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Capitalisme et Impérialisme sont les deux faces d’une même pièce !

lundi 5 mars 2018, par Luniterre

Malgré la crise mondiale qui continue de faire rage et de ravager la planète, socialement, économiquement et écologiquement, c’est une vague régressive et ultra-réactionnaire qui continue de dominer la vie politique, à l’échelle planétaire, également.

Selon les pays elle prend différentes formes de démagogie populiste ou de prétendu social-libéralisme, selon ce qui est le plus adapté, localement, pour obtenir la soumission des peuples, des nations, et en premier lieu, de leur classe ouvrière.

En France le « macronisme » est la forme qu’à pris cette ultra-réaction, en surclassant toutes les autres, lors de la dernière joute électorale, même si cette dernière a été en grande partie désertée par l’électorat populaire.

La question de savoir s’il existe encore un moyen de s’opposer à cette déferlante et de construire au moins l’embryon d’une alternative reste donc posée, et même avec de plus en plus d’acuité, à mesure que la réaction avance dans tous les domaines, et notamment sur le plan social.

Dans cette même période il apparaît de plus en plus évident que la France, non seulement n’est pas située à l’écart des conflits internationaux, mais y prend une part active et contribue grandement, avec les USA, à attiser les feux guerriers sur la planète.

Cela était déjà apparu une première fois avec la part prépondérante qu’elle avait pris dans le conflit en Libye.

Mais le discours de l’époque selon lequel elle était sensée devoir se défendre contre une supposée « barbarie » venue du tiers-monde commence à apparaître pour la duperie qu’il était déjà, au vu, notamment, des résultats de cette intervention.

Néanmoins, même en partie démasqué, ce discours fonctionne encore suffisamment pour entretenir les divisions communautaires en France et obtenir un consensus de fait pour la prolongation de l’interventionnisme impérialiste français à travers le monde.

Que ce soit en Libye ou ailleurs, cet interventionnisme ne se développe jamais que dans le sillage de l’interventionnisme impérialiste US, ou avec son accord, comme une sorte de concession « régionale » accordée par le numéro 1 à l’un de ses vassaux et allié indéfectible.

Compte tenu des forces de plus en plus dérisoires restant à l’opposition face à cette machine de guerre avançant à la fois localement sur le plan social, et internationalement, pour broyer la résistance des peuples néo-colonisés, la question se pose de savoir sur quel objectif tenter de mobiliser ces maigres forces restantes pour organiser un début de résistance, sinon une contre-offensive.

Faut-il organiser en priorité des actions de solidarité avec les luttes des peuples néo-colonisés ou bien faut-il se consacrer exclusivement à tenter de politiser les quelques luttes revendicatives qui se produisent encore sporadiquement en métropole ?

Ou bien encore, peut-on se contenter de bricoler un peu d’agit-prop sur chaque front, en dispersant les restes d’énergies et sans faire de lien réel entre ces actions ?

Auquel cas, on obtient aucune avancée décisive sur aucun des fronts, et surtout, on ne construit rien de durable et d’enraciné, en dépit de l’énergie déployée.

Au lieu de grandir, nos forcent s’érodent, au fil des ans, plus qu ’elles ne se renouvellent. C’est ainsi qu’elles se sont dispersées, divisées et finalement réduites à peu de choses, sinon à l’illusion et à la complaisance. Le mouvement semble avoir confondu division et multiplication !

Un fait essentiel devrait pourtant unir au moins les quelques uns qui se veulent encore marxistes-léninistes : le fait que nous vivions toujours, et même plus que jamais, dans la période de domination impérialiste, dans la phase impérialiste du capitalisme, c’est à dire celle de la domination du capitalisme financier sur toutes les autres formes de capitalisme.

Or cela signifie quoi ?

« La suprématie du capital financier sur toutes les autres formes du capital signifie l’hégémonie du rentier et de l’oligarchie financière ; elle signifie une situation privilégiée pour un petit nombre d’Etats financièrement « puissants », par rapport a tous les autres. »

http://www.marx.be/fr/content/iii-l…

A l’époque de Lénine les puissances impérialistes étaient au nombre de cinq : Allemagne, Grande-Bretagne, France, États-Unis et Japon, qui émergeait, comme les USA, mais à une échelle moindre, au cours de la première guerre mondiale. Évidemment, au moment même où Lénine écrivait ces lignes, il fallait aussi compter la Russie tsariste, comme puissance impérialiste « émergente », mais déjà sur le point de sombrer, en tant que telle, donc.

Le principe même de la domination impérialiste reste donc celui d’ « un petit nombre d’États », aujourd’hui comme hier, et la concentration du capital financier aidant, cela ne peut guère changer, sauf à réduire ce nombre, encore. Des puissances économiques régionales émergent, mais même si elles ne sont pas forcément des néo-colonies au premier degré, ce sont des puissances vassalisées, et qui doivent leur développement relatif à leur suzerain US, dans bien des cas. Elles peuvent être intégrées dans un maillage de « participations croisées », comme nous l’explique Lénine, mais ne constituent pas par elles-même des pôles impérialistes à proprement parler.

Bien évidemment, il n’y a pas de situation fixe, et précisément on voit le cas de la Chine, après une période essentiellement « comprador » sous domination financière US, réussir à constituer le second pôle financier mondial et devenir le challenger numéro 1 de son maître US, encore lui-même largement numéro 1, toutes catégories confondues.

De sorte que si les USA ont réussi à vassaliser leurs trois comparses européens, après avoir réduit le Japon à son périmètre insulaire et à son secteur de développement essentiellement industriel, ils se trouvent maintenant confrontés à cette puissance montante qu’il ont en fait contribuer à créer, déjà, pour abattre l’URSS, entre autres manœuvres impérialistes.

Le nombre des puissances impérialistes réellement correspondantes à la définition marxiste-léniniste reste donc limité à six : USA, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japon, auxquelles vient donc s’ajouter le challenger chinois, carrément sur la deuxième marche du podium, en réalité.

Autrement dit, si les rapports de force ont bien changés, et plusieurs fois, depuis l’époque de Lénine, le nombre, étrangement, reste le même, et sauf pour la Chine, les concurrents aussi.

Comme on l’a encore vu et étudié récemment, en fonction des critères léninistes eux-même, il est tout à fait impossible d’adjoindre la Russie à cette liste, malgré son importance géostratégique et le rôle qu’elle joue sur la scène internationale.

Cela a donc suscité des polémiques, et même des polémiques assez violentes, mais elles n’ont fait que mettre au grand jour la démarche anti marxiste-léniniste des tenants de cette affirmation.

Certains en sont même à présenter la Russie actuelle comme l’agresseur déjà en marche contre l’ « occident », et même s’ils prétendent à une « neutralité », en pratique cela équivaut à inverser les rôles, la Russie étant, à court terme, l’un des objectifs essentiels à abattre, pour l’impérialisme.

En pratique, toujours, cela équivaut non seulement à renoncer à combattre l’impérialisme, mais en fait à combattre directement dans son camp, ce que certains ont entrepris délibérément, sur le terrain, en Syrie, notamment.

En dehors des pôles impérialistes actuels et des pays néo-colonisés ou vassalisés, il existe donc encore un certain nombre de pays aux parcours diverses, dont la Russie, et à différents stades du développement capitaliste, en fonction de leur histoire, qui refusent de subir le joug impérialiste.

Ici encore, le but de l’article est de résumer la situation et non de reprendre, cas par cas, l’analyse du développement de chaque pays. Il est clair que ces situations, que l’on peut qualifier d’intermédiaires, sont complexes et variées et comprennent des aspects de différents stades du développement capitaliste, comme c’est encore le cas de la Chine, du reste, malgré une nette évolution vers une économie financière impérialiste.

Il est également clair que le destin de ces pays, faute d’une lutte prolétarienne conséquente et d’une direction politique prolétarienne des luttes, est soit de succomber au néo-colonialisme, soit de se transformer eux-mêmes en pôles impérialistes, comme ce fut le cas de la Chine.

Il est clair que dans ces pays le prolétariat doit à la fois combattre pour ses revendications sociales et contre l’intégration de leur pays au maillage économique impérialiste. C’est une situation particulièrement difficile, mais s’appuyer, même tactiquement, sur la volonté impérialiste de démembrement de ces pays pour combattre leur bourgeoisie nationale, c’est, assurément, une stratégie contre-productive, et, à terme, suicidaire. On a jamais vu le « socialisme » se construire à l’ombre des baïonnettes US, qui ne peuvent apporter que la désolation et la mort, selon leur nature de classe, plus que jamais révélée par toutes leurs récentes interventions.

Une alliance stratégique du prolétariat avec la bourgeoisie nationale est-elle encore possible dans ces pays ? Il n’y a évidemment pas de solution universelle à ce problème. La seule règle reste toujours de préserver et de renforcer l’autonomie des organisations prolétariennes, lorsqu’elles existent, et de construire le meilleur rapport de forces possible.

Dans ce type de contexte, la lutte pour l’indépendance nationale reste assez longtemps l’objectif prioritaire mais dans une certaine limite, comme on l’a vu, car la bourgeoisie nationale n’a pas la capacité de maintenir cette indépendance très longtemps et suit inévitablement l’une ou l’autre alternative, soit la soumission au néo-colonialisme, le plus souvent, soit le développement d’un nouveau pôle impérialiste.

Dans le cas de la bourgeoisie nationale-bureaucratique maoïste, ce fut donc une succession et une combinaison des deux aspects, via la phase comprador « Deng Xiaoping ».

Dans les métropoles impérialistes, comme la France, la question du rapport entre indépendance nationale et socialisme se pose évidemment de façon tout à fait différente. Même s’il s’agit d’une métropole vassalisée, comme la France l’est par rapport aux USA, il n’y a évidemment aucune alliance à envisager avec une éventuelle bourgeoisie « nationale », qui en tant que telle, n’existe plus, et il n’y a évidemment pas le moindre progressisme à imaginer plus d’ « indépendance » pour le pôle impérialiste français, qui ne serait jamais qu’une restauration et/ou une extension de son pouvoir néo-colonisateur.

De plus, la bourgeoisie elle-même n’y voit aucun intérêt et cherche plutôt une meilleure intégration dans le maillage impérialiste US. Sa conception « nationale » n’est jamais que celle de ses intérêts financiers et ils ne concordent jamais, en fin de compte, avec ceux des travailleurs, systématiquement sacrifiés sur l’autel de la mondialisation.

Il ne reste donc rien d’une « indépendance nationale » française qui serait encore à « défendre », ou même à reconquérir dans le cadre du système capitaliste.

L’intégration de la France dans l’UE n’est qu’un aspect du maillage qui la relie à l’impérialisme US. C’est même un aspect par lequel elle y défend relativement sa place et ses intérêts, avec ses autres comparses européens, par rapport à leur suzerain US, et il n’y a pas le moindre avantage social à gagner, pas la moindre parcelle d’indépendance à « reconquérir » à l’en faire sortir, dans le cadre du capitalisme.

Par contre il apparaît évident qu’une tentative de construire une alternative réellement socialiste et prolétarienne implique un développement économique suffisamment endogène et autonome par rapport à l’impérialisme et donc une réelle indépendance nationale. De sorte que si le mot d’ordre d’indépendance nationale a un sens, ce ne peut être que comme complément et condition de la construction d’une alternative socialiste.

Dans ce cadre il est indispensable, mais dans ce cadre seulement. Il devrait donc faire partie intégrante d’un programme d’alternative socialiste prolétarienne, reposant sur une planification économique équilibrée entre forces productives et besoins sociaux réels.

Le fait qu’un tel développement économique rende nécessaire l’utilisation d’une unité de compte monétaire évaluée en valeur-travail, c’est aussi ce que l’on a vu au cours d’études et de débats précédents. Cela entraînera donc, de fait, comme conséquence, mais seulement comme conséquence, une rupture avec le système monétaire européen.

Poser le principe de cette rupture comme mot d’ordre préalable, parler de « sortie de l’Euro » comme condition préalable ou comme une avancée en soi, et non comme conséquence d’une réalisation économique socialiste, cela n’a aucun sens, sauf à engendrer des désordres économiques supplémentaires et inutiles, par dessus la crise.

Il en va de même, comme on l’a vu, pour tous les mots d’ordres tendant à faire croire qu’il serait possible de regagner une indépendance quelconque, dans le cadre du capitalisme, par la rupture avec tel ou tel organisme ou institution internationale. Ce genre de rupture formelle ne réduirait en rien, quoiqu’il en soit, la capacité répressive de l’impérialisme.

La seule rupture utile, pour les prolétaires de France, est celle d’avec le capitalisme, pour la construction du socialisme prolétarien.

Néanmoins, le développement d’une économie socialiste ne signifie pas pour autant un système totalement autarcique, qui n’est ni possible ni souhaitable. La construction du socialisme nécessite et implique échange et solidarité avec les autres peuples en lutte contre l’impérialisme. Cela peut donc aussi concerner des nations en voie de résistance contre l’impérialisme, même si pas nécessairement déjà engagées sur la voie prolétarienne du socialisme.

C’est en ce sens qu’il peut y avoir, à l’échelle internationale un front commun de fait entre le prolétariat des métropoles impérialistes et la partie la plus avancée des bourgeoisies nationales et nationales-bureaucratiques. L’affaiblissement des métropoles impérialistes est leur intérêt commun.

De plus, bon nombre de prolétaires de France ont des origines où des liens avec des pays où se déroulent des conflits attisés par l’impérialisme, et notamment l’impérialisme français. Il y a donc souvent un lien direct entre leur situation de prolétaire et les ravages de l’impérialisme. Ils sont donc les mieux placés pour comprendre qu’impérialisme et capitalisme sont les deux faces d’une même pièce.

C’est aussi par le biais des guerres impérialistes que se trouve maintenue la pression terroriste sur les métropoles. Loin de desservir les intérêts des impérialistes cette pression leur est utile à tous points de vue, à la fois comme prétexte pour leurs guerres et comme moyen de dominer, aussi bien par cette terreur elle-même que par les lois d’exception qui en découlent, le prolétariat et les couches populaires des métropoles.

C’est aussi une autre façon de comprendre qu’impérialisme et capitalisme sont les deux faces d’une même pièce et que l’on ne peut, d’un point de vue marxiste-léniniste, combattre l’un sans combattre l’autre.

Il fut longtemps considéré que la lutte de solidarité anti-impérialiste était en quelque sorte une activité d’un niveau politique inférieur à la lutte anti-capitaliste et au mieux un moyen d’avancer de la première à la seconde.

Ce qui est carrément, en réalité, faire bon marché de l’enseignement de Lénine sur le stade encore actuel du capitalisme qui est précisément celui de l’impérialisme.

Alors que c’est évidemment d’abord dans ses formes arrivées à ce stade que le capitalisme doit être combattu, fondamentalement, à notre époque, en comprenant qu’à partir de là les formes moins évoluée s’effondreront d’autant plus facilement sous la poussée du mouvement général qui emportera le tout.

Alors que tant que les citadelles et bases impérialistes des métropoles resteront debout elles auront les moyens de faire régner leur ordre sur la planète et de réprimer la moindre tentative d’indépendance, ou à tout le moins d’essayer avec la dernière énergie, comme on le voit déjà aujourd’hui par leur acharnement à se maintenir en Syrie en dépit de leur défaite sur l’essentiel des fronts.

Les luttes de libération nationale dans le tiers monde ont bien un rôle stratégique essentiel, mais elles ne pourront aboutir pleinement et durablement qu’en arrivant au stade de la transition socialiste, également. Et cela n’est réellement possible que si au moins un maillon essentiel des citadelles impérialistes commence à céder sous la poussée du prolétariat organisé autour d’une alternative révolutionnaire socialiste.

Ce n’est donc que dans la perspective du socialisme prolétarien que les luttes anti-impérialistes prennent véritablement leur sens, même si les stratégies sont différentes entre métropoles et pays du tiers-monde.

De même, sans y intégrer les luttes de solidarité anti-impérialistes, sans mettre en évidence dans notre agit-prop le lien qui les unit aux objectifs sociaux anti-capitalistes, les luttes anti-capitalistes elles-mêmes perdent leur signification et ne sont plus perceptibles comme ouvrant réellement une alternative politique dans la situation de crise systémique actuelle et de guerre impérialiste rampante sur la planète.

Ce que nous devons développer, c’est un processus de résistance globale, intégrant ces diverses aspects de la lutte, où il apparaît donc constamment que capitalisme et impérialisme sont les deux faces d’une même pièce, et le plus souvent, actuellement, du même dollar !

La question de passer de la résistance à la contre-offensive se posera donc ensuite, si, et seulement si, ce premier pas est effectué.

"C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir."

https://www.marxists.org/francais/m…

Actuellement, la question du premier pas de la résistance globale est celle qui se pose, concrètement.

Luniterre

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Article source :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/03/03/capitalisme-et-imperialisme-sont-les-deux-faces-dune-meme-piece/

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Complément d’info suite à republication sur le site Bellaciao :

En réponse à une question posée sur Bellaciao, portant sur l’"ultra-capitalisme chinois" et les "actions impérialiste chinoises en Mer de Chine du Sud", postée sous le pseudo "Albert 1" :

Réponse de Lepotier :

Ce sont évidemment des symptômes de la mutation du capitalisme chinois en nouvelle puissance impérialiste, et donc la seconde, après les USA, d’après sa capacité financière, soit pès de 17% du total de la capitalisation boursière mondiale, quand les USA font à eux seuls 40%.

Par comparaison, la France c’est 2,3% et la Russie à peine 0,5%.

La finance US reste donc hégémonique, même si la Chine continue de monter.

France, Allemagne et Grande-Bretagne restent des satellites des USA mais ils sont aussi exportateurs de capitaux et ont donc leurs propres zones d’influence impérialiste, tout comme la Chine, qui concurrence notamment la France en Afrique.

Ce n’est pas le cas de la Russie, qui exporte très peu de capitaux productifs, et encore même moins qu’elle n’en importe.

Ce qui fait que l’"alliance" Chine-Russie est totalement déséquilibrée et tend à faire de la Russie une semi-colonie chinoise, en réalité.

C’est pourquoi les efforts stratégiques actuels de la Russie pour résister à l’encerclement militaire et économique US doivent être soutenus.

Il s’agit d’une résistance de type national bourgeois, mais qui reste progressiste, dans le contexte actuel, face aussi bien à l’agressivité US que face à la montée de la puissance économique et financière chinoise.

De ce côté, une bonne part des défenses russes restent braquées vers la Chine, contrairement à ce que l’on pourrait penser d’après les sourires diplomatiques :

La Russie est constamment obligée de chercher des "compromis" avec les uns et les autres, pour simplement survivre.

Elle essaye simplement de le faire en position relativement bonne, en utilisant ses seuls atouts valides, à savoir forces armées et matière premières. Elle s’allie par priorité aux autres bourgeoisies nationales qui sont en situation similaire, comme l’Iran.

De fait elle se trouve devenir l’épine dorsale d’un axe de résistance des bourgeoisies nationales qui survivent encore sur la planète, y compris celles qui sont les héritières de l’URSS, comme Cuba ou la Corée du Nord, ou celles qui s’en sont inspiré, comme le Venezuela.

Cet axe de résistance n’est pas à confondre avec ce que devrait être la résistance prolétarienne, mais actuellement, de résistance prolétarienne réellement organisée et efficace, il n’y en a point !

Le cas échéant, si elle parvient à se constituer, la question de son rapport avec cet axe de résistance nationale bourgeoise se posera, mais le premier pas d’une telle résistance prolétarienne reste à faire.

C’est le sens de cet article.

Lepotier

Voir aussi :

https://nousnesommesriensoyonstout.wordpress.com/2018/02/21/limperialisme-nest-pas-un-complot-cest-un-systeme-economique-a-la-base-du-capitalisme-mondialise/

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LES ARTICLES CONNEXES RÉCEMMENT PARUS SUR TML :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/08/tout-ca-pour-ca-ou-les-eternels-demons-kollabos-de-la-petite-bourgeoisie-maoiste/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/27/le-big-mic-mac-stade-supreme-du-mcdo-marxisme/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/11/quelle-place-pour-la-russie-dans-la-mondialisation-actuelle/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/20/limperialisme-nest-pas-un-complot-cest-un-systeme-economique-a-la-base-du-capitalisme-mondialise/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/22/un-peuple-qui-en-opprime-dautres-ne-saurait-etre-libre/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/02/23/les-lecons-dafrin-pour-en-finir-avec-le-mcdo-marxisme/

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9 Messages de forum

  • Capitalisme et impérialisme ne sont qu’une seule face de la pièce, l’autre face est le marxisme. En effet, l’impérialisme est le stade ultime du capitalisme (Lénine), donc déjà il ne peut pas être sur l’autre face.

    Ensuite pour comprendre ce qu’est la pièce pour voir ce qu’il y a sur l’autre face. La pièce est notre mode de vie, ce que nous appelons depuis l’Antiquité une civilisation. Toute civilisation qui se respecte est basée sur un principe suprématiste très simple : "Tu domineras la terre et toutes ses créatures." (bible, page 2, ils commencent fort !)

    Aujourd’hui, la civilisation est industrielle de consommation de masse. Dans le contexte de civilisation, le capitalisme n’est que l’outil économique de cette civilisation, de ce mode de vie mortifère et suprématiste.

    Les marxistes font donc une double erreur. D’abord en luttant contre le capitalisme, ils tombent dans le piège du fétichisme des moyens, piège dans lequel Marx lui-même est tombé. En effet, on ne se bat pas contre des outils mais contre des ennemis.

    Ensuite, après être tombé dans ce piège, la seule chose qu’ils peuvent proposer est de remplacer un outil par un autre et de nous faire croire que cela pourrait être une révolution, alors que l’histoire nous montre que chaque civilisation s’inscrit dans une fuite en avant vers plus d’optimisation de la civilisation. En d’autres termes, les marxistes ne nous proposent donc que d’optimiser d’avantage notre exploitation.

    Les causes de cette erreur grave et difficilement pardonable de la part de gens qui parlent au nom des autres qu’ils appellent prolétaires sont à chercher dans le fait têtu qu’au lieu de faire une analyse neutre et sans à priori, ils posent systématiquement deux dogmes : la société doit être productiviste et progressiste.

    Le progressisme le productivisme sont en effet indispensable à notre mode de vie. On construit une route (le progrès), pour la construire on utilise des esclaves, des serfs, des salariés, etc. (le productivisme, et ont fait croire à tout le monde que grace à la route, la vie sera plus belle demain.

    Le progrès est la religion de la civilisation, religion qui comme les autres, à la place de s’intéresser à l’ici et maintenant nous fait croire que ce sera mieux dans un futur hypothétique conjugué à l’inconditionnel du plus-que-parfait.

    Le problème là est aussi qu’avec la révolution industrielle, les prolétaires ont adopté la morale bourgeoise et ses attentes, et que donc comme dans la pub, cet évangile des temps modernes, ils en veulent toujours plus. Ce qui impliquent que les marxistes, s’ils veulent pouvoir controller la révolution, ne peuvent en promettre qu’une toute petite, une qui en pratique fera qu’ils pourront prendre le pouvoir et dicter leur loi (désolé mais cela fait trop longtemps que je côtoie des marxistes-léninistes et autres marxistes auto-proclamés pour ne pas savoir que la seule chose qui les obsèdent en pratique est de vouloir contrôler les mouvements des autres, ce pour le bénéfice de leur seule petite carrière personnelle !).

    Quand au productivisme, l’esclavage a toujours été nécessaire pour construire la civilisation, et avec le productivisme il devient obligatoire.

    Il manque encore la monnaie, le fric, la tune. Lui aussi indispensable pour construire le progressisme. Nous avons ainsi la trinité de toute civilisation suprématiste : progrès - travail obligatoire - monnaie.

    Les marxistes ne proposent jamais de s’attaquer à notre concept de civilisation pour y remplacer le suprématisme par le respect. Tous les rapports humains découlent de notre rapport avec la nature, mais les marxistes essaient de nous faire croire que tout peut se résumer à un simple problème économique de comptabilité. Alors qu’ils proposent de ne rien changer. Car désolé, mais choisir de continuer avec le progressisme, cette idéologie d’un progrès mortifère qui nous promet le paradis dans un futur hypothétique, et de continuer avec le progressisme, c’est à dire avec l’esclavage universel pour tous et pour toutes, ne sera jamais rien de plus que du réformisme, ce qui ne sera jamais révolutionnaire. En guise de société d’abondance, ils nous promettent l’abondance du travail pour construire un progrès mortifère qui est en train de tuer les conditions nécessaires au vivant sur Terre. Mais tout ça, on la déjà !

    La meilleure chanson antiproductiviste est de Coluche, c’est Sois fainéant, ou Chanson à l’enfant qui vient de naître.

    Sois fainéant, tu vivras content, sois fainéant, tu vivras longtemps.
    Sois fainéant, tu vivras longtemps, sois fainéant, l’avenir t’attend.

    Dans les chansons anti-progressistes, il y a, de HK et les Salimbanks, Niquons la planète. Car c’est ma raison d’être.

    Enfin, lutter contre le capitalisme est une cause perdue car c’est là où notre mode de vie est le plus fort. Le prolétaire, l’exploité, le pauvre, le peuple, aujourd’hui ils veulent plus ! Ils veulent avoir un écran HD dans la poche où, entre 2 messages, ils peuvent consulter les nombreux sites truffés de pubs du web. Ils s’en foutent de la révolution car ils savent bien qu’à l’exception de la révolution cubaine, ce sont toujours les peuples qui ont trinqués. Il veut pouvoir rentrer chez lui, se poser sur le sofa et regardez son match à la télé. Même à Cuba ils font ça.

    J’y suis allé et j’ai pu y constater que les sirènes du consumérisme y sont bien plus puissantes que celles du capitalisme ou du marxisme, et que le gouvernement marxiste s’accommode fort bien de cette situation, ils sont en train de construire des centres commerciaux et de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer le fait qu’à Cuba il est possible de vivre sans travailler (Hé oui, quand le logement est une obligation de l’état garanti par la constitution, la nourriture de base gratuite, l’électricité subventionnée pour les petis consommateurs, les soins de santé y compris les soins dentaires aussi gratuits, il est possible de vivre vieux sans travailler.).

    Ce qui nous ramène au travail. Car cela n’empêche pas la majorité des cubainEs d’aller travailler. Marx avait raison sur un point, et c’est pour cela que les bourgeois le détestent autant : Un être humain est quelqu’un qui est capable, ici et maintenant, de définir de façon consciente et en toute connaissance de cause les buts qu’il veut atteindre et de travailler, toujours ici et maintenant, à leur réalisation. Ce qui peut se résumer en disant que l’être humain est un être transcendental. Encore faut-il pour cela ne pas poser d’à prioris comme le progressisme obligatoire et le productivisme. Et c’est là sa grande erreur.

    Répondre à ce message

    • Tu nous dis :

      "Capitalisme et impérialisme ne sont qu’une seule face de la pièce, l’autre face est le marxisme. En effet, l’impérialisme est le stade ultime du capitalisme (Lénine), donc déjà il ne peut pas être sur l’autre face."

      Un article de vulgarisation, destiné à résumer une situation, ne peut fournir qu’une image approximative de la dialectique. Ceci-dit, si la pièce est une entité économique et sociale, ses deux faces sont ses deux aspects principaux et non contradictoires !

      Il ne sont précisément « contradictoires » que pour ceux à qui ce tour de passe-passe permet toutes les manipulations idéologiques actuellement en cours…

      Selon ton schéma habituel, qui sent sa « wertkritik », même si tu ne t’en revendiques pas, tu tentes d’y raccrocher le marxisme… Ce faisant, tu détruis donc ton propos qui insinuait que je présentais une opposition « capitalisme/impérialisme » !!

      Il faudrait savoir…

      Sinon, pour Cuba, j’ai pu y constater comme toi les ravages d’un consumérisme en train de s’y développer.

      Il y trouve néanmoins quelques limites, comme on l’a encore vu à l’occasion des funérailles de Castro.

      Les restes de « socialisme » permettent effectivement une survie modeste mais humainement acceptable aux sans emplois fixe. Mais la solution reste dans le développement économique, qui améliorerait la situation de tous, et des sans emplois fixe, en premier, en leur fournissant du travail, précisément !

      Là encore, il faudrait savoir !

      Le productivisme effréné est un non sens, une production adaptée aux besoins sociaux élémentaires ne l’est pas, et on peu vouloir améliorer sans tomber dans l’excès.

      On peut aussi vouloir un retour à une vie primitive, moyen âge ou âge de pierre, selon les goûts…

      Au train où vont le choses, on risque fort de tous s’y retrouver, même sans l ’avoir cherché, par la « grâce » de nos amis US…

      On a donc le sentiment que par tes discours « anti-civilisation » tu te fais en quelque sorte leur messager…

      « Du bon boulot », comme dirait l’autre…

      Personnellement, je suis accusé par certains camarades lyonnais de travailler pour les russes…

      Chacun son truc…

      Tant qu’à faire, je préfère, même si c’est carrément du bénévolat…
      "A temps partiel" en plus, vu que je défends l’aspect résistance anti-impérialiste de leur politique, mais pas le reste, notamment social.

      Et sinon, Marx ne faisait effectivement pas la promotion d’un retour au communisme primitif : un sacré réac, donc, selon toi…

      Et pourtant, il prévoyait bien l’abolition du travail salarié, à terme, déjà… Mais sans retour à la misère… Une spirale dialectique ascendante… Ou le véritable progrès, que tu rejettes donc, semble-t-il, assez clairement.

      Chacun son truc…

      Luniterre

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  • Un autre excellent chant anti-productiviste est Bella Ciao dans sa version originale piémontaise.

    Tout ceci dit, il y a chez les marxistes des gens sincères, mais de façon générale il faut se méfier de celles et ceux qui parlent au nom des autres, et surtout quand ils leur collent des étiquettes. Quand je dit que les prolétaires veulent plus comme dans la pub, je ne parle pas au nom des autres, je fais un constat qui a été fait par d’autres avant moi (par exemple par Wilhelm Reich qui fut exclu du parti communiste pour cela) et qui est toujours valable : les prolétaires et de manière générale tout en chacun est plus sensible aux sirènes du consumérisme qu’à celles de n’importe quelle théorie politique.

    Comme en plus notre mode de vie est une véritable usine à frustrés, cela implique que beaucoup de gens sont incapables de fonctionner de façon rationnelle. Que Marx se soit trompé sur le productivisme et le progressisme et en ait fait des dogmes est compréhensible vu le contexte de son époque. Mais aujourd’hui nous savons tous, car cela a été démontré de façon scientifique dès les années 60 par les écolos qui ne sont pas récupérés par le système, que l’ennemi est notre mode de vie, cette civilisation industrielle de consommation de masse basée, comme toutes celles qui l’ont précédée, sur un suprématisme éhonté appelé progrès. Cette civilisation industrielle grâce à sa conception suprématiste du progrès et à son productivisme est en train de niquer la planète. Vivement que les marxistes appliquent la rigueur scientifique dont ils se parent et qu’ils réalisent ainsi que le véritable ennemi est ce mode de vie, ce qui leur permettra espérons-le de faire autre chose que du réformisme.

    Se posera alors pour eux un autre problème. Arrêter notre mode de vie est facile, il suffirait de lui couper les veines en faisant sauter les pipelines et les pylônes haute-tension. La société industrielle s’arrêterait et le capitalisme avec. Le problème est que sans alternatives, cela n’a aucun sens d’arrêter ce mode de vie, et que ceux qui tirent profit de cette gabegie qu’est notre société ne veulent pas d’alternatives.

    Tout le problème est donc d’arriver quand même à développer des alternatives viables basées sur le local. En effet, seule une gestion locale de l’environnement et de ses ressources peut permettre de développer non pas une, mais des sociétés à tailles humaines et durables. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement Macron ne veut pas des ZADs, ils savent que les ZADs représentent autant d’alternatives locales à la globalisation de notre mode de vie mortifère et que sur le long terme, elles permettent de construire des solidarités et des expériences de production alternatives et durables avec les locaux.

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    • Une économie réellement entièrement « zadiste » ???

      Pourquoi-pas ?

      C’est effectivement l’utopie communaliste style Kropotkine …

      Mais dans une mise en pratique de façon généralisée elle trouve vite ses limites : c’est bien un retour à un mode de production totalement artisanal.

      Actuellement une telle communauté peut encore intégrer des éléments de technologie « empruntés » au système industriel, mais si ce mode de production se généralise à nouveau, ces éléments disparaitront donc, à terme…

      C’est un « choix » à faire : même une production « artisanale » d’électricité intègre des éléments et des composants technologiques dont la fabrication suppose un certain niveau d’industrialisation qui n’est pas accessible à une communauté économique réduite, sinon carrément à tendance ou vocation autarcique… Même des panneaux solaires rudimentaires deviendront pratiquement impossibles à fabriquer dans ces condition, sans parler de générateur, même hydraulique, etc…

      « Tout le problème est donc d’arriver quand même à développer des alternatives viables basées sur le local. En effet, seule une gestion locale de l’environnement et de ses ressources peut permettre de développer non pas une, mais des sociétés à tailles humaines et durables. »

      Il faut donc être conséquent et admettre que pour la plupart de ces communautés ce sera donc le retour de l’éclairage à la bougie ou à la lampe à huile…

      Plus de réseau de communication, a part le pigeon voyageur, etc…

      (Un bon point, toutefois ; le retour du cheval comme moyen de locomotion… !)

      A grande échelle le « communalisme » a déjà fait la preuve de son échec en terme de mode de production, en Chine, avec la tragédie du « grand bond en avant », basé précisément sur… une gestion locale de l’environnement et de ses ressources…

      Juste quelques dizaines de millions de morts à la clef…

      C’est à nouveau ce genre de politique qui est en œuvre au « Rojava », sous la houlette d’un courant de pensée « libertaire » d’origine US (Tiens donc… Encore un mauvais hasard, sans doute…). Bien entendu les maoïstes adhèrent avec enthousiasme !

      Le tout sous la protection bienveillante de l’oncle Sam et à l’ombre de ses baïonnettes paternelles… Un moyen comme un autre de « garder le contrôle », tant que cela sert sa cause impérialiste…

      Quand ce n’est plus le cas, cela donne Afrin… Là aussi, il faut assumer les conséquences, tragiques en l’occurrence, également, de ses choix…

      Et finalement revenir à une vision à a fois plus collective et plus stratégique de la construction d’un alternative…

      Luniterre

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  • L’Uniterre, je pourrais être entièrement d’accord avec toi si dans le cadre d’une société industrielle il pouvait être possible de ne pas détruire la nature. Or ce n’est pas le cas.

    Une société industrielle a besoin d’une infrastructure démesurée. Or aujourd’hui nous savons que le réchauffement climatique est un problème secondaire et que la première cause de destruction de la nature est l’emprise que représente l’activité humaine sur la nature. De là, nous devons donc tout repenser, à commencer par le dogme d’un progrès qui ferait que, comme dans les religions, se sera mieux demain.

    Croire qu’il suffirait de repeindre notre mode de vie en vert ou en rouge pour régler le problème environnemental et arrêter la sixième extinction de masse est du foutage de gueule. Le problème est notre mode de vie et la seule solution est de le remplacer par un autre qui soit capable de réellement respecter la terre et toutes ses créatures, de respecter l’ensemble des écosystèmes.

    Et non ce n’est pas synonyme de retour à l’homme des cavernes, mais synonyme de choix entre un mode de vie condamné et l’âge d’or de l’humanité. L’être humain a su, avec des technologies rudimentaires, vivre en harmonie avec le reste du vivant. Mais lors de l’Antiquité, il a adopter une voie suprématiste basée sur le progrès, un progrès qu’il s’est toujours agit d’imposer de force aux non civilisés et qui a toujours consisté à détruire la nature et à asservir ses semblables en les dominant. L’histoire nous prouve que cela est le cas dès la première civilisation et ceci quelque furent leurs systèmes économiques.

    Aujourd’hui, cette domination est devenue industrielle jusque dans ces moyens de coercition et de destruction. La conséquence est, et nous le savons tous, que la sixième extinction de masse d’espèce a commencé et qu’elle est d’ors et déjà plus rapide et plus globale que toutes les précédentes ne le furent. Or celle-ci ne s’arrêtera ni par la force de la prière ni par une changement de système économique paré d’un verni social ou vert. Elle ne s’arrêtera que si nous passons d’un mode de vie suprématiste à un mode de vie respectueux et partageur. Remplacer la domination de la terre et de toutes ses créatures par le respect de la terre et de toutes ses créatures.

    La destruction de la nature causée par l’industrialisation est systémique et globale. Cela implique que pour pouvoir réellement réparer les dégâts déjà causés et ainsi avoir une chance d’arrêter la sixième extinction de masse avant quelle ne nous ait réglé notre compte, nous n’avons pas d’autre choix que de revenir à ce qui a fait le succès de l’humanité pendant plusieurs millions d’années, à savoir des sociétés multiples basées sur les ressources locales.

    Cela permettrait de donner un sens au progrès, plutôt que de le laisser niquer la planète. Notre rapport avec la nature conditionne tous les rapports humains. Aujourd’hui et au nom du progrès, nous la détruisons. Avec la sixième extinction de masse en cours, nous avons sous les yeux la démonstration que notre mode de vie est un cancer généralisé pour le vivant et qu’il va se terminer par la mort du patient.

    Donc venir me parler de retour à l’homme des cavernes est du foutage de gueule quand il s’agit de disparition de toutes formes de vie supérieure sur terre et dans les océans. Après c’est sur que mon analyse politique basée sur des faits prouvés et contemporain n’est pas porteuse comme disent les politiciens. Ils disent de même de l’anti-impérialisme, de l’anticolonialisme ou de l’antisionisme. Mais ces formes de domination ne sont que des formes différentes du suprématisme inhérent à notre concept de civilisation, et elles ne sont redues possible que parce que nous ne sommes pas capables de respecter la nature et ses créatures.

    L’équation est simple, d’un coté nous poursuivons avec ce mode de vie mortifère et nihiliste, et toute l’espèce humaine disparaît à jamais. De l’autre coté, nous développons de toute urgence un nouveau mode de vie basé sur les ressources locales et le respect de la terre et de toutes ses créatures, et nous avons une chance de pouvoir réparer les dégâts causés par l’industrialisation d’un mode de vie consumériste, et donc une chance qu’il y ait des survivants.

    Vu l’emprise de l’idéologie du progrès sur les esprits des masses, et ceci y compris en milieu militant, il y a malheureusement tout à parier que ce sont les punks et leur cri "No future" qui ont raisons et que comme le disait Hemingway avant eux, la prochaine révolution sera nihiliste - détruire pour détruire. Je ne crois pas qu’elle aura lieu tant les gens sont devenus des robots au service d’un système qu’ils ne comprennent pas et confondent cela avec la liberté. Comme le disait Saint-Exupéry, ils ne savent même plus créer une dance ou une chanson.

    Dans ton commentaire tu parles de solidarité des luttes. Très bien et d’accord avec toi, mais jamais je ne serais solidaire d’une lutte qui ne propose pas de régler le problème de fond qui est le suprématisme de notre concept de civilisation. En effet, faire croire qu’il serait possible de changer notre rapport avec la nature en changeant de système économique et social tout en conservant le complexe industriel qui nique la planète est une erreur fondamentale qui ne génère que du réformisme inutile et contre-productif. La question aujourd’hui est de savoir si à l’instar des fashion victims comme les bébés phoques, nous voulons être des progress victims ou non.

    Pour répondre à cette question, il est indispensable de poser comme à-priori que le progressisme comme tout ce qui permet de le construire (principalement la monnaie et le productivisme ou esclavage obligatoire) ne sont pas des à-prioris.

    Car pour moi la seule différence entre le productivisme et l’esclavage, c’est que dans l’Antiquité, il était encore possible d’échapper à l’esclavage, par exemple en migrant dans les régions du monde non civilisées, ou en allant vivre loin des villes. D’ailleurs chez bien des peuples premier, le mot pour dire travail est le même que le mot pour dire jeu. Ils ne connaissent pas non plus le mot merci car ne possédant rien, ils partagent tout. ça c’est le paragraphe ontologie pour les nuls. Malheureusement nécessaire car le progrès est un mythe suprématiste qui a la peau dure. Tellement dure que certains marxistes essaient de nous faire croire que revenir à une notion du progrès basée sur le respect et le partage reviendrait à revenir à l’homme des cavernes.

    Comme si l’histoire allait revenir en arrière. Elle ne reviendra pas en arrière, car si nous ne nous mettons pas toutes affaires cessantes à arrêter nos conneries et à réparer les dégâts causés, ce ne sera pas le retour à l’homme des cavernes mais le retour au minéral. Le minéral lui s’en sortira toujours, mais nous, nous sommes très mal barrés.

    Le problème de fond est qu’une société suprématiste peut devenir industrielle, alors qu’une société réellement basée sur le respect et le partage ne le peut pas car jamais elle n’accepterait de développer une telle infrastructure synonyme de destruction de la vie. Le problème de fond est qu’aujourd’hui nous sommes confrontés aux limites de notre concept suprématiste de civilisation, limites que nous avons dépassées et qui impliquent la disparition de la vie telle que nous la connaissons. Ne me demandez pas de l’ignorer, et donc de faire des promesses impossibles à tenir. Vous voulez continuez à posséder les dernières technologies à la mode et le nec plus ultra du confort moderne ? Très bien, alors disparaissez et si les dégâts que vous aurez causés pour cela ne sont pas trop importants, il y aura peut-être une nouvelle espèce intelligente sur cette planète dans quelques dizaines de millions d’années.

    No Future !

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    • Age des cavernes ou pas, c’est un retour à un style de vie primitif et pour le moins, assez précaire, que tu nous proposes, et donc bien "débarrassé" des éléments les plus basiques de la technologie, sauf très artisanale au mieux.

      Ce "retour" tu ne le formules pas franchement, ce qui me parait vraiment la marque que tu n’acceptes pas pleinement, au fond, toutes les conséquences de ton "nihilisme", qui ressurgit pourtant ici et là dans ton texte.

      En même temps, tu parais réellement convaincu des causes "urgentes" de ta révolte…

      Elle implique donc un certain fatalisme, vu que ce genre d’"alternative" n’a effectivement aucune chance de convaincre…

      Et en même temps elle induit la logique d’un nihilisme absolu, vu que seule une destruction violente du système pourrait, par la force des choses, imposer une telle alternative !

      Un dilemme dangereux et stressant…

      Les chances de succès d’une révolution socialiste, ceci dit, ne sont guère plus grandes…

      L’issue d’un conflit violent et d’un recul de civilisation reste effectivement une sorte de "fatalité" qui ouvrirait sur d’autres possibles, encore actuellement indiscernables.

      Doit-on s’en réjouir ???

      J’en doute… Je tente donc encore d’explorer cette autre alternative, plus rationnelle, avec mes modestes moyens !

      Luniterre

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      • Salut à tous deux,

        Je pense que si nous n’étions pas plus de 500 millions d’habitants sur terre, comme le prônait Cousteau, on pourrait concilier à la fois un mode de vie moderne et un grand respect de la nature :

        http://mai68.org/spip/spip.php?article12009

        La prise de conscience écologique est un symptôme de surpopulation :

        http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

        Amicalement,
        do
        http://mai68.org/spip2

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        • 500 000 000 de « survivants » sur toute la terre ?

          Dutronc chantait déjà « 700 000 000 de chinois, et moi, et moi, et moi… »etc

          Aujourd’hui, 1 370 000 000 et quelques…

          En Inde, idem ou presque…, 1 300 000 000

          A priori, et même sans parti-pris, mais avec un peu d’humour noir, quand même, ça fait donc déjà pas mal de chinois en moins…

          Et une sacré coupe sombre aux Indes, même à la « proportionnelle »… !

          Et il faudrait conserver quelques suisses pour garder les vaches dans les Alpes…

          Etc…

          Mais effectivement, là où tu as entièrement raison, c’est que progrès réel devrait aller avec réduction globale de la population.

          Progrès réel devrait aussi aller avec arrêt total du gaspillage des ressources, et donc produire solide, pratique et surtout durable.

          Recycler réellement ce qui peut l’être, mais d’abord, produire durable ! Et donc, produire beaucoup moins !

          Et surtout, entre vivre comme des sauvages et vivre comme des nababs, il y a vivre correctement, sans les gaspillages, qui n’apportent aucun plaisir réel, de plus !

          Cela passe donc par un contrôle de la production en fonction des besoins réels, ce qui suppose à la fois une relativement grande centralisation et une démocratie réelle pour déterminer les besoins.

          Au passage, il me semble que les propos de Besancenot à ONPC vont assez dans ce sens là…

          Une évolution positive ? On verra…

          Quoi qu’il en soit, en finir avec le capitalisme est déjà la condition sine qua non !

          Cela n’aura pas lieu sans un projet politique crédible et compréhensible au moins par les plus « éclairés », tout étant, manifestement, très relatif…

          Et même si les degrés de luminosité sont variables, il restera encore à la lumière de s’imposer globalement contre l’obscurantisme résiduel, sinon persistant !

          Comme dirait l’autre, on n’est pas couchés…

          Bon choix de son titre, en fin de compte !

          Luniterre

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  • J’aimerais bien qu’il soit possible de trouver une solution dans le cadre de notre mode de vie car ce serait tellement plus facile de convaincre les gens à passer à l’action. Le problème est que notre mode de vie est suprématiste, et que par conséquent proposer de ne changer que son système économique pour le rendre plus social et plus vert n’est que du réformisme qui ne changerait que la caste au pouvoir.

    Le problème est aussi qu’aujourd’hui notre mode de vie est confronté, en raison des limites physiques de la Terre, à 3 périls existentialistes.

    Le premier péril est que la civilisation industrielle est condamnée à disparaître en raison de la finitude des ressources naturelles et proposer une réduction de la population mondiale ne ferait que reculer la date de cette disparition. Nous mettrons juste plus de temps pour finir d’épuiser les ressources naturelles non renouvelables et indispensables à l’existence même de la société industrielle.

    Le deuxième péril est la conséquence du premier. La crise de 2008 a montré que le capitalisme est très sensible à l’épuisement des ressources naturelles et qu’il ne survivra pas à la fin de la civilisation industrielle. En effet, les bulles spéculatives n’ont explosé que parce que l’économie réelle avait freiné, et l’économie réelle avait freiné parce qu’après plus d’une décennie d’augmentation lente et inexorable des prix du pétrole, augmentation causée par la stagnation de l’offre face à l’augmentation de la demande, cette hausse s’est emballée. La suite on la connaît, toute la planète fut plongée dans la crise et ce qui se passe aujourd’hui prépare de nouvelles crises. En effet, nous continuons avec le même paradigme, plus de croissance de la consommation, et donc plus d’épuisement des ressources naturelles non renouvelables. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que les bourses s’emballent à nouveau et plongent la planète dans de nouvelles crises économiques.

    Le troisième péril est d’ordre écologique. Notre mode de vie est un cancer en phase terminale qui est en train de tuer les conditions nécessaire à la vie comme nous la connaissons. C’est le péril le plus important car il ne remet pas en cause le système économique ou notre petit confort mais la survie de l’humanité en tant qu’espèce. C’est donc bien le péril le plus important et donc celui qu’il faut régler avec le plus d’énergie. De plus il est urgent de le régler car la sixième extinction de masse à commencé et elle ne va pas s’arrêter parce que nous peignons les mines, les routes et les décharges en vert.

    Enfin et le plus important, le régler permettrait de régler les autres problèmes comme les inégalités dans la société humaine, car le régler implique de régler notre rapport avec la nature, rapport qui a toujours été la base de l’ontologie de toutes les formes de sociétés humaines.

    Après c’est sur que le régler implique de faire des choix qui ne sont pas populaires, choix qu’il faudra de plus imposer à une élite qui n’en veut pas. Poser ainsi le problème montre la limite de l’action non-violente, car face à une élite hautaine et incorrigible qui dispose selon la loi du monopole de la violence et qui ne s’est jamais génée pour l’utiliser, il est absolument illusoire de croire que la seule action non-violente va permettre de la corriger ou de changer quoi-que ce soit.

    Les minorités agissantes aujourd’hui sont les même que hier, et comme hier elles utilisent leur foi inébranlable en la civilisation et son progrès pour perpétrer les mêmes pillages. Les nouvelles technologies sont un des vecteurs principaux du néocolonialisme d’aujourd’hui, voir par exemple "350.org et les énergies "renouvelables" : le greenwashing de la colonisation (par Nicolas Casaux)" http://partage-le.com/

    Enfin, depuis le temps que les marxistes se battent de façon frontale contre le capitalisme, qu’ont-ils obtenu ? Poser la question est y répondre. Le capitalisme aujourd’hui est triomphant partout et ceci jusqu’au fin fond des jungles les plus reculées ! Donc il serait peut-être temps et plus que souhaitable qu’au lieu de se battre contre un outil économique qui est la principale force du système, ils se mettent à se battre contre ce qui rend possible le consumérisme, à savoir un concept suprématiste de civilisation qui, avec l’industrialisation, est en train de niquer la planète. Ceci leur permetra, espérons-le, de faire d’une pierre deux coups car le capitalisme ne survivra pas à l’effondrement du système mortifère et condamné qui le rend possible.

    Ceci d’autant plus que ce changement se fera de toutes façons et que la seule question qui importe dans le contexte actuel est de savoir s’il se fera avec nous et grace à nous où si nous allons continuer à regarder de façon impuissante la sixième extinction de masse nous régler notre compte.

    Bonne journée, je vais à une manif là !

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