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L’attentat de Piazza Fontana le 12 décembre 1969 à Milan fut commis l’État (vidéo 1’34)

samedi 26 mai 2018 (Date de rédaction antérieure : 26 mai 2018).

Toni Negri, fondateur de Potere Operaio

Extrait de Les années 68 - L’explosion
Passé sur Arte le 22 mai 2018 vers 22h30

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Toni Negri se vante un peu quand il dit que tout le monde avait compris tout de suite. Au contraire, très peu de gens avaient compris instantanément ce qui se passait, c’est pourquoi cet attentat a pu être aussi efficace pour détruire l’Automne chaud italien.

Le tract reproduit ci-dessous, qu’on pouvait trouver Piazza Fontana et devant les plus grandes usines de Milan dès le 19 décembre 1969 durant les plus dures journées de répression, est l’unique exemple de compréhension immédiate et générale de ce que seulement des mois plus tard les militants les plus « extrémistes » n’osaient que timidement et partiellement affirmer à propos des bombes du 12 décembre 1969.

Ce tract fut distribué par les situationnistes.

Tract trouvé sur : http://juralibertaire.over-blog.com/article-4256997.html

Le Reichstag brûle-t-il ?

Camarades,

Le mouvement réel du prolétariat révolutionnaire italien est en train de le conduire vers le point qui rend impossible — pour lui et pour ses ennemis — tout retour en arrière. Pendant que toutes les illusions sur la possibilité de rétablir la « normalité » de la situation précédente se dissolvent l’une après l’autre, mûrit pour les deux parties la nécessité de risquer son présent pour gagner son futur.

Face à la montée du mouvement révolutionnaire, malgré l’action méthodique de récupération des syndicats et des bureaucrates de la vieille et de la nouvelle « gauche », il devient fatal pour le Pouvoir de ressortir une fois encore la vieille comédie de l’ordre, en jouant cette fois la fausse carte du terrorisme, pour tenter de conjurer la situation qui l’obligerait à découvrir tout son jeu face à la clarté de la révolution.

Les attentats anarchistes de 1921, les actions désespérées des survivants de l’échec du mouvement révolutionnaire de cette époque, fournirent un prétexte commode pour instaurer, avec le fascisme, l’état de siège sur toute la société.

Forte, dans son impuissance, de la leçon du passé, la bourgeoisie italienne de 1969 n’a pas besoin de vivre la grande peur du mouvement révolutionnaire ni d’attendre la force qui ne peut lui venir que de la défaite de celui-ci pour se libérer de ses illusions démocratiques. Aujourd’hui, elle n’a plus besoin des erreurs des vieux anarchistes pour trouver un prétexte à la réalisation politique de sa réalité totalitaire, mais, ce prétexte, elle cherche à se le construire toute seule en impliquant les nouveaux anarchistes dans un scénario policier, ou en manipulant les plus naïfs d’entre eux dans une grossière provocation. Les anarchistes offrent en effet les meilleurs atouts pour les exigences du pouvoir : image séparée et idéologique du mouvement réel, leur « extrémisme » spectaculaire permet d’atteindre par eux l’extrémisme réel du mouvement.

LA BOMBE DE MILAN A EXPLOSÉ CONTRE LE PROLÉTARIAT,

Destinée à blesser les catégories les moins radicalisées pour les allier au pouvoir, et à resserrer les rangs de la bourgeoisie pour la « chasse aux sorcières » : ce n’est pas un hasard s’il y a eu un massacre parmi les agriculteurs (Banque nationale de l’agriculture) et si les bourgeois en revanche en ont été quitte pour la peur (Banque du commerce). Les résultats, directs et indirects, des attentats sont leur but.

Dans le passé, l’acte terroriste — comme manifestation primitive et infantile de la violence révolutionnaire dans des situations arriérées, ou comme violence perdue sur le terrain des révolutions manquées — n’a jamais été qu’un acte de refus partiel et, pour cela, récupéré d’avance : la négation de la politique sur le terrain de la politique elle-même. Au contraire, dans la situation actuelle, face à la montée d’une nouvelle période révolutionnaire, c’est le pouvoir même qui, dans sa tendance à l’affirmation totalitaire, exprime de façon spectaculaire sa propre négation terroriste.

Dans une époque qui voit renaître le mouvement qui supprime tout pouvoir séparé des individus, le pouvoir lui-même est obligé de redécouvrir, jusqu’à la praxis consciente, que tout ce qu’il ne tue pas l’affaiblit. Mais la bourgeoisie italienne est la plus misérable d’Europe. Incapable aujourd’hui de réaliser sa terreur active sur le prolétariat, il ne lui reste qu’à essayer de communiquer à la majorité de la population sa terreur passive, la peur du prolétariat.

Impuissante et maladroite dans la tentative de bloquer de cette manière le développement du mouvement révolutionnaire et de se créer artificiellement à temps une force qu’elle ne possède pas, elle risque de perdre d’un seul coup l’une et l’autre possibilités. C’est ainsi que les fractions les plus avancées du pouvoir (internes ou parallèles, gouvernementales ou d’opposition) ont dû se tromper. L’excès de faiblesse ramène la bourgeoisie italienne sur le terrain de l’excès policier, elle commence à comprendre que sa seule issue possible à une agonie sans fin passe par le risque de la fin immédiate de son agonie.

Ainsi, le Pouvoir doit brûler, dès le début, la dernière carte politique à jouer avant la guerre civile ou avant le coup d’État dont il est incapable, la double carte du faux « péril anarchiste » (pour la droite) et du faux « péril fasciste » (pour la gauche), aux seules fins de déguiser et de rendre possible son offensive contre le vrai danger : le prolétariat. De plus, l’acte par lequel aujourd’hui la bourgeoisie essaie de conjurer la guerre civile est en réalité son premier acte de guerre civile contre le prolétariat. Pour le prolétariat, il ne s’agit donc plus de l’éviter ni de la commencer, mais de la gagner.

Et il a désormais commencé à comprendre qu’il peut la gagner non pas par la violence partielle, mais par l’autogestion totale de la violence révolutionnaire et l’armement général des travailleurs organisés en Conseils ouvriers. Il sait donc désormais qu’il doit repousser définitivement, par la révolution, l’idéologie de la violence comme la violence de l’idéologie.

Camarades, ne vous laissez pas arrêter ici : le pouvoir et ses alliés ont peur de tout perdre ; nous ne devons pas avoir peur d’eux et surtout nous ne devons pas avoir peur de nous-mêmes : « Nous n’avons à perdre que nos chaînes et tout un monde à gagner ».

Vive le pouvoir absolu des Conseils ouvriers !
Les amis de l’INTERNATIONALE

Sacco & Vanzetti
Via Orsini no 1970
Stencil volé.

Traduit de l’italien par Joël Gayraud & Luc Mercier.

Les Brigades Rouges étaient manipulées par les Services Secrets italiens. Vidéo-preuve LCP de 54 mn.

http://mai68.org/spip/spip.php?article983

Cliquer sur l’image pour voir cette vidéo de 54 minutes

Cliquer ici pour l’article et les commentaires

Italie - 9 mai 1978 - Il faut tuer Aldo Moro (France-inter audio 54’39) :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8483

Loge P2 - Stratégie de la tension - Gladio - Stay behind

Pour étudier à fond la manipulation du terrorisme par l’État, voici un recueil de références indispensables présentées sous le titre « Terrorisme d’État sous faux drapeau, esquisse d’une bibliographie » :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1053

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