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L’inflation reflue enfin aux Etats-Unis

jeudi 11 août 2022, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 11 août 2022).

https://www.letemps.ch/economie/lin…

Publié mercredi 10 août 2022 à 15:06
Modifié mercredi 10 août 2022 à 17:08

Mathilde Farine

La baisse des prix de l’énergie en juillet a eu un impact sur l’inflation. — Gene J. Puskar / keystone-sda.ch

A 8,5%, la hausse des prix à la consommation reste importante et il est trop tôt pour savoir si le pic est atteint. Mais, pour la Réserve fédérale américaine, elle diminue les pressions pour des hausses massives de taux d’intérêt.

C’est la statistique qui tourmentait les marchés depuis quelques jours. Et cela devrait rester le cas : « Il n’est pas exagéré de dire que le chiffre de l’inflation pour le mois de juillet aux Etats-Unis pourrait donner le ton des marchés pour le reste du mois », estimait Craig Erlam, analyste senior chez le courtier en ligne Oanda dans une note envoyée mercredi matin juste avant la publication américaine.

Mais ce ton risque d’être un peu plus optimiste. Mercredi, le Département américain du travail a fait état d’une progression de 8,5% de l’inflation en rythme annuel. C’est moins que les 8,7% prédits par le consensus des analystes. Ce reflux s’explique en grande partie par la baisse des cours de l’énergie le mois dernier, qui compensent une hausse des prix de l’alimentation (+10,9%) et du logement (+5,7%, le niveau le plus élevé en 40 ans). Ces deux derniers éléments risquent néanmoins de limiter l’enthousiame des ménages, surtout les plus défavorisés, qui y consacrent une grande partie de leur budget. En juin, le renchérissement avait atteint un plus haut depuis quarante ans à 9,1%. Sur un mois, la hausse est même nulle, les prix sont donc restés stables entre juin et juillet. C’est le dollar, en forte hausse depuis le début de l’année, qui a réagi en premier, chutant de 1% face à l’euro et à la livre, un mouvement considéré comme très important pour le marché très liquide des devises. Les bourses affichaient, elles, des progressions.

La baisse des prix de l’énergie a un impact sur les ménages, surtout ceux qui dépendent beaucoup de leurs véhicules, mais aussi, comme le souligne Diane Swonk, cheffe économiste de KPMG aux Etats-Unis, sur Twitter, sur les anticipations d’inflation, parce que les prix à la pompe sont parmi ceux où les hausses ou les baisses sont les plus visibles. « Elles ont donc un impact démesuré sur les attentes d’inflation », poursuit-elle, soulignant que le sondage publié la veille par la Réserve fédérale de New York montrait justement une baisse des anticipations d’inflation à court et moyen terme.

Mais c’est la mesure des prix hors énergie et alimentation, aussi appelée inflation sous-jacente, que la Fed regarde en priorité. Après 5,9% en juin en rythme annuel, elle a poursuivi sur la même lancée en juillet, alors que les prévisions la voyaient accélérer à 6,1%. Si l’inflation a d’abord été liée aux hausses des prix de l’énergie et aux goulets d’étranglement dus au covid, elle s’est ensuite propagée à d’autres biens, tandis que les prix du logement constituent la grosse source d’inquiétude, comme le souligne encore Diane Swonk. D’autant que ce segment compte pour près d’un tiers de la statistique des prix.

https://twitter.com/DianeSwonk/stat…

L’autre source de préoccupation est liée à la hausse des salaires, dans un marché de l’emploi en bonne santé : elle pourrait amplifier la spirale inflationniste qui a commencé. La Réserve fédérale a donc déjà relevé les taux à plusieurs reprises, dont des mouvements rarement vus, comme les hausses de 75 points de base en juin et en juillet.

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Un nouveau tour de vis de la part de la banque centrale américaine, dont le taux directeur s’établit actuellement entre 2,25 et 2,5%, est attendu en septembre prochain. Les chiffres des prix à la consommation réduisent néanmoins la pression pour qu’elle effectue une nouvelle hausse « jumbo » de 75 points de base. Elle pourrait ainsi se limiter à 50 points de base et réduire ainsi les risques de faire plonger l’économie américaine dans la récession. Mais il est trop tôt pour crier victoire : les évolutions contrastées de certains éléments du panier de l’inflation laisse sous-entendre qu’un rebond est encore possible.

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