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Les retournements de veste de Mélenchon

vendredi 27 mai 2022, par anonyme, Jean-Pierre Garnier (Date de rédaction antérieure : 27 mai 2022).

Mélenchon, le 22 mai 2022 : "La Russie ne reviendra pas à la table de la société internationale normale tant que monsieur Poutine, responsable de crimes de guerre sera là. Nous Français, nous nous étions jurés que si quelqu’un recommençait la guerre sur le continent, nous interviendrions. Cet homme a passé la frontière, tout cassé autour de lui, et nous n’avons pas fait grand chose".

Discussion entre deux amis autour de cette citation.


Le jeu. 26 mai 2022 à 17:43, B.A. a écrit :

Bonjour Jean-Pierre,

Mon dernier post sur FB :

"Le guignol en chef du Nupes = Nu PS = New PS, Juan Lucas Baudruchón s’est exprimé en tapant du poing sur la table le 22 mai 2022 : "La Russie ne reviendra pas à la table de la société internationale normale tant que monsieur Poutine, responsable de crimes de guerre sera là. Nous Français, nous nous étions jurés que si quelqu’un recommençait la guerre sur le continent, nous interviendrions. Cet homme a passé la frontière, tout cassé autour de lui, et nous n’avons pas fait grand chose".

Juan Lucas Baudruchón n’a pas expliqué ce qu’était la table de la société internationale normale [une table présidée par le Washingtonistan fomenteur de guerres, de coups d’États et de révolution colorées ? Une table occupée par les puissances impérialistes occidentales ?], ni de quels crimes de guerre Vladimir Poutine s’est rendu coupable. Nous aimerions d’ailleurs bien savoir ce que le président russe a bien pu casser autour de lui [La mondialisation heureuse corrompue et pseudo-libérale ? Les installations dans lesquelles les nazis du Kiévistan s’étaient réfugiés ? La crédibilité politique du sire Juan Lucas Baudruchón, capable de retourner sa veste du jour au lendemain à propos de la Russie ?]

Juan Lucas Baudruchón, qui ne gouverne pas et ne gouvernera jamais, parle comme un chef d’État. Attitude qui jette un doute sur sa bonne santé mentale. En plus d’être un menteur prêt à toutes les déclarations pour se parer des oripeaux trompeurs d’une autorité illusoire, Juan Lucas Baudruchón, est manifestement en train de sombrer dans les sables mouvants d’une sénilité remuée par l’énorme et incurable frustration de n’être pas devenu Napoléon." Je suis sûr que toi non plus tu ne le rateras pas.

Quel demeuré !

Bonne soirée
B.A.

— — — — — — — — — —

De : Jean-Pierre Garnier

Date : ven. 27 mai 2022 à 11:14

Bonjour B.A.,

Je me suis déjà payé plusieurs fois Baudruchon, par écrit ou verbalement, depuis qu’il se pose et s’impose comme leader d’une gauche supposée « insoumise » et dont l’aplaventrisme ne devrait pourtant plus être à prouver au vu de sa docilité lors de l’instauration d’une dictature sanitaro-sécuritaire qui en laisse présager d’autres à la fois plus longues et plus contraignantes. Si j’ai discerné en lui le promoteur en chef d’une troisième droite en gestation (celle des bac + « degôche » des nouvelles générations), il n’en demeure pas moins qu’à mes yeux, il a toujours fait lui-même figure de typique représentant de la deuxième droite. Si tu as lu le bouquin pondu avec un ex-ami libertaire (Louis Janover) au sujet de cette dernière ou/et un autre — « La pensée aveugle. Quand les intellectuels ont des visions » — , tu dois savoir ce que j’entend par là.

Que Baudruchon persiste à présenter cette fripouille de Mitterrand, à qui il doit une partie de sa carrière de politicien parasitaire — excuse-moi pour ce lapsus — comme un modèle de dirigeant socialiste, ne fait que confirmer ce qu’il est lui-même : une ordure d’une ambition dévorante prête à tous les reniements et toutes les compromissions. Et cela plus encore au moment où la limite d’âge le pousse à jouer son va-tout pour ne pas disparaître dans le néant des ambitieux ratés. À cet égard, son retournement de veste à l’occasion de la guerre en Ukraine n’est que le dernier en date d’une multitude d’autres, comme je l’ai maintes fois signalé. Pour moi, le pire est que ce carriériste récidiviste en la matière fasse encore illusion parmi des couches sociales naguère hostiles au capitalisme. Il est vrai que celle qui constitue aujourd’hui le gros de ses troupes en tient une sacrée couche !

Avide de réussite dans les instances du pouvoir bourgeois, public ou privé, notamment via les instituts d’études politiques, business school et autres « écoles de larves du capital » (Halimi-Rimbert dixierunt) où Baudruchon vient pérorer, le bobotariat « de gôche » ne peut que prendre celui-ci pour modèle. Telle la député européenne Manon Aubry, par exemple, arriviste notoire qui a fait ses classes d’apparatchik dans une ONG financée par George Soros (OXFAM). Lequel n’est pas regardant, il est vrai, puisqu’il a aussi financé en partie ATTAC. La présidente d’honneur de ce think tank cher aux citoyennistes du Monde diplomatique » de l’altercapitalisme, Susan George, universitaire made in USA, n’a pour sa part rien trouvé de mieux que de proclamer en janvier dernier — à 87 ans ! — qu’« avec l’élection de Jean-Luc Mélenchon, la France peut devenir un modèle pour le monde ». Je ne crois pas que pareille sottise soit imputable au seul gâtisme. Le culte de la personnalité dont ce démagogue sans scrupules de Baudruchon fait l’objet, savamment entretenu par la clique de lèche-bottes qui l’entoure, et qui redouble lors des coûteuses campagnes électorales menées aux frais du contribuables, le hisse au rang de ces hommes providentiels et autres sauveurs suprêmes dont une partie des Français raffolent en période de crise. Mitterrand a lui aussi bénéficié de cette aura qui fait oublier à la masse des fans, pour peu qu’ils en aient eu vent, les compromissions et les trahisons multiples dont est jalonnée l’irrésistible ascension de leur héros au faîte du pouvoir.

Le ralliement bruyant de Baudruchon à l’hystérie anti-Poutine qui a saisi le camp « occidental » n’a donc rien qui doive étonner. Il suffit de consulter la liste des personnalités « degôche » qui se sont succédées à la tête des ministères de la Ve République — pour ne rien dire de la IVe — : la plupart se sont comportés en « sociaux-traîtres », comme on disait jadis, c’est-à-dire en salopards rivalisant en opportunisme avec leurs homologues de droite. À cet égard, la déclaration haineuse de Baudruchon, qui fait écho à celle du chef de file sénile de l’impérialise US contre « Poutine le tueur », ne fait que parachever son ralliement au service de l’ordre établi. Peu importe pour lui les massacres opérés depuis 2014 parmi la population du Donbass (12 000 - 13 000 morts). Peu importe que le « peuple ukrainien » à qui il a crû bon de « dédier » l’un de ses shows pré-électoraux soit truffé de néo-nazis avérés préposés aux basse besognes de la persécution des russophones, avec l’aide en sous-main de l’OTAN. Comme ses pareils d’une gogôche idéologiquement dégénérée qui se targue d’« antifascisme » pour faire oublier son abandon de l’anticapitalisme, Baudruchon feint de discerner en Poutine un nouvel Hitler à éliminer physiquement, à l’instar de Milosevic, de Sadam Hussein ou de Khadafi, en attendant Bachar el-Assad qui « ne mérite pas d’être sur terre », comme l’avait proclamé cette pourriture sioniste de Fabius.

Tu vois dans la hargne de Baudruchon contre « monsieur Poutine, responsable de crimes de guerre » le symptôme d’une déficience mentale qui l’empêcherait de parvenir à ses fins, revues à la baisse avec la ré-élection de Macron. Méfies-toi quand même. Dans l’état de décrépitude avancée où trouve présentement feu-« le peuple de gauche », encensé il y a une quarantaine d’années par Pierre Mauroy, on peut s’attendre à tout. Même au pire.

Amicalement

Jean-Pierre

4 Messages de forum

  • Les retournements de veste de Mélenchon 28 mai 2022 09:32, par viriato

    Que est-ce qu’on peux répondre à cela ?

    Evidement la position de Mélenchon sur la guerre est opportuniste et électoraliste mais encore ? Faut-il voter Le Pen ? Macron ? S’abstenir ? Car cette attaque vise non le politicien mais les prochaines élections parlementaires où les enjeux sont très importants.

    La "rationnalité" des arguments avancés ci-dessus amenent à la conclusion qu’il ne faut surtout pas voter Mélenchon (ou sa liste de la NUPES), c’est à dire, rester à attendre Godot ou traverser les barrières de classe, comme l’ont déjà fait des militants en état avancé de pourrissement, par haine de la socialdémocratie et des travailleurs et des jeunes qu’y sont engagés.

    Je réponds par ce document, qui est les conclusions d’un parti de gauche au Brésil devant les prochaines élections.

    "Qestions tactiques

    Brésil : Pourquoi le PSOL (gauche radicale) a-t-il décidé de soutenir Lula ?

    1. Le PSOL a confirmé sa décision d’appeler à voter pour Lula, dès le premier tour [des élections présidentielles, le 2 octobre 2022], malgré le choix de Geraldo Alckmin [comme candidat à la vice-présidence sur le ticket présidentiel]. Les conditions légales électorales imposent que cette campagne se fasse par le biais d’une « coalition » [la loi électorale brésilienne ne permet pas de séparer le vote pour le président et le vice-président], sous peine d’amendes implacables et de sanctions sévères. Il s’agit donc d’une décision exceptionnelle. Et elle comporte de nombreux risques car la présence de Geraldo Alckmin – qui représente la classe dirigeante depuis trente ans et a soutenu le coup d’Etat de 2016 [contre Dilma Rousseff, géré par « son » vice-président Michel Temer] – , justifiée par le motif qu’il faudrait neutraliser la peur d’une gauche ivre de revanchisme, signale sans équivoque les limites de ce que sera un gouvernement dirigé par le Parti des Travailleur (PT).

    *

    2. Simultanément, la Conférence nationale du PSOL a décidé que personne au sein du PSOL ne peut négocier de postes dans un éventuel gouvernement Lula, en réaffirmant que le parti ne participera pas à des gouvernements de collaboration de classe et préserve son indépendance. Le PSOL se présentera en défendant un programme anticapitaliste. Il s’est mis d’accord avec le PT sur une plateforme minimale de douze points avec des mesures d’urgence ayant un contenu transitoire comme compromis de base. Cette position obéit à une évaluation : Jair Bolsonaro doit être vaincu, et n’est pas un cadavre déjà enterré.

    *

    3. Ce qui est en question sur le terrain électoral – parce que les mobilisations de la campagne 2021 Fora Bolsonaro n’ont pas été assez importantes pour ouvrir la voie à une destitution – est de la plus grande gravité. La défaite de la candidature du néofascisme ouvre la voie, dans de meilleures conditions, pour un affrontement avec l’extrême droite. La décision de ne pas avoir sa propre candidature [du PSOL], pour la première fois, ne va pas affaiblir le PSOL, mais va accroître son envergure face aux secteurs les plus accomplis de la large avant-garde du militantisme de gauche, parce que le PSOL révèle, de la sorte, sa responsabilité dans la lutte contre Bolsonaro.

    *

    4. La décision d’une tactique électorale pour la gauche doit être fondée sur une analyse de la conjoncture, sinon ce n’est pas une tactique, c’est une stratégie permanente. Lorsque la réalité change, et la situation brésilienne a changé après 2016, nous devons changer de tactique.

    Transformer une tactique en stratégie est mauvais, car cette rigidité sacrifie l’intelligence politique. Il existe une grande variété de tactiques électorales possibles. L’analyse marxiste est une étude qui vise à qualifier les rapports de forces sociaux. La situation est-elle réactionnaire ou pré-révolutionnaire, ou autre, pire ou meilleure ? Et quelle est la dynamique : avançons-nous ou reculons-nous ? Quel est le type de régime de domination ?

    S’agit-il d’une dictature ou d’une démocratie libérale ? Quelle version renvoie à un régime autoritaire ou à une démocratie électorale ? Quel est le danger réel et immédiat ? Comment diminuer ou contourner la menace d’une défaite, préserver les positions ou progresser ? Le contexte de 2022 est que nous sommes toujours dans une situation défensive, après cinq ans d’accumulation de défaites. Or, Bolsonaro adopte une stratégie de coup d’Etat qui s’inscrit dans une dégradation bonapartiste et autoritaire du régime libéral-démocratique. Il doit être arrêté.

    5. Dans certaines situations, les conditions imposent le boycott électoral, c’est-à-dire l’appel au vote nul. Dans d’autres situations très défavorables, où aucune organisation de gauche, pas même la plus modérée, n’est en mesure de participer, l’indication de voter pour des candidats de l’opposition est la meilleure option.

    Dans d’autres cas, il est préférable de lancer son propre candidat afin de disposer d’une visibilité maximale en faveur d’un programme socialiste. Mais il y a aussi des conjonctures, comme aujourd’hui en 2022, dans lesquelles il faut sacrifier une auto-construction, et voter pour un parti de gauche avec lequel nous avons des différences irréconciliables. Et cela en fonction d’un calcul politique qui privilégie la nécessité de vaincre un ennemi commun.

    6. Une tactique électorale sérieuse doit également tenir compte du rapport de forces politique, notamment au sein de la gauche. Le PSOL a lancé Guilherme Boulos en 2018 [au premier tour], lors de la victoire de Bolsonaro. Au second tour, il a appelé à voter pour Fernando Haddad et s’est engagé courageusement dans la campagne du PT. Quelle est la différence en 2022 ? Il y en a plusieurs, mais la principale est que Jair Bolsonaro est maintenant au pouvoir depuis trois ans et demi. Cela change « tout ».

    7. Comment évaluer la force d’une tendance ou d’un parti ? Que doit être la règle ? Quelles sont les variables ? Les courants de gauche sont des collectifs qui réunissent des militant·e·s autour d’un projet politique. L’influence électorale et les mandats obtenus sont un indicateur, mais ils ne sont pas absolus.

    D’autres variables doivent être prises en compte. Quelle est l’influence de chaque parti au sein de la classe laborieuse, des couches populaires, ou parmi les jeunes, les femmes, les Noirs, les LGBTQIA+ ? Quelle est son implantation dans les différentes régions du pays, son audience auprès des intellectuels et des artistes, son poids dans les syndicats et les mouvements sociaux, sa capacité militante ? Quel est le degré d’autorité socio-politique de ses dirigeant·e·s ? La force est quelque chose qui est en transformation permanente, elle croît ou décroît. Il est très important de la mesurer. Le PSOL reconnaît qu’il est un parti anticapitaliste encore minoritaire au sein de la classe laborieuse.

    8. L’étude de cette dimension des rapports de forces exige de la lucidité. Après juin 2013, le PSOL s’est renforcé et, suite au coup d’Etat [d’août 2016] qui a assuré la destitution de Dilma Rousseff, le PT s’est affaibli. Mais les méfaits de la corruption du gouvernement de Michel Temer et l’offensive Lava-Jato, qui a culminé avec l’arrestation de Lula, ont paradoxalement ouvert la voie à un redressement du PT. Lula est sorti de prison [le 8 novembre 2019] beaucoup plus grand qu’il ne l’était avant.

    Sa campagne provoquera un tsunami dans les usines et les quartiers ouvriers des grandes villes. Les membres du PSOL qui ne tiennent pas compte de cette dynamique sont victimes d’une auto-illusion. Si le PSOL devait présenter une candidature au premier tour, il ne pourrait pas échapper à un isolement dramatique le plongeant dans la spirale de la marginalité, même s’il devait attaquer Bolsonaro avec une très grande intensité. Une réduction au rôle de « témoin » ne contribuerait pas au renforcement de la gauche radicale. Parfois, ce qui semble le moins est, en fait, le plus. Une partie du « peuple de gauche » pourrait récompenser le geste de soutien du PSOL à Lula par un vote significatif pour les candidat·e·s du PSOL au législatif.

    9. Le PSOL a vécu les six derniers mois, divisé entre deux tactiques. Pourquoi ? Parce que les deux blocs internes ont des bilans différents de l’évolution de la situation brésilienne au moins depuis 2016. Différentes évaluations de ce qui a causé l’impeachment [la destitution de Dilma Rousseff], de la place du PT comme étant toujours le plus grand parti de la classe laborieuse, de la centralité de la campagne de Lula Livre [Libérez Lula], de la signification des défaites qui ont culminé avec l’élection de Jair Bolsonaro, de la permanence ou non d’une situation défensive, de la tactique du Frente Única de Esquerda [Front unique de gauche] dans la lutte pour le Fora Bolsonaro.

    Les arguments brandis contre le soutien à Lula [au premier tour] sont idéologiques et politiques. Les arguments idéologiques sont ceux qui considèrent que le défi central de l’époque dans laquelle nous vivons est le conflit entre le socialisme ou la barbarie, et qu’une candidature propre est incontournable comme moyen privilégié pour défendre une issue anticapitaliste.

    Ou que l’antagonisme central se situe entre les candidatures qui défendent différentes versions de la régulation du capitalisme et celles qui défendent la révolution. Ou encore entre les candidatures bourgeoises et les candidatures ouvrières. Ces arguments contiennent un élément de vérité, mais lorsqu’ils sont absolutisés, ils conduisent à des conclusions irrémédiablement erronées et doctrinaires. Le PSOL n’est pas un parti de musée. Il doit être utile dans la lutte politique concrète.

    10. Les arguments politiques font référence à une évaluation d’un Bolsonaro si affaibli que le résultat [du premier tour] conduirait inévitablement à sa défaite. Dès lors, le PSOL aurait le temps de « se retourner » pour le second tour. Ces arguments mettent aussi en garde contre le danger de sous-estimer la relation de Lula avec la bourgeoisie.

    Ou encore, ils discernent l’existence d’une expérience de dépassement du Lulisme, y compris par la gauche. Ils en tirent l’évaluation qu’il existerait un espace pour une propre candidature [du PSOL] afin d’obtenir un soutien populaire. Enfin, ils expriment la crainte que l’absence du PSOL ouvre le flanc à des candidatures de l’ultra-gauche qui occuperait l’espace de la gauche radicale.

    Ces arguments ont été longuement examinés et débattus lors de la préparation de la Conférence nationale, malgré les conditions de pandémie qui ne permettaient pas les réunions en présentiel. Ils n’ont pas réussi à convaincre la majorité.

    La nomination [comme candidat à la vice-présidence] de Geraldo Alckmin, en novembre 2021, a suscité des turbulences légitimes. Mais cette décision, qui n’a pas encore été votée par le PT, ne change pas, qualitativement, la signification de la candidature de Lula. La stratégie du PT est un virage vers le « centre », c’est-à-dire un projet de régulation du capitalisme brésilien, afin de gagner les élections et de gouverner.

    Mais cette conclusion n’annule pas le fait que Lula sera le meilleur instrument électoral dans le combat contre Bolsonaro. Elle n’invalide pas la nécessité d’unir les forces dès le premier tour. L’accusation selon laquelle le processus décisionnel du PSOL n’était pas démocratique n’est pas honnête et répond à un « fractionalisme » fébrile. Après cette Conférence nationale, le PSOL doit s’unifier."

    A vous de voir, si vous n’etes pas complètement aveuglés par le gauchisme.

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    • Les retournements de veste de Mélenchon 28 mai 2022 14:32, par Jean-Pierre Garnier

      Pour Viriato

      Je me demande si la personne qui m’a répondu vit en France ou au Brésil. Et quel âge il a. Je ne suis évidemment pas en mesure de juger si voter en faveur de Lula est la meilleure solution (ou la moins mauvaise) pour améliorer le sort des classes populaires brésiliennes. En revanche, sur la base de mon expérience en France, ce qu’il est advenu de « la gauche » confirme en tous points ce que j’avais initialement prévu avec quelques amis « gauchistes » dès l’arrivée de Mitterrand à l’Élysée et même un peu avant.

      Je ne peux que recommander à mon contradicteur ; à titre d’exemple, la préface ajoutée en 2012 à la seconde édition de « La deuxième droite ». Rédigé dans la nuit du 10 mai 1981, ce texte allait totalement à contre-courant de l’euphorie qu’avait provoqué la victoire de Mitterrand à la présidentielle parmi ceux que l’on n’appelait pas encore les « bobos », soit la petite bourgeoisie intellectuelle « progressiste ». « On a gagné ! », braillaient-ils place de la Bastiile. L’intitulé choisi résume la teneur de notre propos : « Ils ont gagné ! » Qui ? La classe dirigeante et ceux qui allaient devenir ses nouveaux supplétifs.

      Tout ce que nous avions prévu dans ce topo iconoclaste s’est en effet (malheureusement) réalisé.

      Pour la petite histoire, je signale qu’il été publié la première fois au cours de l’été 1981 dans la revue NON ! éditée par le CERES de Jean-Pierre Chevènement malgré son désaccord, non avec le contenu mais le contexte de sa publication. « Vous avez peut-être raison. L’avenir le dira. Mais qui ne risque rien n’a rien. » Pour Chevènement à l’époque, l’ennemi n°1 était la fraction euro-atlantiste du PS dirigée par Michel Rocard et ses amis, soit la future deuxième droite.

      N’en déplaise à mon contradicteur, en tout cas, « l’avenir », c’est-à-dire les décennies qui ont suivi, a tranché. Paraphrasant Marx, je peux dire pour conclure qu’avec Mitterrand et sa clique, si, la première fois, l’Histoire qui se répète comme tragédie, s’était répété comme farce, avec Baudruchon à Matignon ou à l’Élysée, ce serait la face qui copierait la farce !

      Jean-Pierre

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      • Les retournements de veste de Mélenchon 28 mai 2022 21:38, par viriato

        Le problème de Jean Pierre est qu’il n’a rien compris à ma réponse.

        Il ne s’agit pas de Mitterrand ou de Mélenchon mais de ce qu’on fait dans une situation concrète dominée par le manque d’un parti et des leaders des travailleurs ou plus précisement, par la quantité negligéable des militants de gauche réelle, donc marxistes.

        C’est une question de la tactique d’un petit groupe ou d’un petit nombre de camarades ou d’une petit parti (comme le PSOL au Brésil mais on peux trouver la même chose … partout) dans une situation dominée pr la montée de l’extrême droite, par la guerre impérialiste et d’un parti ou groupe qui n’a pas de prise sur les événements, qui n’est pas implanté fortement chez les travailleurs.

        Il y a, pour ces partis ou groupes, la possibilité de rester sur le trottoir et pointer du doigt les défauts, bien réels, des candidats sociaux démocrates. Cette tactique est pratiquée depuis plus de 100 ans par tout un tas des groupes et sectes, sans aucun résultat. Mais cela satisfait l’ego "intellectuel" de ces personnes. "On se la fait pas à eux".

        D’autres, les pires, partent à l’extrême droite déguisée de "sociale"… C’est l’expression du pourrissement politique le résultat des trahisons social démocrates, de l’ignorance politique et de l’influence idéologique bourgeoise à un moment de réaction idéologique et politique.

        Les masses de travailleurs et de la jeunesse de gauche suivent les social démocrates ou se détournent des élections.

        Malgré les illusions promues par certains, ils ne vont jamais chez ceux qui "les ont averti" et "montré les trahisons" de loin, en attaquant plus leurs illusions que la droite.

        Ils ne suivent que ceux qu’ils connaissent par une longue pratique politique à leurs côtés et cela malgré toutes leurs trahisons.

        L’abstention n’est pas révolutionnaire, les mouvements spontanés sont des feux de paille, il faut donc revenir aux partis léninistes. Comment le faire, devrait être la question à discuter, non pas rabacher eternellement les défauts des leaders soc-iaux-démocrates qui, malgré tout sont préférables aux Zemmour, Macron et Le Pen.

        La seule question devant une telle réalité est au moins de se poser la question : pourquoi les travailleurs agissent ainsi ? Certains, les plus bêtes concluent à "faire disparaitre la classe ouvrière" (si. il y en a …) ou la trouver "bête", ou attendre , leur "réveil" pour les Calendes Grecques tout en présentant des candidatures de témoignage qui recoltent chaque fois moins des voix. Les "losers" n’attirent personne.

        D’autres, suivant une théorie oublié, le marxisme léninisme, le Front Uni, le Front Uni Antiimpérialiste, essaient de faire un soutient critique "comme la corde soutient le pendu" pour, non pas soutenir les promesses et absurdités des réformistes mais pour siphoner la base saine de militants qui à leur niveau de conscience politique, se laissent entrainer ou choississent la social démocratie (de gauche ou de droite) afin de freiner un danger majeur (Bolsonaro ou Zemmour Le Pen) ou parce que le "choix" de l’abstention fait le jeu de la droite et le "choix" des Témoins de Jéhova gauchistes, ne sert à rien.

        La tactique du PSOL n’est pas nouvelle, tout simplement elle est vieille d’un siècle mais a été oublié pour la remplacer par les Fronts Populaires, c’est-à-dire la subordination des PCs et des travailleurs derrière la social démocratie. Cela a mené à la disparition du communisme, des partis qui s’en reclament et la predominance de la socialdémocratie de droite.

        On pourra dire, l’appui critique est une forme de subordination et certains le comprennent ainsi. Mais il s’agit exactement du contraire, il s’agit de miner l’influence de la social démocratie de l’intérieur comme a été préconisé par les premiers congrès de l’Internationale Communiste et tous les écrits de Lénine et d’autres tels Trotski, Luxembourg etc. sur la tactique des communistes quand ils sont une poignée ou sont minoritaire parmi les travailleurs ou quand la social démocratie est le courant principal.

        Il ne s’agit pas d’appuyer les absurdités de Mélenchon sur la guerre, mais d’en faire sa critique de l’intérieur, avec la manière, sans aider la droite ni l’extrême droite. Un excercise pas facile mais rien est facile dans la vie réelle et politique.

        Ce qui est facile est de rester chez soi à pointer les défauts, rien faire et penser qu’on ne prend pas de vessies pour des lanternes. Mais les masses ne peuvent pas se donner se luxe et cherchent une alternative politique.Pour le moment c’est Mélenchon, c’est une étape, après on verra. Comme disait Napoléon "on s’engage et puis, on voit". L’important est de ne pas perdre le nord mais au milieu du mouvement politique réel des travailleurs.

        Demain, il est tout à fait possible que la lutte soit dans la rue.
        Les gauchistes ont toujours déclaré que c’est à se moment que se sera leur tour. Mais je parie ma chemise que le moment venu, trouveront moyen de se faufiler car il y aura ceci ou cela qui ne leur va pas. Je l’ai vu tant des fois : lors de la grève des chômeurs, los du mouvement des banlieues, lors des Gilets Jaunes.

        Celui qui est en dehors, qui n’est pas connu des masses militantes de gauche, qui ne les a pas acompagné dans leurs illusions, leurs triomphes et leurs défaites en leur montrant le chemin même si elles se trompent mais avec elles, et cela compté aussi pour les sects et les petits groupes, n’auront jamais d’influence politique quelconque et resteront ce qu’ils sont, des sous produits de la déomposition politique, morale et sociale des couches intermediaires du capitalisme.

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        • Les retournements de veste de Mélenchon 29 mai 2022 18:47, par Bruno

          Lula est un grand homme, de la même manière que Dilma est une grande dame. Parlant le Portugais (le Brésilien), j’ai été maintes fois à même de m’en rendre compte.
          Cependant, et c’est peut-être mieux que rien, Lula ne parviendra au pouvoir qu’avec l’aide des conservateurs (je ne parle pas des fascistes qui soutiennent le président des miliciens Bolsonaro et sa petite famille de beaufs enrichis) et même des marchés financiers (pour lesquels le féodal Bolsonaro n’a pas vraiment rempli sa mission).
          Lula restera donc prisonnier de ces gens qui se donneront toute latitude pour se débarrasser de lui s’ils se trouvent un candidat populiste pour le remplacer. Rappelons que Dilma est tombée grâce aux manipulation du Department of Justice des Etats-Unis avec la complicité des deux petits arrivistes vendus Moro et Dallagnol.

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