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L’effondrement d’Israël et des États-Unis

jeudi 16 novembre 2023, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 16 novembre 2023).

https://www.voltairenet.org/article…

14 novembre 2023

Thierry Meyssan

Les États-Unis et Israël sont perçus comme une seule et même entité. Ils devront répondre ensemble de leurs crimes.

Pour la première fois, le monde assiste en direct à un crime contre l’Humanité, à la télévision. Les États-Unis et Israël, qui ont uni leur sort depuis longtemps, seront tous deux tenus pour responsables des massacres de masse commis à Gaza. Partout, sauf en Europe, les alliés de Washington retirent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv. Demain, ils le feront à Washington. Tout se passe comme lors de la dislocation de l’URSS et se terminera de la même manière : l’Empire américain est menacé dans son existence. Le processus qui vient de s’enclencher ne pourra pas être stoppé.

Alors que nous avons les yeux rivés sur les massacres de civils en Israël et à Gaza, nous ne percevons ni les divisions internes en Israël et aux USA, ni le changement considérable que ce drame provoque dans le monde. Pour la première fois dans l’Histoire, on tue massivement et en direct des civils à la télévision.

Partout — sauf en Europe — les juifs et les arabes s’unissent pour crier leur douleur et appeler à la paix.

Partout, les peuples réalisent que ce génocide ne serait pas possible si les États-Unis ne fournissaient pas en temps réel des bombes à l’armée israélienne.

Partout, des États rappellent leurs ambassadeurs à Tel-Aviv et se demandent s’ils doivent rappeler ceux qu’ils ont envoyés à Washington.

Il va de soi que les États-Unis n’ont accepté ce spectacle qu’à contre-cœur, mais ils ne l’ont pas simplement autorisé, ils l’ont rendu possible avec des subventions et des armes. Ils sont effrayés de perdre leur Pouvoir après leur défaite en Syrie, leur défaite en Ukraine et peut-être bientôt leur défaite en Palestine. En effet, si les armées de l’Empire ne font plus peur, qui continuera à effectuer des transactions en dollars au lieu de sa propre monnaie ? Et dans cette éventualité, comment Washington fera-t-il payer aux autres ce qu’il dépense, comment les États-Unis maintiendront-ils leur niveau de vie ?

Mais que se passera-t-il à la fin de cette histoire ? Que le Moyen-Orient se révolte ou qu’Israël écrase le Hamas au prix de milliers de vies ?

Nous retiendrons que le président Joe Biden avait d’abord sommé Israël de renoncer à son projet de déplacer vers l’Égypte ou, à défaut, d’éradiquer le peuple palestinien de la surface de la Terre, et que Tel-Aviv ne lui a pas obéi.

Les « suprémacistes juifs » se comportent aujourd’hui comme en 1948. Lorsque les Nations unies votèrent la création de deux États fédérés en Palestine, un hébreu et un arabe, les forces armées auto-proclamèrent l’État hébreu avant qu’on en ait fixé les frontières. Les « suprémacistes juifs » expulsèrent immédiatement des millions de Palestiniens de chez eux (la « Nakhba ») et assassinèrent le représentant spécial de l’Onu venu créer un État palestinien. Les sept armées arabes (Arabie saoudite, Égypte, Iraq, Jordanie, Liban, Syrie et Yémen du Nord) qui tentèrent de s’opposer à eux furent rapidement balayées.

Aujourd’hui, ils n’obéissent pas plus à leurs protecteurs et massacrent encore, sans se rendre compte que, cette fois, le monde les observe et que plus personne ne viendra à leur secours. Au moment où les chiites admettent le principe d’un État hébreu, leur folie met en péril l’existence de cet État.

Nous nous souvenons de la manière dont l’Union soviétique s’est effondrée. L’État n’avait pas été capable de protéger sa propre population lors d’un accident catastrophique. 4 000 Soviétiques sont morts à la centrale nucléaire de Tchernobyl (1986), en sauvant leurs concitoyens. Les survivants s’étaient alors demandés pourquoi ils continuaient à accepter, 69 ans après la Révolution d’Octobre, un régime autoritaire. Le Premier secrétaire du PCUS, Mikhail Gorbachev, a écrit que c’est lorsqu’il a vu ce désastre, qu’il a compris que son régime était menacé.

Puis ce furent les émeutes de décembre au Kazakhstan, les manifestations d’indépendance dans les pays baltes et en Arménie. Gorbatchev modifia la Constitution pour écarter la vieille garde du Parti. Mais ses réformes ne suffirent pas à arrêter l’incendie qui se propagea en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Moldavie, en Ukraine et en Biélorussie. Le soulèvement des Jeunes communistes est-allemands contre la doctrine Brejnev conduisit à la chute du Mur de Berlin (1989). L’effritement du Pouvoir à Moscou conduisit à l’arrêt de l’aide aux alliés, dont Cuba (1990). Enfin ce furent la dissolution du Pacte de Varsovie et le déchirement de l’Union (1991). En un peu plus de 5 ans, un Empire, que tous pensaient éternel, s’est effondré sur lui-même.

Ce processus inéluctable vient de débuter pour l’« Empire américain ». La question n’est pas de savoir jusqu’où les « sionistes révisionnistes » de Benjamin Netanyahu iront, mais jusqu’à quand les impérialistes états-uniens les soutiendront. À quel moment, Washington estimera qu’il a plus à perdre à laisser massacrer des civils palestiniens qu’à corriger les dirigeants israéliens ?

Le même problème se pose pour lui en Ukraine. La contre-offensive militaire du gouvernement de Volodymyr Zelensky a échoué. Désormais, la Russie ne cherche plus à détruire les armes ukrainiennes, qui sont immédiatement remplacées par des armes offertes par Washington, mais à tuer ceux qui les manient. Les armées russes se comportent comme une gigantesque machine à broyer qui, lentement et inexorablement, tue tous les soldats ukrainiens qui s’approchent des lignes de défense russe. Kiev ne parvient plus à mobiliser de combattants et ses soldats refusent d’obéir à des ordres qui les condamnent à une mort certaine. Ses officiers n’ont d’autre choix que de fusiller les pacifistes.

Déjà de nombreux leaders US, ukrainiens et israéliens évoquent un remplacement de la coalition « nationaliste intégrale » ukrainienne et de la coalition « suprémaciste juive », mais la période de guerre ne s’y prête pas. Il va pourtant falloir le faire.

Le président Joe Biden doit remplacer sa marionnette ukrainienne et ses alliés barbares israéliens, comme le Premier secrétaire Mikhail Gorbachev avait dû remplacer son insensible représentant au Khazakhstan, ouvrant la voie à la généralisation de la contestation des dirigeants corrompus. Lorsque Zelensky et Netanyahu auront été renvoyés, chacun saura qu’il est possible d’obtenir la tête d’un représentant de Washington et chacun de ceux-ci saura qu’il doit fuir avant d’être sacrifié.

Ce processus n’est pas seulement inéluctable, il est inexorable. Le président Joe Biden peut juste faire tout ce qui est en son pouvoir pour le ralentir, pour le faire durer, pas pour l’arrêter.

Les peuples et les dirigeants occidentaux doivent maintenant prendre des initiatives pour se sortir de ce guêpier, sans attendre d’être abandonnés, comme Cuba le fit au prix des privations de sa « période spéciale ». Il y a urgence : les derniers à réagir devront payer l’addition de tous. D’ores et déjà de nombreux États du « reste du monde » fuient. Ils font la queue pour entrer aux BRICS ou à l’Organisation de coopération de Shanghai.

Plus encore que la Russie qui a dû se séparer des États baltes, les États-Unis doivent se préparer à des soulèvements intérieurs. Lorsqu’ils ne parviendront plus à imposer le dollar dans les échanges internationaux et que leur niveau de vie s’effondrera, les régions pauvres refuseront d’obéir tandis que les riches prendront leur indépendance, à commencer par les républiques du Texas et de Californie (les seules qui, selon les Traités, en ont légalement la possibilité) [1]. Il est probable que la dislocation des USA donnera lieu à une guerre civile.

La disparition des États-Unis provoquera celle de l’Otan et de l’Union européenne. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni se retrouveront face à leurs vieilles rivalités, faute d’y avoir répondu lorsqu’il était temps.

En quelques années Israël et l’« Empire américain » disparaîtront. Ceux qui lutteront contre le sens de l’Histoire provoqueront des guerres et des morts inutiles en nombre.

Réponse de do :

J’ai mis cet article que l’on m’a signalé bien que je sois loin d’être d’accord avec tout ce qu’il dit. Pour commencer, le chiffre de la Nakba c’est 700 000 Palestiniens expulsé, et pas des millions. Ensuite, c’est les USA qui commandent à Israël. Si Israël continue à faire ce qu’il fait alors que les USA lui ont dit d’arrêter, c’est seulement que Biden ment à la face du monde et qu’il dit en douce à Netanyahou de continuer.

Quant à dire que les USA vont disparaitre, cela fait des années qu’on dit ça ; et, pareil, on dit depuis des années que l’UE va disparaître. Mais les deux sont toujours là.

Les USA perdent guerre sur guerre, mais ils s’en foutent, entre autres parce que les guerres font faire fortune aux marchands de canons, mais aussi, parce que, comme dit Bourgeon dans Les passagers du vent :

« Il n’est rien de tel que le son du canon pour couvrir le chuchotement des mutins » !

Bien à vous,
do
http://mai68.org

3 Messages de forum

  • L’effondrement d’Israël et des États-Unis 17 novembre 07:20, par Dominique

    D’accord avec do. Surtout que de plus, il ne faut pas sous-estimer la capacité de nuisance des anglo-saxons. Ils ont financé la révolution industrielle des deux cotés de l’Atlantique avec la guerre de l’opium en Chine et depuis, ils n’ont cessé de diviser pour régner.

    Les USA comprennent aussi très bien qu’avec la montée des BRICS et de leur système monétaire alternatif au dollar, la domination mondiale de ce dernier est menacée et que sans cette domination du dollar, ils vont devoir se mettre à rembourser leurs dettes abyssales. Je pense que l’Occident comprend aussi qu’il a fait une énorme erreur stratégique en virant la Russie de la principale bourse d’échange des matières premières, celle de la City de Londres où ce sont les occidentaux qui fixent les prix. La réponse de la Russie a été de commencer à mettre en place sa propre bourse d’échange des matières premières, ceci avec l’aide des autres pays producteurs et ils sont bien décidés à y fixer les prix.

    Ces deux camps comprennent aussi très bien que l’AIE a prévu le pic du pétrole pour 2025 et que la compétition entre puissances pour son contrôle ne va donc aller qu’en augmentant. On peut dire la même chose des autres matières premières car avec la transition écologique par le Business As Usual, aussi appelé New Green Deal, nous assistons à un véritable boom extractiviste mondial dans un contexte plutôt tendu.

    Les USA savent qu’ils n’ont pas le choix et que leur seule chance de ne pas faire faillite est de continuer à provoquer des guerres. Je pense aussi que la guerre contre le covid fait partie intégrante de ces guerres, ceci car dans une situation où il n’est plus possible d’assurer la stabilité du système en augmentant l’offre de biens de consommation, la seule solution est de diminuer la demande et cette demande, c’est nous, les peuples. Et ça, ils le savent tous. De plus, nous savons maintenant que le covid comme les injections "expérimentales" sont issues de la recherche militaire occidentalo-chinoise et que dans tous les guerres, toutes les armes disponibles sont utilisées et qu’il faut même se dépêcher d’en construire des nouvelles. Ce que le traité pandémie de l’OMS prévoir de financer.

    Bref c’est un sacré merdier. L’humanité se trouve à un moment clé de son histoire et je pourrais être d’accord avec cet article si je voyais les peuples se réveiller et faire des révolutions capables de juger toutes ces élites psychopathes. Mais en l’état actuel et comme l’a montré le covid, à moins d’un sursaut fort improbable de la fonction cognitive de base des citoyens lambdas, leur instinct de survie, je pense plutôt qu’on se dirige vers la pire époque historique de toutes. J’espère me tromper, on verra bien.

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  • L’effondrement d’Israël et des États-Unis 17 novembre 10:30, par Himalove

    Bonjour do,

    Assez d’accord avec toi. En fait, Thierry Meyssan retourne avec un miroir la stratégie US de démantèlement de la Russie contre ses concepteurs américains et européens. En revanche, je serais moins catégorique que toi sur la vassalisation complète d’Israël par les Etats-Unis. Ne dit-on pas : "le Mossad est complètement dissous dans la CIA mais pas l’inverse." Les exemples de conflit, d’espionnage et de tuerie entre Israël et USA ne manquent pas depuis le meurtre de JFK, la destruction de l’USS liberty, un navire de renseignement, au début de la guerre des Six jours, l’affaire Johnatan Pollard, etc. Il y a eu cependant un accord secret au sujet du 7 Octobre 2023 entre les faucons US et l’extrême-droite sioniste voire, peut-être, avec la Russie pour des motifs différents. N’oublions pas que la colonisation de la Palestine s’est faite également avec des soviétiques puis des russes. Vingt pour cent de la population est d’origine russe. On en trouve notamment dans les services de sécurité (Aman, Shin Beït, Mossad) et Tsahal. C’est pourquoi un journal comme "Times of Israel" que je lis régulièrement ne publiait que très peu d’articles concernant la guerre en Ukraine… Je ne sais quoi penser à propos de l’auteur de l’article, Thierry Meyssan ? Il dit dans une interview qu’il est revenu en France grâce à Emmanuel Macron… Dans une autre, il accuse la Turquie d’Erdogan d’être à l’origine de l’attaque du Hamas… Meyssan prétend qu’il a eu un contrat de la CIA sur sa tête et qu’il n’a pas été tué grâce à la protection de Jacques Chirac…

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  • @do, il y a probablement actuellement plus de 6 millions de réfugiés palestiniens.

    Déjà le chiffre de 1948 a été revu à la hausse avec l’ouverture des archives israéliennes (l’évaluation actuelle tourne, rien que pour les expulsés de cette funeste année-là, entre 700 000, premier chiffre de base, et 900 000, pour l’évaluation actualisée).

    De plus, le nombre des réfugiés a continué à croître, hélas, et les Nations Unies l’évaluait avant cette guerre contre Gaza à plus de 5,5 millions.

    Il faut y ajouter le nombre de ceux qui n’ont pas été recensés, à chaque étape depuis 1948.

    Enfin, il y a celui, actuel, des réfugiés de Gaza. On atteint vite un chiffre TOTAL qui avoisine, s’il ne dépasse, les 6 millions.

    Je pense que Thierry Meyssan avait probablement à l’esprit ce nombre de réfugiés recensés par les Nations Unies (UNRWA). Mais, il ne s’est pas relu pour écrire avec précision. Même le nom Nakba, il l’écrit Nakhba, ce qui ne correspond pas à l’arabe.

    Ces réfugiés sont dans tous les pays alentour de la Palestine/Israël, et même au-delà, en Europe, en Afrique, en Asie et aux Amériques.

    Quelques liens :

    https://plateforme-palestine.org/Re…

    https://plateforme-palestine.org/IM…

    https://plateforme-palestine.org/IM…

    etc. (sur le même site, en bas de la page d’accueil).

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