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Palestine - Ziyad Nakhaleh élu à la direction du Jihad Islamique

dimanche 30 septembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 30 septembre 2018).

Élection de M. Ziyad Nakhaleh, à la direction du Mouvement du Jihad islamique en Palestine

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29 septembre 2018

Assawra

Vendredi 28 septembre 2018, un communiqué de presse du Mouvement du Jihad islamique en Palestine annonçait l’élection de M. Ziyad Nakahleh, au poste de secrétaire général et la composition partielle du nouveau bureau politique. Ces élections, les premières depuis la fondation du mouvement au début des années 80, se sont déroulées sur une période supérieure à un an, et ont couvert l’ensemble de la Palestine et les camps de réfugiés.

M. Ziyad Nakhaleh succède au dr. Ramadan Shallah qui était à la tête du mouvement depuis l’assassinat en octobre 1995 du martyr dr. Fathi Shiqaqi, fondateur et premier secrétaire général. La préparation des élections a commencé bien avant la grave maladie de Dr. Ramadan Shallah, puisque les textes qui les organisent avaient été fixés depuis plusieurs mois déjà. Bien qu’ayant assisté dr. Ramadan Shallah pendant 23 ans (1995-2018) en tant qu’adjoint, M. Ziad Nakhaleh a cependant été élu et non nommé, car la direction du mouvement avait déjà pris la décision d’organiser des élections pour différents postes dirigeants.

Une conférence de presse a suivi le communiqué, organisée à Gaza dans la matinée, à la frontière de la Palestine occupée, à l’endroit même où se déroulent les marches du retour, lieu symbolisant la volonté du retour des réfugiés en Palestine et de la poursuite de la lutte nationale. Mais la biographie détaillée du nouveau secrétaire général du mouvement avait été déjà diffusée par le bureau de l’Information, où on pouvait lire que M. Ziyad Nakhalé est né à Gaza en 1953, et qu’il avait été prisonnier de l’occupant de 1971 à 1985, à cause de sa participation à la résistance. Immédiatement après sa libération, dans le cadre de l’accord d’échange entre le FPLP-CG et l’entité sioniste, il fut nommé au cercle de la Shura (consultation) du mouvement auquel il avait adhéré en prison, et assumé la direction de l’action militaire contre l’occupant. Il fut ensuite arrêté, détenu puis expulsé en 1988 vers le Liban, à cause de sa participation à l’Intifada et à la direction du mouvement, mais cela n’a pas mis fin à son rôle dans le développement de la résistance militaire, aux côtés des autres tâches qui lui furent confiées par le martyr Fathi Shiqaqi, puis par dr. Ramadan Shallah. Il a participé aux différentes consultations inter-palestiniennes au Caire au sujet de la réconciliation nationale.

Cette courte biographie reste incomplète si on n’ajoute pas le fait que l’administration des Etats-Unis le considère comme un « dangereux terroriste », comme le dr. Ramadan Shallah, et qu’elle est prête à payer 5 millions de dollars pour quiconque aidera à l’arrêter. D’où l’importance du message envoyé par le mouvement à l’administration US, par son élection à la tête du mouvement : le Mouvement du Jihad islamique n’a pas changé, il poursuit sa voie, il ne craint ni les listes américaines (ni les autres), car il est convaincu de sa ligne politique et d’accomplir son devoir de résistant. Le second message a été transmis à l’entité sioniste, par l’organisation de la conférence de presse sur le lieu des tentes du retour, et au jour de la commémoration du déclenchement de l’Intifada al-Aqsa, le 28/9/2000, ce qu’a tenu à rappeler Daoud Shihab, porte-parole du mouvement.

Les médias de l’entité coloniale ont annoncé l’élection de M. Ziyad Nakhaleh en soulignant qu’il est encore plus « féroce » que les autres, et que la ligne du mouvement reste la plus dure envers l’entité sioniste et qu’il n’y a nul moyen d’entamer une quelconque ouverture vers lui.

Au cours de la conférence de presse, M. Daoud Shihab a nommé 9 membres du bureau politique sur les 15 élus, car les conditions sécuritaires ne permettent pas de citer les autres membres de la Cisjordanie, d’al-Quds, des territoires occupés en 48 et dans les prisons, à cause de la répression sioniste mais aussi de la répression des services sécuritaires de l’Autorité palestinienne dans les territoires de la Cisjordanie. M. Khaled al-Batsh, président du conseil supérieur des marches du retour accède au bureau politique du mouvement, aux côtés d’autres anciens, comme Nafez Azzam et dr. Al-Hindi.

Si la ligne politique du mouvement demeure, les dirigeants apportent souvent leur touche personnelle marquée par des situations et circonstances différentes. Alors que le martyr Shiqaqi était connu pour avoir posé les fondements du mouvement, théoriques et pratiques, insistant sur les trois dimensions : l’islam, la conscientisation, la révolution, dr. Ramadan Shallah a marqué la pensée du mouvement par ses remarques approfondies et critiques sur les mouvements islamiques en général, après les sinistres accords d’Oslo et son approche vers l’intérieur palestinien, pour sauver ce qui peut l’être, politiquement et militairement, avec le développement, sous son égide, de la branche armée du mouvement, Saraya al-Quds, jusqu’à devenir la deuxième force militaire, alors que le mouvement est devenu la troisième force politique de la Palestine. M. Ziyad Nakhalé, qui a longuement connu les prisons de l’occupation et organisé la résistance militaire, a été considéré, par les électeurs du mouvement et par l’ensemble des formations palestiniennes résistantes, comme la personne apte à poursuivre le chemin entamé par ses prédécesseurs.

Ses précédentes interviews et déclarations témoignent de la clarté des positions du mouvement sur de nombreux sujets, comme ils témoignent de la franchise avec laquelle s’expriment en général tous les hommes de terrain.

Fadwa Nassar
Samedi, 29 septembre 2018

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