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La pyramide de Ponzi américaine

mercredi 10 avril 2024, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 10 avril 2024).

Les USA peuvent, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.

Pyramide de Ponzi : Les arnaques pyramidales de type Ponzi sont des escroqueries dans lesquelles les investisseurs sont incités à investir de l’argent en promettant des rendements élevés, mais dans les faits, les rendements sont financés par les fonds apportés par les nouveaux investisseurs, et non par les bénéfices réels de l’entreprise.


Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)

http://www.reveilcommuniste.fr/2024…

10 Avril 2024

Gilles Questiaux

Masaccio, Florence, le paiement du tribut

Comment l’Empire perçoit-il le tribut permanent qu’il exige du reste du monde ? (1/2)

Nous vivons avec les Européens et les Nord-Américains dans un Empire, qui perçoit aux dépens de ses alliés et sur le reste du monde un tribut considérable. Mais cette réalité est niée par les intéressés, qui se prétendent tous libres, égaux et fraternels – et même sororaux - et n’apparaît nulle part dans leur description du monde, y compris dans les tableaux des flux économiques. Alors comment l’Empire s’impose-t-il, sans que personne ne semble s’en apercevoir ou rien trouver à redire ?

Pour commencer, les États-Unis, ou plutôt leurs monopoles privés qui participent au complexe militaro-industriel vendent des armes à leurs alliés, à un prix défiant toute concurrence … par son excès ! Armes qui comme la guerre d’Ukraine l’a révélé, sont fragiles, peu fiables, inutilement sophistiquées, mal testées sur le terrain, et donc largement surfacturées et grevées de commissions. C’est un aspect très important du tribut impérial, mais ce n’est pas le seul ni sans doute le plus important.

Ensuite, ils protègent par l’instrumentalisation extraterritoriale de leurs tribunaux la situation des capitalistes américains, et visent à briser toute entreprise de taille mondiale montante qu’ils ne contrôlent pas. En ce moment, ce sont les entreprises chinoises qui sont dans la ligne de lire. Ils ont empêché ainsi à tour de rôle la montée au premier plan d’économies concurrentes, ils l’ont fait pour le Japon, l’Allemagne, la France, et aussi de leurs amis Coréens du sud et Taïwanais.

Mais ce qui est vraiment crucial, c’est que les États-Unis peuvent se procurer tout ce qu’ils veulent sur le marché mondial en échange de dollars, qu’ils leur suffit d’émettre ex-nihilo, et c’est le seul pays qui peut agir ainsi, en exportant sur le reste du monde une partie de l’inflation qui en découle (l’autre partie se manifestant par l’envolée des cours de bourse et de l’immobilier). En ce sens ils peuvent continuer à financer n’importe quelle guerre, tant que leurs dollars sont acceptés comme moyen de paiement partout sans perdre leur valeur malgré leur abondance (l’interpénétration des firmes transnationales des deux cotés de l’océan et la similitude des coûts de production lie l’euro au destin du dollar et lui permet de participer aux bénéfices provisoires cette création monétaire illimitée).

Ils peuvent ainsi, depuis que la valeur du dollar a été détachée de celle de l’or en 1971, vivre en déficit permanent et plusieurs fois cumulés (aujourd’hui il atteint 34 000 milliards de dollars), parce que les pays exportateurs leur rendent un tribut direct sous forme d’achat d’obligations, et d’autres papiers financiers américains, qui ne seront jamais remboursés – au su et au vu de tout le monde - et dont les intérêts sont couverts par de nouveaux emprunts.

Un considérable tribut en nature est fourni en outre à l’Amérique du Nord et à L’Europe par l’émigration des cerveaux et de la force de travail originaire du Sud. Prélèvement direct et gratuit sur ses ressources humaines du Sud qui permet essentiellement au monde riche de payer le travail de ses salariés en dessous de sa valeur, le coût du renouvellement des cohortes de travailleurs étant externalisé dans le reste de monde. C’est de loin la forme majeure du pillage du Tiers Monde à l’heure actuelle. Indépendamment des questions humanitaires, il est certain que lutter pour la libéralisation des migrations, c’est en réalité favoriser le statu-quo impérialiste. Ce prélèvement est complété par l’exploitation de la force de travail de la périphérie sur place dans les entreprises délocalisées ou sous-traitantes, ce qui permet aussi d’importer des produits de consommation de base, et de diminuer encore davantage la valeur de la force de travail métropolitaine.

Cette interpénétration de la force de travail entre les marges, la périphérie et le centre de l’Empire facilite le contrôle du personnel politique dans les pays dépendants, par formation, sélection, intimidation, lawfare, corruption, et la création par l’intermédiera des ONG d’un milieu local rémunéré directement ou indirectement, favorable au relai de l’influence de l’Empire, qui oriente leur politique intérieure et qui à l’occasion sert de masse de manœuvre pour des coups d’État, comme en Ukraine en 2014.

Il y a bien sûr aussi les formes les plus visibles de la perception du tribut par le contrôle économique et militaire direct des approvisionnements en énergie et en matières premières stratégiques (gisements, et voies de communication) La liste des pays ayant fait l’objet d’ingérences militaires ou terroristes depuis un demi siècle est éloquente (Algérie, Irak, Libye, Venezuela, Angola, Iran, Russie …)

Cette pression militaire directe est complétée par l’utilisation du terrorisme direct ou manipulé pour semer le chaos : cette menace pèse sur tous les pays qui veulent s’affranchir des règles arbitraires de l’Empire – c’est bien le sens de l’attentat de Moscou du 22 mars dont l’inspiration provient sans doute moins d’Ukraine que directement des États-Unis.

Les sanctions internationales complètent le tableau, avalisées ou non par l’ONU, et leur relai dans l’appareil judiciaire international et extraterritorial, qui si elles échouent lorsqu’elles sont imposées à des pays continents, causent un préjudice considérable et des effets létaux à grande échelle dans des pays plus petits (Corée, Cuba, Venezuela, Iran, Irak, Afghanistan etc).

Et enfin lorsque tous ces procédés ont échoué à mettre au pas les nations qui rechignent à entrer dans les rangs, l’empire se décide à la guerre directe, qui est clairement annoncée, contre la Chine, l’Iran, la Corée, et qui est commencée contre la Russie.

Dans la seconde partie, nous expliqueront comment le système impérial est intrinsèquement lié au développement actuel des rapports de production capitalistes.

GQ, 8 avril 2024, à suivre


Comment l’Empire perçoit-il son tribut ? (2/2)

http://www.reveilcommuniste.fr/2024…

13 Avril 2024

Gilles Questiaux

Nous vivons dans un empire, mais un empire sans empereur, comme l’était l’empire de la République romaine avant Jules César, qui est le modèle politique - inadéquat- qui fut choisi et détourné par les révolutions bourgeoises française et américaine à la fin du XVIIIe siècle.

Alors qui commande ? Où gît la « gouvernance » ? Les groupes dirigeants coalisés, disparates ou même antagoniques qui mènent la danse forment une longue liste qu’il est inutile d’énumérer, tout le monde les connaît ! Mais les idées conscientes, les arguments formulés dans les débats contradictoires de la politique-spectacle et les objectifs assumés dans cette couche dirigeante mondiale sont seconds, et secondaires, par rapport aux effets de l’infrastructure économique.

L’Empire fonctionne en effet principalement par l’inertie du mode de production, sans que ses "élites" n’aient véritablement besoin de se faire une idée cohérente et cynique de leurs besoins – à l’exception dans une certaine mesure du courant néo-conservateur et belliciste, qui est composé de « marxistes inversés » - des intellectuels conservateurs influencés par le trotskysme, dont ils retournent les concepts dans le sens de l’intérêt du capital. Le monde capitaliste peut donc être gouverné par des gens qui ne le comprennent pas, et qui ne comprennent pas ce qu’ils font véritablement. Ils peuvent continuer à se promener nus, sans que personne ne s’étonne, en parlant du « droit d’Israël à se défendre », de la guerre en Ukraine comme « une invasion russe non-provoquée », et à présenter toutes leurs interventions dans le Sud (à Haïti, pour prendre l’exemple le plus cynique) comme une aide désintéressée et une responsabilité de protéger des populations mal gouvernées ou tyrannisées par des barbares locaux.

Il s’agit d’un effet massif de la structure économique du monde globalisé qui peut continuer sur sa lancée un certain temps sans être délibérément dirigé dans ce but, et qui sera remis sur les rails de temps en temps si besoin est par les interventions violentes des groupes dirigeants de l’Empire, toujours au nom des grands principes de la civilisation : démocratie, tolérance, droits de l’homme, droits des femmes, LGTB, etc. Mais en pratique les économies des pays métropolitains sont spécialisées dans les biens immatériels et il peut se passer pas mal de temps avant qu’on réalise ou qu’on ose exprimer que de ces biens, on peut très bien se passer !

Les procédés légaux des ayant-droits de l’Empire pour extraire de la rente du reste du monde, en toute légalité, sont bien connus : il s’agit essentiellement de la perception de revenus intellectuels, par les droits sur les brevets , les droits industriels et les droits artistiques liés eux-mêmes à la diffusion planétaire du modèle de civilisation, et de commissions opaques pour les multiples services artificiellement créés dans la gestion de ces droits – et ces procédés sont renforcés par le racket juridique et les mesures de protection dont jouissent les monopoles anglo-saxons. Faut-il rappeler que droits intellectuels , artistiques, brevets, etc sont des inventions de la bourgeoisie de 1789. Caractéristiques du mode de production capitaliste, ils sont encore acceptés partout bien qu’ils soient en contradiction évidente avec le développement des nouvelles forces productives qui tendent à la mise en commun illimitée et maximale de toutes les informations. Déjà, ils n’étaient pas honorés en URSS, pas plus que les traités secrets et la dette contractées sous l’ancien régime des Romanov, et ils seront abolis à la prochaine révolution digne de ce nom qui aura lieu dans un ou plusieurs grand pays !

On mesure l’importance de cet échange imaginaire en vraie grandeur, par l’effet des sanctions décrétées contre la Russie après la récupération de la Crimée en 2014 et l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. D’après Alexander Mercouris et Robert Hudson (voir leur débat sur cette question dans cette video en anglais) il n’a pas été du tout celui qui était attendu par ceux qui les ont décidées, à savoir de paralyser ou au moins d’asphyxier peu à peu l’économie de la Russie : en effet, en gelant les avoirs russes, on a provoqué en retour le gel de toutes les rentes dues dans ce pays, par ses entreprises et ses particuliers, sous forme de droits intellectuels ou artistiques, ou de services financiers, ce qui a créé comme par magie – à la grande surprise des responsables de l’économie russe, biberonnés au libéralisme depuis l’époque de la Pérestroïka - un nouveau capital national immédiatement disponible pour l’investissement local, alors que le capital saisi à l’étranger avait de toute manière vocation à y rester et était déjà perdu pour cet emploi, un capital tombant à pic pour lancer les productions de substitution nécessaires pour annuler les effets matériels de ces sanctions. L’Occident, par manque de lucidité sur son propre fonctionnement a donc saisi en quelque sorte son propre tribut, comme il a sanctionné ses propres agents en spoliant les oligarques russes.

Parmi ces services dont l’utilité réelle est difficile à estimer mais qui sont certainement surévalués il y a ceux qui sont fournis par la spécialisation financière, les assurances, la thésaurisation et l’accumulation des richesses du monde dans les sièges métropolitains, et de ses trésors matériels (métaux et pierres précieuses, œuvres d’art, collections, etc) et par la bulle immobilière métropolitaine et touristique. La spéculation boursière alimentée par la planche à billets aspire le capital vers le secteur financier. Et ses centres mondiaux (New York et Londres principalement, et leurs extensions offshore). Cette spécialisation permet de procéder comme si de rien n’était et sans même en avoir claire conscience à l’émission continue du papier de la dette indéfiniment croissante de l’Empire.

La structure du territoire mondial tel qu’il a été modelé par cinq siècles d’impérialisme joue aussi son rôle dans l’inertie économique favorable à la perpétuation de l’ordre inégal tel qu’il est encore . Il est consolidé par le stockage des chefs-d’œuvres universels dans les musées de l’Occident devant lesquels viennent se recueillir en procession les touristes du monde entier, et par le contrôle du récit historique global, qui produisent une forme d’allégeance automatique, et un complexe d’infériorité plus ou moins apparent ou paradoxal – s’exprimant par un ressentiment improductif - chez les descendants des colonisés. Et aussi par le contrôle d’espaces de villégiature situés parfois dans le Sud mais voués à la recréation des résidents du Nord, qui se développent en paradis fiscaux et financiers. Et enfin par la structure spatiale des réseaux de communication et de transport qui font des territoires de l’Occident des passages et des escales obligées (ainsi parmi les quelques opérateurs du commerce maritime ont trouvera un danois et un français, malgré le peu d’importance du trafic de ces deux pays, et ses assureurs sont anglais).

Le tissage de liaisons matérielles et logicielles Sud-Sud ou Est-Sud travaille mécaniquement au déclassement de l’Empire, ainsi que le rattrapage de l’éducation, de la formation technique et de la recherche. La situation de l’Empire qui commence à perdre son élan est désespérée, il commence à le comprendre, et la dernière solution qui est maintenant envisagée pour maintenir le clivage Nord-Sud qui remonte à Christophe Colomb est la guerre directe et la production organisée du chaos en Russie et en Chine, comme cela a été fait au Moyen-Orient et en Afrique, malgré le risque d’annihilation nucléaire de toutes les parties.

L’époque que nous vivons, qui peut s’étendre sur une ou deux décennies, est intéressante, mais dangereuse. Dangereuse, mais pleine de promesses pour peu que le prolétariat mondial se réveille et se mette lui aussi à comprendre son enjeu fatidique. Car le capitalisme se développe inévitablement en impérialisme : le capitalisme, fondé en théorie sur la libre initiative de tous les individus dans la poursuite du bonheur, est en pratique réglé par la concurrence de tous les capitalistes pour obtenir le taux de profit maximum, ce qui le conduit inexorablement à développer les stratégies de constitution de rente monopolistique, sous la protection des États qui sont passés peu à peu, tout aussi nécessairement, sous le contrôle de l’oligarchie et de la finance. L’État "veilleur de nuit" des libéraux se transforme au grand dam de l’utopie du vieil Adam Smith en État impérial militariste et mondial, et le socialisme qui en sera la négation mais aussi l’accomplissement et le dépassement, qu’il s’agisse du socialisme d’économie planifiée, ou du socialisme de marché, peu importe, ne pourra pas triompher de cette tendance lourde sans intervention des masses.

Le socialisme à l’échelle mondiale sera atteint à l’issue d’une longue marche, décrite dans un long volume, de l’histoire de longue durée. Le but s’approche de nouveau, mais s’il est manqué il est à craindre que les contradictions du capitalisme impérialiste conduisent l’humanité à sa destruction.

2 Messages de forum

  • La pyramide de Ponzi américaine 10 avril 17:24, par Luniterre

    C’est le genre d’article assez amusant par sa prétention à réinventer le fil à couper le beurre « impérialiste » et précisément assez drôle en ce qu’il fait carrément passer le fil à côté de la motte…

    L’impérialisme, qu’il soit US ou autre, c’est d’abord, et même par définition, le « stade du suprême » du capitalisme, et donc, à la base, encore et toujours, du capitalisme…

    A la base, c’est donc l’élargissement du capital investi dans la production par extraction de la plus-value, précisément générée par le travail productif humain.

    Ce qui caractérise l’impérialisme, fondamentalement, c’est donc son caractère « international », par l’exportation des capitaux afin de leur élargissement là où les conditions sont les plus favorables, c’est-à-dire généralement dans les pays les plus pauvres, au départ, en retard de développement, donc.

    L’impérialiste empoche donc déjà la plus-value initialement créée par le travail productif in situ, à laquelle vient s’ajouter, le plus souvent, la plus-value « extra » du fait de l’exportation des produits vers des marchés plus « riches », dans les pays dits « développés », avec différence conséquente sur le prix de revente.

    Dans cette affaire, qui est la définition de base du capitalisme à son stade impérialiste, il n’y est donc jamais question de creuser une dette abyssale et irremboursable, ce qui est, par définition, l’antithèse du capitalisme, en termes de « développement économique » !

    Si « dette » il y a dans le processus impérialiste, c’est éventuellement celle de la mise de fonds dans l’affaire, qui peut être complétée, voire même, complètement assurée par des crédits bancaires, mais qui ne sont jamais qu’une anticipation sur la réalisation de la plus-value à venir.

    Il n’y a donc pas d’accumulation de la dette au sens où elle se produit actuellement avec l’économie US, qui ne peut donc plus être qualifiée, par définition, d’impérialiste.

    Par contre le processus actuellement résumé dans ce bref article de Gilles Questiaux est bien un des aspects du processus actuel de banco-centralisation de l’économie « mondialisée », effectivement encore sous la férule dominante des USA, et plus précisément, de sa Banque Centrale, la Fed.

    Une bonne occasion, néanmoins, grâce à ce ratage comique du « fil de Questiaux », de relire le petit bouquin de Lénine et de chercher à aller plus loin pour comprendre l’évolution de l’économie mondialisée au XXIe siècle.

    Un aperçu général de la situation actuelle de « transition » de l’impérialisme vers le banco-centralisme :

    Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/fini-2023-bapteme-de-2024-deux-gouttes-d-eau-ou-deux-gouttes-de-sang-a215224737

    Une réédition du livre de Lénine, « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme », est en ligne à la suite de l’article, au format PDF téléchargeable.

    Pour aller plus loin sur la formation du banco-centralisme :

    Cinq différences essentielles entre l’époque de Marx et la nôtre (Nouvelle édition)

    http://cieldefrance.eklablog.com/cinq-differences-essentielles-entre-l-epoque-de-marx-et-la-notre-nouve-a215228819

    Récent sur le sujet :

    Déficit et dépendance : les marchés financiers attendent les « liquidités » banco-centralisées comme le jardinier attend la pluie… (Et y’a pas sécheresse !)

    http://cieldefrance.eklablog.com/deficit-et-dependance-les-marches-financiers-attendent-les-liquidites—a215610053

    « Monétarisme » et/ou « banco-centralisme » : la nuance « sémantique » est-elle historiquement significative, et de quoi ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/monetarisme-et-ou-banco-centralisme-la-nuance-semantique-est-elle-hist-a215537191

    Le passage du capitalisme « classique » au banco-centralisme impacte-t-il notre vie sociale quotidienne ? Quelques réflexions et éléments complémentaires au débat

    http://cieldefrance.eklablog.com/le-passage-du-capitalisme-classique-au-banco-centralisme-impacte-t-il—a215547035

    NOUVEAU :

    Chine-USA, pour le contrôle du Bitcoin, c’est aussi la guerre économique !

    http://cieldefrance.eklablog.com/chine-usa-pour-le-controle-du-bitcoin-c-est-aussi-la-guerre-economique-a215644337

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    PS : Accessoirement, on ne peut pas véritablement parler de « pyramide de Ponzi » pour la dette US, au sens ou le profit qui en est tiré par les banco-centralistes, pseudo-« capitalistes », ne provient pas d’investissements « détournés » mais tout simplement de la « planche à billets » électronique de la Fed, avec laquelle ne joue que le Conseil des Gouverneurs, véritable aréopage des nouveaux princes de ce monde actuel du XXIe siècle !

    Une « pyramide de Ponzi » est vouée à s’effondrer, tôt ou tard, le principe étant que ses initiateurs espèrent toujours s’échapper du système qu’ils ont créé avec l’essentiel de leur « butin » avant que la pyramide ne s’effondre, et quitte à provoquer l’effondrement, évidemment, une fois leur forfait accompli.

    Alors que la dette banco-centralisée reste perpétuellement renouvelée et élargie sans être jamais remboursée, et sans mettre pour autant le système qu’elle protège en faillite, tant que la complicité entre profiteurs continue : et il n’y a aucune raison, à priori, qu’elle s’arrête, sauf révolution… !

    ***********************************

  • La pyramide de Ponzi américaine 19 avril 13:58, par Luniterre

    Capitalisme, impérialisme et/ou banco-centralisme, une suite au débat avec Gilles Questiaux, suite à :

    http://www.reveilcommuniste.fr/2024/04/comment-l-empire-percoit-il-le-tribut-permanent-qu-il-exige-du-reste-du-monde-1/2.html

    et sur VLR : https://mai68.org/spip2/spip.php?article18095

    Selon Gilles Questiaux :

    Réveil Communiste Auteur 13/04/2024 12:41

    Avant 1914, les nations impérialistes fonctionnaient en exportant des capitaux, aujourd’hui au contraire ils exportent de la dette. Ils n’en sont pas moins impérialistes pour autant.

    Ce à quoi nous avons répondu :

    Luniterre 17/04/2024 07:29

    A propos de la question de la dette, il y a donc là une "pirouette" qui escamote le fond du problème, tel qu’abordé avec l’épisode 1 de cette brève étude :

    Exporter la dette, c’est encore et toujours de l’impérialisme ??? Oui, en un sens, mais lequel ? Dans son célèbre petit bouquin, Lénine prend précisément le soin de distinguer « l’impérialisme, stade suprême du capitalisme » de l’impérialisme au sens « romain » du terme, qui concerne essentiellement la conquête territoriale. Et la différence, c’est précisément le capitalisme, en tant que mode de production, basé sur l’investissement et l’élargissement des capitaux productif, et non sur la seule extension territoriale, et encore moins, sur la dette !

    Dominer des pays par la dette, c’est effectivement un moyen de prendre le contrôle de leur économie et de leurs ressources, mais dans la mesure où cela participe à l’élargissement de la dette mondiale, publique et privée, et non pas à l’élargissement du capital total « investi », en fait, déjà de la dette, cela ne peut donc plus être appelé « capitalisme » !!!

    Mais il n’est pas complètement faux, donc, de parler d’une forme d’impérialisme banco-centraliste : simplement, il faut absolument éviter la confusion, et en l’état actuel, il est donc plus approprié de parler de « mondialisme banco-centraliste » et/ou « d’hégémonie banco-centraliste », tout en expliquant bien que l’on est encore dans une phase de transition, durant laquelle diverses formes de capitalisme survivent, dont, et fort heureusement, vu le rapport de forces sociales actuel, le capitalisme « national » russe, même si avec ses tares bureaucratiques « héréditaires », en quelque sorte.

    L’hégémonie banco-centraliste ne sera vraiment accomplie qu’avec la généralisation des Monnaies Numériques de Banque Centrales, actuellement en cours d’expérimentation, déjà bien avancée…

    Pour aborder la compréhension de cette « transition » :

    Fini 2023, baptême de 2024 : deux gouttes d’eau ou deux gouttes de sang ?

    http://cieldefrance.eklablog.com/fini-2023-bapteme-de-2024-deux-gouttes-d-eau-ou-deux-gouttes-de-sang-a215224737

    Luniterre

    A la suite de quoi Gilles Questiaux a cru bon de préciser, en PS rajouté à la suite de son premier article :

    PS l’impérialisme de 2024 ne fonctionne pas de la même manière que celui qui a été décrit par Lénine dans "L’Impérialisme,, stade suprême du capitalisme (1915), il n’exporte plus tellement de capital dans le but de contrôler les matières premières et les marchés, il impose un tribut sous la forme principalement de dettes suraccumulées, d’émission monétaire sans contrepartie matérielle, du prélèvement de la main d’œuvre et de droits sur des marchandises immatérielles, le tout mis en œuvre en dernière analyse par la menace d’intervention militaire.

    Ce qui semble bien être une manière de tourner en rond, mais qui nous a permis néanmoins de préciser ceci :

    ***************************************

    Assez d’accord avec ce "post-scriptum" :

    "PS l’impérialisme de 2024 ne fonctionne pas de la même manière que celui qui a été décrit par Lénine dans "L’Impérialisme,, stade suprême du capitalisme (1915), il n’exporte plus tellement de capital dans le but de contrôler les matières premières et les marchés, il impose un tribut sous la forme principalement de dettes suraccumulées, d’émission monétaire sans contrepartie matérielle, du prélèvement de la main d’œuvre et de droits sur des marchandises immatérielles, le tout mis en œuvre en dernière analyse par la menace d’intervention militaire."

    Il faut donc aller jusqu’au bout du constat et de l’analyse, avec le raisonnement logique qui en découle :

    Lénine nous parlait d’un stade particulier du capitalisme, son stade « suprême », mais qui reposait toujours sur une économie fondamentalement capitaliste, et même, capitaliste par essence, c’est à dire reposant sur l’extraction de la plus-value générée par le travail productif humain, et qui permet donc l’élargissement du capital, et non pas celui de la dette mondiale, publique et privée, comme c’est le cas aujourd’hui, au XXIe siècle.

    « L’impérialisme » tel que résumé dans ce PS ne repose donc pas, pour l’essentiel, sur le capitalisme, mais sur la mise sous tutelle des pays dominés principalement par la dette, et cela, cependant, tout en continuant d’augmenter la dette des puissances dominantes, qui continue de s’élargir, et toujours davantage que le pseudo-« capital » investi, qui s’avère donc lui-même n’être qu’une fraction de cette dette, ainsi que les « profits », si faramineux soient-ils, qui en découlent en apparence, et permettent à la nouvelle classe dominante de vivre dans l’opulence, le luxe, et même, la luxure !

    Tout le système actuel de domination de classe repose donc sur l’élargissement de la dette, et non sur l’élargissement du capital.

    Ce n’est pourtant pas une « pyramide de Ponzi » pour autant, comme on l’a déjà vu, car la dette est absolument garantie, en dernier ressort, par les Banques Centrales, qui y mettent une rallonge dès que nécessaire, selon la logique du « Quoi qu’il en coûte ! ».

    Ce sont les Banques Centrales, donc, qui décident, en dernier ressort, de qui a de l’argent, c’est-à-dire de la monnaie scripturaire créée ex-nihilo, et qui n’en a pas… Le reste n’est que bavardage et emballage idéologique de la salade banco-centraliste.

    Même les plus gros boursicoteurs, comme BlackRock, ne font jamais que jouer avec les jetons que leur distribue la Banque Centrale, et cela est désormais clairement établi par les recherche de l’économiste Richard Werner, lui-même précisément à l’origine du concept de « Quantitative Easing » devenu, à son corps défendant et tout à fait contre l’usage initial auquel il était destiné, « l’arme absolue » des banco-centralistes, tout d’abord au Japon, où il l’avait conçu dans les année 90, puis dans le reste du monde, à partir de la crise de 2007-2008.

    Un tel système, qui ne dépend plus, pour l’essentiel, que des politiques monétaires des Banques Centrales, et que du « bon vouloir » des banquiers centraux à l’égard de tel ou tel groupe ou personnage en « bonnes relations » avec tout ou partie d’un « Conseil des Gouverneurs » uniquement créé, d’une manière ou d’une autre, par simple cooptation et en dehors de toute procédure démocratique permettant le moindre contrôle populaire réel, c’est donc bien ce que l’on doit appeler un système banco-centraliste, et non plus, un système capitaliste, même si le mode de production capitaliste continue encore à survivre, ici et là, et notamment en Russie et dans certains pays du « Sud Global ».

    Si la route du socialisme n’est pas forcément fermée pour autant, elle semble néanmoins et malheureusement rallongée d’autant, et passe, d’abord et avant tout, par une stratégie de front uni contre le banco-centralisme, qui est, en fonction du développement des forces productives les plus modernes, appelé à devenir le système hégémonique de domination de classe, à l’échelle mondiale, comme le montre le développement de la situation conflictuelle mondiale actuelle.

    Luniterre

    Richard Werner, "père spirituel" du Quantitative Easing et "apprenti sorcier" du banco-centralisme

    http://cieldefrance.eklablog.com/richard-werner-pere-spirituel-du-quantitative-easing-et-apprenti-sorci-a215699895

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