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Corée du Nord - 25 mai 2018 - Pourquoi la rencontre entre Trump et Kim Jong-un est annulée

vendredi 25 mai 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 mai 2018).

Résumé utile :

Le président américain a annulé le sommet prévu le 12 juin 2018 à Singapour en réaction à l’« hostilité » et à la « colère » du régime de Pyongyang.

Les propos du vice-président américain lundi sur Fox News, une chaîne acquise au président Trump, ont particulièrement mal passé auprès de Pyongyang. Mike Pence a non seulement confirmé qu’il n’y avait « aucun doute » que Trump annulerait le sommet s’il avait l’impression que les résultats ne seraient pas au rendez-vous, mais il a osé insinuer que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, tué en 2011 lors du soulèvement de son pays après avoir renoncé à l’arme atomique, « si Kim Jong-un n’accepte pas un accord de dénucléarisation avec Washington ».

Dans une déclaration publique, la vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord a qualifié jeudi ces déclarations d’« idiotes, stupides, déchaînées et imprudentes ». « Au cas où les Etats-Unis iraient à l’encontre de notre bonne volonté et persisteraient dans des actes illégaux et insultants, je transmettrais une suggestion à la direction suprême de Corée du Nord pour reconsidérer le sommet », a fait savoir Choe Son-hui.

Bien à vous,
do
http://mai68.org

Donald Trump et Kim Jong-un inaugurent un nouveau cycle de tensions

https://www.letemps.ch/monde/donald…

Valérie de Graffenried
Publié vendredi 25 mai 2018 à 05:22
Modifié vendredi 25 mai 2018 à 08:05

Le président américain a annulé le sommet prévu le 12 juin 2018 à Singapour en réaction à l’« hostilité » et à la « colère » du régime de Pyongyang. Il assure que le Pentagone est prêt à réagir en cas de provocation

Séoul va poursuivre ses efforts en vue d’améliorer ses relations avec Pyongyang, a déclaré vendredi le ministre sud-coréen de l’unification. Cho Myoung-gyon, cité par l’agence Yonhap.

« Notre gouvernement remplira ses engagements pour faire appliquer » l’accord conclu fin avril par les deux dirigeants coréens, Moon Jae-in pour le Sud et Kim Jong-un pour le Nord, en vue d’une dénucléarisation de la péninsule coréenne, a affirmé le ministre. « Il semble que (le Nord) reste sincère quant à la mise en œuvre de l’accord et à ses efforts pour la dénucléarisation et l’instauration de la paix », a encore commenté le ministre.

Donald Trump se voyait déjà Prix Nobel de la paix, mais le voilà contraint de reporter son rêve à plus tard. Le sommet prévu le 12 juin à Singapour entre le président américain et le leader nord-coréen Kim Jong-un, qui devait aboutir à la dénucléarisation de la péninsule, n’aura pas lieu. Soucieux de ne pas perdre la face, Donald Trump a pris la décision d’annuler la rencontre, qui se voulait historique, pour éviter une humiliation. Un récent sondage de CNN soulignait pourtant que 77% des Américains étaient favorables à sa tenue.

Ce brusque coup d’arrêt « pour le bien des deux parties, mais au détriment du reste du monde » met fin à un inhabituel climat de détente entre les deux puissances. Et ouvre une nouvelle ère d’incertitudes, de provocations et de manipulations. Dans son style habituel, le président américain, qui de fait essuie un revers politique, a affirmé jeudi après-midi que le Pentagone était prêt à réagir en cas d’acte « irresponsable » de la Corée du Nord. « Nous en sommes plus près que nous ne l’avons jamais été », a-t-il déclaré en insistant sur le maintien des sanctions.

Mais, la Corée du Nord continue de prouver sa bonne volonté. « Nous réitérons aux Etats-Unis notre détermination à nous asseoir face à face, à tout moment et de quelque manière que ce soit, pour résoudre le problème », a déclaré vendredi Kim Kye-gwan, le premier vice-ministre des Affaires étrangères nord-coréen, dans un communiqué publié par l’agence officielle KCNA. « L’annonce abrupte de l’annulation de la rencontre est inattendue pour nous et nous ne pouvons que la qualifier d’extrêmement regrettable. »

« Je prie Dieu… »

C’est par le biais d’une lettre adressée à Kim Jong-un que Donald Trump a fait part de sa décision jeudi. Le ton est étrange, mi-menaçant mi-révérencieux. « J’étais très impatient de vous y rencontrer. Malheureusement, au regard de l’énorme colère et de l’hostilité affichée dans votre dernière déclaration en date, je trouve qu’il serait inapproprié, à l’heure actuelle, de tenir cette rencontre prévue depuis longtemps », y souligne-t-il. Il ajoute : « Vous évoquez votre arsenal nucléaire, mais le nôtre est si massif et puissant que je prie Dieu que nous n’ayons jamais à en faire usage. » Tout en déclarant néanmoins vouloir le rencontrer « un jour ».

Le sommet reposait sur des bases fragiles, menaçant de s’écrouler à tout instant. La Corée a multiplié ces derniers jours des signaux négatifs. Les propos du vice-président américain lundi sur Fox News, une chaîne acquise au président Trump, ont particulièrement mal passé auprès de Pyongyang. Mike Pence a non seulement confirmé qu’il n’y avait « aucun doute » que Trump annulerait le sommet s’il avait l’impression que les résultats ne seraient pas au rendez-vous, mais il a osé insinuer que la Corée du Nord pourrait finir comme la Libye de Mouammar Kadhafi, tué en 2011 lors du soulèvement de son pays après avoir renoncé à l’arme atomique, « si Kim Jong-un n’accepte pas un accord de dénucléarisation avec Washington ».

Dans une déclaration publique, la vice-ministre des Affaires étrangères de Corée du Nord a qualifié jeudi ces déclarations d’« idiotes, stupides, déchaînées et imprudentes ». « Au cas où les Etats-Unis iraient à l’encontre de notre bonne volonté et persisteraient dans des actes illégaux et insultants, je transmettrais une suggestion à la direction suprême de Corée du Nord pour reconsidérer le sommet », a fait savoir Choe Son-hui. Dans ce nouveau bras de fer, où aucune partie ne veut se sentir humiliée ou manipulée par l’autre, Trump a préféré prendre les devants. Retour au statu quo.

Site d’essais nucléaires démantelé

Trump parle de cette « occasion ratée » comme d’un « triste épisode dans l’histoire ». Les efforts diplomatiques de part et d’autre sont-ils réduits à néant ? La semaine dernière déjà, la Corée du Nord avait annoncé l’annulation d’une rencontre intercoréenne, décision qui pesait sur le « sommet historique ». Mais Pyongyang avait en même temps accepté la libération de trois otages américains, qui ont pu rentrer dans les bagages du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, et Kim Jong-un a consenti à faire deux voyages en dehors du pays.

Surtout, quelques heures avant l’annonce de Trump et malgré le retour à une rhétorique guerrière, la Corée du Nord a démantelé son site d’essais nucléaires de Punggye-ri, devant une poignée de journalistes étrangers, y compris américains, triés sur le volet. Une mise en scène savamment orchestrée pour prouver ses efforts consentis en matière de dénucléarisation. Selon des experts, le site, pour autant qu’il soit vraiment détruit, peut toutefois facilement être reconstruit. Du côté de la Maison-Blanche, Donald Trump avait tenu à se montrer très optimiste, allant jusqu’à frapper une médaille commémorative spéciale pour ces « pourparlers de la paix », avec les profils des deux leaders. Aujourd’hui, c’est bien le seul endroit où les deux leaders sont réunis.

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