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Yémen - 28 janvier 2018 - des séparatistes sudistes s’emparent du siège du gouvernement à Aden

lundi 29 janvier 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 janvier 2018).

Note de do : Dans le temps, le Sud-Yemen était communiste. Les séparatistes sudistes étaient communistes !


Yémen : des séparatistes s’emparent du siège du gouvernement à Aden

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28 janvier 2018

Par Assawra

Photo de combattants séparatistes du sud du Yémen prise le 28 janvier 2018 à Aden, la deuxième ville du pays (afp)

Des forces séparatistes se sont emparées dimanche du siège transitoire du gouvernement yéménite à Aden (sud), la deuxième ville du pays, après des affrontements avec l’armée loyaliste qui ont fait au moins 15 morts et des dizaines de blessés, compliquant encore davantage la recherche d’une solution.

Dans l’après-midi, le président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié de longue date à Ryad, a ordonné à ses unités militaires de "cesser le feu immédiatement". Son Premier ministre Ahmed ben Dagher, présent pour sa part à Aden, a demandé que toutes les forces évacuent "sans condition préalable" les positions dont elles se sont emparées dans la matinée.

Les troupes gouvernementales font face au mouvement séparatiste, resté puissant malgré la disparition du Yémen du sud comme Etat indépendant en 1990 (il avait alors fusionné avec le Nord).

Chassé en 2015 de la capitale Sanaa par les rebelles Houthis soutenus par l’Iran, le gouvernement du président Hadi a établi sa capitale "provisoire" à Aden, où il est soumis à une contestation croissante du mouvement sudiste.

Limogé en avril 2017 par M. Hadi, l’ancien gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi, a en effet annoncé le mois suivant la mise en place d’un Conseil de transition du sud, placé sous sa présidence, pour "diriger les provinces du sud et les représenter à l’intérieur et à l’extérieur" du pays.

Les tensions se sont encore aggravées il y a une semaine quand ce conseil a publié une déclaration exigeant "des changements" au sein du cabinet et donnant à M. Hadi "une semaine" pour les mettre en œuvre, faute de quoi un grand sit-in serait organisé à Aden pour "chasser le gouvernement".

Cet ultimatum a expiré dimanche matin.

Malgré la présence de forces de la coalition sous commandement saoudien —qui intervient au Yémen depuis près de trois ans en soutien au gouvernement Hadi—, les affrontements ont éclaté lorsque des unités de l’armée loyaliste ont tenté d’empêcher des séparatistes d’entrer dans la ville, selon des sources sécuritaires.

Des combats tout au long de la journée ont fait au moins 15 morts, dont trois civils, et des dizaines de blessés, selon un bilan recueilli par l’AFP auprès de quatre hôpitaux.

Dans un tweet, Médecins sans frontières (MSF) a indiqué qu’un de ses établissements à Aden avait reçu 86 blessés et quatre morts, dont une femme. Parmi les victimes des affrontements figure une famille de sept personnes, dont la mère a été tuée et les autres blessées. Certaines sont "dans un état critique", a précisé l’organisation.

Sur Twitter, la représentante de l’Unicef au Yémen, Meritxell Relano, a demandé que "les femmes et les enfants soient épargnés".

En fin d’après-midi, des combattants séparatistes se sont rapprochés du palais présidentiel où résident des membres du gouvernement, mais aucun combat n’a été immédiatement signalé dans le secteur, selon des sources sécuritaires. Plus tôt, le Premier ministre Ahmed ben Dagher avait dénoncé un "coup de force" séparatiste et demandé à la coalition arabe emmenée par Ryad d’intervenir pour éviter le chaos.

"Nous espérons et attendons que les Emirats arabes unis et tous les membres de la coalition (arabe intervenant au Yémen) s’occupent de cette crise qui se dirige vers une confrontation militaire totale. C’est la condition pour sauver la situation", avait-il ajouté.

Les Emirats, qui font effectivement partie de la coalition arabe, ont entraîné et soutiennent une force appelée "Ceinture de sécurité" dans le sud. Or, cette force soutient le Conseil de transition de M. Zoubaidi.

Jusqu’ici, l’Arabie saoudite a maintenu son soutien à M. Hadi.

Selon des sources sécuritaires, les militaires saoudiens et émiratis présents à Aden ne sont toutefois pas intervenus dimanche.

Dans l’après-midi, des avions de la coalition ont survolé cette ville portuaire totalement paralysée en raison de la poursuite de combats et de manifestations antigouvernementales, selon des habitants.

Ecoles, universités et magasins ont fermé dès les premières heures de la matinée, ainsi que l’aéroport.

Samedi soir, à l’approche de l’expiration de l’ultimatum, la coalition arabe avait dans un communiqué appelé à la "retenue".

Elle avait souligné l’importance pour les parties yéménites de "tenir compte de leur responsabilité nationale" pour achever ensemble la "libération" du Yémen et la "défaite des miliciens Houthis iraniens".

La coalition avait précisé qu’elle suivait de près la situation et le débat "à propos de demandes pour corriger certains déséquilibres" dans la politique du gouvernement, allusion aux récentes demandes du Conseil d’Aidarous al-Zoubaidi.

Le Conseil de transition du sud a réagi à ce communiqué en confirmant "son engagement à des demandes pacifiques" et à "la lutte contre l’ennemi commun pour en finir avec le coup de force des Houthis".

Il était néanmoins impossible de savoir si cette déclaration était antérieure ou postérieure aux violences de dimanche matin.

Le camp rebelle, qui contrôle Sanaa et le nord du Yémen, a lui-même connu des divisions et des affrontements en décembre lorsque les Houthis ont tué leur allié, l’ex-président Ali Abdallah Saleh, et évincé ses forces de la capitale.

La guerre au Yémen a fait plus de 9.200 morts et près de 53.000 blessés depuis mars 2015 et aucune solution n’est en vue.

Selon l’ONU, le Yémen est le théâtre de "la pire crise humanitaire du monde" avec des risques de famine à grande échelle.


Yémen : renforts séparatistes à Aden

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29 janvier 2018

Assawra

Un combattant du mouvement séparatiste du Yémen du sud patrouille dans une rue d’Aden, le 28 janvier 2018 (afp)

Les séparatistes du sud du Yémen ont acheminé lundi des renforts vers Aden, deuxième ville du pays, où des combats nocturnes les ont encore opposés à l’armée du gouvernement qui a dénoncé des "hors-la-loi".

Le Yémen du sud était un Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990, et le mouvement séparatiste est resté très puissant.

La crise qui a éclaté dimanche entre les séparatistes et le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite, a donné une nouvelle dimension au conflit qui se poursuit depuis trois ans dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

Les séparatistes étaient précédemment alliés au gouvernement, mais la situation a commencé à se tendre en avril 2017 quand M. Hadi a limogé l’ancien gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi, qui a formé le mois suivant un Conseil de transition du sud, autorité parallèle dominée par des sécessionnistes.

Ce Conseil avait fixé un ultimatum la semaine dernière à M. Hadi exigeant le départ du Premier ministre Ahmed ben Dagher et des "changements au gouvernement", accusé de "corruption", faute de quoi un grand sit-in serait organisé à Aden.

L’ultimatum a expiré dimanche matin et des affrontements ont éclaté à travers la ville entre des forces séparatistes et des unités gouvernementales, faisant au moins 15 morts et 122 blessés, dont des civils, et aboutissant à la prise du siège transitoire du gouvernement et d’autres installations par les séparatistes, selon des sources militaires.

En fin de journée, ces derniers se sont rapprochés du palais présidentiel où résident des membres du gouvernement et des affrontements les ont opposés dans la nuit à des soldats loyalistes, ont indiqué lundi des sources sécuritaires.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé des combats nocturnes. "Tirs toute la nuit à Aden, y compris à l’arme lourde", a déclaré dans un tweet Alexandre Faite, chef de la délégation du CICR basé dans la capitale Sanaa.

"Encore impossible (pour nos équipes) de sortir" de là où elles se trouvent, a-t-il ajouté en déplorant que, "comme toujours, les civils ne sont pas épargnés par la violence".

Dans un tweet, le médiateur de l’ONU au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a appelé toutes les parties à "revenir au calme et au dialogue", ajoutant que les Nations unies sont "toujours disposées à aider pour régler les différends".

Cet émissaire doit quitter ses fonctions en février et il a été incapable de favoriser un cessez-le-feu durable ou un règlement depuis le début du conflit en 2015.

Lundi, des sources sécuritaires ont indiqué à l’AFP que les séparatistes faisaient venir des renforts à Aden depuis les provinces d’Abyane (sud) et de Marib (centre).

Dans la province d’Abyane, ces forces se sont affrontées à des unités gouvernementales, mais elles ont réussi à poursuivre leur progression vers Aden, ont précisé ces sources.

Selon des responsables militaires, les séparatistes ont capturé 210 soldats mais en ont libéré 70 après des médiations tribales. Les forces pro-Hadi retiennent pour leur part plus de 30 séparatistes.

Selon l’agence gouvernementale Saba, le Premier ministre s’est réuni dans la nuit de dimanche à lundi avec d’autres membres de son cabinet pour discuter "des développements militaires et des actes de sabotage ayant visé des installations gouvernementales".

Ces actes sont dirigés "contre la légitimité représentée par le président Hadi", a ajouté l’agence, soulignant que le gouvernement condamne "les hors-la-loi représentés par le Conseil du coup de force".

Le gouvernement, chassé de la capitale Sanaa en septembre 2014 par des rebelles Houthis soutenus par l’Iran, a établi son siège transitoire à Aden l’année suivante.

Une coalition arabe, dominée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, est intervenue au Yémen en mars 2015 en soutien au gouvernement. Des soldats saoudiens et émiratis sont présents à Aden, mais ne sont pas intervenus jusqu’ici dans le conflit entre séparatistes et gouvernement.

Les Emirats ont entraîné et soutiennent une force appelée "Ceinture de sécurité" dans le sud. Or, cette force soutient le Conseil de transition du sud. La coalition arabe s’est contentée jusqu’ici d’appeler au "calme" et à la "retenue".

Le gouvernement a déclaré, selon l’agence Saba, que "le camp Houthi iranien est le premier bénéficiaire" du conflit actuel.

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