VIVE LA RÉVOLUTION

Ardoise magique

samedi 30 juillet 2022, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 juillet 2022).

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Août 2022, page 1, en kiosques

Serge Halimi

Attribuer toutes les difficultés du moment à un motif unique était déjà une pratique de la Rome antique. À l’époque, Caton l’Ancien achevait chacun de ses réquisitoires, quel qu’en soit l’objet, en réclamant que Carthage soit détruite. Plus récemment, en 1984, la télévision publique confia à l’acteur Yves Montand l’animation d’une émission, « Vive la crise ! », destinée à faire comprendre aux Français que tous leurs tracas découlaient de l’État-providence (1). Une purge sociale servirait donc de remède universel. Puis le terrorisme est devenu la hantise quotidienne, la nouvelle ardoise magique qui permettait d’effacer le reste. Dans l’heure qui suivit les attentats du 11 septembre 2001, des fonctionnaires britanniques reçurent d’ailleurs ce message de la conseillère d’un ministre : « C’est un très bon jour pour passer en douce toutes les mesures que nous devons prendre. » Il suffirait de les attribuer à la « guerre contre le terrorisme », y compris bien entendu quand elles n’avaient aucun rapport avec Oussama Ben Laden. Tournez manège, désormais en Russie chacun des problèmes existants provient forcément des manigances de l’Occident. Pendant qu’en Occident c’est toujours « la faute à Moscou ».

Ainsi de la chute du niveau de vie. Le président Joseph Biden attribue sans se lasser à la « taxe de Poutine » sur l’alimentation et l’énergie la forte reprise de l’inflation aux États-Unis. Son homologue Emmanuel Macron prétend lui aussi que les difficultés actuelles de ses compatriotes les plus pauvres s’expliquent par une « économie de guerre ». Mais, dans ce cas, cela fait quarante ans que les Français ne connaissent plus la paix. Car la fin de l’indexation des salaires sur les prix remonte à 1982, lorsque François Mitterrand et son ministre Jacques Delors offrirent aux entreprises privées le cadeau le plus gigantesque qu’elles avaient jamais reçu de l’État. Aucun arbre de Noël ne fut en revanche dressé depuis pour les salariés, dont le pouvoir d’achat s’est trouvé durablement amputé. À l’époque, pourtant, l’Ukraine et la Russie constituaient encore un même pays, et M. Poutine n’avait toujours pas quitté sa ville natale de Leningrad… L’« économie de guerre » ne fera en somme que prolonger et accélérer l’appauvrissement des plus pauvres alors même que les profits du CAC 40 (160 milliards d’euros en 2021) viennent de pulvériser un record historique établi il y a quinze ans. Bref tout a changé, sauf la hiérarchie mondiale entre dividende et salaire. Et la détermination des gouvernants de privilégier le premier (lire « Le Comité de salut privé »). Oligarques de tous les pays…

L’ardoise magique fonctionne aussi pour l’écologie. Relance de la production de charbon, sacrifice du fret ferroviaire, fracturation hydraulique, pollutions numériques, débauche publicitaire des joailliers dans la presse et sur les murs : en ces domaines aussi, la vie continue. Là encore « à cause de Poutine » ? L’État offrira donc des ventilateurs et des bouteilles d’eau aux plus pauvres, des remises sur l’essence à ceux qui ne font pas leurs courses à vélo. Les « mesures d’urgence » se succèdent ; les mesures urgentes attendront.

(1) Lire Pierre Rimbert, « Il y a quinze ans, “Vive la crise” », Le Monde diplomatique, février 1999.

Quand Yves Montand faisait de la propagande (vidéo)

https://mai68.org/spip2/spip.php?article10587

1984 : Vive La Crise avec Yves Montand | Archive INA

INA Culte - 21 janvier 2020

Vive la crise | Antenne 2 | 22/02/1984

Cliquer ici pour télécharger la vidéo

FLASH SPECIAL : Christine OCKRENT annonce une série de mesures d’urgence décidées par le gouvernement pour réduire le déficit de la sécurité sociale. C’est ainsi que débute cette émission consacrée à la crise économique, ses causes, ses effets, ses solutions. Yves MONTAND apporte tout son talent de comédien à jouer les Candides, anxieux de comprendre. Ses interventions forment le fil conducteur d’un montage alerte d’interviews d’économistes, de reportages, de mini-fictions prospectives. Visant à éclairer les français sur la situation économique de leur pays et du monde sans céder au traditionnel exposé didactique et austère, habituel en la matière.

L’émission évoque d’abord l’apparente richesse des pays occidentaux qui masque, aux yeux de ses habitants, la réalité de la crise et les pousse à toujours désirer plus. Elle définit ensuite les symptômes et les manifestations du mal en insistant plus particulièrement sur le désordre monétaire international et ses conséquences possibles comme le refus des pays débiteurs de régler leur dette. Sont ensuite passées en revue les solutions illusoires baptisées les "YAKAS" puis les modèles économiques et les remèdes-miracles, aussi inefficaces les uns que les autres (monétarisme, keynésianisme, croissance zéro, guerre…). Viennent enfin quelques amorces de solutions possibles à travers une série d’exemples tant imaginaires que réels. L’émission se termine sur une vision optimiste de la nouvelle puissance européenne à l’aube du troisième millénaire.

Il y a quinze ans, « Vive la crise ! »

https://www.monde-diplomatique.fr/1…

Février 1999, page 3

Pierre Rimbert

Éternelle pédagogie de la soumission

Vive l’euro ! La quasi-totalité des médias français ont rivalisé de zèle pour exalter la nouvelle monnaie et accompagner la liesse initiale des boursiers. Quinze ans plus tôt, en février 1984, une émission de télévision animée par Yves Montand cherchait à accomplir un travail de propagande à peu près similaire. Fin des idéologies, futilité de l’Etat-providence, culte de l’entreprise : les Français étaient appelés à sacrifier Etat social et conquêtes syndicales sur l’autel de la rigueur. Quant à l’Europe unie, on rêvait d’une présidente nommée Margaret Thatcher…

évrier 1984. L’heure avait sonné d’une « grande révolution culturelle occidentale » propre à « faire des citoyens assistés des citoyens entreprenants ». Mais, pour les architectes d’un tel projet, un préalable s’imposait. Il fallait expliquer : « Comme ces vieilles forteresses reléguées dans un rôle secondaire par l’évolution de l’art militaire, la masse grisâtre de l’Etat français ressemble de plus en plus à un château fort inutile. La vie est ailleurs, elle sourd de la crise, par l’entreprise, par l’initiative, par la communication (1). » Précédée d’une campagne tapageuse puis relayée par un supplément du quotidien Libération, une émission de vulgarisation économique allait s’y employer. Son titre : « Vive la crise ! » (2).

La route était libre. Elue sur un programme de « rupture avec le capitalisme », c’est avec le socialisme que la gauche au pouvoir avait officiellement rompu. Devant un déficit commercial important, devait-on se résoudre à engager une politique de déflation susceptible de casser la consommation intérieure et de diminuer les importations, ou bien tenter une relance industrielle impliquant éventuellement le flottement du franc et sa sortie du système monétaire européen (SME) ?

Le gouvernement avait tranché. Le 23 mars 1983, au terme de longues tergiversations, François Mitterrand choisissait le maintien dans le SME. La parenthèse de « l’autre politique » se refermait pour de bon. L’année 1983 se solderait par une croissance à peu près nulle (0,8 %), une baisse du pouvoir d’achat et le franchissement de la« crête des deux millions de chômeurs ». Le renoncement socialiste n’avait pas pour autant mis fin au travail des partisans d’une « solution libérale » de gauche.

Michel Albert, ancien commissaire au Plan et Alain Minc, directeur d’une filiale de la Compagnie de Saint-Gobain, en avaient tracé les contours dans deux ouvrages parus en 1982 : Le Pari français (Seuil) et L’Après-crise est commencé (Gallimard). Ce dernier avait bénéficié de l’attention bienveillante du quotidien libéral-libertaire Libération, où Pierre Rosanvallon, ex-théoricien de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), invitait les lecteurs à découvrir l’économiste néolibéral Friedrich von Hayek et à « apprendre l’austérité ». La Fondation Saint-Simon, dont MM. Minc, Albert et Rosanvallon étaient membres, s’ouvrait à un groupe choisi d’intellectuels, de hauts fonctionnaires, d’industriels et de journalistes, tous soucieux « de formuler des projets visant à une meilleure intelligibilité de nos sociétés contemporaines (3) ».

Aux catégories droite-gauche ou dominants-dominés, ils substituaient celle de modernité-archaïsme, bien faite pour disqualifier tout exposé d’une problématique en termes politiques. Serge July, directeur de Libération, comptait au nombre de ces novateurs-là. Découvrant les vertus de l’entreprise à mesure qu’il abandonnait sa posture contestataire, le quotidien en vogue des années 80 couvrait d’éloges François de Closets, pourfendeur des « nantis » de la fonction publique (4). Quant à Laurent Joffrin, alors journaliste au service économie, il écrivait un manifeste « néoréaliste » intitulé La Gauche en voie de disparition. Comment changer sans trahir ? (5).

Synthèse télévisuelle de leurs idées, « Vive la crise ! » s’inspire plus particulièrement du Pari français de Michel Albert. Réalisée à l’initiative de Jean-Claude Guillebaud, l’émission entend dévoiler les causes du marasme économique européen et proposer ses solutions. Exercice périlleux : la matière est réputée aussi exaltante que les discours de Raymond Barre, son « meilleur » praticien français, et l’ambition — « faire de “Vive la crise !” un mot d’ordre populaire (6) » — manque de charme. Toutefois, les auteurs disposent d’un atout : Yves Montand a accepté d’être leur porte-voix.

« De gauche, tendance Reagan »

Depuis le printemps 1983, Yves Montand multiplie les apparitions médiatiques, dénonçant ici « l’engagement à reculons » de l’armée française au Tchad, là l’opposition des pacifistes allemands aux euromissiles. Mais ses cibles favorites restent les communistes, dont la présence au gouvernement l’indigne (elle cessera en juillet 1984). Les jugeant « complices du goulag », il les accable d’une haine d’autant plus tenace qu’il fut longtemps leur compagnon de route (7). Début 1984, son passage à l’émission de télévision « Les Dossiers de l’écran » plonge la presse dans une ébriété louangeuse. De Libération au Figaro, en passant par Le Nouvel Observateur, les journalistes dissertent sur le « charme », la « sincérité » et le « cran » de cette « star de la politique » en qui ils croient déceler, après Coluche, le nouveau héraut de la « société civile ». A quelques mois des élections européennes de juin 1984, certains le pressentent à la tête d’une liste de centre-gauche ; d’autres, s’appuyant sur une apparente similitude biographique avec Ronald Reagan, lui prêtent des ambitions présidentielles.

Interrogé par Libération, Yves Montand explique : « La gauche est bien obligée de reprendre des positions sur l’économie qui étaient traditionnellement celles de la droite. L’ennui, c’est qu’elle a perdu trois ans (8). » Endossant le costume du récitant de « Vive la crise ! », le comédien se revendique « de gauche tendance Reagan » et prône un « capitalisme libéral » tout en avouant ne rien connaître à l’économie. La préparation de l’émission lui fournit l’occasion d’une formation express. Ses biographes expliquent : « Professionnalisme oblige, il potasse Le Pari français, le livre de Michel Albert (…), écoute fidèlement les chroniques de Jean Boissonnat sur Europe 1, avale la presse économique, consulte Alain Minc, et se déclare d’accord “à 90 %” avec le texte qu’on lui demande de dire (9). »

Le 22 février 1984, les téléspectateurs découvrent un acteur particulièrement inspiré. « La crise ? Quelle crise ? », s’interroge-t-il. « Moi, je suis comme vous, j’aimerais bien y voir clair. » Servi par un scénario ponctué de chocs visuels et d’interventions de « spécialistes », Yves Montand plaide la cause de l’austérité. Son argumentation est simple : habitués à la croissance des « Trente glorieuses », les Français refuseraient de se plier aux nouvelles contraintes économiques ; ils s’obstinent à réclamer « toujours plus ». Or, selon Michel Albert, l’Europe est « en voie de sous-développement ». Incapable de produire des calculatrices solaires extraplates, elle aurait raté le train de la troisième révolution industrielle et risquerait « à tous égards de devenir une espèce d’Afghanistan ». Pis ! Tributaire des producteurs de pétrole et fauché par la dénatalité, le Vieux Continent ne résisterait pas trois jours au refus d’un pays en développement d’honorer sa dette. La prospective se faisait volontiers péremptoire : « Le troisième choc pétrolier est inévitable. En l’an 2000, le baril atteindra sans doute 55 dollars contre 29 actuellement ». En 1999, le baril coûte environ 10 dollars.

La conclusion s’imposait : « Maintenant, il va falloir payer. » Les revendications salariales d’un mécanicien EDF n’ont pas plus de légitimité que les criailleries d’un médecin contraint de se séparer de son domestique. Ciselé par le montage, puis tassé en trente-neuf secondes, l’entretien avec le fonctionnaire campe le portrait-robot d’un « privilégié » :

« Les revendications immédiates, c’est le pouvoir d’achat. On accuse déjà 5 % de perte de pouvoir d’achat pour l’année 1983. (…) C’est aussi la réduction du temps de travail à 35 heures, sans diminution de salaire…

— Et vos avantages en nature, vous y tenez ?

— Là aussi, on y tient plus que jamais ; c’est un élément de notre rémunération. »

Le journaliste l’interrompt.

« Combien vous payez le kilowatt heure ?

— Quatre centimes, au lieu de 45 centimes pour un usage domestique. Donc ça fait partie de nos salaires, on doit pas y toucher. »

Pour Michel Albert, un tel comportement illustrait le « vétéro-machisme », système par lequel les « vieux mâles » préservent leurs acquis en reportant le poids du chômage sur les femmes, les jeunes et les immigrés (10). Et l’ancien commissaire au Plan s’offusque lorsqu’on lui parle de réduction du temps de travail sans diminution de salaire. La conquête des quarante heures en 1936 fut, selon lui, « le plus extravagant et le plus coûteux contresens commis en France depuis la révocation de l’édit de Nantes (11) ».

Les Pygmalion de l’émission et leur caudataire en sont convaincus : la crise représente une « grande mutation », douloureuse, mais finalement profitable. Pétries de certitudes d’un autre âge, les politiques classiques seraient inopérantes. Et dangereuses les utopies anticapitalistes hostiles au productivisme : « A croissance molle, société dure », explique le journaliste Henri Amouroux pour qui trente ans de stagnation économique déboucheraient forcément sur le totalitarisme. Mais Yves Montand se rassure aussitôt : « Les gens de condition modeste (…) sentent très bien que c’est pas les idéologies quelles qu’elles soient qui peuvent résoudre les problèmes — on sait très bien que c’est de la blague aujourd’hui. »

Des reportages-fiction testent alors la nocivité de trois remèdes jugés représentatifs du prêt- à-penser. Ce sont les « il-n’y-a-qu’à ». Le premier imagine l’expulsion immédiate de deux millions d’immigrés. Renforçant une idée reçue pour tordre le cou d’une autre, ce scénario montre les rues de Paris jonchées de détritus. Le deuxième examine le cas d’une embauche massive de fonctionnaires et s’achève sur un surprenant raccourci : « Depuis dix ans, la part des revenus prélevés par l’Etat sous forme d’impôts et de cotisations sociales est montée à près de 50 %. Cet argent sert pour une grande part à financer les salaires de la fonction publique. Mais cet argent a fait défaut aux entreprises : depuis dix ans, l’investissement industriel a cessé de progresser. L’Europe compte aujourd’hui douze millions de chômeurs. » La fin de l’émission expose des cas d’« adaptations » réussies. Car la crise « c’est un peu comme un accouchement : il y a ce qu’on voit, il y a ce qui est sale, il y a ce qui fait mal, il y a ce qui fait peur aussi ; et puis il y a comme une naissance ». Par exemple, celle des petits entrepreneurs. Et Michel Albert en présente le prototype : un jeune énarque vendéen nommé Philippe de Villiers. Sous-préfet démissionnaire, créateur d’un spectacle « libertaire et convivial » qui utilise les technologies les plus avancées pour retracer l’épopée contre-révolutionnaire de sa région, il incarne l’esprit de conquête qui ferait si cruellement défaut aux victimes de la crise.

On leur intime de se reprendre : « Si les gens qui travaillent se contentent seulement de tendre la main, cela en fait des assistés et c’est dangereux pour eux. Chez Talbot, on a vu un Maghrébin dire : “Me recycler ? Mais je ne sais ni lire ni écrire !” (12). » Dans la scène finale, l’index pointé vers le téléspectateur, Yves Montand fulmine : « Prenez-vous par la main, sachez ce que vous voulez, demandez-le, voyons ce qu’on peut faire, et avancez ! Alors, ou on aura la crise, ou on sortira de la crise. Et, dans les deux cas, on aura ce qu’on mérite ! »

« Vive la crise ! » connaît un exceptionnel succès d’audience. Les suppléments de Libération s’arrachent. Saluée par une presse quasiment unanime, l’émission est également applaudie par une partie du gouvernement de gauche. M. Jacques Delors, alors ministre de l’économie des finances et du budget, la trouve « juste et forte », un avis que partage Pierre Bérégovoy, alors ministre des affaires sociales. François Mitterrand juge la prestation « plutôt bonne », y décelant la même logique que dans la politique gouvernementale. Quant à M. Michel Rocard, il réservera ses commentaires à Jean Daniel, directeur du Nouvel Observateur, chez qui il a regardé « Vive la crise ! » en compagnie d’Yves Montand.

La plupart des « solutions » préconisées dans l’émission ont été mises en œuvre par les gouvernements qui se sont succédé depuis 1984. Les « tabous » des « avantages acquis », du profit, des salaires, de la flexibilité et des privatisations ont été brisés un à un. Pour s’en sortir « il faut penser européen », affirmaient déjà les auteurs. Ils avaient alors calqué sur l’Amérique une Europe idéale, dont la journaliste Christine Ockrent traçait l’épure à la faveur d’un reportage d’anticipation : « Première visite officielle de la nouvelle présidente de l’Europe, Margaret Thatcher, aux Etats-Unis. Reçue par le président Reagan, Mme Thatcher s’est félicitée de la bonne coopération entre les Etats-Unis d’Amérique et les Etats-Unis d’Europe. »

On apprenait aussi que Vinicola, « savant coupage de tous les vins européens », était devenue la boisson la plus consommée du monde et que la monnaie unique du Vieux Continent battait des records dignes de Wall Street…

Notes :

(1) Serge July et Laurent Joffrin, « Vive la crise ! », supplément hors série au numéro 860 de Libération, février 1984, Libération-Le Seuil.

(2) Diffusée le 22 février 1984 sur Antenne 2. Sauf indication contraire, les citations suivantes en sont extraites.

(3) Lire Vincent Laurent, « Fondation Saint-Simon : Les architectes du social-libéralisme », Le Monde diplomatique, septembre 1998. Lire aussi Keith Dixon, « Les évangélistes du marché. Les intellectuels britanniques et le néolibéralisme », Raisons d’agir, 1998.

(4) Son best-seller antisyndical, Toujours plus ! (Grasset), avait été publié en 1982.

(5) Editions du Seuil, 1984.

(6) Serge July, op. cit.

(7) « Si un homme de plus de cinquante-cinq ans et encore MEMBRE du Parti communiste veut me rencontrer et me dire bonjour, je lui fous sur la gueule », déclarera l’acteur à Paris-Match (n° 1814, 2 mars 1984).

(8) « L’ennui, c’est qu’on a perdu trois ans », entretien avec Yves Montand, « Vive la crise !, le supplément », op. cit.

(9) Hervé Hamon et Patrick Rotman, Tu vois, je n’ai pas oublié, Seuil-Fayard, Paris, 1990, p. 595.

(10) Michel Albert, Le Pari français, Seuil, 1982, pp. 176-187.

(11) Ibid, p. 63. On notera qu’ici Michel Albert se contente de plagier Alfred Sauvy (« l’acte le plus dommageable commis depuis la révocation de l’édit de Nantes »), Histoire économique de la France entre les deux guerres, Fayard, 1965, pp. 331-332.

(12) « Vive la crise !, le supplément », op. cit. p. 82. Fin 1983, les ouvriers de l’usine Talbot-Poissy, au premier rang desquels les OS immigrés, s’étaient durement opposés à une vague de licenciements autorisée par le gouvernement.

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