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Le volte face public de la Russie vers la Palestine

dimanche 12 novembre 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 12 novembre 2023).

Le président russe Vladimir Poutine a critiqué le soutien de l’Occident à la guerre d’Israël à Gaza et s’est aligné sur la majorité mondiale pour défendre la Palestine. Il a accusé les États-Unis et leurs alliés d’inciter à l’instabilité mondiale et d’être à l’origine des tragédies en Palestine et dans d’autres régions.


Le volte face public de la Russie vers la Palestine

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7 novembre 2023

Pepe Escobar

La question complexe et nuancée de la neutralité géopolitique de la Russie dans la tragédie israélo-palestinienne a finalement été clarifiée la semaine dernière, en des termes très clairs.

La preuve en est que le président russe Vladimir Poutine s’est adressé en personne, le 30 octobre, au Conseil de sécurité de son pays, à de hauts responsables gouvernementaux et à des chefs d’agences de sécurité.

Parmi les personnalités présentes figuraient le Premier ministre Mikhail Mishustin, le président de la Douma Vyacheslav Volodin, le secrétaire du Conseil de sécurité Nikolai Patrushev, le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, le directeur du FSB Alexander Bortnikov et le directeur du SVR (renseignement extérieur) Sergei Narishkin.

M. Poutine n’a pas perdu de temps pour détailler la position officielle de la Fédération de Russie dans l’incandescence géopolitique actuelle de deux guerres imbriquées de vendredi dernier, sur "l’araignée qui tente d’enchevêtrer la planète entière et le monde entier dans sa toile d’araignée".

La preuve B de la position officielle de la Russie, en particulier sur Israël-Palestine, a été donnée par le représentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, Vasily Nebenzya, lors d’une session spéciale de l’Assemblée générale des Nations unies sur la Palestine, deux jours après le discours de M. Poutine.

M. Nebenzya a clairement indiqué qu’Israël, en tant que puissance occupante, n’a pas "le droit à l’autodéfense", ce qui a été confirmé par une décision consultative de la Cour internationale de justice des Nations unies datant de 2004. À l’époque, la Cour avait également établi, par 14 voix sur 15, que la construction par Israël d’un mur massif en Palestine occupée, y compris à Jérusalem-Est, était contraire au droit international.

En termes juridiques, Nebenzya a réduit à néant l’argument du "droit à l’autodéfense" brandi sans cesse par Tel-Aviv et toute la galaxie de l’OTAN. L’Hégémon, protecteur de Tel-Aviv, a récemment opposé son veto au projet humanitaire du Brésil au Conseil de sécurité de l’ONU parce qu’il ne mentionnait pas le "droit à l’autodéfense" d’Israël.

Tout en soulignant que Moscou reconnaît le droit d’Israël à assurer sa sécurité, Nebenzya a insisté sur le fait que ce droit "ne pourrait être pleinement garanti que dans le cas d’une résolution équitable du problème palestinien basée sur les résolutions reconnues du Conseil de sécurité de l’ONU". Les faits montrent qu’Israël ne respecte aucune résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Palestine.

Les priorités de Lavrov en Palestine occupée

La pièce à conviction C sur la position de la Russie concernant Israël/Palestine a été fournie par le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov lors d’une conférence de presse avec le ministre koweïtien des affaires étrangères Sabah Al-Sabah, deux jours après l’intervention de Nebenzya à l’ONU.

M. Lavrov a réitéré les priorités de Moscou déjà soulignées par M. Poutine et M. Nebenzya : un cessez-le-feu urgent, des couloirs humanitaires et un retour à la table des négociations pour "un État palestinien indépendant, tel qu’envisagé par le Conseil de sécurité de l’ONU dans les frontières de 1967, qui coexisterait dans la paix et la sécurité avec Israël".

M. Lavrov a souligné une fois de plus que plusieurs tactiques de diversion américano-israéliennes sont utilisées "pour retarder (voire enterrer) la décision du Conseil de sécurité des Nations unies de créer un État palestinien".

Selon le ministre russe des affaires étrangères, cela implique de condamner les Palestiniens "à une existence éternelle sans droits". Cela ne garantira ni la paix ni la sécurité dans la région et ne fera qu’aggraver le conflit. Et vous ne serez pas en mesure de l’approfondir. Les prochains "raisins de la colère" seront semés et pousseront rapidement".

L’analyse de Lavrov, tout comme celle de Poutine, converge avec celle de Khamenei et de Nasrallah : "Il ne s’agit pas de Gaza, mais du conflit israélo-palestinien. L’État de Palestine fait partie intégrante de cette solution".

La Russie sème les graines pour exercer le rôle de médiateur de confiance pour toutes les parties en Israël/Palestine - un rôle totalement inadapté pour l’hégémon, surtout après l’approbation tacite de l’actuel nettoyage ethnique israélien de Gaza.

Tout est là, clairement formulé par Lavrov : "Il sera fondamentalement important pour nous de connaître l’opinion unanime du monde arabe". Ce message vise spécifiquement les régimes "sunnites" vassalisés par Washington. Ensuite, lorsqu’ils se seront ressaisis, "nous soutiendrons la solution arabe à cette question très difficile".

Condition sine qua non de la multipolarité : La paix en Palestine

Examinées ensemble, les pièces A, B et C montrent que Moscou a une longueur d’avance. Le message général - qui est en train d’être décodé minutieusement dans l’ensemble du Sud et de la majorité mondiale - est que même en tenant compte des jeux de l’Empire du Chaos, le projet sioniste immuable et exclusiviste est maintenant mort à l’arrivée.

La solution la moins mauvaise à ce jour est l’initiative de paix arabe de 2002, à laquelle ont souscrit tous les pays de l’Islam, la Russie, l’Iran et la Chine : un État palestinien indépendant, ramené aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le problème est de savoir comment convaincre le sionisme incontrôlable de faire marche arrière. Les faits impératifs sur le terrain devraient inclure la rupture du cordon ombilical entre Washington et Tel-Aviv, militarisé et sécurisé, et l’expulsion du spectre géopolitique de la matrice sioniste chrétienne néoconservatrice des États-Unis, qui se trouve être profondément ancrée dans les silos de l’État profond.

Ces deux impératifs sont impossibles à réaliser - à court, moyen et même long terme.

En attendant, un simple coup d’œil sur la carte montre qu’à toutes fins utiles, la solution des deux États - de la Cisjordanie à la bande de Gaza - est morte. Il est peut-être déchirant pour les dirigeants de la multipolarité de l’admettre. Il faudra du temps et un déplacement du discours public pour reconnaître que la seule solution viable est un anathème suprême pour le projet sioniste : un État unique où Juifs et Arabes vivraient ensemble en paix.

Tout cela nous amène à une formulation brutale : sans une solution juste pour la Palestine, une paix tangible dans le spectre de la multipolarité émergente reste inaccessible. L’horreur actuelle à Gaza montre que la paix n’est toujours pas une priorité pour l’Empire du Chaos, et il faudra une Russie - et peut-être une Chine - pour changer la donne.

1 Message

  • Le volte face public de la Russie vers la Palestine 13 novembre 01:32, par Dominique

    Une solution juste s’appelle la justice pour les peuples de Palestine.

    Une solution non envisageable pour l’entité coloniale israélienne soutenue dans cela par l’occident collectif suprématiste. La seule bonne nouvelle pour les palestiniens et les israéliens qui sont pour la paix, est que l’occident est en train de s’enfoncer dans une crise économique dont, avec sa politique actuelle, il n’est pas près de sortir. Donc quand l’occident sera dans une trop grande merde économique interne pour continuer à se payer le luxe de soutenir sa politique de guerre contre le reste du monde dont la colonisation de la Palestine est une pièce maitresse, les majorités politiques changeront, reste à voir comment… et les sionistes feront comme les templiers, ils retourneront d’où ils sont partis.

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