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2018, vers une restructuration massive de l’économie mondiale

samedi 13 janvier 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 13 janvier 2018).

https://www.letemps.ch/economie/201…

Stéphane Garelli
Publié vendredi 12 janvier 2018 à 19:46
modifié vendredi 12 janvier 2018 à 19:46

La vague de fond qui va affecter l’année en cours sera une modification considérable de l’environnement mondial et de ses acteurs principaux

Les prévisions économiques se concentrent trop souvent sur l’aspect financier des affaires. Le franc suisse va-t-il dépasser la barre de 1,20 euro ? Les bourses sont-elles surévaluées ? Les banques centrales vont-elles relever les taux d’intérêt ? Toutes ces questions sont légitimes mais obscurcissent parfois l’essentiel. La vague de fond qui va affecter 2018 sera une restructuration considérable de l’économie mondiale et de ses acteurs principaux.

Les entreprises ont en général une vie courte. Dans les années 70, elle était de 40 ans. Aujourd’hui, elle est tombée à moins de 18 ans. McKinsey estime qu’en 2027 les trois quarts des entreprises cotées sur le S&P 500 auront disparu. Pour comprendre ce phénomène de destruction massive, il faut se tourner vers trois événements majeurs :

  • Il n’y a jamais eu autant d’argent liquide sur les marchés. Le bilan combiné des neuf plus grandes banques centrales dépasse les 18 000 milliards de dollars. Les dix plus grands fonds souverains du monde gèrent plus de 10 000 milliards de dollars. Cinq compagnies technologiques américaines ont plus de 500 milliards de dollars de liquidités à disposition. Finalement, les grandes entreprises américaines et européennes bénéficient ensemble de plus de 3000 milliards de liquidités à leur bilan.
    Que faire de tout cet argent s’il n’est pas réinvesti ? Trois possibilités : donner des dividendes aux actionnaires, racheter ses propres actions ou acquérir d’autres entreprises. Les deux premières options ont largement contribué à la hausse des bourses, la troisième a fait exploser les fusions et acquisitions : 1492 milliards de dollars durant le premier semestre de 2017. Nous assistons à une redistribution considérable de la propriété des entreprises.
  • La technologie bouleverse les modèles d’affaires. Et les gagnantes à ce jeu sont les grandes sociétés américaines. Elles ont à la fois l’argent et le monopole de l’infrastructure. De plus, Alphabet, Google, Amazon, Microsoft, Facebook ou Apple exploitent leur domination pour acheter les nouvelles stars technologiques, notamment européennes, comme Skype, DeepMind ou Shazam. Ce faisant, elles risquent d’asphyxier le marché des technologies nouvelles tout en empêchant des start-up de devenir un jour des entreprises concurrentes. Elles en profitent aussi pour se diversifier, souvent loin de leurs métiers de base. Alimentaire, montres, santé ou trafic des paiements, tout est à leur portée. Pour beaucoup d’entreprises établies, les concurrents de demain sont très loin de leur horizon traditionnel.
  • Les entreprises des pays émergents deviennent des concurrentes redoutables. La multiplication des nouveaux acteurs venus de Chine, de l’Inde, des pays du Golfe ou de l’Amérique latine est impressionnante. Ils ont de l’argent, ils décident vite car ce sont souvent des entreprises de famille et ils atteignent rapidement des tailles considérables. Alibaba et Tencent font désormais partie des entreprises qui ont plus de 500 milliards de dollars de capitalisation boursière. De plus, elles utilisent leur assise financière et leur croissance pour acquérir des entreprises en Europe et aux Etats-Unis afin d’accélérer leur globalisation. Cette année, les entreprises chinoises devraient dépasser les 220 milliards de dollars d’acquisitions à l’étranger. De nouveaux noms apparaissent : Fosun, HNA, Wanda ou Anbang.

En 2018, la restructuration de la propriété des entreprises est la vague de fond qui affectera le plus, et à long terme, notre environnement économique. Les rapports de force se déplacent vers de nouveaux acteurs aux Etats Unis et en Asie. L’Europe et la Suisse sont devenues des terrains de chasse privilégiés pour ces nouveaux prédateurs. Est-ce que nous pouvons vraiment rester compétitifs globalement si nous perdons la propriété et les centres de décisions de nos entreprises clés ? Il faut bien sûr respecter les règles d’une concurrence internationale ouverte et basée sur la réciprocité. Mais, à ce jeu, ne sommes-nous pas un peu naïfs ?

2 Messages de forum

  • Conclusion de l’auteur… :


    « L’Europe et la Suisse sont devenues des terrains de chasse privilégiés pour ces nouveaux prédateurs. Est-ce que nous pouvons vraiment rester compétitifs globalement si nous perdons la propriété et les centres de décisions de nos entreprises clés ? Il faut bien sûr respecter les règles d’une concurrence internationale ouverte et basée sur la réciprocité. Mais, à ce jeu, ne sommes-nous pas un peu naïfs ? »

    Après un constat aussi lucide, on s’étonne surtout de l’hypothétique « naïveté » de l’auteur…

    A quoi bon ce petit discours convenu sur la « concurrence » et la « compétitivité » ???

    Pour être « concurrentielles » et « compétitives », les PME et autres « start-up » en sont à réduire leurs marges pour « conquérir » une part de marché, se retrouvant donc sans trésorerie et juste bonnes à cueillir pour les monopoles, qui, eux, se moquent bien de la « compétitivité », car ils ont de toutes façons le pognon pour tout racheter…

    La « compétitivité » devient ainsi le piège à mouche du capital monopoliste qui récupère en fin de compte à bas prix les investissements « productifs » des épargnants patrimoniaux familiaux et des investisseurs modestes.

    C’est donc au son de ce genre de discours « de bon ton » que s’ouvre, pour les monopoles, la voie vers la Société de l’Arnaque…

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/03/la-societe-de-larnaque-un-theme-de-reflexion-pour-2018/

    Luniterre

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  • Post-scriptum au précédent post…

    On comprend donc que si l’Europe voulait vraiment exister elle commencerait par créer ses propres monopoles et se protéger économiquement… Elle se moquerait ainsi de la « compétitivité » et négocierait ses « traités » en position de force relative…

    Le fait qu’elle ne le fasse pas traduit le fait qu’elle n’est qu’un cartel de capitalistes financiers avant tout intéressés aux affaires US et chinoises, un cartel de kollabos de l’Oncle Sam, et déjà en partie, de l’Oncle Xi…

    L’Europe n’existe pas en tant que « pôle » financier impérialiste pour son propre compte, mais juste comme cartel d’impérialismes déclinants et vassalisés.

    Elle ne constitue donc pas une cible réelle pour les révolutionnaires, qui doivent d’abord combattre leurs propres impérialismes « nationaux », mais sans oublier de rappeler sans cesse que le véritable « maître » actuel du système reste l’impérialisme US, bientôt « relayé » par son rival chinois, dans bien des régions du globe.(…et déjà en France, à PSA, entre autres…)

    Luniterre

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