Banco-centralisme
La dette, de Giscard à Liz Truss
Letemps.ch, 23 septembre 2022 : Le gouvernement conservateur de Liz Truss va emprunter autant que lors de la crise financière [de 2008]. Les marchés s’inquiètent et l’opposition parle de « folie »
Note de do : En diminuant les impôts, Liz Truss permet aux riches d’être encore plus riches. Elle compense par un endettement massif. En augmentant la dette de la Grande Bretagne, Liz Truss augmente sa dépendance aux banques centrales à qui, en théorie, la dette devra être remboursée en dernier recours. C’est en fait le vrai but de tout ça : livrer la Grande Bretagne pieds et poing liés aux banques centrales.
Préliminaire : Le capitaliste emprunte de l’argent, il s’endette pour investir dans son entreprise, et espère ainsi en tirer des bénéfices qui augmenteront son capital.
Le monde capitaliste, c’est un monde où le capital croit en même temps que les forces productives, et où il croit plus vite que la dette qui l’a généré.
Le monde du capitalisme est un monde ou le capital s’accumule davantage et plus vite que la dette.
Le monde banco-centraliste, c’est un monde où les forces productives et le capital continuent de croitre et de s’accumuler, mais moins vite que la dette qui les a générés.
Le monde du banco-centralisme est un monde où la dette s’accumule davantage et plus vite que le capital.
En dernier recours la dette est due aux banques centrales.
C’est l’esclavage par la dette.
Les banques centrales prennent le pouvoir.
Pour comprendre pourquoi aujourd’hui la dette s’accumule plus vite que le capital, pour prendre connaissance de tous les tenants et les aboutissants, lire l’article :
http://mai68.org/spip2/spip.php?article9492
La loi Rothschild
Cause de l’endettement de la France
Avant la loi Rothschild, l’État pouvait emprunter de l’argent sans avoir à payer d’intérêts sur sa dette. La loi Rothschild le lui interdit depuis le 3 janvier 1973.
La courbe rouge indique l’évolution de la dette de la France de 1979 à 2008. La courbe bleue indique l’évolution de cette dette pendant la même période, mais calculée sans intérêt ; c’est-à-dire comme si la loi Rothschild n’existait pas et que, par conséquent, l’État français n’avait jamais perdu le droit de battre monnaie, c’est-à-dire d’« emprunter » à taux zéro en fabriquant lui-même son propre argent.
Georges Pompidou a été le directeur général de la banque Rothschild ; il en était le valet, il n’est par conséquent pas étonnant qu’une fois président de la république il ait fait cette loi du 3 janvier 1973 qui interdit à l’État français de battre monnaie et qui a endetté la France d’une façon structurelle et incommensurable auprès de banques privées comme la banque Rothschild. C’est Giscard d’Estaing, ministre des finances, qui a signé cette loi.
La prétendue "dette" de la France est par conséquent une gigantesque arnaque, et il n’est pas question de la "rembourser" !
L’article complet est ici : http://mai68.org/spip/spip.php?article1245
Emprunt Giscard
Extraits :
« L’emprunt Giscard d’Estaing est un emprunt national émis par l’État français à la fin de l’année 1972 au taux d’intérêt de 7 %, alors que Valéry Giscard d’Estaing est ministre de l’Économie et des Finances. »
« Lancé le 16 janvier 1973, l’emprunt à 15 ans est totalement souscrit dans la journée. Si son taux de 7 % est inférieur d’un point au prix du marché, il reste supérieur au taux d’inflation. »
Conclusion de do :
Attendu que :
- L’emprunt Giscard est émit à la fin de l’année 1972
- La loi Rothschild date du 3 janvier 1973
- L’emprunt est souscrit très peu après, le 16 janvier 1973.
On peut conclure à la préméditation d’un crime d’État destiné à donner le pouvoir aux banques centrales.
Complément indispensable :
L’article 25 de la loi 73-7 du 3 janvier 1973 n’a plus cours. Il a été abrogé avec le traité de Maastricht en 1992. Ce traité l’a remplacé par son article 104 qui interdit aux États d’emprunter auprès de leurs banque centrales. C’est bien plus qu’une loi nationale, puisqu’il s’agit d’un traité au niveau international européen. Il est donc plus contraignant encore puisqu’il est plus difficile d’en sortir. Et avec le traité de Lisbonne en 2009 cette loi, devenue l’article 123, est inscrite dans la constitution de l’Europe. Bien qu’elle ait changé de nom ou de numéro, il s’agit toujours de la même loi Rothschild !
Référence : Les nouveaux dispositifs européens
https://www.economie.gouv.fr/facile…
Extrait : « L’article 123 du traité de Lisbonne précise bien que ni la Banque centrale européenne ni les banques centrales nationales ne peuvent "accorder de découvert ou tout autre type de crédits aux institutions, organes ou organisme de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres. L’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite". »
Au Royaume-Uni, virage dérégulateur et énorme plan de relance budgétaire
https://www.letemps.ch/monde/royaum…
Publié vendredi 23 septembre 2022 à 20:14
Modifié vendredi 23 septembre 2022 à 22:18Eric Albert, Londres
Le gouvernement conservateur de Liz Truss va emprunter autant que lors de la crise financière. Les marchés s’inquiètent et l’opposition parle de « folie »
Le gouvernement britannique a annoncé vendredi un électrochoc budgétaire, destiné à « sortir du cercle vicieux de la stagnation pour passer dans le cercle vertueux de la croissance ». Il a décidé à la fois de la plus importante baisse d’impôts depuis cinquante ans, et d’une forte hausse des dépenses pour geler les factures d’énergie des ménages et des entreprises. Dans le même temps, il prévoit une série de réformes structurelles : suspension du moratoire sur la fracturation hydraulique, annulation du plafonnement des bonus des banquiers, simplification des autorisations pour les permis de construire…
« C’est le début d’une nouvelle ère », vante Kwasi Kwarteng, le chancelier de l’Echiquier. Son objectif affiché est de doper la croissance, pour atteindre un rythme de croisière de +2,5% par an, contre environ +1,5% depuis une quinzaine d’années. « C’est une folie », a répliqué Margaret Hodge, une députée travailliste. « La première ministre et le chancelier sont comme deux parieurs dans un casino qui tentent de se refaire après une série de pertes », renchérit Rachel Reeves, chargée de l’économie au Parti travailliste.
Ces annonces inquiètent les marchés financiers. Les obligations britanniques à dix ans se sont soudain tendues, passant de 3,5% à 3,8%, tandis que la livre sterling a chuté de 2%, à 1,11 contre le dollar, au plus bas depuis 1985.
Les baisses d’impôts étaient attendues, mais leur importance a surpris. Le gouvernement britannique réduit les cotisations sociales, l’impôt sur les plus hauts revenus et les classes moyennes, tandis que l’impôt sur les sociétés, que le gouvernement de Boris Johnson devait augmenter, va finalement rester à 19%. A cela s’ajoute le gel des factures d’électricité et de gaz pour les ménages pendant deux ans, et pour six mois pour les entreprises.
Emprunts massifs
Pour se financer, le gouvernement prévoit de réaliser des emprunts supplémentaires de 72 milliards de livres (77 milliards de francs) d’ici à la fin mars, soit une augmentation de moitié par rapport à ce qui était déjà prévu cette année. Selon les calculs de la banque Nomura, les emprunts de l’Etat britannique vont retrouver leur niveau de 2010, quand le déficit était à son maximum juste après la crise financière. L’Institute for Fiscal Studies, un groupe de réflexion, tire la sonnette d’alarme, estimant que « la dette est sur une trajectoire insoutenable ».
Kwasi Kwarteng réplique que le grand stimulus budgétaire va permettre d’accélérer la croissance et donc d’augmenter les recettes fiscales. Il promet d’y ajouter une série de réformes structurelles. Un plan de dérégulation des services financiers doit être annoncé d’ici à la fin de l’année. Un autre sur la croissance des services numériques ainsi qu’un sur la productivité dans l’agriculture sont également prévus.
Pour l’opposition, qui peinait à attaquer Boris Johnson, dont la politique économique était très interventionniste, il s’agit de pain bénit. « La théorie du ruissellement est discréditée », attaque la travailliste Rachel Reeves.