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La dette globale est énorme comparée à celle des retraites

vendredi 10 février 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 10 février 2023).

Dette mondiale, situation géopolitique mondiale…Ce qu’on ne dit pas est plus important que le bruit saturant

https://www.breizh-info.com/2023/02…

10 février 2023

Jean Goychman

Depuis des semaines, pratiquement toute la communication politique tourne autour de la réforme des retraites. Même si ce sujet intéresse tout le monde, il se passe en ce moment dans le monde quelques menus évènements qui, eux aussi, peuvent mériter une certaine attention. D’autant plus que leurs conséquences risquent de se faire sentir rapidement dans notre quotidien, alors que, question retraite, ceux qui y sont ne semblent pas concernés et ceux qui subiront les effets de la réforme -si tant est qu’elle soit maintenue (je ne suis pas devin)- devront encore attendre quelques minutes.

Dans ces conditions, n’est-il pas légitime de se demander si ce feuilleton de la réforme des retraites n’est pas un paravent destiné à occulter une autre actualité beaucoup plus inquiétante encore ?

En premier lieu, une dette mondiale de dimension cosmique

Cette dette a plusieurs composantes :

La dette « publique » qui provient des emprunts des Etats. Ce sont des « bons du trésor » en échanges desquels les banques (centrales ou pas) créent de la monnaie (qui peut être fiduciaire pour les banques centrales) ou scripturales (lignes de compte).

La dette privée est la somme de tous les prêts consentis aux personnes privées pour faire des achats, voire rembourser un autre prêt.

Enfin, les engagements « hors bilan »qui sont des sommes dues, mais pas encore exigibles. Ce sont des dettes que la réglementation comptable permet de « cacher » (darkpools).

Les dettes publiques représentent environ 350 000 milliard de dollars (10 fois le PIB mondial) et le total des dettes s’élève à environ un million de milliards de dollars. Et, sous l’action de la création monétaire par les banques centrales, ces dettes augmentent en continu. Ce phénomène, étudié depuis le 18 ème siècle, a pour résultat d’enraciner une inflation, décalée dans le temps et fonction de l’écart entre le point d’injection et celui où l’argent va « ruisseler »

En d’autres termes, cela dépend de ce que ceux qui se servent en premier vont laisser aux autres à chaque niveau de la cascade. Tout le monde ou presque s’accorde à dire que les dettes doivent être payées. On nous dit même, pour revenir à la retraite, et je cite Olivier Véran, que « sans la réforme des retraites, ce sera la faillite du système des retraites » et Gabriel Attal a surenchéri avec son :

« C’est la réforme ou la faillite ! »

Or, tout ce battage politico-médiatique autour de cette réforme n’est dû qu’au problème de financement des retraites et il est récurrent depuis des décennies. Il s’agit certes de sommes importantes, mais on semble oublier qu’en France, le total des dettes, tout confondu, est de l’ordre de 8000 milliards d’euros, ce qui représente 350 % de notre PIB (environ 2500 milliards d’euros) et cela fait de notre pays potentiellement le plus endetté.

Vous constaterez que personne n’est venu nous en parler, et encore moins nous dire comment nous allons en sortir…

Une situation géopolitique mondiale en plein bouleversement

Autre sujet « saturant » : la guerre en Ukraine. Une chaîne TV d’information en continu y consacre la majeure partie de son temps d’émission. Les débats sont loin d’être contradictoires car, en pratique, tous les intervenants sont pro-Ukraine, lorsqu’ils ne sont pas ukrainiens eux-mêmes. En tout cas, silence gouvernemental sur ce sujet. Pourtant, la guerre en Ukraine semble de plus en plus être le sommet visible d’un iceberg qui atteint des profondeurs abyssales.

En 1973, la Commission Trilatérale avait décidé de distribuer les rôles respectifs des États en fonction des intérêts occidentaux. Il s’agissait essentiellement de consacrer la prépondérance de la finance anglo-saxonne et d’asseoir ainsi sa domination mondiale. Les pays industrialisés allaient entrer dans l’ère « post-industrielle », les pays « en voie de développement » allaient devenir « l’atelier du Monde » et les pays pauvres allaient tout bonnement le rester, car on se contenterait de prélever les matières premières de leur sol et sous-sol.

Dans son livre « Tragedy and hope », Caroll Quigley avait parfaitement décrit ce mécanism et le lecteur désireux d’approfondir pourra se référer à ce lien.

Au bout d’un certain temps, les pays « en voie de développement » ont fini par émerger et ils ont progressivement réalisé que la place qui leur était dévolue ne correspondait plus à leur puissance économique réelle. Ils ont commencé à s’organiser entre eux dans différentes associations afin d’envisager une alternative à cette domination occidentale, qui les cantonnait aux étages inférieurs.

Tout ceci ne demandait qu’à remonter à la surface et la guerre en Ukraine fut un signal fort. Le clivage est apparu aux Nations Unies lors des différents votes. On constate qu’aujourd’hui, la réalité de cette guerre est qu’elle oppose l’Occident au reste du Monde qui ne veut plus de cette domination.

Cela avait été anticipé par Klaus Schwab et Thierry Mailleret dans le livre « Covid 19 la grande réinitialisation » (Editions Forum Publis hing)

Cet extrait ouvre la porte à une nouvelle géopolitique mondiale, qui se dessinerait autour des continents.

Ce dont Schwab ne parle pas est la question du dollar en tant que monnaie de réserve internationale. Elle est pourtant au centre de ce conflit et cela a été mis en évidence par les sanctions économiques , parmi lesquelles se trouvait l’interdiction faite à la Russie d’utiliser le système international Swift pour les tractations commerciales dont la monnaie principalement utilisée est le dollar. La réponse de la Russie, qui indiquait clairement que cela avait été débattu au préalable avec beaucoup d’autres pays, et notamment les BRICS, a été d’imposer sa monnaie, le rouble, pour ses ventes de gaz et de pétrole. C’est un coup sans précédent porté contre le dollar montrant, s’il en est besoin, que la Russie et ses alliés s’en prennent directement à la puissance américaine et, à travers elle, à tout l’Occident. Vous noterez que, à travers ce problème monétaire, on revient sur celui de la dette mondiale. Aujourd’hui, la dette publique américaine est exportée dans les autres pays du Monde au-travers du dollar. Que va-t-il se passer si ce dollar s’exporte moins mais que la FED continue à l’imprimer au même rythme ?

Les gouvernants et les partis politiques restent muets

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il semble qu’il y ait un consensus de toute la classe politique pour ne pas aborder ces sujets. Ils remettent pourtant en question tout l’avenir, non seulement de notre continent, mais aussi, et cela nous concerne au plus haut point, de notre pays.

Même si les choses ne sont pas « gravées dans le marbre », il paraît impensable que personne ne fasse, au minimum, un état des lieux.

De Gaulle, périodiquement, s’exprimait lors de conférences de presse dans lesquelles, avec le talent qui était le sien, il exprimait clairement sa vision des choses, au besoin en suscitant les questions qui allaient permettre de le faire au-travers de ses réponses

Aujourd’hui, l’espace médiatique est entièrement occupé par des questions secondaires, peut-être opportunément créées ou dictées par la volonté de passer sous silence toutes les autres.

Ce silence devient vraiment assourdissant.

Jean Goychman Crédit photo : Photo d’illustration (DR)

4 Messages de forum

  • La dette globale est énorme comparée à celle des retraites 13 février 2023 14:03, par Luniterre

    Lorsqu’un scandale atteint une dimension mondiale, il cesse, en réalité, d’être un scandale, pour devenir un bruit de fond, parmi tant d’autres, et que plus personne n’écoute. Il devient donc mythique, perdant chaque jour un peu plus de sa substance, en tant que scandale, à mesure même qu’il continue de se développer. La faim dans le monde qui tue des millions de victimes, chaque année, ne mobilise guère sérieusement qu’une poignée d’originaux manifestement sans aucune influence réelle. A l’opposé, la « richesse » extrême de quelques multimilliardaires, illustration des inégalités démesurée de la société humaine, atteint également une dimension mythique qui la dissimule on ne peut mieux dans le bruit de fond médiatique. Encore plus colossale que la richesse extrême, la dette mondiale ne serait-elle donc pas, au-delà de sa dimension mythique elle-même, une sorte de « chaînon manquant » dans la logique absurde de la société humaine moderne ? Et donc, parmi tous les scandales mythiques à échelle planétaire, le premier qui devrait être dénoncé ? Alors qu’il est sans doute le mieux « accepté » parmi tous ces bruits de fond scandaleux qui sont la trame de notre réalité quotidienne « médiatisée », la toile de fond du spectacle de l’absurde.

    Une dette remboursée est par définition une dette qui a enrichi à la fois le créancier et son débiteur, même si pas toujours en proportions égales. Les oligarchies ne se forment donc pas essentiellement sur la base des dettes remboursées, mais des autres… Celles qui durent sans être remboursées sont celles qui sont les plus performantes en termes d’asservissement, de pouvoir sur les débiteurs, et en fin de compte, d’accaparement des richesses et des ressources économiques.

    Rembourser systématiquement sa dette, ou, à tout le moins, être capable de la rembourser à tout instant, c’est le seul moyen d’échapper au pouvoir du créancier, et donc, de rester libre.

    L’histoire de la dette mondiale, c’est donc l’histoire de l’asservissement des nations, auquel chacun semble désormais « habitué » quasiment dès sa naissance, n’entendant d’autre son de cloche, là aussi, que de la part de quelques « originaux » rendus médiatiquement aussi invisibles que les rares bonnes âmes se dévouant sincèrement contre la faim dans le monde…

    Pourtant, dénoncer ce scandale, parmi les autres, n’en exige pas moins de rigueur, s’il s’agit, précisément, de quitter la dimension mythique pour le réintégrer dans le réel.

    Les chiffres de la dette mondiale sont suffisamment « astronomiques » pour qu’il ne soit pas besoin de les multiplier encore, histoire de faire du « buzz » ou de complaire à quelque idéologie que ce soit. La réalité « brute », suffit, et d’autant plus, dans le contexte guerrier actuel. Le pays par lequel le « scandale » de la guerre semble arriver étant précisément le seul grand pays qui peut encore agir indépendamment de la dette mondiale, que cela « plaise » ou non… Retour à une réalité brutale qui crève précisément la toile de fond du spectacle :

    « On ne peut opposer abstraitement le spectacle et l’activité sociale effective ; ce dédoublement est lui-même dédoublé. Le spectacle qui inverse le réel est effectivement produit. En même temps la réalité vécue est matériellement envahie par la contemplation du spectacle, et reprend en elle-même l’ordre spectaculaire en lui donnant une adhésion positive. La réalité objective est présente des deux côtés. Chaque notion ainsi fixée n’a pour fond que son passage dans l’opposé : la réalité surgit dans le spectacle, et le spectacle est réel. Cette aliénation réciproque est l’essence et le soutien de la société existante. » Guy Debord, Société du spectacle, §8.

    Comprendre la formation de la toile de fond du spectacle permet donc de comprendre le sens de sa rupture en cours. C’est la réflexion qui ressort de la lecture critique d’une approche biaisée, dans un article récent, de la réalité de la dette.

    « Dette mondiale, situation géopolitique mondiale…Ce qu’on ne dit pas est plus important que le bruit saturant » …Excellent titre, effectivement ! Encore faut-il réellement aller plus loin, notamment si l’on veut véritablement décrypter le rôle du vilain canard en guerre contre le reste de la basse-cour que les médias ont assigné à la Russie…

    En nouvelle introduction à :

    http://cieldefrance.eklablog.com/dette-mondiale-vilain-canard-qui-n-en-a-pas-a213787605

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