tranquillement démonter soi-même des pièces détachées ont été fermés et interdits au public.
Aujourd’hui, trouver des pièces détachées pour sa voiture peut parfois prendre des allures de chasse au trésor. Surtout que les constructeurs automobiles à compter de l’arrêt de la fabrication d’une voiture n’ont aucune obligation de fournir des pièces détachées pour leur véhicule[16].
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Conclusion du Chapitre I
Les conclusions de ce premier chapitre sont que ces mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre la pollution :
- répondent aux "besoins" de la bourgeoisie des grandes villes (tranquillité, confort, sécurité, propreté,…)
- favorisent uniquement une classe "bobo" qui se dit "écolo" et qui en même temps possède souvent plusieurs autres moyens de locomotion
- punissent sévèrement les classes populaires et paradoxalement à l’heure où les transports en commun devraient être la solution écologique idéal et gratuite pour les grandes agglomérations, les tarifs des transports en commun explosent (par exemple depuis le 1er juillet 2021, le tarif des transports en commun toulousains a augmenté de 6 % [12]).
En réalité, toutes ces mesures ont pour objectif, à terme, de confiner à vie et/ou d’exclure des grandes villes toutes les personnes les plus pauvres des classes populaires.
Comme manifestement confiner et exclure ces sous-classes sociales ne suffit pas pour contenter notre petite bourgeoisie, il semble aussi important pour l’État de tuer dans l’œuf toute contestation. C’est pourquoi ces mesures "écologiques" pour lutter contre la pollution arrivent miraculeusement à pic pour dissuader la population d’organiser et de soutenir des mouvements comme celui des "Convois de la Liberté" qui recherchent justement à mobiliser et à regrouper des milliers d’automobilistes et de camions afin de paralyser les villes pour faire entendre leurs revendications, notamment la vaccination anti-Covid, le pass-vaccinal, le coût de l’énergie et le pouvoir d’achat.
Mais ces mesures prises en faveur de la voiture électrique, ces diverses solutions pour "lutter contre la pollution", répondent-elles vraiment à l’inquiétude des vrais écologistes face à "la destruction de la nature par l’homme" ?
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Chapitre II
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La voiture électrique n’est pas écologique !
Le mardi 1 septembre 2020 sur France Inter à la « La Terre au carré », Célia Izoard a présenté la grande enquête de "Reporterre" sur la voiture électrique. C’est bien dommage, mais l’auto électrique n’est pas « propre ». En effet, explique Célia, « la réduction de la pollution urbaine que permet l’auto électrique est obtenue au prix d’une délocalisation des pollutions ».
- ÉCOUTER ICI AUDIO 4’16’’ :
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Voici quatre articles incontournables publiés par Celia Izoard sur "Reporterre" concernant la voiture électrique à lire absolument :
- Derrière la voiture électrique, l’empire des Gafam : https://reporterre.net/Derriere-la-…
- La voiture électrique cause une énorme pollution minière : https://reporterre.net/La-voiture-e…
- Non, la voiture électrique n’est pas écologique :. https://reporterre.net/Non-la-voitu…
- La voiture autonome ? Une catastrophe écologique : https://reporterre.net/La-voiture-a…
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Pourquoi garder sa vieille voiture ?
La fabrication d’une automobile implique une quantité phénoménale d’É-grise (matières premières, pétrole, électricité donc charbon, gaz, nucléaire).
Chaque véhicule est composé de 30 000 pièces en moyenne. Une sorte de Meccano géant de plus en plus compliqué avec tous les systèmes d’électronique embarqués !
Focalisés sur le changement climatique, nos gouvernements nous invitent à changer régulièrement de voitures et d’appareils afin d’économiser de l’énergie et ainsi réduire les émissions de CO2.
Or cette politique est réductrice et dangereuse pour nos vies. Car c’est oublier que la fabrication d’une voiture génère une pollution chimique qui, contrairement au CO2, ne peut pas être compensées à l’utilisation.
En effet, les dégâts causés par les substances toxiques envoyées à la fabrication dans l’eau, l’air et les sols sont irréversibles.
Lucien Willlemin* nous livre une réflexion hors norme qui perturbera bien des idées reçues. À voir absolument !
https://www.youtube.com/watch?app=d…
- Pourquoi garder sa vieille "Woiture"pollue moins qu’acheter une neuve ? - Lucien Willemin - TEDx - 29 janvier 2019 - vidéo 18’06’’
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Conclusion du Chapitre II
Plus nous fabriquons de voitures plus nous empoisonnons le vivant !
Les voitures écolos sont les voitures qu’on ne construit pas car 80 % de la pollution est issue du processus de fabrication et 20 % seulement du processus de circulation dans le cas d’une bagnole de 15 ans qui a parcouru 200000 km.
Dès lors, garder sa vieille voiture est plus écologique que de la changer pour une neuve.
Que ce soit dans les médias ou en politique, l’É-grise est très peu mise en avant, donc trop souvent méconnue du public … et pourtant c’est le principal vecteur de pollution.
L’É-grise est le plus grand fléau pour notre planète et pour notre futur !
L’É-grise est l’axe fondamental de toute approche en matière environnementale.
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Conclusion
Nos gouvernements capitalistes, avec en tête les "écolos", conduisent la planète vers un désastre écologique, sanitaire et humain.
Au vu de leur incompétence, de leur contradiction et de leur arrogance on pourrait se poser cette question :
« Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? »
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BONUS : Comment transformer mon motoculteur en "voiture"
https://www.youtube.com/watch?v=3we…
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La chaîne YouTube de Chaillot Barnabé : https://www.youtube.com/channel/UCg…
Sources :
[1] https://www.agvs-upsa.ch/fr/news/ne…
[2] https://www.autoplus.fr/societe-eco…
[3] https://www.legipermis.com/estimati…
[4] https://www.tf1info.fr/environnemen…
[5] https://actu.fr/occitanie/toulouse_…
[6] https://www.tf1info.fr/conso/video-…
[7] https://www.vignette-ecologique.com…
[8] https://www.ouest-france.fr/economi…
[9] https://www.portail-cartegrise.fr/2…
[10] https://www.ouest-france.fr/economi…
[11] https://www.feuvert-entreprises.fr/…
[12] https://www.leparisien.fr/economie/…
[13] https://www.bfmtv.com/auto/pourquoi…
[14] https://www.epave-enlevement-idf.fr…
[15] https://www.lavoixdunord.fr/595201/…
[16] https://www.bienpublic.com/magazine…
[17] https://www.babelio.com/auteur/Luci….
*LUCIEN WILLEMIN :
Après une formation bancaire, Lucien passe deux ans à Zürich pour y apprendre l’allemand. Puis, la restructuration du domaine financier du début des années 90 lui déplaisant, il décide de quitter le domaine bancaire pour entrer dans le secteur privé.
C’est alors qu’a l’âge de 23 ans il reprend la direction des achats pour une entreprise horlogère. Ceci lui permet de partir durant quelques mois aux USA pour y apprendre l’anglais, puis d’effectuer plusieurs voyages dans le Sud-Est asiatique. Ces voyages lui donnent la possibilité de découvrir la Chine en construction d’où une prise de conscience forte de ce qui s’y prépare sur le plan environnemental et social. En tant qu’acheteur il participe pleinement à cette évolution qui ne lui convient pas, il quitte donc le secteur de l’horlogerie. Les voyages sac à dos effectués durant cette période nourriront également sa réflexion personnelle.
Alors âgé de 27 ans, il s’associe et créé sa propre entreprise de promotion immobilière. Après deux ans d’activité, il se rend compte de la grande responsabilité qu’un promoteur a en matière d’écologie. À partir de cet instant, il s’entoure de personnes compétentes pour créer des concepts d’habitation développant les énergies renouvelables, son objectif étant d’une part de développer la prise de conscience environnementale au sein des milieux immobiliers par des constructions concrètes et d’autre part de bousculer les esprits des entreprises collaborant à leurs mise en œuvre.
À 40 ans, il transmet sa société immobilière à la personne qui le suit depuis six ans, ceci afin de s’accorder du temps libre pour mener une réflexion plus approfondie sur notre société et son avenir. Cela fait donc neuf ans qu’il s’est arrêté de travailler et depuis sept années il va à la rencontre des gens pour partager bénévolement son expérience et leur offrir un regard nouveau sur la question environnementale [17].