Moi aussi je reçois depuis des années le courrier d’Olivia Zémor sur la Palestine. Je ne dirais pas néanmoins que « cela ne me fait plus rien » car la même rage impuissante me saisit à la lecture ou à la vue de la manière dont l’État sioniste s’emploie à écraser la résistance du peuple palestinien à la colonisation. Comme toi, j’appartiens à une génération où les termes « antifascisme », « anticolonialisme » et « antiimpérialisme » signifiaient quelque chose. Ce n’est plus le cas de nos jours où « lagôche » ne semble plus trouver de limites dans sa déliquescence politico-idéologique, comme le démontrent, en particulier, nos « anti-fas » à la noix qui reprennent à leur compte, sur Lundi matin et autres sites pseudo-alternatifs, la propagande euro-atlantiste.
Ainsi en va t-il du « génocide » imputé à Poutine par Jo Biden et cette canaille de Jean-Yves Le Drian. Si génocide il y a en Ukraine, soit l’extermination programmée d’une population civile en tout ou en partie sur la base d’une identité qui n’est pas forcément raciale, elle est plutôt de le fait du régime ukrainien. Il ne faut pas oublier, en effet, pour peu que l’on soit informé, que Poutine a déclenché son « opération spéciale » pour, entre autre, empêcher que les 120 000 soldats du régime de Kief massés sur la lisière du Donbass procèdent à une « épuration ethnique » contre la population russophone, sur le modèle de l’« opération tempête » lancée en Yougoslavie par l’armée croate avec le soutien de Bill Clinton en mars 1995 contre la république serbe autoproclamée de Krajina. Il s’agissait de faire fuir les Serbes de cette région sous peine d’être massacrés. Le même sort attendait les russophones séparatistes du Donbass déjà soumis depuis 8 ans aux exactions des ukronazis..
Si tu as lu l’article illustré de Erwin Castel publié hier sur R.I., tu dois savoir que la stratégie adoptée maintenant par Zelinski et ses troupes est de rendre le Donbass, qu’ils ne peuvent plus contrôler, inhabitable pour ses habitants en les bombardant systématiquement avec des armes plus meurtrières les uns que les autres.
Étant donné que les institutions internationales se sont montrées déjà depuis longtemps incapables de mettre fin aux violations massives des droits de l’homme commises par l’impérialisme étasunien, ses alliés et ses vassaux, quand elles ne s’en faisaient pas les complices, il faut bien, selon moi, se résoudre à « choisir son camp » plutôt que de se réfugier et se complaire dans le brouillard des considérations « humanitaires ».
Jean-Pierre
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