VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Warren Buffet, le faux prophète de la lutte de classe

Warren Buffet, le faux prophète de la lutte de classe

vendredi 23 février 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 23 février 2018).

Bibeau.robert@videotron.ca Éditeur du webmagazine www.les7duquebec.com

L’ÉDITORIAL EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE :

http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

L’assertion du milliardaire

Un jour, monsieur Warren Buffet, multimilliardaire américain, a déclaré d’une voix assurée : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». (1) Monsieur Buffet avait raison à propos de l’évidence de la lutte des classes, mais il se fourvoie pour le reste. En effet, la lutte des classes opposant prolétaires et capitalistes se déroule sous nos yeux, mais il est faux de plastronner que la classe des riches va la gagner. C’est plutôt le contraire qui est assuré comme nous allons le démontrer. Malgré l’apparente faiblesse conjoncturelle de la classe ouvrière et la puissance indiscutable de la classe des hommes d’affaires, cette dernière ne peut gagner ce duel, pas davantage que le mode de production capitaliste ne peut éviter de s’effondrer. Depuis quelques semaines nous publions nombre d’articles présentant les conditions de cet effondrement. Il suffit de cliquer sur ce lien pour avoir un aperçu de ce qui s’en vient : www.les7duquebec.com/ ?s=effo…

Capitalisme et socialisme du pareil au même

Les classes sociales sont des forces vivantes dont se dote un mode de production afin d’accomplir sa mission fondamentale qui se réduit à ceci : « assurer le développement et la croissance de l’espèce humaine. » Au cours de son histoire, l’espèce humaine s’est dotée de quatre grands modes de production que Karl Marx a catalogués comme suit : le communisme primitif, l’esclavagisme, le féodalisme et le capitalisme. Marx a aussi prédit qu’un cinquième mode de production allait leur succéder, le mode de production communiste moderne. Marx n’a pas écrit à propos du mode de production « socialiste ». C’est que le mode de production « socialiste » (sic) n’est que la forme « dirigiste – totalitariste » du mode de production capitaliste « libérale », ce sont les deux faces de la même médaille, et l’on sait ce qu’il est advenu de la forme « socialiste – planifiée – totalitaire » du capitalisme d’État. On peut aisément conclure que le mode de production capitaliste est mondialement hégémonique ce qui laisse croire au ploutocrate Buffet que la victoire est à portée de main de sa classe sociale.

Les hauts faits de Warren Buffet

L’homme d’affaires a fait fortune (75 milliards USD en 2017) dans la spéculation boursière et en achetant des canards boiteux, les dépeçant puis revendant les morceaux « dégraissés et revampés ». Évidemment, dans le cours de ces activités le financier a saqué de nombreux ouvriers, congédieé des cadres, fermé des usines, rationalisé la production et exigé des hausses de productivité afin de rehausser la valeur de ces « cadavres exquis » qu’il remettait sur le marché. Aucune critique à lui faire à ce propos. Le milliardaire applique ainsi les lois inaltérables du mode de production capitaliste, dont la devise se lit comme suit : « ne survive que les meilleurs, les plus productifs, les plus profitables ». Ce faisant, en détruisant des emplois, le redresseur de canards boiteux, sauvait des emplois pensez-vous. Ce qu’il faut savoir c’est que le marché mondial a horreur du vide, et si une usine produisant des marchandises vendables et rentables ferme ses portes, une autre usine, ailleurs dans le monde, augmentera sa production et créera des emplois afin de s’emparer de ce marché laissé vacant. Donc, la véritable question à se poser à propos d’une entreprise en faillite c’est : « produit-elle des marchandises convoitées par le marché et à prix réduit ? »

La go-gauche envie les milliardaires et rêve du « capitalisme à visage humain »

C’est ici que nous interpelons la go-gauche. Pourquoi faire grief à ce biznessman qui remplit son rôle d’exterminateur de sous-productivité et de gaspillage éhonté ; radiateur de sous-emplois inutiles, souvent sous-payés ; pourquoi critiquer un capitaine d’industrie redresseur d’entreprises ? Depuis un siècle, la go-gauche, toutes sectes confondues, rêve d’un « capitalisme à visage humain », d’un capitalisme réformé, où le partage de la richesse serait jovial et équitable. Le multimilliardaire Warren Buffet a compris que tout cela ne correspond pas aux lois de l’économie politique capitaliste et qu’un régime capitalo-socialiste entrainerait l’effondrement du mode de production capitaliste, comme le camp socialo-capitaliste- soviétique l’a démontré il n’y a pas si longtemps.

Par contre, ce que Warren Buffet ignore c’est que ces régimes socialistes ayant fleuri en Europe de l’Est, en Asie, en Afrique et en Amérique latine, entre 1917 et 1995 environ, ne sont pas des créations de la classe ouvrière à laquelle s’adresse l’homme d’affaires dans son exvoto. Ce qui m’éprend le redresseur d’entreprises c’est que capitalisme et socialisme sont les deux faces de la même médaille qui ne pend pas au cou du prolétariat. Et la guerre que se mènent les deux factions de la bourgeoisie, celle de gauche (socialiste, pseudo communiste et autres sectes gauchistes réformistes) et celle de droite (démocrate, républicain, libéral, conservateur et autres droitistes) est une guerre au sein de la classe des riches scindée en factions comme on a pu le constater lors du dernier sommet sur la guerre à Munich et qui les mènera à une nouvelle guerre mondiale meurtrière (2).

Admettons que la classe prolétarienne, ne possédant aucun pouvoir politique, et bien peu de pouvoir économique dans cette société capitaliste, assiste en dilettante à cette confrontation interpuissances sur laquelle elle n’a aucune prise, mais dont elle fera les frais, elle le sait. Bref, la classe prolétarienne ne pourra empêcher cette guerre nucléaire mortifère qui pointe à l’horizon, et que la nouvelle politique militaire américaine ne fait qu’accentuer (3).

Mais alors direz-vous, Monsieur Buffet se trompe en prétendant qu’une lutte de classe se déchaine ? Il ne se trompe nullement. Le financier expérimenté voit loin et il perçoit que le pouvoir (économique, politique, idéologique) de sa caste est immense et que la populace se dirige là où on lui ordonne. Ainsi, sa classe a déjoué tout le monde en 2016 et elle a placé un « mondialiste va-t-en-guerre agressif » à la Maison-Blanche après l’avoir présenté frauduleusement comme un populiste, isolationniste et pacifiste, fourberie que nous avions éventée (4). Le pire c’est que Warren Buffet croit vraiment que sa classe a berné les ouvriers. Il n’en est rien. Il y a longtemps que la classe ouvrière américaine a fait son deuil des mascarades électorales bourgeoises. C’est la bourgeoisie, la petite-bourgeoisie pléthorique, le sous-prolétariat en croissance, et les retraités qui votent au carnaval électoral. Les ouvriers ont refusé de voter à 60 pour cent et ils attendent leur heure pour se manifester. La classe ouvrière, expérimentée, a appris à ne pas s’exposer à la répression policière, militaire, et judiciaire de façon précipitée, c’est-à-dire, avant que les conditions de l’insurrection puis de la révolution ne soient réunies, car alors des milliers d’ouvriers risqueraient d’y rester : Commune, Révolution russe, révolte allemande, hongroise, guerre d’Espagne, soulèvement chilien, répression indonésienne, les exemples ne manquent pas.

Sous le lustre scintillant

Il est vrai que présentement tout indique que la classe capitaliste (la classe des riches) semble toute puissante et que rien ne parait pouvoir entraver son hégémonie. C’est leur système économique, fondement de leur pouvoir politique qui les entrainera au fond des abysses, et ils le savent, le saviez-vous ? Les financiers et leurs politiciens stipendiés comprennent bien qu’avec 226 000 milliards USD de dettes souveraines ça ne peut plus durer (5). Les boursicoteurs et les banquiers, comprennent bien que le Dow-Jones à 25 259 points, en hausse de 20 000 points depuis 2008, ce ne sont pas un ou deux secteurs qui sont sous bulles spéculatives, c’est le marché boursier en entier, ce qui signifie que le jour de l’éclatement de la bulle, le jour où le premier chacal financier s’élancera pour une prise de profit, tout le système s’effondrera, car il n’y aura pas de secteurs de repli, les premiers encaisseront un immense profit illusoire – à quoi bon détenir mille-milliards de capitaux quand le capital ne vaut plus rien ? – et les autres aussi seront floués dans cette pyramide de Ponzi qu’est devenue le marché financier. La seule et unique préoccupation qui devrait tarauder les ouvriers ce sont les larbins politiciens ; parviendront nous à les empêchés de déclencher l’Amaguédon nucléaire suite de l’Apocalypse financier ? Warren Buffet vainqueur de qui ou de quoi au juste ?

NOTES

1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Warre…

2. http://www.rfi.fr/europe/20170216-c…

3. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

4. Quelques-uns des 100 articles portant sur Trump entre 2016 et 2018

http://www.les7duquebec.com/?s=trump

5. « L’ensemble des dettes accumulées dans le monde représente désormais 226.000 milliards de dollars (192.000 milliards d’euros), un montant record qui équivaut à plus de trois fois l’activité économique annuelle de la planète »

http://www.les7duquebec.com/7-daill…

QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

Robert Bibeau

COMMANDER SUR AMAZON

https://www.amazon.ca/Question-nati…

Commander la version eBooks

En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte des classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales à contrôler la politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production communiste. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0