Un point de vue extérieur, traduit de l’anglais, avec quelques coupes, pour souligner l’importance et les limites du triomphe de la NUPES. Mes soulignés.
Le vote de Mélenchon en hausse au premier tour des législatives françaises
wsws
Le premier tour des élections législatives françaises a conduit à une large avance de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) de Jean-Luc Mélenchon et à un revers humiliant pour la coalition « Ensemble » du président Emmanuel Macron. Le deuxième et dernier tour aura lieu le dimanche 19 juin.
L’élection a également été marquée par une abstention record au premier tour d’une élection législative française. Il était de 51,5%, selon les estimations d’Ifop-Fiducial, battant de peu le précédent record de 51,3% établi en 2017.
Hier soir, le NUPES et Ensemble étaient au coude à coude avec 25,6 % des voix. Le Rassemblement national (NR) néo-fasciste de Marine Le Pen avait 18,7 % et la droite Les Républicains (LR) 11,3 %. Reconquête, le parti lancé par l’idéologue néo-fasciste Eric Zemmour et promu massivement par les médias capitalistes avant les élections présidentielles d’avril 2022, est tombé à 4,25 %.
Il semble probable qu’aucun parti ne sortira du second tour de la semaine prochaine avec la majorité nécessaire des 577 sièges de l’Assemblée nationale. Selon diverses estimations des médias, Ensemble obtiendrait 255 à 295 sièges, le NUPES 150 à 210, LR 50 à 80 et le RN 20 à 45. Ensemble obtiendrait plus de sièges parlementaires avec moins de voix en remportant de nombreuses circonscriptions rurales plus petites, tandis que NUPES les votes sont concentrés dans un plus petit nombre de grands districts de grandes villes.
Le NUPES a profité des inquiétudes suscitées par l’inflation et de la montée du sentiment de gauche parmi les travailleurs et les jeunes. Contre l’inflation, Mélenchon a pris de nombreuses promesses, comme le gel des prix du gaz naturel et le recul de l’âge de la retraite à 60 ans. Le soutien massif à de telles politiques réfute les arguments avancés par les médias officiels ces dernières années pour expliquer la montée des partis néo-fascistes, affirmant que les travailleurs se tournent irrésistiblement vers l’extrême droite.
La semaine dernière, les travailleurs des aéroports et de la santé en France et dans toute l’Europe ont fait grève contre les bas salaires, l’austérité et la gestion officielle meurtrière de la pandémie de COVID-19. D’autres grèves sont prévues sur les lieux de travail à travers l’Europe dans les semaines à venir, y compris peut-être une grève historique des cheminots en Grande-Bretagne.
Hier soir, Mélenchon a déclaré que le mouvement de Macron était « battu et défait », appelant les Français à « déborder » les isoloirs dimanche prochain pour élire la NUPES au pouvoir et lui premier ministre.
Il a déclaré : « La vérité est que le parti présidentiel, après le premier tour, est battu et défait. Pour la première fois sous la Ve République, un président nouvellement élu ne peut obtenir la majorité aux élections législatives suivantes. J’appelle notre peuple, au vu de ce résultat, et de l’extraordinaire opportunité qu’il offre à nos vies personnelles et au sort de notre patrie commune, à déborder les isoloirs dimanche prochain. »
Alors que les projections actuelles montrent que Mélenchon n’obtiendrait pas la majorité à l’Assemblée, la majorité de Macron est bel et bien menacée. À peine sept semaines après la réélection de Macron, par défaut contre la candidate néo-fasciste Marine Le Pen, force est de constater que le président ne bénéficie pas d’un soutien électoral significatif. En fait, le « président des riches », qui prépare 80 milliards d’euros de coupes dans l’austérité sociale et plonge les armes dans la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine, est largement méprisé.
De nombreux "Ensemble !" candidats ont été soit battus, soit contraints de participer aux courses du second tour dans leurs circonscriptions. Le gouvernement actuel dirigé par Elisabeth Borne, que Macron a installé peu de temps après avoir remporté les élections présidentielles, fait face à une crise profonde compte tenu de l’impopularité de ses ministres.
L’ancien ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a été éliminé dès le premier tour. Il était largement détesté pour avoir aidé à imposer un gel des salaires des enseignants pendant une décennie. Avec 18,9% du total des suffrages exprimés, il n’a pas réussi à obtenir les voix de plus de 12,5% du nombre total d’électeurs inscrits dans sa circonscription qui sont nécessaires pour passer au second tour.
Le fait que de nombreux ministres ou politiciens de premier plan aient été éliminés ou contraints de se présenter au second tour par des candidats inconnus souligne le manque général de légitimité du régime politique et le caractère artificiel des partis établis. Aucun d’entre eux n’a une véritable base de soutien parmi les masses plus larges d’électeurs.
C’est aussi le cas des partis néo-fascistes. La candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen a été contrainte à un second tour à Hénin-Beaumont par la candidate NUPES Marine Tondelier. Eric Zemmour, l’ancien candidat d’extrême droite à la présidentielle qui avait recueilli près de 20 % des suffrages au début de l’élection présidentielle, a été éliminé dans le Var au premier tour.
De tels revers pour les ministres du gouvernement et les néo-fascistes avec un énorme soutien médiatique témoignent de l’émergence d’une profonde opposition parmi les travailleurs au diktat de la classe dirigeante. Comme lors des élections présidentielles, cette évolution prend d’abord la forme d’un vote croissant pour Mélenchon, dont les travailleurs se servent pour signaler leur colère contre Macron.
Ni Macron ni l’extrême droite ne peuvent cependant être combattus en élisant la NUPES ou d’autres députés à l’Assemblée, dans l’espoir que Mélenchon puisse ensuite occuper le poste de Premier ministre sous Macron.
Sous-jacente à la montée de la lutte des classes et à l’opposition croissante à Macron se trouve une crise internationale du capitalisme qui ne peut être résolue à l’intérieur des frontières françaises. Il y a une profonde colère sociale contre la flambée mondiale de l’inflation provoquée par des décennies de dons d’argent de sauvetage de l’État aux super-riches et de la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine.
Alors que Mélenchon a remporté près de 8 millions de voix aux élections présidentielles, concentrées dans les quartiers populaires des plus grandes villes de France, il n’a pas appelé à des grèves ou à des manifestations contre Macron qui pourraient paralyser l’économie française. Avant les élections législatives, il a même déclaré son opposition explicite à une politique révolutionnaire en déclarant : « Je ne suis pas favorable à l’organisation d’une insurrection politique dans ce pays. »
Au lieu de cela, il a formé l’alliance NUPES avec le PS des grandes entreprises et le Parti communiste français (PCF) stalinien. Alors même que la NUPES remporte des millions de voix, les faiblesses et les contradictions de sa stratégie sont mises en évidence.
L’abstention record lors des élections d’hier souligne que de larges couches de travailleurs considèrent la sensibilisation de Mélenchon au PS et au PCF, qui ont des décennies d’expérience dans l’imposition de l’austérité à la classe ouvrière, avec méfiance et désillusion. Fait significatif, malgré le score de la NUPES, le RN est également en passe de percer et de gagner quelques sièges à l’Assemblée le 19 juin.
Une montée de l’opposition dans la classe ouvrière est en cours, cependant, et des explosions encore plus larges de la lutte des classes se préparent. Comme on l’a expliqué lors du second tour des élections présidentielles, appelant à une campagne active de mobilisation de la classe ouvrière pour boycotter l’élection entre Macron et Le Pen, la voie à suivre est de rejeter Macron, Le Pen, et l’ensemble de l’establishment politique capitaliste.
Les problèmes qui poussent la classe ouvrière à la lutte en France et à l’international ne peuvent être résolus qu’en mobilisant politiquement la classe ouvrière dans un mouvement rejetant le nationalisme de Mélenchon et son orientation, en luttant pour le transfert du pouvoir de l’État aux travailleurs."
Voilà l’article qui, malgré ses défauts, est une analyse, pas les états d’âme passablement emotionnels de mon contradicteur anonyme.
C’esr à partir de cette base réelle, objective, qui peut se construire une politique à gauche de Mélenchon, mais qui passe aujourd’hui, par investir le mouvement mélenchoniste pour le pousser encore plus à gauche.
Car il n’y a rien d’autre.
Tout le reste est le néant des déçus, les émotions nerveuses de ceux qui ne savent rien faire, l’impuissance qui comente contre, aidant la réaction, mais incapable de trouver la parade contre les attaques du capital autrement que par la prêche vide de "La Révolution"…
Répondre à ce message