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C’est pas la Russie qui menace l’Europe, c’est les USA !

lundi 3 avril 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 3 avril 2017).

L’OTAN menace notre sécurité

https://www.letemps.ch/opinions/2017/04/02/lotan-menace-securite

Publié dimanche 2 avril 2017 à 18:28, modifié dimanche 2 avril 2017 à 20:06.

Gabriel Galice, président de l’Institut international de recherche pour la paix à Genève
Daniele Ganser, historien, auteur de Les armées secrètes de l’OTAN
Hans von Sponeck, ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU

Ce n’est pas la Russie qui menace l’Europe, mais les Etats-Unis et ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) qui déstabilisent le monde, estiment Gabriel Galice, Daniele Ganser et Hans von Sponeck

L’OTAN masse des troupes et des armes aux marches de la Russie. Nous tenons à exprimer notre inquiétude devant la propagande qui déforme la réalité des menaces qui pèsent sur la paix. Cette propagande insidieuse fabrique des ennemis imaginaires pour justifier le surdéveloppement de dépenses militaires, des conquêtes de territoires ou de « parts de marché », des prises de contrôle d’approvisionnement énergétique et pour corroder la démocratie.

Dirigeants russes humiliés

Non, la Russie n’est pas l’agresseur et ne menace aucunement les Pays Baltes, la Pologne ou la Suède. A l’implosion de l’URSS et du Pacte de Varsovie, la bévue stratégique des Etats-Unis et de leurs alliés a été de ne pas refonder l’architecture internationale de sécurité. Oubliée la Charte de Paris (1990) qui promettait la paix à l’Europe. Dans son livre, Le Grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde, Zbigniew Brezinski posait en 1997 la question de savoir s’il fallait intégrer la Russie dans l’OTAN et dans l’UE. Il finissait par privilégier la sécurité tactique sur la paix stratégique, non sans prévoir que cela déclencherait des réactions russes.

Il préconisait l’intégration de l’Ukraine, l’un des cinq « pivots géopolitiques » de l’Eurasie, dans l’OTAN et dans l’UE. En 2010, Charles A Kupchan, Professeur à Georgetown University, proposait d’intégrer les Russes dans l’OTAN. Oubliant la promesse des USA aux Russes, lors de la réunification allemande, de ne pas étendre l’OTAN à l’Est, les Occidentaux n’ont eu de cesse de repousser, d’encercler et d’humilier les dirigeants russes successifs. Quoi que nous pensions du régime russe, le principal défaut de Vladimir Poutine (et de bien d’autres pays du monde), aux yeux des Occidentaux, est de cesser d’acquiescer aux volontés hégémoniques occidentales.

La CIA en embuscade

Après l’illégale guerre d’Irak, l’extension du nombre de pays membres de l’OTAN et l’expansion tous azimuts de son aire d’action, le renversement du régime de Kadhafi en Libye, puis ce que nous considérons comme un coup d’Etat en Ukraine organisé et soutenu par les Etats-Unis, auront été les lignes rouges déclenchant les ripostes russe et chinoise qui avaient déjà constitué l’Organisation de Coopération de Shanghai après le premier élargissement de l’OTAN. Il aura fallu les opérations en Libye et en Ukraine et l’appui de l’occident (dès 2006 selon Time Magazine du 19 décembre 2006) aux « rebelles » résolus à renverser le régime syrien, pour que les Russes soutiennent surtout l’autonomie de la Crimée et interviennent militairement en Syrie.

Tandis que la CIA a surveillé l’élection présidentielle française de 2012, que la NSA, espionne partout entreprises, organisations et particuliers, la mode est d’imputer aux dirigeants russes une ingérence directe dans les élections américaines, françaises, allemandes.

Les pays européens renforcent leur alignement sur la politique étrangère des Etats-Unis, embargo contre la Russie inclusivement. Le Président François Hollande parachève la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN, entamée par Nicolas Sarkozy.

Et les pays neutres ?

Et les pays neutres ? La Suède rétablit la conscription, ce au moment de la diffusion sur Arte d’un reportage édifiant intitulé « Guerre froide dans le Grand Nord ». L’Etat-major suédois manœuvrait naguère de concert avec l’OTAN et les Etats-Unis, ce à l’insu du gouvernement d’Olof Palme qui préconisait la détente avec Moscou… et qui en mourut assassiné. L’adhésion de la Suisse au Partenariat pour la paix (ou PpP) de l’OTAN vaut-elle neutralité ? William Perry, ex-Secrétaire à la Défense a déclaré : « La différence entre l’adhésion pleine et entière à L’OTAN et le PpP doit tendre à devenir plus ténue qu’une feuille de papier ». Des avions suisses survolent la Baltique aux côtés de chasseurs de l’OTAN.

Non, l’OTAN, devenue une alliance offensive, n’assure pas notre sécurité. Misons sur l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), dialoguons avec la Russie et mettons en œuvre les articles 46 et 47 de la Charte de l’ONU, stipulant un comité d’état-major auprès du Conseil de Sécurité.

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