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Trump et Macron, même combat ?

dimanche 4 février 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 février 2018).

https://www.letemps.ch/opinions/201…

Marie-Hélène Miauton
Publié jeudi 1 février 2018 à 15:57
modifié jeudi 1 février 2018 à 15:57

Le Forum de Davos a fermé ses portes vendredi dernier. Le discours d’Emmanuel Macron a été encensé, celui de Donald Trump très tièdement commenté. Mais étaient-ils si différents ? La question taraude notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton

Sur le thème du Forum 2018 « Créer un futur partagé dans un monde fracturé », Emmanuel Macron et Donald Trump ont tenu chacun un discours très attendu. A bien y regarder, leurs propos étaient-ils si différents ? Le président français a posé en préliminaire que la mondialisation connaît une crise majeure parce qu’elle n’a pas été à la hauteur des espérances mises en elle, le chômage, les déficits publics, le manque de croissance laminant la classe moyenne au lieu de lui apporter la prospérité promise. Mais « en même temps », il a conclu en incitant à construire « une nouvelle mondialisation » car son postulat, on l’aura compris, est qu’elle doit se poursuivre envers et contre tout.

Pour ce faire, il propose de « créer un nouveau contrat mondial fondé autour de trois engagements – le devoir d’investir, le devoir de partager et le devoir de protéger – qui doit impliquer tous les acteurs. » Donald Trump l’a exprimé d’une façon similaire lorsqu’il a affirmé être à Davos dans le but de « rechercher la prospérité, la sécurité, la paix » et en exhortant ainsi les participants, chefs d’Etat ou d’entreprises majeures : « Décidons-nous à utiliser notre pouvoir et nos moyens pas seulement pour nous-mêmes mais pour nos populations, pour soulager leur fardeau, éveiller leurs espoirs et nourrir leurs rêves. »

Troublantes similitudes

Pour humaniser la mondialisation et éviter qu’elle fasse tant de laissés-pour-compte, le Français invite à ne plus conclure d’accords commerciaux avec des pays qui « ne respectent pas nos standards communs, climatiques, sanitaires, fiscaux, sociaux » et qui « deviennent des passagers clandestins des biens communs » (voilà qui va sérieusement rétrécir le périmètre de la mondialisation). L’Américain dit-il autre chose lorsqu’il entend « travailler pour réformer le système de commerce international » ? : « Nous ne pouvons pas avoir un système libre et ouvert si certains exploitent le système aux dépens des autres, dit-il. Nous sommes favorables au commerce libre, équitable et réciproque mais ces comportements prédateurs déforment les marchés mondiaux et nuisent aux travailleurs. » Exactement la même chose !

D’ailleurs, la similitude est troublante entre les moyens d’action que les deux présidents entendent mettre en œuvre afin que, respectivement, la France soit « de retour » ou les Etats-Unis « Great Again » (deux slogans équivalents). On pourrait jouer à qui a dit quoi, sauf qu’ils l’ont dit tous les deux. « Nous avons réduit nos impôts aux entreprises : nous étions à 33%, nous les avons considérablement réduits », a dit Macron, tandis que Trump parlait de sa réforme fiscale comme « la plus grande jamais entreprise aux Etats-Unis » (la sienne touche d’ailleurs tous les contribuables alors que celle de Bercy ne concerne que les entreprises). De même, Macron prônait « des structures et des règles beaucoup plus souples pour s’adapter au changement » alors que Trump affirmait avoir « au cours des six derniers mois, réduit le nombre de réglementations : pour chaque nouvelle règle votée nous en avons supprimé 22 ! » Macron ne vise rien moins qu’un changement culturel en France, c’est-à-dire « la simplification et l’allégement administratif » tandis que Trump relève qu’aux Etats-Unis « nous réformons l’administration pour qu’elle soit agile, réactive ». Quelle différence ?

Les Français adoreraient Trump

Dans son très long discours, Macron a encore abordé d’autres sujets comme l’UE ou le climat, mais pas un mot sur l’immigration, qui est pourtant LE sujet majeur des peuples européens. Trump, lui, l’a assumé en disant chercher « à sécuriser le système d’immigration national pour assurer la sécurité économique des Etats-Unis, en remplaçant le système du regroupement familial par une sélection basée sur la capacité des migrants à soutenir et renforcer le pays ». Les Français adoreraient cela ! Il a enfin conclu par ces mots : « Quand on oublie les gens, alors le monde devient fracturé. C’est seulement en entendant et en répondant à la voix des oubliés que nous pourrons construire l’avenir. La valeur d’une nation dépasse la somme de sa production, la grandeur d’une nation c’est la somme de ses citoyens. » Pas si mauvais, finalement, ce discours ?

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