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Quelles sont les vraies raisons de la guerre au Yémen ?

jeudi 17 mars 2022, par a_suivre (Date de rédaction antérieure : 17 mars 2022).

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Depuis 2015, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France sont impliqués dans la guerre au Yémen, qui a fait près de 400 000 morts.

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La guerre au Yémen représente la plus grande crise humanitaire d’aujourd’hui. Cette guerre a été complètement ignorée par le public mondial et les médias. Cela dure depuis plus de sept ans, et l’invasion de ce pays a été menée par l’Arabie Saoudite, voulant mettre "son peuple" au pouvoir dans ce pays. Il ne suffit pas de dire qu’il s’agit d’une catastrophe humanitaire et humaine totale, car plus de 2 millions d’enfants meurent et meurent de faim dans les rues des villes et villages dévastés. Les opérations saoudiennes au Yémen ont été soutenues par leurs alliés, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et les Émirats arabes unis. La propagande de l’Arabie saoudite est si forte que cette catastrophe, c’est le moins qu’on puisse dire, a été complètement ignorée par le public mondial.[1]

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La décoration de la Légion d’honneur par Hollande du prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Nayef (2016)

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Révélations sur des ventes d’armes illicites à l’Arabie saoudite.

La France a autorisé, en 2016, des livraisons d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis en sachant qu’elles pourraient être utilisées au Yémen, où les deux pays sont accusés de crimes de guerre.

Pourtant, des armes vendues par la France aux deux monarchies du Golfe sont directement utilisées dans le conflit, comme le révèlent des documents « confidentiel-défense » obtenus par Disclose. Ces notes rédigées par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), un organisme placé sous l’autorité de Matignon, dévoilent que l’Etat français a autorisé, en 2016, la livraison de près de 150 000 obus à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Tout en sachant que ces munitions serviraient dans la guerre au Yémen.

L’ÉLYSÉE ASSUME

Dans le détail, il s’agit de 41 500 obus de l’entreprise Junghas, filiale de Thales, prévus pour la garde saoudienne ; 3 000 obus anti-char, 10 000 obus fumigènes, 50 000 obus explosifs et 50 000 fusées d’artilleries produits par Nexter à l’armée de terre émiratie ainsi que 346 missiles anti-char de l’entreprise MBDA à l’armée qatarie. Montant total des contrats : 356,6 millions d’euros.

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La ville d’Al-Jahmaliya, au Yémen, réduite en cendres en septembre 2018

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Peu importe les crimes dont sont accusés les « partenaires » de la France. Comme l’assassinat en octobre 2018, du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Samedi 4 décembre, Emmanuel Macron sera ainsi le premier dirigeant occidental à remettre en selle le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, soupçonné par la communauté internationale d’être le commanditaire du meurtre.[2]

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La France partenaire des crimes des Emirats arabes unis Dans un rapport publié en exclusivité par Disclose, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) apporte les preuves des crimes de guerre perpétrés au Yémen par le 5e client d’armes de la France.

La nouvelle à fait la Une de la presse française. Le 3 décembre dernier, lors d’un déplacement à Abou Dhabi, Emmanuel Macron a annoncé la vente aux Emirats arabes unis de 80 avions de chasse Rafale de l’industriel Dassault Aviation et de 12 hélicoptères Caracal. Montant estimé du contrat : 16,6 milliards d’euros. « Le plus gros contrat à composante militaire de notre histoire », s’est aussitôt félicité Emmanuel Macron.

DES SOCIÉTÉS FRANÇAISES IMPLANTÉES AUX EMIRATS

Autre révélation : les Emirats arabes unis sont devenus un important pays d’accueil pour des poids lourds de l’industrie de l’armement française. Un phénomène rendu possible, selon le rapport, par la création depuis plus de dix ans de joint-ventures entre des entreprises émiriennes et des sociétés françaises telles que Safran, Thales, Airbus, Lacroix ou encore Dassault.

Objectif : contourner la réglementation française en matière d’exportation de matériel de guerre en transférant sur place des technologies nécessaires à la production. Un phénomène qui contribue, selon les auteurs, « à la construction d’un pôle industriel d’armes militaires et d’équipements de surveillance alimentant un Etat policier autocratique en interne et criminel sur le terrain au Yémen, en violation des lois françaises ».

RÉPRESSION… SOUS COUVERT DE LUTTE ANTITERRORISTE

Arrestations arbitraires, disparations forcées, tortures systématiques… Depuis dix ans, et au prétexte de lutter contre le terrorisme, les autorités émiriennes n’ont eu de cesse de réprimer violemment la population. « Le dispositif de lutte antiterroriste a conduit à un démantèlement presque complet du mouvement des droits humains » aux Emirats arabes unis, précisent les ONG.[3]

Lire le rapport de la FIDH en intégralité - ICI :https://exceptions-francaises.fidh.org/

« Toute vente d’armes est interdite sauf autorisation expresse. »

Dixit : Florence Parly, ministre des Armées


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La France vend des armes à des pays accusés de violations graves des droits humains. C’est le cas de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte. Les preuves des crimes perpétrés par ces Etats sont nombreuses et documentées, comme Disclose l’a démontré à plusieurs reprises. Pourtant, en contradiction avec ses engagements internationaux, l’Etat français continue de leur livrer du matériel de guerre. Dans quelle proportion et pour quel destinataire final – forces de sécurités, armées ? Impossible de le savoir : l’Etat garde ces informations secrètes.

SILENCE ASSOURDISSANT

Pour contourner cet obstacle majeur au droit à l’information des citoyens, et permettre au débat public d’exister, Disclose s’est associé à Amnesty International France et au Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR). Ensemble, nous avons écrit à la Direction générale des douanes et droits indirects, la DGDDI, le 25 juillet 2021, pour qu’elle nous donne accès aux documents douaniers liés aux exportations vers ces trois pays. A cette demande qui portait notamment sur les transferts d’avions Rafale et Mirage 2000-9 (Dassault), de missiles Storm Shadow (MBDA France et Angleterre), de Canons Caesar (Nexter), de pods Damoclès et Talios (Thales), l’administration des douanes a refusé de nous répondre.

Parce que « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration » (art. 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen), Disclose et ses partenaires ont saisi la Commission d’accès aux documents administratif (CADA) le 11 décembre dernier. Sans plus de succès. Face à ce silence assourdissant, nous avons déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris, ce jeudi 23 septembre. La requête : enjoindre le ministère de l’économie à nous communiquer les documents demandés, afin de poursuivre notre travail d’information sur les ventes d’armes de la France.[4]

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane avec Macron

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Ventes d’armes : l’Arabie Saoudite devient le premier client de la France

Le rapport au Parlement sur les exportations d’armement, publié mercredi, 2 juin 2021 montre une forte baisse des commandes. L’Hexagone reste cependant le troisième exportateur mondial.

Face aux critiques sur les contrats passés avec des Etats engagés dans des guerres sales ou peu respectueux des droits humains, l’exécutif met l’accent depuis l’année dernière sur les ventes aux Européens. Le vieux continent, pays hors-UE compris, est le premier acheteur en 2020, juste devant le Proche et Moyen-Orient. La tendance devrait se poursuivre en 2021 grâce aux Rafales vendus à la Grèce et à la Croatie, sous réserve que les contrats entrent bien en vigueur d’ici la fin de l’année. La ministre des Armées, Florence Parly, les cite dans son introduction au rapport, mais passe sous silence la récente vente de 30 chasseurs à l’Egypte.[5]


Sources :

[1] https://www.facebook.com/zoran.burs…

[2] Disclose - Mathias Destal, Ariane Lavrilleux et Geoffrey Livolsi - 3 DÉC. 2021 https://disclose.ngo/fr/article/rev…

[3] Disclose - 14 DÉC. 2021 https://disclose.ngo/fr/article/fra…

[4] Disclose - 23 SEPT. 2021 https://disclose.ngo/fr/article/ven…

[5] Libération - 2 JUIN 2021 https://www.liberation.fr/internati…


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Commentaire : dommage que Disclose n’ait ni vu, ni entendu parler de la guerre civile dans le Dombass qui a débuté en 2014 et dommage que cette équipe de journalistes ne critique dans leurs articles que la Russie et jamais au grand jamais l’ingérence de l’OTAN…

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