Critique du Cousinisme (guerredeclasse.fr), ou de la radicalité posée comme dogme :
"Lancer des phrases ronflantes, c’est le propre des intellectuels, petits bourgeois déclassés… alors que vous, chers "communistes de gauche", on ne voit à vrai dire qu’un "renforcement de la liaison organique" entre une phrase ronflante et une autre phrase ronflante. C’est là une piètre "liaison organique"
(Ce bourrin de…) Lénine mai 1918
La formule souvent entendue : « de l’extrême droite du capital à l’extrême gauche du capital », lorsqu’elle est employée dans le but de s’extraire de ces catégories, est une absurdité idéologique. Il est impossible d’échapper à cette contradiction : la critique du capital, aussi radicale soit-elle, reste toujours une critique au sein du capital, et donc limitée par ce carcan économique, politique, idéologique. La plénitude de la critique du capital ne pourra s’envisager qu’une fois le capital détruit, simplement parce que les conditions de cette critique seront enfin réunies pour son achèvement. Les critiques du capital au sein du capital peuvent cerner partiellement le capital mais certainement pas l’aborder dans sa globalité, parce que cette maturité du capital n’est pas atteinte. (La chouette de Minerve…)
De même que le capital recèle dans ses flans les germes de la société future (communiste), de même la critique du capital ne peut être qu’embryonnaire tant qu’il n’aura pas atteint la plénitude de ses possibilités d’exploitation, c’est à dire le bout du bout de ses contradictions : son effondrement par implosion, et donc l’abolition des classes et du salariat.
De même il existe un déterminisme historique dans l’évolution des forces productives, de même les idéologies engendrées par le démocratisme ainsi que les analyses théoriques du fonctionnement du capitalisme sont dépendantes de l’avancement des contradictions du capital, et n’expriment qu’un moment du capital.
Comme une photo n’est qu’un cliché, voir l’ensemble du film suppose son achèvement historique.
Le monde marchand n’a pas besoin d’être pensé pour exister, évoluer. Qu’il soit finement analysé ou grossièrement appréhendé ne change rien au cours de l’histoire.
Toutes les critiques du capital sont bonnes à prendre, car elles reflètent l’état du capital au moment où elles sont dites. Nécessairement limitées, elles s’effondreront avec le capital, pour laisser place à un niveau de conscience supérieur, universel et local, abolissant les dernières contradictions de nos vies retrouvées.
Ce qui implique que les querelles en radicalité n’ont aucun sens, et font le jeu du démocratisme.
Il ne s’agit pas ici de nier l’apport de Francis Cousin (quoiqu’il en conteste la réalité), mais de se demander pourquoi il s’accompagne d’un sectarisme intransigeant.
Force est de constater que le jargon employé, les phrases alambiquées sont destinées à un public restreint, averti. Cette volonté de complexifier une réalité qui n’en n’a pas besoin correspond à ce fameux narcissisme par ailleurs tant dénoncé. Faire partie de l’élite conscientisée se paye par la lecture de phrases interminables au style ampoulé à la limite du compréhensible. Derrière la volonté de n’être compris que de quelques uns se cache toujours le désir de pouvoir de l’élite.
On nous prend pour des cons.
Si Cousin n’apporte rien de nouveau, pourquoi ce non apport doit-il être rédigé dans des phrases aussi alambiquées que démesurément longues ? Ce jargon est-il absolument nécessaire à la bonne compréhension du déjà énoncé clairement ?
Vous pouvez ajouter le mot « indistinction » ou bout de chacune de vos phrases, vous ne faîtes là que souligner un des caractères du fétichisme de la marchandise. De même le mot « spectacle » n’est-il qu’un aspect de cette fameuse marchandise. Réduire, sous couvert d’innovation (non assumée, mais sinon, quel intérêt ?), la marchandise à une de ses manifestations n’éclaire pas davantage.
Ce discours s’accompagne d’un jugement aussi définitif qu’expéditif où le sous-entendu « si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes contre nous » a déjà été entendu dans d’autres bouches moins bienveillantes. Les leçons de « Cousinisme » se suivent, se répètent pour finalement éclore dans son plus juste conseil : il faut creuser, lire, mais (oublie-t-il) aussi interroger les textes.
https://democratisme.over-blog.com/…
La question de la motivation de Francis Cousin reste posée.
Soit il agit pour la clarté du temps présent et de ses perspectives , soit il organise son aura. Ou les deux.
Chacun tranchera.
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