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Pays Basque - 4 mai 2018 - Auto-dissolution de l’ETA (vidéo)

mardi 8 mai 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 mai 2018).

Note de do :

Et il ne faut pas oublier une chose, c’est que TOUS les attentats aveugles, notamment dans les super-machés, ont été commis par l’État espagnol puis attribués à l’ETA pour la faire mal voir de la population. Souvenons-nous notamment de l’attentat massif du 11 mars 2004 que le pouvoir avait tenté d’attribuer à l’ETA ! Alors, demander pardon pour ce qu’ils n’ont pas fait ? N’importe quoi !

Et il ne faut pas oublier non plus l’heure de gloire de l’ETA : l’exécution à Madrid, le 20 décembre 1973, de Carrero Blanco ! Le successeur désigné par lui de Franco. Pour maintenir un franquisme dur, Franco estimait qu’il fallait que lui succède quelqu’un qui saurait, comme lui, maintenir l’alliance entre les phalangistes (fascistes) et les royalistes. Or seul Carrero Blanco en était capable. C’est pourquoi, Franco lui-même étant inatteignable, l’ETA avait décidé de tuer Carrero Blanco. À la suite de quoi, finalement, Franco avait dû se résoudre à ce qu’un roi règne sur l’Espagne à sa mort, et que ce serait Juan Carlos. Alors demander pardon pour l’exécution du futur dictateur Carrero Blanco ? certes pas !

Gagner la paix

Le 7 mai 2018

Par Txetx Etcheverry

ETA - Rencontre Internationale du 4 mai 2018

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

La fin définitive et sans ambiguïté de l’organisation ETA place aujourd’hui les Etats espagnol et français devant leurs responsabilités. Elle marque l’ouverture d’un nouveau cycle dans l’histoire du Pays Basque. Réflexion sur le devenir de la société basque après la dissolution de l’organisation clandestine et la rencontre internationale d’Arnaga du vendredi 4 mai 2018 à Cambo.

Une décision historique et sans ambiguïté

Dans le cadre d’un débat interne, lancé il y a plus d’un an par la direction d’ETA, 1077 militant.e.s (sur un total de 1335 ayant droit de vote) ont participé au vote ratifiant une décision historique et sans ambiguïté aucune : “l’organisation ETA a entièrement défait toutes ses structures. Elle a mis un terme à toute son activité politique. Elle ne sera plus un acteur qui exprime des positions politiques, engage des initiatives ou interpelle d’autres acteurs (…) ETA veut mettre un terme à un cycle dans le conflit qui oppose le Pays Basque aux États, caractérisé par l’usage de la violence politique (…) ETA est né du peuple et, à présent, elle se dissout en lui.” Le communiqué, daté du 3 mai 2018, est donc le dernier d’une organisation née en 1958, en pleine dictature franquiste.

La “Rencontre internationale pour avancer dans la résolution du conflit au Pays Basque”, à Arnaga le 4 mai.

Un processus unilatéral

Cette décision, approuvée par 997 votant.e.s —47 contre et 33 votes blancs ou abstentions, 288 militant.e.s n’ayant pas pu prendre part au vote, la majorité pour des questions techniques et certains parce qu’ils ne se sentaient plus légitimes pour participer à une telle décision— vient ainsi mettre un point final à 60 ans d’existence de l’organisation indépendantiste basque. Ce résultat est d’autant plus remarquable qu’il survient dans un contexte où aucun des gestes de bonne volonté réalisés depuis 2011 n’a reçu d’encouragements en retour de la part de l’État espagnol, bien au contraire. Depuis l’arrêt de la lutte armée en 2011, Madrid a entretenu les logiques de tension, voire les provocations. Des prisonniers soumis à des régimes d’incarcération très durs, se soldant en drames humains réguliers, aux procédures antiterroristes appliquées à des actes n’ayant pourtant rien à voir, comme dans l’affaire des jeunes d’Altsasu ; des déclarations belliqueuses, paroles et gestes humiliants, à l’alimentation permanente des rancœurs, clivages et logiques du passé ; l’attitude de Madrid suscite bien des interrogations.

S’agissait-il d’une volonté de pousser à la faute, de faire dérailler un processus de paix fragile car unilatéral ; ou juste le fruit d’une culture intrinsèquement liée au nationalisme espagnol ? Gagner ne suffit pas, il faut écraser totalement son adversaire, l’humilier, lui faire rendre gorge, l’obliger à se renier, quitte à risquer de finalement perdre, à court ou à long terme.

Michel Camdessus, ancien directeur du FMI.

La Déclaration d’Arnaga

La rencontre internationale de Cambo, outre qu’elle reflétait bien la dimension historique du moment vécu par le Pays Basque, a pu mesurer le chemin parcouru depuis la Conférence pour la paix en Pays Basque d’Aiete en 2011, qui avait précédé l’annonce par ETA de sa décision d’arrêter définitivement la lutte armée. Une Déclaration d’Arnaga, signée par plusieurs des personnalités également présentes à Aiete, dont Gerry Addams, ex-président du Sinn Fein, et Jonathan Powell, ex-Chef de cabinet de Tony Blair et principal négociateur britannique lors du conflit en Irlande du Nord, a été lue ce 4 mai 2018 à Cambo. Elle pointe l’immobilisme de Madrid et les dangers qu’il fait courir à la dynamique d’apaisement en Pays Basque : “Nous avons suggéré que le dialogue entre le groupe (ETA) et le gouvernement espagnol se poursuive, et cela ne s’est pas fait (…) Il reste un certain nombre de questions à aborder, y compris celle des prisonniers et des personnes toujours en fuite. Il reste également des étapes visant à normaliser totalement la vie quotidienne et politique dans la région (…) Toute partie qui recherche à obtenir une victoire totale risque de voir le conflit réapparaitre comme nous en avons été témoins dans bien d’autres situations”.

Chemin sans retour

Celles et ceux qui ont continué à travailler pour maintenir et approfondir les logiques et dynamiques de paix l’ont fait dans ce contexte hostile et difficile. La tentation du recours aux stratégies violentes ou aux résistances armées est toujours d’actualité (on peut l’observer en ce moment même en France avec les black blocks, les débats sur la fameuse “complémentarité des tactiques” jugeant légitime et efficace l’usage de la violence). La pédagogie catastrophique du gouvernement espagnol en Catalogne (même avec des moyens et une stratégie 100% non-violente, vous serez violemment réprimés et vous finirez en prison) ou en Pays Basque (notre attitude envers vous sera la même que vous pratiquiez ou que vous renonciez à la lutte armée) ne laisse guère d’illusions sur sa volonté d’apaisement ou de dialogue. Pourtant, le retour en arrière n’est pas une option et la décision d’ETA est sans appel. Elle marque l’ouverture d’un nouveau cycle dans l’histoire du Pays Basque.

Arnaldo Otegi, Jean-René Etchegaray, Andoni Ortuzar

Et maintenant ?

La fin définitive et sans ambiguïté de l’organisation ETA place aujourd’hui les deux États devant leurs responsabilités. Vont-ils à leur tour poser des gestes forts, d’une dimension historique, pour valider le chemin parcouru, pour contribuer à une paix globale et durable en Pays Basque, pour faciliter les bases d’un nouveau vivre-ensemble et d’une difficile mais nécessaire réconciliation ? Ou décideront-ils de continuer la stratégie de la tension en exigeant, par exemple, des prisonniers qu’ils renient leur passé ou formulent des demandes de pardon qui n’ont jamais été imposées aux franquistes, aux tortionnaires ou aux responsables des différents groupes para-policiers. Voire, comme l’ont déjà demandé certains dirigeants du PP (Partido Popular, au pouvoir en Espagne), de renoncer à leur projet “indépendantiste totalitaire” ?

Que fera la France ?

Jusqu’à aujourd’hui, le processus de paix a été quasi-totalement unilatéral, si l’on excepte les timides évolutions observées côté français. Après les événements de Louhossoa, l’État français s’est en effet légèrement démarqué de son homologue espagnol : changement de ton, décision de laisser faire et même de faciliter le désarmement complet d’ETA, ouverture d’un cadre de dialogue et de travail entre le ministère de la justice et une délégation du Pays Basque, première série de rapprochements de prisonniers basques.

Va-t-il aujourd’hui sortir de cette réserve et se montrer à la hauteur de la situation ? Cela signifierait au minimum la fin immédiate du régime d’exception pour tous les prisonniers basques incarcérés en France, et l’activation de toutes les procédures permettant de hâter leur libération.

Cela a déjà été fait pour d’autres et je n’ai pas vu l’État français protester ou s’y opposer. Les ministres, généraux, commissaires responsables du GAL, organisation ayant commis de nombreux attentats sur le territoire national français et fait près d’une trentaine de morts avaient été condamnés par la justice espagnole à des peines de 70 ou 75 ans de prison. Le GAL avait arrêté ses activités, ses responsables ont vu leur peines suspendues après seulement trois ou quatre ans d’incarcération. Qui a protesté côté français ? Et pourtant que je sache, le GAL, lui, n’a jamais rendu ses armes, ne s’est jamais dissout et n’a jamais demandé pardon.

Le gouvernement français pourrait également plaider auprès de Madrid une autre attitude dans la gestion de ce dossier. Après l’avoir fidèlement suivi pendant 30 ans dans ses logiques de répression et de politiques d’exception, ne serait-il pas temps qu’il lui montre qu’une autre voie est possible, bien plus favorable à l’apaisement immédiat, à la suppression des foyers de tension, au dépassement des haines, à la construction d’un avenir moins gangrené par les désirs de revanche ?

Désarmer la parole

Pour l’instant, il est clair que l’État espagnol ne se situe pas du tout dans une telle logique. Il n’a répondu à chaque pas effectué par ETA qu’en formulant chaque fois de nouvelles conditions et de nouvelles menaces. Jamais il n’a tenté de désarmer les paroles, d’apaiser le climat ambiant en Espagne. Au contraire, on assiste dans la presse, autour des associations de victimes, des partis politiques, à une surenchère d’exigences à sens unique. Oubliant les crimes du franquisme, de la police et de la Guardia Civil commis après la mort de Franco, des groupes para-policiers, les milliers de cas avérés de torture, dans un pays où l’on en est encore à rechercher les corps des fusillés de 1936 ; il n’est question que de faire payer durement et jusqu’au bout les militant.e.s de l’organisation ETA. Pas question de regarder vers l’avenir et de voir comment ouvrir, entre toutes et tous, une nouvelle page de l’histoire du Pays Basque qui mette définitivement un terme à cette violence et à ces haines. On focalise sur une partie du passé, celle des violences d’ETA. Le débat doit se concentrer sur une partie des conséquences du conflit pour mieux ignorer ses causes, pour ne surtout pas les aborder.

A l’issue de cette Rencontre Internationale la Déclaration d’Arnaga a été lue par : Jonathan Powell, Chef de cabinet du Premier ministre du Royaume-Uni et principal négociateur britannique lors du conflit irlandais 1997-2007, Cuauhtémoc Cárdenas Solórzano, Chef de gouvernement du District fédéral 1997-1999, fundateur du Parti de la Révolution Démocratique (PRD), Président honoraire de l’Internationale Socialiste. Michel Camdessus, Directeur général du Fonds monétaire international 1987-2000, Gouverneur de la Banque de France 1984-1987, Irati Agorria Cuevas.

Gagner la paix

Cette attitude peut fonctionner à court terme, mais risque bien de se retourner peu à peu contre ses tenants. Après 80 ans de violences politiques ininterrompues, la majorité de la société basque a depuis longtemps déjà une forte aspiration à la paix et à une convivialité sereine. C’est notamment pour cette raison là que la lutte armée d’ETA est devenue chaque fois moins soutenue, moins assumée. Et c’est également pour cette raison que celles et ceux qui seront identifiés comme essayant d’empêcher de fermer cette page et d’en ouvrir une nouvelle en paieront un coût politique grandissant au fur et à mesure que le temps passera. La perception de l’opinion internationale va également se modifier au fur et à mesure que les années s’écouleront. Plus le temps va passer et plus les gens verront apparaître la globalité des 80 années d’affrontement armé vécues par le Pays Basque et pas uniquement ces dernières décennies. Le recul permettra de mieux appréhender les responsabilités historiques de chaque camp. Et sans lutte armée pour justifier ses dérives autoritaires, le roi est plus nu que jamais.

Ce qui se joue en fait, maintenant qu’un des principaux protagonistes a abandonné le camp de la guerre, c’est la bataille de la paix. L’État espagnol n’a de cesse de clamer qu’il a gagné la guerre. Mais s’il se refuse à rentrer sur le terrain de la paix, il aura chaque fois plus de probabilités de perdre ce nouveau combat. Car la confrontation entre le Pays Basque et Madrid est loin de s’être dissoute avec ETA. Elle s’est déplacée sur un terrain plus en adéquation avec la volonté majoritaire de la société basque ; un terrain où la toute puissance militaire, policière, technologique de l’État espagnol sera loin d’être un avantage décisif.

On a bien vu les efforts qu’il a déployés pour retarder au maximum ce moment, pour maintenir artificiellement une situation de tension et les logiques du passé. Mais en un peu plus d’un an, il n’a pu empêcher un certain nombre d’initiatives de marquer les esprits : la “bataille” du désarmement, la reconnaissance et le regret par ETA des souffrances et dégâts irréparables causés par le conflit et aujourd’hui cette disparition sans ambiguïté de l’organisation armée qui va considérablement modifier le contexte et les perspectives. Au delà des effets de manche, des appels à la vengeance, des parades de matamore triomphant, à cause de son intransigeance, de sa logique guerrière et de sa volonté d’écrasement total, l’État espagnol a peut-être déjà commencé à perdre la bataille de la paix.

La déclaration d’Arnaga du 4 mai 2018 :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/ARNAGA_FRA.pdf

Signataires de la déclaration :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/SINATZAILEAK.pdf

La présentation des organisateurs :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/PRES…

La liste des invités :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/GONBIDATUEN-ZERRENDA.pdf

Les membres du groupe de soutien :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/200_BABESLEAK.pdf

Biographie des personnalités internationales soutenant :

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/200_CV.pdf

Gallerie d’images : https://www.flickr.com/photos/157997353@N06/

L’attentat du 11 mars 2004 à Madrid

En 2004, le dictateur espagnol José María Aznar commandita un gigantesque attentat terroriste aveugle qui eut lieu le 11 mars à Madrid, avec des bombes placées dans des trains de banlieue, donc chez les pauvres, et fit plus de 200 morts et au moins 1900 blessés.

Il allait y avoir des élections que son parti devait perdre. Il pensait qu’en attribuant comme d’habitude cet attentat aux Basques, et en passant pour LE héros anti-terroriste du siècle, son parti allait quand même gagner les élections.

Mais personne ne crut que les indépendantistes basques aient pu commettre une telle horreur. La mobilisation à base de SMS — la toute première mobilisation à base de SMS de l’histoire — fut instantanément gigantesque.

Finalement l’attentat fut attribué à un auteur plus crédible, al-Qaïda, ce qui n’empêcha pas le parti d’Aznar de perdre les élections.

Anne Etchegoyen - Du Pays Basque à Saint-Jacques

Enregistré sur France 3 le 27 février 2017 vers 02h00

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Voix Basques - Hegoak - Les Ailes - Anne Etchegoyen - Le Choeur Aizkoa (Vidéo 1’28)

http://mai68.org/spip/spip.php?article6016

Enregistré sur France 3 le 17 aout 2013

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L’essentiel de la chanson dit ceci :

Si je lui avais coupé les ailes
Il aurait été à moi
Il ne serait pas parti
mais il n’aurait plus été un oiseau
et moi, c’est l’oiseau que j’aimais…

etc…

Durant le franquisme, chanson allusif à la liberté….
Un succès phénoménal jamais démenti, un des refrains des fêtes de Bayonne encore de nos jours… repris en langue basque pas les Corses, les Irlandais, Joan Baez, et quelques autres…
Tu l’apprends par coeur, tu viens aux fêtes de Bayonne, tu la chantes et aussitôt se forme un choeur autour de toi. C’est bien pour se lancer dans le bain…

Xarlo

Txalaparta - Musique basque par Fran Idareta (vidéo 5’37)

http://mai68.org/spip/spip.php?article7429

Txalaparta - Fran Idareta

Vidéo datée du 6 Juillet 2011

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Le pays basque n’est pas à vendre (vidéo 51’47)

http://mai68.org/spip/spip.php?article8039

GENERATION DES AUTONOMISTES BASQUES

Enregistré sur France 3 le 6 octobre 2014 à 23h45

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Les Basques ont fait une vraie critique du tourisme. Je me souviens quand j’étais jeune, sur les murs des villes basques étaient écrits divers slogans dont : « Touriste, tu nourris Franco ! » En Provence, j’avais lu aussi : « Lo tourisme faye caga la Prouvence ! »

LES BASQUES SONT BASQUES !

http://mai68.org/spip/spip.php?article3990

La dictature franquiste se fonda sur le mensonge de Guernica :

http://mai68.org/spip/spip.php?article2369

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