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Avec Pierre De Gaulle, "Stop au suicide Français et Européen !"

dimanche 29 janvier 2023, par Luniterre

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Source :

http://cieldefrance.eklablog.com/avec-pierre-de-gaulle-stop-au-suicide-francais-et-europeen-a213744117

Transcription :

Clémence _ Pour ce grand angle aujourd’hui je suis très heureuse d’accueillir Jean-Louis Tremblay. Bonjour Jean-Louis !

JL Tremblay _ Bonjour Clémence !

Clémence _ Vous êtes évidemment journaliste au Figaro Magazine, on vous connaît bien et on se tourne tous les deux vers notre invité du jour : Pierre De Gaulle !

Clémence _ Bonjour Monsieur De Gaulle !

Pierre De Gaulle _ Bonjour Clémence, bonjour Jean-Louis !

Clémence _ Et merci beaucoup d’être avec nous aujourd’hui nous sommes vraiment très heureux de vous accueillir ici dans cette matinale. Vous êtes le petit-fils du général de Gaulle, faut-il vous présenter encore, et conseiller en stratégie et finance d’entreprises. Aujourd’hui si nous sommes très intéressés de vous accueillir c’est parce qu’on vous a entendu également à l’occasion de la fête nationale de la Fédération de Russie le 14 juin dernier, puis de nouveau d’ailleurs au Cercle d’amitié franco-russe où vous avez pris et vous avez prononcé un très beau discours et très différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre en ce moment concernant l’amitié franco-russe. Je vais citer le début de votre discours :

« Nos peuples sont liés par de longues années d’amitié et par le sang versé contre les nazis. C’est l’occasion pour moi de répéter que la relation franco-russe était pour le général de Gaulle d’une importance toute particulière. La France et la Russie sont proches l’une de l’autre mais aussi unies par la conscience de leur communauté d’intérêts et de destin. »

Alors c’était particulièrement remarqué ce discours qui va complètement contre la la doxa, on va dire le discours ambiant aujourd’hui, qu’on entend en France. C’était important pour vous de signer ce discours ?

Pierre De Gaulle _ Oui c’est absolument essentiel de rétablir pour moi des vérités par rapport à ce qu’on a dit de la crise ukrainienne et de tous les mensonges qui ont été dits par différents responsables politiques. Je me suis peut-être singularisé mais c’était pour moi un devoir d’expliquer à la fois l’enchaînement qui a mené au conflit et quels sont les véritables causes de ce conflit. D’autre part c’était pour moi aussi un devoir de rappeler d’être dans la continuité de la politique et de la pensée du général de Gaulle qui même au pire moment des relations franco-soviétiques pendant la guerre froide et même bien avant, je dirais pendant la guerre, a toujours défendu la nécessité de garder une relation forte avec la Russie parce qu’il considérait qu’elle est indispensable à l’équilibre et à la prospérité de l’Europe et du monde.

Récemment mon père l’amiral de Gaulle dans l’interview qu’il a faite au Journal du Dimanche à répété qu’il ne fallait pas se couper des Russes, que c’étaient, que ce sont des Européens et historiquement parce que c’était une nécessité politique et pour lui une condition d’équilibre. Il a toujours défendu l’impératif de garder une bonne relation avec la Russie. Quand vous considérez…

Déjà, je pense qu’il faut revenir aux considérations géopolitiques, vous avez un pays qui est un pays immense qui est le premier pays au monde qui est un véritable pont en fait entre l’Asie et l’Europe, qui est un continent presque en lui-même et dans lequel vous avez tout un pays qui est totalement autonome en matière de matières premières.

Je rappelle que la Russie est responsable de…, enfin je veux dire, maîtrise la grande partie la production en fait de tous les métaux industriels, une grande partie des métaux rares, la production d’uranium également en Europe et qu’on est totalement, je dirais en Europe, dépendants des approvisionnements russes à la fois en énergie, en matière première et en métaux industriels. On ne peut pas se passer des Russes.

Si vous considérez que l’Europe qui était déjà un bloc de 450 millions d’habitants, un bloc économiquement fort, un bloc solvable un bloc diversifié en capacités d’entreprises, en savoir-faire, en technologie, si vous l’alliez avec la Russie à ce moment-là vous faites un ensemble totalement autonome extrêmement puissant et qui vient automatiquement contrecarrer les États-Unis, qui cherchent à rattraper le régime monopolistique, qui cherchent à rattraper, je dirais, la perte du rôle du dollar sur les échanges internationaux et donc ça devient un très, très grand danger.

Mon grand-père, qui était bien conscient de ces équilibres, a toujours défendu cette nécessité de rapprochement avec la Russie parce qu’il considérait qu’elle rendait avant tout l’Europe autonome dans la guerre économique, parce qu’il s’agit bien d’une guerre économique et d’une guerre financière.

N’oublions pas que le les Américains sont dans une situation économique extrêmement mauvaise.

La dette américaine s’élève à 32 000 milliards de dollars et la dette américaine n’est plus rachetée, c’est-à-dire n’est plus financée que par, je dirais, 23% des pays étrangers, c’est à dire que l’État et les ménages américains participent essentiellement au financement de la dette américaine. Cette part est en diminution constante, depuis des années. En 2022 vous avez 15 % de pays étrangers en moins qui ont participé au financement de la dette américaine.

Donc il s’agit bien, il s’agit bien d’une guerre économique. L’Ukraine est utilisée comme terrain d’affrontement de toutes les armes internationales et est utilisée pour disloquer l’Europe en fragilisant la relation entre États européens et en favorisant une confrontation Est-Ouest et c’est une guerre en fait par Europe interposée contre la Russie.

Mais l’enjeu est de casser cette possibilité de création d’un bloc européen solide avec la Russie.

Alors les conséquences sont extrêmement graves puisque ça crée une crise absolument fondamentale donc en Europe et dans le monde. On le voit avec l’augmentation du prix de l’énergie, On le voit avec l’augmentation du coût des matières premières agricoles alimentaires, on le voit avec ce que les petites et moyennes entreprises et les toutes petites entreprises subissent en augmentation de leur coût énergétique et de leurs charges. Ça affaiblit considérablement aussi le modèle industriel français.

Vous savez qu’en moyenne dans l’industrie française les marges nettes sont de 3 à 5% maximum. Donc quand vous avez une facture énergétique, si tant est qu’elle soit limitée par la dépense publique à 280 euros du mégawatheure, on est face à un accroissement de leur charge énergie, énergétique, de 3, 5, 7 et 10 fois, c’est à dire que la marge nette est complètement annihilée, et vous avez une concrétisation de cela dans la décision notamment de William-Saurin, Garbit, Duralex, Arcelor-Mittal, qui sont des grands entreprises qui ont décidé de réduire de 80% leur production, c’est à dire qu’ils ont mis en chômage technique la plupart de leurs équipes.

Mais toutes ces entreprises françaises et les entreprises françaises et étrangères aussi, qui sont établies en France, on été obligées d’arrêter leur production, de mettre des gens au chômage, et les petits commerces et la France des métiers subit tout cela de plein fouet et ça entraînera des drames, et à mon avis on va vers une augmentation la fracture sociale et on va vers une agitation sociale forte puisque au bout d’un moment les gens vont se révolter.

Tout ça participe à un plan concerté au départ par les Américains, relayé par la Commission européenne, largement alimenté par l’OTAN, de créer des situations de conflit.

Vous savez alors c’était pour moi essentiel, si vous voulez, d’exprimer tout ça, de dire aussi qu’à la base les Russes ont cru en la parole européenne. Ils ont cru en la parole européenne dès la réunification allemande, puisque une des conditions de l’accord de la Russie à la réunification allemande c’était de promettre de ne pas élargir l’OTAN à l’est et Gorbatchev a été confiant et pas suffisamment méfiant pour ne pas exiger des accords écrits.

On a fait nos moult promesses donc aux Russes de ne pas élargir l’OTAN à l’Est qui n’ont pas été respectées et on a atteint un point culminant lorsque Angela Merkel le 7 décembre de l’année dernière dans Die Zeit a dit clairement que les accords de Minsk qui étaient censés garantir la protection des populations russophone dans le Donbass, dans les provinces de Donetsk et de Lougansk au Donbass, enfin de protéger ces populations russophones, a dit « Mais les accords de Minsk étaient un leurre… »

Clémence _ Elle a dit qu’elle ne souhaitait pas, qu’elle n’avait jamais compté appliquer ces accords et c’était en fait pour laisser le temps à l’Ukraine de s’armer en vue d’une guerre.

Pierre De Gaulle _ L’un des conseillers de Zelenski, Arestovitch, en 2019, a dit clairement qu’il voulait la guerre pour son pays. Une journaliste a dit qu’est-ce qui est bon pour votre pays, « C’est la guerre avec la Russie ! » et il a clairement dit que de toute façon en fonction ce qu’on leur avait promis, c’est-à-dire des armes, des subventions, etc, ils allaient certainement gagner… Donc il y a une surenchère de préparation de la guerre vis-à-vis des Russes qui était orchestrée depuis longtemps et d’ailleurs quand vous voyez la complexité et le nombre de sanctions qui ont été prononcées contre la Russie, pas moins de 11 000, ça prouve bien que c’est un plan qui a été préparé depuis très, très longtemps en avance.

Donc comment voulez-vous que Poutine réagisse par rapport à ça, face à un encerclement possible. L’OTAN a été créée justement pour prévoir une sorte de zone tampon qui serait la possibilité d’un conflit classique avec l’utilisation d’armes conventionnelles classiques avant l’utilisation, enfin avant le risque d’utilisation ultime d’armes nucléaire, et en fait l’OTAN est en train de créer exactement l’opposé de ce pourquoi il avait été institué à l’époque. Donc la Russie se trouve en état de grand danger et les Américains finalement atteignent leur but c’est à dire fracasser le bloc européen solvable solide avec une monnaie de référence sur les échanges internationaux qui est l’euro, annihiler toute tentative de rapprochement avec la Russie qui en ferait un bloc solvable et autonome, et exporter leur énergie, (Je vous rappelle qu’ils exportent leur gaz naturel liquéfié à un prix qui est 4 à 7 fois plus élevé que celui qu’il vende dans leur propre pays), exporter leur capacité d’armement et vendre des armes à l’OTAN en élargissant l’OTAN.

Mais les conditions, je dirais, d’un conflit, s’aggravent, le risque s’aggrave, la crise économique est là. Parce qu’évidemment les politiques françaises, on en parlera après, ont été incapables de prévoir et d’anticiper cette crise. On parlera d’EDF, largement, notamment, c’est un bon exemple, et on est en situation d’extrême fragilité.

Nous en payons tous le prix, les entreprises en payent le prix, les ménages aussi, ce qui fait la richesse de la France c’est-à-dire les métiers, ses artisans, en payent le prix fort. Tout ça s’ajoute à une crise du Covid qui a été extrêmement mal à maîtrisée et je pense qu’on est dans les conditions hélas à la fois de crise économique et de fracture sociale.

Clémence _ Je voudrais… Alors, vous avez dit énormément de choses absolument, enfin, primordiales, et sur lequel il faut qu’on revienne mais je voudrais réagir à la fin de votre point concernant la stratégie américaine et le fait que finalement d’après… Je vais le redire de façon plus simple, finalement les Russes étaient d’une certaine façon acculés et que peut-être qu’il n’y avait pas d’autres moyens pour eux de réagir. C’est la question sur laquelle je voudrais qu’on aille immédiatement : vous considérez finalement que les Russes n’avaient pas le choix que de déclarer cette guerre, que toutes les voies diplomatiques avaient déjà été abouties, enfin…

Pierre De Gaulle _ Oui, toutes les voies diplomatiques ont été…, alors, il faut toujours laisser évidemment la possibilité d’une résolution diplomatique du conflit. Je pense que de toute façon on va arriver vite par nécessité à une situation de paix. Je pense que les peuples veulent la paix. La paix s’impose au peuple. C’est la conséquence logique de tout conflit. Nombre de responsables politiques commencent à évoquer la paix. Nombre de grands entrepreneurs comme Elon Musk appellent aussi à la paix. Alors, ça a été très, très décrié à l’époque, mais on doit arriver à cette solution.

Vous voyez quand même que l’opinion publique est en train de l’accepter, de le manifester de plus en plus, et les politiques se rangeront nécessairement. Pourquoi ? Parce qu’on est dans une situation où on alimente un conflit qui est dramatique, on est dans une surenchère d’un conflit Est-Ouest qui est voulu par les États-Unis. Il faut il faut y mettre fin. Les perdants de cette guerre sont bien évidemment les Ukrainiens qui dans leurs pertes et leur souffrance… Le peuple ukrainien subit cette guerre et c’est l’Europe aussi qui en est le grand perdant.

Vous voyez bien, le général de Gaulle disait que les Américains ne sont pas européens : il suffit de regarder la carte pour s’en rendre compte. Donc ces Américains qui font un conflit jusqu’au dernier ukrainien, voir jusqu’au dernier européen, finalement, ne prennent aucun risque.

Et vous voyez ça dans l’attitude de Zelenski, et ce qui m’a frappé, c’est que le 28 décembre de l’année dernière Zelenski a confié, je dis bien confié, le mandat pour la reconstruction de son pays au fond américain Blackrock, fond américain Blackrock qui gère entre 8 000 et 10 000 milliards de dollars d’actifs sur le marché. C’est quand même considérable : c’est entre 3 et 4 fois le montant du produit intérieur brut français, ce qui vous donne sa puissance d’intervention sur les marchés et bien ça y est, il a confié la reconstruction de son pays à un fond d’investissement américain, ce qui montre bien la soumission de Zelenski aux Américains, et tout ça je voulais le dénoncer.

On est heureusement dans une optique de reconstruction et de paix, mais on est vis-à-vis de l’OTAN en particulier et de Zelenski qui à mon avis se fait largement manipuler et est utilisé au détriment son propre peuple, on est dans une soumission totale aux intérêts américains. Ce fait à mon avis est absolument révélateur

JL Tremblay _ Oui, je partage cette analyse : il faut être pragmatique. Je crois que c’était d’ailleurs l’approche qu’avait le général De Gaulle sur la Russie : l’entente pragmatique et surtout la nécessité de maintenir un dialogue même pendant la guerre froide et à l’époque de l’Union soviétique.

Moi ce que je constate c’est que les perdants clairement de cette guerre ce sont les deux populations russes et ukrainiennes. Ensuite évidemment les Européens et en particulier la France, les Français, et que les vainqueurs sur tous les tableaux sont les États-Unis. Alors vous avez cité effectivement le gaz de schiste que nous achetons au prix fort, le complexe militaro-industriel bien évidemment avec en plus cette ce laboratoire géant, finalement c’est un laboratoire, l’Ukraine, un laboratoire pour l’armement les munitions et troisièmement il faut pas l’oublier en ce qui concerne la crise dite agroalimentaire les fermiers du Midwest qui déjà, 1, sont subventionnés par le gouvernement fédéral mais, 2, qui maintenant vont remplacer, si vous voulez, notamment au niveau des céréales, remplacer les exportateurs russes ou Ukrainiens.

Voilà donc, nous avons un vainqueur tout désigné qui n’accuse aucune perte parce qu’il fait la guerre effectivement par puissance interposée, par procuration.

Ce qui est quand même incroyable, ce que je ne comprends pas dans cette affaire c’est le côté presque suicidaire de l’Europe et notamment de la France. Alors est-ce que vous avez une explication sans qu’on rentre dans la psychiatrie évidemment ?

Mais je ne comprends pas cette attitude parce que effectivement comme on paye chaque jour, chaque jour qui passe on s’en aperçoit, la France paye et on court à la catastrophe. La situation sociale et très, très inquiétante tout de même. Donc pourquoi ? Comment expliquer ça ?

Pierre De Gaulle _ Alors écoutez, je ne suis pas psychiatre, psychologue et observateur des comportements, mais ce qui est certain c’est que c’est mon pays. Je suis désespéré de ce que durant cela la France a perdu, de la situation dans laquelle elle est, de la perte de son de son audience, de la perte de sa voix sur la scène internationale.

Où est passée la France que mon grand-père a construite, où est passée cette France souveraine qu’il a toujours défendue, où est passé cet amour qu’il avait de son pays, de la patrie et tout ce qu’il a fait, sa dévotion aux Français et sa passion de porter la France le plus haut possible, son œuvre, la Constitution de la Cinquième République, il l’a faite non pas pour lui-même, mais pour ce qui se passerait après.

Ils ont tout fait pour la déconstruire, même au niveau de l’équilibre des pouvoirs. C’est-à-dire qu’il avait institué évidemment le suffrage universel en 65, qu’il avait instauré un pouvoir politique fort mais avec un mandat présidentiel à 7 ans renouvelable, un mandat parlementaire pour les députés de l’Assemblée nationale de l’Assemblée dites basse à 5 ans et un mandat pour le Sénat à 9 ans. Tout ça a participé à un équilibre et à une rotation des pouvoirs.

Pour des raisons purement politiques et des raisons d’agenda personnel, et je pense que malheureusement les hommes politiques d’aujourd’hui suivent un agenda personnel, sans parfois de compétences et même sans anticipation des problèmes et sans véritable amour de la patrie, on essaye de réduire pour faire plaisir à tout le monde j’ai souvent parlé du « en même temps » mais on ne veut pas fâcher personne, on fait des compromissions, donc on fait des concessions et on gère, on gère dans l’urgence, on gère des situations de crise sans avoir aucunement la capacité de les anticiper et de donner les solutions concrètes pour les français.

Où est cette France que mon grand-père a construite, où est cette France que mon grand-père a construite pour protéger sa souveraineté, pour protéger son indépendance à la fois d’un point de vue stratégique, à la fois d’un point de vue énergétique et je vois dans l’attitude des politiques d’aujourd’hui et du gouvernement français en particulier et de son président une absence totale d’anticipation. On gère et on communique.

Alors là, la communication ils sont extrêmement forts pour passer. Si je reprends la crise du Covid, « le vaccin est efficace à 95% », « je ne rendrai pas la vaccination obligatoire », l’histoire des masques qu’il a fallu racheter en catastrophe, on passe à ce qui a été la désagrégation, la désintégration de l’indépendance énergétique française à travers EDF.

Les problèmes pardon, c’est pas nouveau, c’est pas nouveau les problèmes sont connus depuis très longtemps : ce qu’on appelle le décomissionnement des réacteurs nucléaires c’est connu depuis très longtemps, du premier réacteur nucléaire qui a été mis en service à Marcoule en 56 jusqu’au jusqu’à Flamanville, l’ouverture du premier acteur à eau pressurisé, il s’est quand même passé une période très, très longue pendant laquelle on connaissait les problèmes liés au renouvellement du parc nucléaire français, c’est-à-dire la nécessité de construire des nouveaux réacteurs, l’incapacité à prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires français au-delà de 40 ans. On les a passés à 50 maintenant, et la nécessité de prévoir le renouvellement du parc, il faut quand même 15 ans pour construire un nouveau réacteur. Donc on est dans une situation où EDF produisait l’équivalent de 60 térawattheure, (on est descendu à 40 maintenant), avec un coût de production d’électricité vraiment bas et des effets sur la réduction de des émissions carbone, vraiment très faibles.

On est dans les projections actuelles où il a fallu agir en urgence après avoir, je le rappelle, cédé des fleurons industriels et notamment la division de turbines d’Alsthom aux Américains qui nous tiennent prisonnier maintenant en nous faisant un chantage sur les pièces détachées.

Clémence _ On peut faire une parenthèse sur cette question, parce que ces turbines ont été cédées par des familles des politiques qui se disaient gaulliens, gaullistes, comment vous, petit fils du général de Gaulle vous réagissez aussi à ce…, à cette ineptie on va dire…

Pierre De Gaulle _ Ecoutez, c’est facile de se proclamer gaullien…

Le général disait que la politique est une affaire de réalité. Dans la réalité ils en sont extrêmement loin, sinon ils n’auraient jamais fracassé l’indépendance de la France tout en proclamant l’avoir défendu. Pour moi c’est une imposture, c’est une imposture et c’est unique.

Clémence _ Il y a beaucoup d’impostures en ce moment !

Pierre De Gaulle _ Mais pour en revenir à EDF, alors on a dit : « ça y est on est dans la transition énergétique, la transition énergétique la voilà ! » Il faut savoir que les énergies renouvelables ne sont que des énergies de complément, ne peuvent pas remplacer une production énergétique, une production électrique de base, continue, constante, à un coût marginal acceptable pour les entreprises.

L’éolien ça marche que s’il y a du vent, à des coûts d’exploitation qui sont quand même élevés en fonction des caractéristiques des turbines des connexions réseau, etc, le photovoltaïque évidemment aussi et donc il faut une production d’énergie de base à un coût marginal faible pour pouvoir soutenir le développement d’un parc industriel. Tout ça était connu. Je renvoie à la déclaration de d’Henri Proglio devant l’assemblée, qui a fait ça beaucoup mieux que moi.

Il y a eu une politique destinée, alors largement aussi soutenue par la Commission européenne, largement soutenue par l’Allemagne dont l’intérêt était de fragiliser la production nucléaire française pour favoriser le gaz puisque sous les pressions écologiques, les Allemands, vous savez, ont abandonné l’industrie nucléaire, ce qui les mettait en position de très, très grande fragilité et de dépendance vis-à-vis du gaz russe. Tout ça a été largement connu. On n’a rien fait ou on a laissé faire et on se trouve maintenant dans un état de dépendance et de fragilité et même si on décide…

On a décidé récemment de construire 14 réacteurs nucléaires supplémentaires et bien on a calculé qu’en 2050 malgré les efforts qui ont été faits, et bien la part du nucléaire dans la production énergétique française ne sera que de 40%. Par quoi on la remplace, par contre ? On la remplace par les centrales à gaz qui sont alimentées par du gaz américain avec des problèmes de capacité, des prix complètement incroyables, par du gaz russe dont on a absolument fracassé la relation ?

On se retrouve dans un état de dépendance mais qui est absolument dramatique. Qui va en payer le prix ? Ce sont nos entreprises ! La compétitivité française a reculé pratiquement dans tous les domaines. Par quoi on va la remplacer ? C’est ça que je fustige. Et n’oublions pas, …alors on dit, ça y-est, oui, comment dire, on compense parce que on fait un plafond du prix d’électricité à 280 euros du mégawatheure, mais à quel prix ? On endette la France, on parlait de ces de ces ventes de fleurons industriels…, effectivement elle ont été faites par par Emmanuel Macron quand il était ministre, ministre de l’économie et des finances en 2014.

Clémence _ Oui, et Clara Gaymard, côté GE… (*)

Pierre De Gaulle _ Et Clara Gaymard également ! Quand vous regardez, l’endettement de la France est presque 3000 milliards. Alors évidemment on ne vous parle pas de l’endettement de la France hors bilan, c’est à dire les garanties d’État sur les retraites des fonctionnaires, le coût de démantèlement des centrales nucléaires d’EDF. La dette hors bilan est le 5000 milliards, donc ça veut dire que la dette française est de 8000 milliards, ça veut dire que la France est placée en situation de dépendance également en termes économiques et financier vis-à-vis des marchés.

Vous savez que la dette, elle est cotée sur les marchés. Les taux d’intérêt évoluent en fonction de ce que les investisseurs croient de solidité, de liquidités, de crédibilité de l’État français et bien lorsque les taux étaient bas je rappelle qu’en 2021 le taux moyen d’endettement de la France est environ 1,13%. On passe à 3% aujourd’hui. En 2021 il fallait 8 mois de produit intérieur brut français pour payer seulement les intérêts.

Lorsque les taux vont être multipliés, ils sont multipliés par trois actuellement et vont évidemment augmenter, nous sommes en situation d’incapacité de payer seulement les intérêts de la dette.

Voilà là où nous en sommes arrivés aujourd’hui. Alors vous disiez tout à l’heure mais les grands gagnants de cette crise sont les Américains… C’est pas seulement le gaz de schiste, c’est aussi le gaz naturel compressé et les grands perdants sont les Russes et les Ukrainiens malheureusement aussi, et les Européens… Les Russes ne sont pas perdants dans cette crise. On a voulu dire : « Ah ça y est, ils sont morts, c’est terminé, Poutine est malade, de source sûre, il va mourir », enfin n’importe quelle élucubration qui tombe dans le narratif et le dogme de la pensée unique en France et aussi en Europe et aussi aux États-Unis.

Mais les russes ont réussi à limiter leur inflation à 3%. La récession annoncée n’est que de 3% et surtout ils ont réorganisé toute la chaîne d’approvisionnement, ils ont réorganisé leur production, parce que ce qui est en train de se constituer, c’est l’Eurasie c’est-à-dire que la Russie devient par sa position dominante, géographique, énergétique, politique… Ne me dites pas que les Russes ne soutiennent pas leur président : vous avez un centre de sondage qui s’appelle Levada en Russie, qui est considéré comme dissident par les Russes qui a démontré que même au pire moment de la crise ou des questionnements qui ont pu avoir lieu sur la politique de son président, le président russe est soutenu par au moins 60% de la population. Essayez de me trouver ça dans un pays européen occidental : ça n’existe pas !

Donc les Russes sont en train de se constituer, de se positionner comme arbitre d’un nouveau monde eurasien, c’est à dire la réunion de leur propre force, de leur propre position et de l’Asie. « Ah ! Mais les Russes sont isolés sur la scène internationale » … Evidemment ils sont isolés sur la scène internationale… Ils sont soutenus par la Chine, qui trouve évidemment un véritable intérêt économique stratégique et géopolitique à cette recomposition, par l’Inde, par l’Indonésie, par les Émirats, par l’Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite comme producteur de pétrole la multiplié par 3 ses importations de pétrole russe ! Alors qu’est-ce que font les Russes ? Et bien ils réorganisent leur chaîne d’approvisionnement, ils achètent leurs pièces détachées à d’autres pays, et je ne parle pas des pays africains qui les soutiennent, je ne parle pas de l’Amérique latine qui les soutiennent…

Clémence _ Les nouvelles alliances des BRICS !

Pierre De Gaulle _ Les nouvelles alliances… Et qu’est-ce qui est en train de se passer ? C’est que les Russes ont une capacité… Vous savez ce sont des joueurs d’échec depuis qu’ils sont très jeunes, ce sont des vrais stratèges… Qu’est-ce qu’ils viennent de faire ? De lancer une blockchain avec leur propre monnaie numérique, crypto monnaie de référence adossé à l’or, ce qui est extrêmement intelligent parce que ça crée un moyen de paiement alternatif international de référence qui est garantie par par un véritable actif physique, l’or physique. Quand vous faites le parallèle que depuis la fin des accords de Bretton Woods en 73, 74 corrigez-moi si je me trompe…

Clémence _74 !

Pierre De Gaulle _ Les Américains ont abandonné l’étalon or pour garantir la solidité de leur propre monnaie, et bien depuis les américains exportent leur endettement. C’est exactement ce qui se passe en France et c’est ce qui se passe en Europe c’est-à-dire au jour où la France par son gouvernement et par le président Macron cessera de se conforter à la politique américaine et bien vous verrez le taux de l’emprunt français être attaqué sur les marchés. On est déjà à 3 %, on montera à 4 et 5%. C’est dramatique. Tout ça est orchestré, tout ça évolue, tout ça est arrangé à l’avance.

Clémence_ On va continuer de parler de tout ça ! Pierre De Gaulle, c’est absolument passionnant vous restez avec nous mais il est 9 heures sur « ligne droite » et c’est l’heure des informations.

« Ligne droite [Musique] il y a une place pour nos idées, vue de haut », et nous continuons cette discussion absolument passionnante avec Pierre De Gaulle petit-fils du général de Gaulle, conseiller en stratégie et finance d’entreprise. Nous sommes également avec le journaliste au Figaro Magazine Jean-Louis Tremblay et j’aimerais qu’on revienne, Pierre De Gaulle, vous parliez tout à l’heure des mensonges qui ont qui n’ont cessé de servir cette guerre, ce conflit que l’on suit en ce moment sur la scène ukrainienne. Alors de quel mensonge parliez-vous alors ?

Pierre De Gaulle _ Tout d’abord je voudrais revenir sur la toute première question que vous m’avez posée c’est-à-dire par rapport à l’intervention que j’ai faite à l’ambassade de Russie à l’occasion de leur fête nationale le 14 juin l’année dernière. J’étais invité spontanément en tant qu’héritier, je dirais en tant que famille du général de Gaulle et héritier du général. Cette déclaration je l’ai faite de façon spontanée. J’ai juste prévenu par courtoisie que j’allais m’exprimer à l’ambassade de Russie la veille, en leur demandant leur autorisation. Ils n’étaient absolument pas au courant de ce que j’allais dire. Je l’ai fait pour établir des vérités, je l’ai fait pour alerter des dangers que la France courait par rapport à la situation actuelle que l’Europe courait, du danger qui allait affecter la prospérité et l’équilibre du monde et de l’Europe, et de la France en particulier.

En ce qui concerne les mensonges je suis quand même frappé par une pensée unique, un dogme qui dit que ma foi les Russes c’est les méchants, ce sont les agresseurs, c’est vrai que ce sont les agresseurs mais ils ont réagi par rapport à une situation. On est dans une sorte de fabrication de consensus sur l’Ukraine ou Zelenski, qui est en train de ruiner son peuple, qui est en train de détruire son peuple, est ma foi l’apôtre de la vérité, de la bonne foi. Je rappelle que comme je l’ai dit précédemment moins de la moitié de ce qui est donné à l’Ukraine arrive aux Ukrainiens. On a donné près de 100 milliards d’argent à Zelenski qui a licencié la plupart ses contrôleurs de budget.

Moi j’aimerais bien savoir où va l’argent et il n’y a absolument aucun contrôle. Ensuite comme je l’avais dit précédemment le gouvernement ukrainien a publié un catalogue de 1000 pages d’armes destinées à être vendues sur les marchés internationaux pour alimenter toutes les guerres, le terrorisme, les crises, et la position de l’État israélien à cet égard et est absolument juste. Eux aussi se sont des grands stratèges : ils ont refusé obstinément de vendre des armes aux Ukrainiens. Pourquoi ? Parce qu’ils savaient que leurs armes pouvaient être utilisées contre eux, notamment au Moyen-Orient. C’est quand même encore un pays en guerre.

Clémence _ Juste une parenthèse… Je le rappelle vous dites bien : c’est le gouvernement ukrainien qui a publié ce catalogue ! Parce qu’on sait qu’il y a un marché noir des armes on pouvait considérer que c’était au niveau non-officiel mais là c’est officiel, c’est le gouvernement qui le publie…

Pierre De Gaulle _ Absolument et il y a d’ailleurs une gigantesque hypocrisie par rapport à ça parce que les Occidentaux et les Américains n’envoient pas les armes dernier cri. Alors on peut envoyer des armes effectivement modernes mais les systèmes d’armes, c’est-à-dire les logiciels, la capacité opérationnelle des armes qui sont envoyées à l’Ukraine n’est pas la toute dernière parce que justement on ne va pas vendre la dernière technologie. On vend des armes qui sont parfois obsolètes ou on vend des armes qui sont anciennes.

La décision de gouvernement français que je condamne parce qu’elle alimente encore une fois cette surenchère. On n’a pas…, je dirais c’est se mettre en très, très grand danger, c’est participer à la destruction de l’Europe, c’est favoriser un jeu américain dont on est les perdants, mais on continue, on continue, mais on a aussi vendu des véhicules blindés AMX-10 ces véhicules ont été mis en service en 82. Il s’agit pas de la technologie dernier cri, alors on vend des canons César certes, c’est vrai un peu sporadiquement, mais pourquoi faire ?

JL Tremblay _ On les a pas vendus, les canons Caesar, on les a livrés, on les a livrées en amputant la capacité française, puisque privée de 18 canons…

Pierre De Gaulle _ Oui, mais vous savez que dans cet exercice de surenchères malheureusement… Je fustige, je condamne et je dénonce avec la plus grande fermeté la décision du président Sarkozy d’avoir abandonné l’indépendance de la France dans le commandement intégré de l’OTAN.

On est soumis, subordonnés et rendus dociles, inféodés totalement dans notre dans notre capacité d’intervention militaire. Les Américains nous laissent deux jours de munitions et deux jours de carburant par rapport à des dépenses militaires qui n’ont cessé d’être en réduction. Nos armées sont en situation de sous capacité en termes de personnel, en termes d’entretien des matériels, en termes même de renouvellement des matériels et on a essayé d’augmenter la capacité opérationnelle au détriment des chaînes de commandement et au détriment des chaînes fonctionnelles. Nous sommes extrêmement fragilisés. Nous sommes extrêmement fragilisés et cette alimentation de surenchères nous rend encore plus dépendants du modèle américain. Tout ça pourquoi ? On va aboutir à une situation de paix où de toutes façons les européens seront totalement exclus.

Je l’ai dit précédemment le président Zelenski a donné un mandat ouvert à Blackrock, fonds américain, pour reconstruire son pays. Donc les européens seront toute façon les grands perdants de cette reconstruction et on se retrouve dans une situation extrêmement fragilisée.

Clémence _ Mais le général de Gaulle avait déjà perçu la volonté d’inféodation des Américains vis-à-vis de l’Europe et notamment de la France. Comment comprendre qu’aujourd’hui nous n’ayons, 1, pas suivi son savoir et, 2, nous ne sommes absolument plus en mesure de comprendre, les autorités françaises, de comprendre cette servilité…

Pierre De Gaulle _ Déjà il y a une politique de désinformation systématique par rapport à ça et ensuite on s’est, pour des raisons de budget, des raisons politiques, des raisons de combinaison, « combinazione » à l’italienne, totalement soumis à cette politique comme on se soumet totalement à la politique européenne. La Commission européenne produit des directives qui s’imposent à nous, qu’on doit intégrer dans la police des États membres sous peine de pénalités. Regardez les énergies renouvelables : on a dit qu’il fallait, je crois, la part des énergies renouvelables qui est imposée par la Commission européenne est de 37%, je crois d’ici à 2030, corrigez-moi si je me trompe…

Clémence _ Pourtant on est soi-disant en retard sur la diffusion des éoliennes…

Pierre De Gaulle _ Oui, on est en retard sur la diffusion des éoliennes, mais encore une fois les éoliennes sont des énergies de complément, outre le fait qu’elles défigurent le paysage français, mais ce sont des énergies de complément. L’efficacité d’une éolienne est très mauvaise déjà en entretien parce qu’il faut, je dirais, un parc suffisant de turbine avec des coefficients de cisaillement d’orientation par rapport au vent. Il faut du vent et quand il y a pas de vent les éoliennes ne tournent pas donc le coût de production éolien est extrêmement élevé il faut la raccorder au réseau et c’est pas toujours le réseau très haute tension. C’est un réseau intermédiaire, ensuite une turbine c’est très cher en entretien et ça ne remplacera jamais je vous l’ai dit au départ une énergie de base essentielle a l’utilisation d’une charge de production qui est nécessaire pour faire tourner une industrie.

À ce sujet permettez-moi juste de terminer par rapport à ça : croyez-vous que les Américains ont imposé dans leur propre pays ces mêmes règles de l’énergie renouvelable ? Récemment Biden a fait une loi pour effectivement inciter à la réduction des gaz à effet de serre et à la décarbonisation du parc de production d’électricité américain, mais ce sont des incitations fiscales. Ce sont des incitations fiscales, ce sont des opportunités pour les entreprises mais en aucun cas on parle d’un programme qui est imposé avec des pénalités.

Croyez-vous que les Américains ont dicté à leurs industries l’interdiction des véhicules à moteur utilisant du combustible fossiles en 2035 ? Ils ont tout fait pour qu’on l’impose en Europe comme ils ont tout fait pour que l’indépendance énergéticienne européenne, l’autonomie, en particulier de la France soit brisée mais dans leur propre pays ça reste ouvert alors nos politiciens ont été incapables d’anticiper ça.

Pour moi le renouvellement du parc nucléaire français est un exemple frappant de tous ces problèmes. On le savait, et malgré la transition énergétique, malgré la décision de construire 14 nouveaux réacteurs, ce qui prendra 15-20 ans, et bien la part du nucléaire français en termes de production passe de 70% à 40% ! Mais par quoi on va le remplacer ? On est dans une situation de fragilité extrême. Vous savez je le disais tout à l’heure si on cesse de faire le jeu américain vous verrez le taux de l’emprunt français attaqué sur les marchés et nous sommes pas actuellement en capacité ou plus exactement nous sommes en incapacité totale de rembourser notre dette.

Clémence _ C’est par là qu’ils nous tiennent, les Américains…

Pierre De Gaulle _ C’est absolument par là qu’ils nous tiennent. Les Américains ont une capacité à exporter leur droit de façon unilatérale et sans aucune réciprocité. Les Américains exportent leur endettement.

C’est comme ça qu’ils prennent prisonniers un certain nombre de pays, et vous avez par rapport à la crise ukrainienne une position russe qui se révèle, qui refuse un modèle néolibéral, uniforme, dogmatique d’application d’une politique au détriment de la liberté et de l’intégralité des peuples.

Regardez le nombre de pays africains qui refusent le modèle américain, regardez le nombre de pays sud-américains qui refusent le modèle américain. Je ne parle pas évidemment de la Chine, je ne parle pas évidemment de l’Inde, je ne parle pas de l’Indonésie et des autres pays… C’est simplement que ces pays veulent s’émanciper autrement. Soljenitsyne à Harvard en 1978 dénonçait l’esprit d’arrogance, de supériorité de l’ouest, des occidentaux. Et bien on est on est dans un changement de paradigme profond et encore une fois vous voyez émerger avec l’arbitrage des Russes ? mais pas seulement des Russes aussi des Chinois et des Indiens, des nouveaux centres de décision et des nouveaux centres de pouvoir qui se déplacent à l’Est.

On est totalement en train de passer à côté ces opportunités !

Clémence _ Et pour la France, car il nous reste très peu de temps… Aujourd’hui comment la France pourrait couper ses liens de dépendance, et même d’inféodation, et tenter de nouveaux de marquer sa voix ? Ça passe par où ? Par la sortie de l’Europe ? Par un changement de l’Europe par l’intérieur comme certains politiques tentent de le faire ou en tout cas annoncent vouloir le faire ? Comment vous voyez les choses ?

Pierre De Gaulle _ Je pense qu’il faut que la France redonne de la voix. Elle en a les capacités en termes industriels, stratégiques, en termes de découvertes, en termes scientifiques, de se repositionner. C’est qu’elle entende, qu’elle fasse entendre sa voix évidemment en Ukraine, qu’elle cesse cette politique de surenchère, qu’elle ait une attitude de discussion directe, franche, ordonnée, notamment avec la Russie.

Le président Poutine disait que dans les discussions précédentes on était restés quand même à un certain niveau de respect vis-à-vis des chefs d’Etat. Dans le monde occidental et dans le monde américain il n’y a plus de parole donnée, il n’y a même aucun respect des traités internationaux des résolutions de l’ONU, qui sont fustigées, qui sont remplacés par l’application unilatérale du « right to protect », c’est à dire au nom de la protection des populations, de je ne sais quelle construction politique et idéologique, on vise à attaquer l’intégrité d’un Etat, sa souveraineté, et on piétine les résolutions de l’ONU et les accords internationaux. Regardez ce qui s’est passé sur l’invasion en Irak, la fausse résolution de l’ONU qui a été votée, sous prétexte des armes de destruction massive, regardez les bombardements en Yougoslavie, qui ont été faits façon unilatérale par l’OTAN, et là vous avez la ministre des Affaires étrangères allemande qui dit « ah bah tiens la résolution 1244 au Kosovo est inapplicable », tout ça pour essayer de créer une zone de conflit supplémentaire c’est à dire qu’on demande aux Serbes de renoncer à leur souveraineté et à leur intégrité territoriale en reconnaissant l’indépendance du Kosovo alors que c’est exactement le contraire en raison de la résolution de 1244 !

Clémence _ On arrive à la fin de cette émission…

Pierre De Gaulle _ Je voudrais un peu d’honnêteté, de dignité, de force dans la voix de la France ! Qu’elle se démarque en restant dans ces institutions, oui, tout à fait, il faut un courage politique, il faut une continuité, il faut une stratégie, une vision, et je pense que la France a tout à fait les moyens, la capacité, mais évidemment il faut une vision stratégique pour le faire et il faut une vraie feuille de route. Il faut une vraie feuille de route !

Clémence _ Merci infiniment Pierre de Gaulle ! Il nous faudrait plus de De Gaulle, en ce moment, en France, en tout cas ! Je rappelle : vous êtes le petit-fils du général de Gaulle, conseiller en stratégie et en finance d’entreprise. Merci à vous et à Jean-Louis Tremblay !

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(* Clara Gaymard, ex-PDG du groupe monopolistique US "General Electric", peut très légitimement être qualifiée de Kollabo de l’impérialisme US, même selon la version "Wikipédia" de l’histoire :

« En septembre 2006, elle rejoint l’entreprise General Electric, qui lui confie la présidence de GE en France, puis celle de la région Europe du Nord-Ouest en octobre 2008.

Nomination à la tête de GE International :

Toujours présidente-directrice générale de GE France, Clara Gaymard est nommée en avril 2009 vice-présidente de GE International chargée des grands comptes publics (GE International for Government Sales and Strategy), puis, en août 2010, vice-présidente chargée des Gouvernements et des Villes, sous la présidence de Jeffrey R. Immelt.

En 2014, elle utilise son expertise et son réseau relationnel pour favoriser le rachat de la branche énergie d’Alstom par GE. En 2015, elle s’engage à ce que cette opération se traduise par la création de « 1 000 emplois nets en France ». Elle ne dément toutefois pas l’information selon laquelle 10 300 postes seraient supprimés dans le monde, dont 2000 en France.

Fin janvier 2016, après dix ans au sein de General Electric à encourager les relations économiques entre la France et les États-Unis au nom de la défense des emplois industriels en Europe, et au moment où 6 500 suppressions d’emplois sont annoncées en contradiction avec les engagements pris auprès du gouvernement français, elle est convoquée à l’Élysée pour s’en expliquer, et officialise ensuite son départ de la société.

Le journaliste Jean-Michel Quatrepoint écrit que « pendant dix ans, Mme Gaymard a été l’un des relais essentiels de l’influence américaine en France : membre de la Trilatérale, présidente de la Chambre américaine de commerce, membre du conseil d’administration de la French-American Foundation. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Clara…

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Sur le même thème >>>

France-Russie,"Retrouver le chemin de l’alliance eurasiatique" : nouvelle interview de Pierre De Gaulle sur Sud-Radio !

Pierre de Gaulle à Sud-Radio : "Ils ont détruit la France de mon grand-père !"

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Urgentissime !!! Nouvelle intervention de Pierre De Gaulle sur le conflit en Ukraine et sur l’avenir des relations franco-russes !

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+ de 25 000 vues sur Agoravox ! >>>

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nouvelle-intervention-de-pierre-de-245717

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Discours de Pierre de Gaulle, petit-fils du Général De Gaulle à l’occasion de la Fête Nationale de la Fédération de Russie - TEXTE INTÉGRAL - VIDÉO -

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Ce discours du 14 Juin, à l’Ambassade, a fait un peu plus de 8000 vues sur Agoravox (Mais a connu bien d’autres republications) :

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/discours-de-pierre-de-gaulle-petit-242275

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VOIR AUSSI >>>

La France en paix dit : Stop OTAN ! Stop guerre !

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BREXIT ??? 8 ans après, c’est la CITY qui contrôle plus que jamais les flux financiers en €uros !!!

"Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant FREXIT ! FREXIT ! FREXIT !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien". La pseudo-"résistance" d’opposition contrôlée Asselineau, Philippot, Gastaud And Co montre la lune pour que les idiots regardent la lune au lieu de pointer les vraies cibles de la lutte.

http://cieldefrance.eklablog.com/pseudo-resistance-bien-entendu-on-peut-sauter-sur-sa-chaise-comme-un-c-a213434707

Libérons la « BANQUE de FRANCE LIBRE » !

http://cieldefrance.eklablog.com/liberons-la-banque-de-france-libre-a213595395

Le principe d’une Banque de France Libre, indépendante de l’Eurosystème, appartient de plein droit au Peuple de France, et non à tel ou tel courant politique ou religieux !

http://cieldefrance.eklablog.com/le-principe-d-une-banque-de-france-libre-independante-de-l-eurosysteme-a213683999

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Sur le fond et le contexte de l’Affaire Juving-Brunet >>>

2023 – GUERRE OU PAIX ???

http://cieldefrance.eklablog.com/2023-guerre-ou-paix-a213646237

Fin de partie pour la "Banque de France Libre" ??? Les premières leçons évidentes d’un échec…

http://cieldefrance.eklablog.com/fin-de-partie-pour-la-banque-de-france-libre-les-premieres-lecons-evid-a213585921

D’une transition à l’autre, anticapitaliste et/ou anti-banco-centraliste, une alternative sociale reste nécessaire. Quelle voie de transition au XXIe siècle ?

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