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Liz Truss, tueuse thatchérienne et/ou banco-centraliste ???

mardi 27 septembre 2022, par Luniterre

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M. Viriato (http://mai68.org/spip2/spip.php?article12712#forum10693) veut absolument que le programme de Liz Truss soit un déni de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe, mais en continuant de s’empêtrer dans ses propres contradictions il disqualifie lui-même le peu de vraisemblance de son argumentation, qui ne repose, en fin de compte, que sur une lecture particulièrement binaire, dogmatique et mécaniste du concept même de lutte de classe.

Pour continuer à survivre mentalement dans le déni et prétendre nier la réalité de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe, il lui faut donc prétendre pouvoir conclure qu’elle serait par elle-même un déni de la réalité de la lutte de classe :

« La réalité, les contradictions de classes, vont montrer, montrent déjà, l’inanité de toute élucubration qui scotomise la lutte de classes.

La politique des Banques centrales est la politique de la partie dominante de la bourgeoise dans un certain nombre des pays, mais elle est contrée par d’autres secteurs bourgeois car la crise capitaliste profonde les y oblige. C’est cela la question déterminante et non pas ce que voudraient, hors classes, (une absurdité complète) une poignée des hauts bureaucrates. »

Le fait est donc bien que « la politique de la partie dominante de la bourgeoisie dans un certain nombre de pays » est , selon M. Viriato lui-même, celle des Banques Centrales, est donc, par essence, banco-centraliste ! Tandis qu’une autre partie de la bourgeoisie, là encore selon ses propres termes, se trouve en position de « contrer » cette politique banco-centraliste « car la crise capitaliste profonde les y oblige » !!!

Et il conclut lui-même que « C’est cela la question déterminante et non pas ce que voudraient, hors classes, (une absurdité complète) une poignée des hauts bureaucrates. »

Sa conclusion est donc bien qu’il y a une lutte, et selon lui-même « déterminante », entre deux fractions de la bourgeoisie !

Or c’est là précisément une des bases de l’analyse de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe, « et non pas ce que voudraient, hors classes, (une absurdité complète) une poignée des hauts bureaucrates. »

L’analyse de l’évolution banco-centraliste du système de domination de classe n’a jamais prétendu que le nouveau pouvoir banco-centraliste établi, pour l’essentiel, dès la crise de 2008, était celui d’ « une poignée des hauts bureaucrates », mais bien celui d’une fraction, effectivement numériquement minoritaire, de la bourgeoisie, mais en capacité de prendre le contrôle du système de domination de classe en contrôlant, effectivement, la politique monétaire des cinq principales Banques Centrales, (Fed, PBoC, BCE, BoJ, BoE), et donc de l’économie des zones monétaires y afférentes, c’est-à-dire, politiquement et économiquement, l’écrasante majorité des transactions économiques, financières et monétaires, actuellement, sur la planète.

Selon une vieille habitude qui lui est manifestement indispensable pour survivre dans son déni, M. Viriato doit donc systématiquement déformer les analyses qu’il prétend réfuter.

Le biais qu’il sous-entend pour se rendre crédible en tant que pseudo-« marxiste » est donc de réduire la notion de lutte de classe à celle qui oppose les exploiteurs et les exploités et de « rejeter » le concept même de lutte de classe quand il concerne les luttes entre classes d’exploiteurs eux-mêmes ! Or à l’évidence, ces luttes de classes entre classes d’exploiteurs sont tout autant le moteur de l’histoire que les luttes exploiteurs/exploités, même si cela offusque sa prétendue « conscience de classe » ! Le féodalisme a succédé au système esclavagiste, comme système de domination de classe, sans que les exploités, qui sont passés du statut d’esclave à celui de serf, n’y aient joué un rôle réellement déterminant, que ça lui plaise ou non. La « Révolution féodale », même si elle est bien une réalité historique, s’est déroulée sensiblement sur toute la période du « haut moyen-âge », de la chute de l’empire romain au tournant du XIe siècle, et sans qu’il y ait eu véritablement d’affrontement frontal « révolutionnaire » entre ces deux fractions de la classe dominante.

Quant au fait supposé que les mondialistes banco-centralistes ne disposeraient pas des moyens militaires pour tenter d’imposer leur volonté aux récalcitrants, il semblerait que M. Viriato soit là atteint d’un autre sévère handicap de perception, eut égard à la guerre en Ukraine. S’il y a, pourtant bien comme il nous le dit lui-même, des « secteurs de la bourgeoisie » en train de « contrer » la mondialisation banco-centraliste, il lui reste donc à faire le rapprochement évident que son blocage mental actuel sur une conception simpliste, réductrice et typiquement stérile de la lutte des classes, l’empêche de faire.

Mais si cette conception simpliste et réductrice de la réalité économique et sociale actuelle est actuellement celle de quasiment toute la « gauche » française à laquelle M. Viriato tente désespérément de se raccrocher, en compagnie de quelques rares éléments trotskystes incapables de choisir clairement leur camp, (La très grande majorité d’entre eux ayant déjà depuis longtemps franchi d’un pas allègre le pourtant très large « Rubicon atlantiste »), elle se retrouve, étrangement ou non, chez la majorité des analystes du système, incapables, même de leur propre point de vue de classe, de comprendre ce qui se passe pourtant sous leur yeux.

A droite comme à gauche, la doxa consiste à réduire le programme de Liz Truss à un simple « retour au thatchérisme », selon les avis en hypothétique « contradiction » ou « renforcement droitiste » par rapport à la politique de Boris Johnson.

Ce qui économise l’effort de l’analyse et de la compréhension, permet de rester dans le déni, et, en cas d’engagement politique, garantit de persister dans l’échec !

Si l’échec est donc garanti pour la minorité de « trotskystes de gauche » qui se tiennent encore entre les deux chaises de la gauche Kollaborationniste majoritaire et la poignée d’éléments conscients des nécessités de la Résistance face au mondialisme banco-centraliste, force est de constater que pour l’instant M. Viriato bataille pour se maintenir laborieusement dans cette position sans avenir, quoi qu’il prétende, en termes de lutte de classe.

Mais espérons du moins que son insistance à débattre, même si avec sa mauvaise foi coutumière, puisse mettre d’autres consciences en éveil, dans la foulée des éléments d’info apportés.

Parmi ceux-ci on ajoutera donc deux articles que l’on peut quasiment qualifier d’ « exceptions » par l’effort de réalisme qu’ils font dans l’analyse du programme de Liz Truss, et deux autres, remarquables par leur aveuglement, dont celui d’une universitaire lyonnaise, repris par la suite par la « grande presse » du système.

Luniterre

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ENTRETIEN

« Les premières mesures de Liz Truss sont l’antithèse du thatchérisme »

LE 12/09/2022

Véronique Riches-Flores Economiste indépendante

Le 6 septembre, Liz Truss a succédé à Boris Johnson à la tête du gouvernement britannique. Ancrée encore plus à la droite du Parti conservateur que son prédécesseur, celle qui a fait ses débuts chez les Libéraux-démocrates a surpris son monde en annonçant, jeudi 8 septembre, une série de mesures de soutien au pouvoir d’achat et de gel des prix de l’énergie contraire à son programme, qui prévoyait une forte réduction des dépenses publiques.

Véronique Riches-Flores, économiste indépendante, analyse ces mesures et leurs possibles conséquences pour l’économie britannique, aux prises avec une inflation record de 10,2 % sur un an en juillet, alimentée principalement par la flambée des prix de l’énergie.

Qui est Liz Truss ? Où se situe-t-elle sur l’échiquier politique au Royaume-Uni ?

Véronique Riches-Flores : Ce n’est pas quelqu’un qui inspire particulièrement confiance, elle est d’ailleurs souvent dénigrée et moquée. Elle a fait une campagne axée sur des mesures très libérales. Elle correspond à ce type de responsables politiques qui aspirent à obtenir des résultats rapides pour gagner l’enthousiasme de la population, ce qui peut être dangereux dans un contexte d’envolée des prix de l’énergie et plus largement d’inflation généralisée.

Mais, étonnamment, les réponses qu’elle a présentées vont à l’encontre de sa volonté affichée de restreindre au maximum le rôle de l’Etat.

Quelles sont ces réponses et quels pourraient être leurs effets ?

V. R. -F. : Une hausse de 80 % de la facture énergétique était programmée pour octobre, mais Liz Truss a proposé de geler les tarifs, ce qui aura un effet conjoncturel très important. Par contre, ces mesures vont avoir un coût astronomique. C’est pour cette raison que, dans les autres pays, on cherche à couper la poire en deux en limitant la hausse.

Cette décision va s’accompagner de mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages. La situation budgétaire n’étant déjà pas reluisante, la détérioration des comptes va être très rapide.

« Le risque de récession est donc loin d’avoir disparu »

Dès lors, la récession pourra-t-elle être évitée ? Il est encore trop tôt pour le savoir. Si la croissance résiste grâce aux mesures de soutien et que l’on n’observe pas de nouvelle flambée des prix de l’énergie, l’inflation a moins de chances d’atteindre les 15-18 % redoutés. On se rapprocherait donc de la situation de l’Europe continentale, avec toutefois une augmentation des salaires déjà importante.

Le risque de récession immédiate sera atténué, mais la banque centrale remontera probablement le niveau de ses taux d’intérêt pour freiner cette inflation salariale et contrer les effets négatifs de la dérive annoncée des comptes publics sur la devise. Ce durcissement de la politique monétaire est de mauvais augure dans un pays où l’endettement immobilier est largement à taux variable, de sorte que les charges de remboursement des emprunts risquent d’augmenter.

Le risque de récession est donc loin d’avoir disparu. Et qui dit récession, dit coût additionnel pour les finances de l’Etat et effritement de la valeur de la monnaie.

Avec ces annonces, on semble loin d’une politique à la Thatcher, à laquelle le programme de Liz Truss était assimilé…

V. R. -F. : Je ne pense pas que la comparaison avec Margaret Thatcher soit pertinente, à ce stade du moins – hormis, peut-être, le côté femme à poigne ! Pour le reste, elle a avancé un plan massif de soutien aux ménages, à rebours de la volonté de restriction budgétaire qui caractérisait Margaret Thatcher.

Sur le plan énergétique, aller à l’encontre de la hausse mécanique des prix administrés de l’énergie ne s’inscrit pas non plus dans une logique thatchérienne. Il faudra bien financer cela avec des hausses d’impôts, mais pour l’instant on est plutôt dans une politique d’investissement que de restrictions. Liz Truss entend notamment accélérer la production de pétrole en mer du Nord et l’extraction du gaz de schiste.

La nouvelle Première ministre fait face à une situation extrêmement risquée, ce qui la conduit à annoncer des mesures qui ne collent pas avec la ligne libérale-conservatrice qu’on lui attribue. Mais une fois passée cette crise énergétique, son positionnement politique authentique se révélera sans doute davantage.

Il faut aussi se souvenir que, depuis le Brexit, les prétentions des responsables politiques britanniques sont très élevées. Et que la situation économique et géopolitique mondiale les conduit régulièrement à affronter une réalité bien plus compliquée…

Est-ce une politique souhaitable au regard du contexte économique britannique actuel ?

V. R. -F. : Quand on sait que les prix administrés ont déjà subi une hausse très importante au printemps, ne pas remonter le coût de l’énergie est plutôt une sage décision, même si le laisser monter aurait aussi eu du sens à moyen terme. Elle a choisi d’agir tout de suite pour limiter la casse et d’engager une sécurisation de l’approvisionnement énergétique à moyen-long terme. Bien sûr, il y a d’autres chantiers à ouvrir, mais compte tenu d’où elle vient, c’est un moindre mal.

« La Première ministre se refuse à taxer les compagnies pétrolières (…) c’est un sujet délicat, qui la place en porte-à-faux vis-à-vis de sa propre ligne politique »

En revanche ces mesures n’apportent pas de réponse aux questions de plus long terme concernant l’économie britannique, sur lesquelles elle ne s’est pas encore exprimée. Dans quelques mois, avec la hausse massive des dépenses publiques, il sera difficile de trouver le moyen de stopper l’hémorragie budgétaire. Pour l’instant, la Première ministre se refuse à taxer les compagnies pétrolières, tout comme l’Union européenne. On voit que c’est un sujet délicat, qui la place en porte-à-faux vis-à-vis de sa propre ligne politique.

Selon vous, quelle serait la marche à suivre pour répondre à ces problèmes plus « structurels » ?

V. R. -F. : Le mieux, dans une économie en divorce avec l’Union européenne, c’est d’abord d’inspirer la confiance et d’avoir une politique de croissance. Cela passe en premier lieu par la stabilité du change ; pour l’heure, on en est loin. Et le creusement des déficits ne va pas améliorer la situation. On peut compter sur la banque centrale pour jouer son rôle de régulatrice, mais cela risque de passer par une instabilité des taux d’intérêt, elle-même nuisible à la croissance.

Après, il manque toute une série d’investissements pour soutenir la croissance et éviter que l’économie britannique ne soit livrée à elle-même. Boris Johnson avait rêvé de faire de l’économie britannique un grand centre des échanges mondiaux sur la base d’accords commerciaux avec les Etats-Unis et l’Asie, notamment. Il a échoué et nul n’imagine aujourd’hui que l’avenir économique du royaume puisse se bâtir sur ce modèle dépassé.

« L’orientation du pays en matière environnementale semble absente de la lecture de Liz Truss »

L’orientation du pays en matière environnementale, en particulier, semble absente de la lecture de Liz Truss, ce qui risque de se payer très cher à terme. C’est là que se font les investissements aujourd’hui, qui vont de pair avec la rénovation, l’entretien et le développement des infrastructures de communication, de santé et d’éducation dont le pays a beaucoup besoin, mais aussi dans le développement des technologies. Pour l’instant, sur tous ces points essentiels, ses intentions restent un mystère.

Pire, tout est aujourd’hui menacé par cette politique de renfermement sur soi du pays et par l’instabilité du taux de change. Mais, il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions. Tout dépend de la façon dont Liz Truss va gérer la crise immédiate et de la direction qu’elle choisira de prendre ensuite.

PROPOS RECUEILLIS PAR CAROLINE CHAMBON

https://www.alternatives-economiques.fr/premieres-mesures-de-liz-truss-lantithese-thatcherisme/00104431

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Royaume-Uni - Liz Truss sort l’artillerie lourde pour préserver le pouvoir d’achat

latribune.fr 23 Sept 2022, 15:55

La Première ministre britannique Liz Truss et son ministre des Finances Kwasi Kwarteng ont dévoilé ce vendredi une série de mesures pour aider le pays à faire face à l’inflation. Au programme : des ristournes sur les factures énergétiques pendant deux ans, la lutte contre le chômage et une politique accommodante pour les personnes les plus aisées à coups de baisse d’impôts.

Londres frappe fort pour le pouvoir d’achat. Liz Truss, la Première ministre, et Kwasi Kwarteng, le chancelier de l’Échiquier, ont annoncé, ce vendredi 23 septembre, les détails de leur « mini-budget », un plan de soutien au pouvoir d’achat des ménages qui devrait coûter au total 150 milliards de livres (172 milliards d’euros) sur deux ans au gouvernement.

Face à une inflation à quasi 10%, une économie en récession selon la Banque d’Angleterre, une confiance détériorée et une livre déprimée, le chancelier espère revigorer l’activité du pays par des mesures directement en faveur des ménages et des entreprises. « Pendant la pire crise énergétique depuis des générations, ce gouvernement est aux côtés des gens », a clamé le ministre des Finances devant le Parlement, ajoutant qu’il voulait « réformer le versant de l’offre dans l’économie » en « baissant les impôts pour doper la croissance ».

Gel des factures d’énergie pour deux ans et baisses d’impôts

La mesure phare du « mini-budget », tel qu’il est surnommé, sera le gel des factures d’énergie pour deux ans, à 2.500 livres pour un ménage moyen, une ristourne d’au moins 1.000 livres financée par le gouvernement conservateur. Les entreprises, elles, bénéficieront d’un important soutien de l’État avec la prise en charge de la moitié de leurs factures d’énergie pendant six mois.

Les prix du gaz et de l’électricité ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine, passant de 40 euros le mégawattheure avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie à plus de 1.000 euros en août sur les marchés. L’Ofgem, le régulateur britannique de l’énergie, avait d’ailleurs annoncé un relèvement de 80% du plafond tarifaire pour le gaz et l’électricité à partir d’octobre 2022.

En cause : des limitations sur l’approvisionnement en hydrocarbures venus de Russie, qui pénalisent un Royaume-Uni particulièrement dépendant du gaz et qui ne possède que 15% de renouvelables dans son mix énergétique.

Kwasi Kwarteng a expliqué que ce soutien massif aux factures énergétiques se chiffrerait à 60 milliards de livres pour les six premiers mois. Mais, à la satisfaction du camp conservateur, l’arsenal de mesures du chancelier de l’Échiquier comportera notamment aussi de conséquentes baisses d’impôts et autres taxes.

Ainsi, les contributions sociales tant des ménages que des entreprises seront abaissées, notamment aux dépens de certains prélèvements dédiés à l’écologie qui se verront suspendus. Sur sa lancée, le ministre des Finances a aussi réduit la taxe sur les transactions immobilières.

Droit de grève écorné et accès au chômage restreint

Autre mantra conservateur martelé par le nouveau chancelier de l’Échiquier, « remettre la Grande-Bretagne au travail ». Alors que le marché de l’emploi britannique souffre d’un grave manque de travailleurs, l’accès au revenu minimum va être assorti d’obligations pour certaines personnes qui travaillent moins de 15 heures par semaine. Cela pourrait inclure le fait de « postuler à un emploi, participer à des entretiens d’embauche », a précisé le Trésor, qui veut aussi inciter les plus de 50 ans à revenir sur le marché du travail, dont ils sont sortis en grandes proportions depuis la pandémie, notamment pour cause de longue maladie.

Kwasi Kwarteng a aussi prévenu que le droit de grève allait être plus encadré et limité aux cas où les négociations salariales ont échoué, après que le gouvernement précédent a déjà autorisé le recours aux intérimaires pour atténuer l’impact des mouvements sociaux. Un message fort qui répond aux contestations sociales qui se font entendre dans tout le pays depuis cet été

Les banquiers chouchoutés

Le ministre des Finances a enfin annoncé qu’il chouchouterait les banquiers de la City.

« Nous avons besoin que les banques internationales créent des emplois ici (…) et payent des impôts ici à Londres, pas à Paris, Francfort ou New York » , a-t-il justifié.

Autre mesure phare, Kwasi Kwarteng a confirmé faire sauter le plafonnement des bonus des banquiers, bridés à la suite de la crise financière de 2008 à un maximum de 200% du salaire annuel.

Dans le même ordre d’idées, le gouvernement veut baisser les impôts sur la tranche maximale de l’impôt sur le revenu, qui passe de 45% à 40%.

Enfin, il est question de la création de "38 zones d’investissement dérégulées", qui rappellent ces projets de ports francs du gouvernement précédent.

La première ministre Liz Truss a reconnu elle-même que la politique de son gouvernement favorisera surtout les plus aisés.

Dans le camp travailliste, les réactions ont fusé, comme celle de Rachel Reeves, la responsable travailliste pour les finances, qui a accusé le camp Tory de favoriser ceux qui ont profité de la flambée des prix de l’énergie au détriment de ceux qui la subissent, les travailleurs :

« Au lieu de défendre les gens qui travaillent, les Conservateurs protègent les profits des géants de l’énergie », qui ont bénéficié de la flambée des prix des hydrocarbures depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, a-t-elle fustigé.

Les économistes inquiets pour la dette publique

Elle note que le plafond des prix de l’énergie mis en place par Liz Truss et Kwasi Kwarteng va coûter des dizaines de milliards de livres au gouvernement et qui pourraient être payés plus tard par le contribuable. L’association de lutte contre la pauvreté Oxfam parle de son côté d’une politique « gagnant gagnant pour les plus riches ».

Les économistes, eux, s’inquiètent que le mélange de baisses d’impôts et d’aides massives, financé par la dette publique, s’annonce toxique pour les finances de l’État britannique. L’Institut des études budgétaires (IFS) a averti que le plan Truss risquait de mettre la dette sur une « trajectoire insoutenable ».

https://www.latribune.fr/economie/international/royaume-uni-liz-truss-sort-le-l-artillerie-lourde-pour-preserver-le-pouvoir-d-achat-933930.html

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A la suite des deux article ci-dessus, utiles et instructifs, même si écrits du point de vue d’économistes au service du système, deux articles typiquement caricaturaux, dans le style simpliste "Truss = Thatcher II", et le dernier d’autant plus caractéristique qu’il provient d’une source très officiellement "universitaire" !!! Le genre de délire "savant" qui fait les délices de la gauche Kollaborationniste, en lui permettant de se donner une contenace "critique" !

Par choix ou par nécessité Kollaborarionniste, tout à fait l’antithèse de la célèbre maxime de "l’Art de la Guerre", fut-elle, dans ce cas hypothétiquement, "de classe" !

"Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux.

Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales.

Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites."

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"La prudence, ce n’est pas son truc" : Liz Truss, une Boris Johnson bis

La ministre des Affaires étrangères va remplacer BoJo au 10 Downing Street. Comme son mentor, elle peut changer radicalement de position et n’hésite pas à attiser les tensions avec la France.

Par Agnès C. Poirier (Londres)

Publié le 27/08/2022 à 08:00, mis à jour le 05/09/2022 à 14:27

L’Express - Article publié dans l’édition du 01 Septembre

Mise à jour : Liz Truss a été désignée comme prochaine Première ministre britannique, lundi 5 septembre 2022, par les militants du Parti conservateur pour succéder à Boris Johnson. Fin août, L’Express lui consacrait un portrait.

Ce qui surprend toujours avec Liz Truss, c’est qu’elle n’a jamais peur d’en faire trop. L’obsession de la ministre des Affaires étrangères britannique ? Se faire prendre en photo en reprenant exactement les mêmes poses que Margaret Thatcher en son temps : hilare avec un veau dans les bras, casquée à la tourelle d’un char, coiffé d’une chapka et l’air pensif sur la place rouge à Moscou, à califourchon sur une moto Triumph ou encore - plus classique - à son bureau, vêtue d’un élégant chemisier blanc à lavallière. Même angle, même cadre, même attitude. Un album photo censé la positionner comme la prochaine Dame de fer au 10 Downing Street.

Revendiquer cette filiation avec "Maggie" est un passage obligé pour tout conservateur qui vise les sommets. Mais en réalité, c’est surtout de son mentor, Boris Johnson, auquel elle doit sa position actuelle, que Liz Truss s’inspire. Arborant sa plus belle robe orange, elle avait préféré se rendre à une répétition du G20 en Indonésie début juillet plutôt que de participer à l’hallali final contre le Premier ministre ébouriffé, fragilisé par les scandales. Rentrée précipitamment pour se placer dans la course à la succession, après la démission de ce dernier le 7 juillet, sa ministre martèle qu’elle lui est toujours restée loyale. Tellement loyale qu’elle passe pour un clone féminin de l’ancien maire de Londres, dont elle semble bien partie pour prendre la place, le 5 septembre.

"Impitoyablement pragmatique"

Au-delà de leur blondeur commune, les ressemblances entre ces deux diplômés d’Oxford sont frappantes. C’est "BoJo 2.0", la décrit d’ailleurs Kirsty Buchanan, son ancienne conseillère. "En dehors de Boris, je ne connais pas d’autre politicien qui a un instinct politique plus viscéral que Liz. Elle est habitée par l’ambition et sait être impitoyablement pragmatique" écrit Kirsty Buchanan dans The Times en décembre dernier, lui prédisant déjà un avenir à Downing Street. A la Justice, sous David Cameron, elle enchante les Brexiteurs purs et durs en 2016 en ne défendant pas trois juges de la Haute Cour de justice traités d’ "ennemis du peuple" par le Daily Mail. Ceux-ci estimaient à l’époque qu’il serait souhaitable que le Parlement valide la décision du gouvernement de déclencher le fameux article 50 et donc le processus officiel du Brexit.

Plus tard, en tant que ministre du Commerce extérieur de Boris Johnson, elle n’a cessé d’exagérer ses exploits de négociatrice, ainsi que "toutes ces opportunités" offertes par le Brexit. En réalité, hormis trois accords de commerce avec le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, elle n’a fait que prolonger 67 traités de commerce dont la Grande-Bretagne jouissait au sein de l’UE. Comme Boris Johnson, Liz Truss, enthousiaste et volontariste, a tendance à enjoliver la réalité.

Autre point commun, elle est appréciée de la base conservatrice pour sa bonhomie et son goût de la fête. "Elle aime le vin blanc, massacrer des chansons de pop des années 1980 au karaoké, et danser jusque tard dans la nuit" témoigne Kirsty Buchanan. En revanche, devant les caméras de télévision, elle manque encore de l’assurance culottée du vainqueur du référendum sur le Brexit. "Nous lui avons fait travailler sa voix, pour la rendre plus grave. On a également essayé de lui donner un look plus institutionnel", poursuit l’ex-conseillère. Mais il reste encore du travail…

Programme économique "vraiment conservateur"

L’examen du compte Instagram de la candidate suffit pour prendre la mesure du soin frénétique qu’elle apporte à sa communication. Lorsqu’elle était ministre du DIT (Department for International Trade, le Commerce extérieur), ses collègues avaient vite rebaptisé son ministère… Department for Instagramming Truss. Elle est l’un des rares ministres britanniques voyageant avec un photographe attitré, qui immortalise chaque déplacement officiel par des clichés la montrant en action, souriante et proche de la population.

Truss se dit la seule à proposer un programme économique "vraiment conservateur". Elle est partisane d’un marché sans entraves, mais ne craint pas de se montrer iconoclaste. Elle a d’ailleurs promis de combattre l’orthodoxie de la Banque d’Angleterre et du Trésor public en offrant dès la rentrée des baisses d’impôts tous azimuts, une façon de s’assurer le soutien sans faille des électeurs conservateurs, mais sans doute pas de faire baisser l’inflation. "Il faut s’attendre à ce qu’elle fasse des choix risqués. La prudence, ce n’est pas son truc", estime son ami Mark Littlewood, directeur du think tank Institute for Economic Affairs.

Tout comme Boris Johnson, Liz Truss campe toujours sur des positions bien arrêtées… jusqu’au moment où elle en défend d’autres, parfois complètement opposées, avec la même passion. Militante chez les libéraux-démocrates (centristes), elle change de camp à la fin des années 1990, pour rejoindre les conservateurs. Elle est alors pour l’abolition de la monarchie, une idée qu’elle a depuis totalement reniée. Autre retournement de veste, après avoir fait campagne contre le Brexit, elle embrasse au lendemain du référendum le camp des vainqueurs, puis devient farouche Brexiteuse"

Macron "ami ou ennemi" ? Elle ne tranche pas…

Comme tous les politiciens très ambitieux, Liz Truss n’hésite pas à écrire sa propre légende. Née à Oxford en 1975, cette fille d’un professeur de mathématiques à l’université, se présente comme une enfant du "Red Wall", comprenez ces terres travaillistes historiques qui ont non seulement voté pour le Brexit mais également, et pour la première fois, pour le clan conservateur aux dernières élections de décembre 2019. Elle dit avoir connu la faillite d’une éducation publique où "nous apprenions ce qu’étaient le racisme et le sexisme alors que trop peu de temps était consacré aux sujets fondamentaux, comme la lecture et l’écriture". Adolescente, elle affirme avoir vu ses camarades "échouer" par manque de stimulation et par la faute de professeurs dont "les attentes étaient vraiment basses".

En réalité, Liz Truss, qui promet de s’attaquer à cette culture de l’échec, ne vient pas d’une terre travailliste. Elle a passé son adolescence à Leeds North East, bastion conservateur pendant plus de quarante ans. Ses parents étaient peut-être de gauche mais son école de Roundhay, avec ses terrains de football, hockey et rugby, était un excellent établissement à qui elle doit sa sélection à l’université d’Oxford. "Un jour, elle se décrit comme une fille du Yorkshire pour plaire à ses électeurs riches et ruraux du Norfolk. Maintenant, elle se la joue Ken Loach [cinéaste britannique de gauche] en parlant de Red Wall dans l’espoir de plaire aux députés conservateurs venant de ces anciennes terres travaillistes", s’indigne le journaliste Martin Pengelly, un ancien condisciple. Essayer de plaire à tous, dire une chose puis son contraire : exactement la tactique de Boris Johnson.

Et surtout ne jamais oublier de marteler que "la Grande-Bretagne est la meilleure", tout en excitant le sentiment anti-français - Paris jouant un rôle commode de bouc-émissaire. A la question de savoir si Emmanuel Macron est un "ami" ou un "ennemi", elle a ainsi refusé dernièrement de trancher, provoquant la stupeur de l’intéressé (qui a dénoncé une perte de "repères").

Ces postures n’y changeront rien : pour une majorité de Britanniques, la rentrée s’annonce très difficile : grèves à répétition, système de santé à genoux, factures d’électricité et de gaz qui vont bondir à 5000 euros annuels par famille, inflation prévue à 14% d’ici à Noël. Pas sûr qu’un autre Boris Johnson à la tête du gouvernement soit la solution…

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/la-prudence-ce-n-est-pas-son-truc-liz-truss-une-boris-johnson-bis_2178980.html

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Liz Truss au 10 Downing Street - un nouveau cap à droite

Publié : 8 septembre 2022, 20:04 CEST •Mis à jour le : 8 septembre 2022, 22:57

auteur Fiona Simpkins

Maitre de conférences en études anglophones, Université Lumière Lyon 2

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Fiona Simpkins ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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Elle est arrivée au pouvoir quelques jours avant la disparition de la reine Elizabeth II, qu’elle aura été la dernière personnalité publique à rencontrer, le 6 septembre dernier. Le mandat de Mary Elizabeth, dite Liz, Truss, 47 ans, démarre donc à un moment où son pays s’apprête à décréter un deuil national.

Troisième femme à accéder au poste de premier ministre du Royaume-Uni après Margaret Thatcher (1979-1990) et Theresa May (2016-2019), Liz Truss représente la droite du parti conservateur britannique, ardente défenseure d’une immigration strictement contrôlée, d’une faible imposition et de la doctrine économique du libre-échange.

Elle a remporté l’élection interne au parti le 5 septembre dernier après cinq tours de vote et une campagne électorale acharnée, face à son rival Rishi Sunak, alors qu’ils étaient tous deux très proches idéologiquement.

Membres du cabinet ministériel sortant de Boris Johnson – en qualité de ministre des Affaires étrangères pour la première et de chancelier de l’Échiquier pour le second –, ils n’auront finalement été départagés que par le calendrier des réformes qu’ils proposaient : tandis que Liz Truss prévoyait des réductions d’impôts dans les plus brefs délais, son adversaire prônait une approche plus graduelle, donnant la priorité au contrôle de l’inflation dans un contexte de crise.

Si l’approche plus nuancée de Sunak aura trouvé davantage de soutien auprès des députés conservateurs, le programme plus radical de Truss lui aura assuré le succès chez la majorité des quelque 200 000 membres du parti ayant pris part au scrutin et réputés plus à droite que la moyenne.

Une admiratrice de Margaret Thatcher…

Pendant toute sa campagne, Liz Truss n’aura eu de cesse de défendre une politique d’allègement des cotisations sociales et de la fiscalité, promettant même d’annuler l’augmentation des cotisations sociales obligatoires et la hausse des impôts sur les entreprises introduites par son rival au ministère des Finances.

Farouchement opposée aux politiques économiques interventionnistes et héritière des préceptes néolibéraux de Margaret Thatcher, qu’elle admire ouvertement, Liz Truss déclarait à la veille des résultats que les politiques de redistribution des revenus des 20 dernières années avaient érodé la croissance économique britannique. En écho à la rhétorique thatchérienne des années 1980 et à sa théorie du ruissellement, elle affirmait sa détermination à renverser cette tendance car « la croissance économique bénéficie à tout le monde ».

Elle demeurait néanmoins évasive sur les politiques qu’elle envisageait d’introduire afin d’aider les ménages à faire face à une inflation galopante, notamment sur les prix de l’énergie, alors même que près de deux tiers des Britanniques seraient menacés de pauvreté énergétique cet hiver.

En effet, le plafond tarifaire de l’énergie va sans doute augmenter de 80 % à partir d’octobre, et l’inflation pourrait atteindre 18,7 % selon certaines estimations, rendant négative la croissance des salaires réels. Face à la baisse de leur pouvoir d’achat et à la hausse vertigineuse des factures énergétiques, cheminots, éboueurs, dockers, enseignants ou encore avocats ont déjà appelé à faire grève pour réclamer des hausses de salaire. Une grève générale cet automne n’est pas à exclure.

… soutenue par la frange la plus droitière du parti conservateur

C’est donc dans un climat de crise économique et dans un contexte de mouvements sociaux inédits depuis le début des années 1980 que Liz Truss prend ses fonctions de premier ministre. Sa tâche sera d’autant plus difficile qu’elle devra en premier lieu s’assurer du soutien de son parti, profondément divisé par une campagne interne féroce et un climat houleux pendant les gouvernements de Boris Johnson et Theresa May.

Pour mener des politiques économiques potentiellement impopulaires dans un contexte de crise, le soutien des 357 députés conservateurs de la Chambre des Communes lui sera indispensable. Or il s’agit d’une gageure étant donné que la marge de sa victoire (53 % des membres du parti ont voté pour elle contre 47 % pour Sunak) est bien moindre que prévu, et qu’elle n’est arrivée qu’en deuxième position (avec 113 votes) derrière Sunak (137 votes) lors du scrutin des députés conservateurs. La grande majorité des soutiens de Rishi Sunak rejoignent aujourd’hui les députés d’arrière-ban autour de l’ancien chancelier de l’Échiquier et pourraient saboter nombre des réformes législatives économiques du nouveau gouvernement Truss.

La nouvelle locataire du 10, Downing Street devra aussi compter sans le soutien d’un certain nombre de partisans indéfectibles de Boris Johnson, amers d’avoir vu leur champion poussé vers la sortie. Parmi eux se trouvent une centaine de députés des circonscriptions dites du « Red Wall » (anciens bastions travaillistes ayant élu des députés conservateurs pour la première fois en décembre 2019 afin que Boris Johnson puisse ensuite être élu premier ministre), dont la position se retrouve désormais plus précaire, ainsi que les membres très influents du European Research Group à l’origine du Brexit.

D’abord favorable au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, Liz Truss a changé de position après les résultats du référendum de 2016 sur le Brexit. Ce revirement lui a permis d’obtenir le soutien de l’aile droite du parti conservateur.

Le ralliement de personnalités clés de la campagne référendaire pour le Brexit, telles que Jacob Rees-Mogg, Nadine Dorries ou Steve Baker, a été décisif pour assurer sa victoire. Sa promesse de suspendre le protocole européen sur l’Irlande du Nord, contesté par les conservateurs, sera donc très attendue et tout recul sévèrement sanctionné.

Les enjeux internationaux

Le protocole européen sur l’Irlande du Nord vise à protéger le marché unique européen sans créer de frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Il place néanmoins une frontière douanière en mer d’Irlande car la province britannique d’Irlande du Nord applique les règles douanières européennes, et continue ainsi de faire partie du marché unique.

Tandis que les unionistes nord-irlandais y voient une première étape inacceptable vers la réunification irlandaise, les chantres du Brexit dénoncent les problèmes d’approvisionnement que ce protocole provoque et considèrent ce texte (pourtant négocié et signé par Boris Johnson lui-même) comme une ingérence européenne dans la politique économique britannique.

En déplaçant la frontière en Irlande, l’annulation du protocole européen pourrait avoir des conséquences explosives et raviver le conflit entre unionistes et nationalistes. C’est aussi l’Union britannique qui serait mise à mal par l’inflexibilité du gouvernement Truss. Rappelons que les nationalistes nord-irlandais et écossais sont aujourd’hui au pouvoir à Belfast et à Édimbourg et menacent de quitter le Royaume-Uni.

Les relations entre l’UE et le Royaume-Uni, déjà rudement éprouvées depuis le référendum sur le Brexit en 2016, pourraient en outre se tendre davantage. Liz Truss incarne une vision atlantiste de la politique étrangère dont le parti conservateur ne s’est jamais véritablement départi depuis les années 1980 et que l’invasion russe de l’Ukraine est venue conforter. Très critique des accords de Minsk portés par la France et l’Allemagne en 2014 et 2015, elle a dénoncé la naïveté de l’Occident face à la menace russe ; exprimé sa détermination à voir la Russie quitter l’ensemble du territoire ukrainien ; indiqué vouloir poursuivre son soutien à l’Ukraine par l’envoi d’armes et renforcer la sécurité mondiale par des accords bilatéraux ou plurilatéraux pour former un « réseau de liberté », insistant notamment sur l’importance de l’OTAN, du G7 et du Commonwealth.

Liz Truss s’est jusqu’ici montrée inflexible envers l’UE, défendant l’idée de la pleine souveraineté politique et économique du Royaume-Uni – une idée qui s’est trouvée à l’origine du Brexit – et affirmant la singularité et l’indépendance du pays sur la scène internationale, y compris vis-à-vis des États-Unis et de la Chine… au risque, peut-être, de se retrouver isolée.

https://theconversation.com/liz-truss-au-10-downing-street-un-nouveau-cap-a-droite-190188

Republications partielles ou totales >>>

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/liz-truss-au-10-downing-street-un-nouveau-cap-a-droite-du-royaume-uni-928329.html

https://www.lejdd.fr/International/liz-truss-nouvelle-premiere-ministre-du-royaume-uni-pourquoi-cest-un-nouveau-cap-a-droite-4133143

https://www.slate.fr/story/233285/liz-truss-10-downing-street-premiere-ministre-britannique-royaume-uni-droite-brexit

Manifestement dans le même "esprit"… >>>

Liz Truss : une nouvelle Thatcher, l’esprit en moins

https://www.liberation.fr/international/liz-truss-une-nouvelle-thatcher-lesprit-en-moins-20220905_7F2KSRBQEVCJ3AZTG4M24HMCYY/

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