VIVE LA RÉVOLUTION
Accueil du site > Comment publier un article > Rencontre à Moscou entre les ministres turc et syrien de la Défense, une (...)

Rencontre à Moscou entre les ministres turc et syrien de la Défense, une première depuis 11 ans

jeudi 29 décembre 2022, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 décembre 2022).

https://french.almanar.com.lb/2519244

29 décembre 2022

Rédaction du site al-Manar

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et son homologue turc, Hulusi Akar. MINISTRY OF DEFENCE OF THE RUSSIA / ZUMA PRESS /

Alors que la Syrie a dénoncé à plusieurs reprises les incursions de la Turquie sur son territoire, les ministres des deux pays se sont entretenus le 28 décembre à Moscou lors d’une réunion avec leur homologue russe. Une première depuis 2011.

« Des discussions trilatérales ont eu lieu à Moscou entre les ministres de la Défense de la Fédération de Russie, de la République arabe syrienne et de la République de Turquie », a annoncé le 28 décembre le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Les discussions entre le Russe Sergueï Choïgou, le Turc Hulusi Akar et le Syrien Ali Mahmoud Abbas ont porté sur « les façons de résoudre la crise syrienne et la question des réfugiés ainsi que les efforts conjoints pour lutter contre les groupes extrémistes en Syrie ».

« A l’issue de la réunion, les participants ont mis l’accent sur le caractère constructif du dialogue dans ce format et la nécessité de le poursuivre afin de stabiliser la situation en République arabe syrienne et dans l’ensemble de la région », informe en outre le ministère russe.

Ankara et Damas rapportent une « atmosphère positive »

De son côté, le ministère turc de la Défense a fait état d’une réunion qui s’est déroulée dans une « atmosphère positive ».

Comme le rapporte le quotidien turc Hürriyet ainsi que l’AFP, cette rencontre officielle à ce niveau entre Ankara et Damas est la première du genre depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

L’aviation turque a lancé le 20 novembre l’opération « Griffe Epée » : une série de raids qui ont visé des positions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et des YPG (Unités de protection du peuple) dans le nord de l’Irak et de la Syrie.

Pour Ankara ces deux organisations, qu’elle considère comme terroristes, sont responsables de l’attentat qui a frappé Istanbul le 13 novembre. Accusation qu’elles ont fermement démentie.

L’agence d’État syrienne Sana, citant le ministère syrien de la Défense, a quant à elle indiqué que le chef des renseignements syrien était également présent et que la rencontre avait été « positive ».

Selon Sana, le ministre syrien de la Défense et le chef du renseignement syrien ont rencontré leurs homologues turcs à Moscou, avec la participation de responsables russes.

Les ministres des Affaires étrangères des deux pays avaient eu un bref échange informel en marge d’un sommet régional en 2021 et Ankara avait reconnu des contacts entre services de renseignement.

Le spectre d’une offensive terrestre de la Turquie

La rencontre entre MM. Akar et Abbas intervient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan menace depuis plusieurs semaines de lancer une offensive militaire dans le nord de la Syrie contre des groupes kurdes.

La semaine dernière, M. Akar avait d’ailleurs indiqué qu’Ankara était en contact avec Moscou pour obtenir « l’ouverture de l’espace aérien » syrien aux avions de guerre turcs.

A ce titre, le Kremlin avait exhorté le 22 novembre Ankara à ne pas « déstabiliser la situation ».

« Nous comprenons les préoccupations de la Turquie relatives à sa propre sécurité […] Mais dans le même temps, nous appelons toutes les parties à se garder de toute initiative qui pourrait mener à une grave déstabilisation de la situation globale », avait déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, cité par Russia Today.

Résolument opposée à Bachar al-Assad depuis le début de la guerre en Syrie, la Turquie a infléchi ces derniers mois sa position à l’égard de Damas, au moment où Ankara cherche à apaiser ses rapports avec les pays arabes.

Comme le rapportait le mois dernier l’agence turque Anadolu, le président turc n’a pas exclu une rencontre avec le dirigeant syrien.

« C’est possible, la rancune et le ressentiment n’existent pas en politique. Si les circonstances sont appropriées, des mesures seront prises », a répondu le président turc à un journaliste qui l’interrogeait sur cette éventualité.

Note de Bruno : Toute cette guerre pour en arriver là… Les mauvais calculs d’Ankara ont coûté très chers à tous les niveaux, surtout au peuple syrien mais, par ricochet, aussi aux Turcs et à tous les peuples de la région, en particulier aux Palestiniens qui ont perdu dix ans. …Pourtant, c’était prévisible dès 2011 si l’on gardait la tête froide et qu’on analysait les rapports de force réels.

Répondre à cet article

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0