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2008-2018 Situation internationale : 10 ans de crise, Quel remède ?

dimanche 7 octobre 2018, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 7 octobre 2018).

Dix ans après le krach de 2008 et le sauvetage in extremis du système bancaire à grand renfort de liquidités surnuméraires déversées par les banques centrales, l’économie réellement productive ne représente toujours, et même avec une disproportion décuplée, que quelques poignées de grains de maïs noyées dans la marmite d’huile bouillonnante de la finance mondialisée…

   Ce raz de marée sans précédent de liquidités injectées sur les marchés depuis 2008 a pris à nouveau essentiellement le chemin des actifs financiers, même si cela a permis, au passage de renflouer les banques naufragées…( 1 )

Cette manne financière était censée, en outre, non seulement enrayer le risque de récession, mais aussi et surtout, relancer l’investissement dans l’économie réellement productive et donc engendrer une « inflation maîtrisée » en lien avec une très hypothétique reprise de la croissance économique…

Or, en dépit de l’énormité des moyens financiers mis en œuvre, et qui ont donc essentiellement contribué à regonfler une nouvelle bulle financière, la « reprise », dix ans après la crise de 2008, reste des plus symboliques et, à peine ébauchée, elle retombe déjà comme un soufflé vite refroidi, et l’inflation suit la même courbe molle, et, de plus, essentiellement portée par la hausse de l’énergie, la hausse des taxes, et non pas par la consommation populaire, affaiblie par une avalanche de reculs sociaux rendus également incontournables pour la survie du capital. ( 2 )

En Europe, l’échéance de la fin des politiques monétaires de « sortie de crise » est annoncée pour Décembre 2018, tandis qu’aux USA, après un arrêt du flot de liquidités dès Octobre 2014, un plan de liquidation progressive des obligations et actifs toxiques ainsi emmagasinés par la FED s’est mis en place depuis Octobre 17… ( 3 )

Les conséquences réelles de ces politiques monétaires de « Quantitative Easing » sont donc encore à venir, en réalité, et elles risquent de barrer encore longtemps la route de la sortie de crise, sinon d’être elles-mêmes la cause d’une nouvelle crise majeure, qui verrait l’éclatement de la nouvelle bulle financière regonflée depuis dix ans, et sans possibilité, cette fois ci, de réemployer ce même « remède de cheval », sauf à tuer, à coup sûr, le malade…

A court terme, le risque d’un retour de la récession reste le plus grand (4), mais tant que l’excédent de liquidité n’est pas résorbé, et il ne peut l’être que très lentement, le risque de dérapage inflationniste n’est pas à exclure non plus, avec aussi peu de solutions possibles, sauf à risque, là encore, d’achever le malade.

C’est dans ce contexte fondamentalement instable, financièrement et économiquement, qu’éclate, et pour cause, la guerre économique entre les USA et la Chine. Si la domination du capital financier US reste écrasante, ( 5 ) elle se heurte néanmoins à la difficulté de pouvoir continuer à se développer et à se valoriser dans le cycle productif.

Une poignée de grains de maïs « productifs », jetés dans une marmite financière trop grande éclateront et se dilueront sans conserver le gonflement « bénéfique » du pop-corn financier souhaité au départ… ( 6 ) L’éclatement cyclique de la bulle financière étant inévitable, l’impérialisme US tente néanmoins de sauver sa propre poignée de grains « productifs » dans l’espoir de regonfler sa part de pop-corn à l’issue de la crise, et même de manger celle des autres, si possible, et tant qu’à faire…

Sans le grain de maïs de l’économie productive, pas de pop-corn financier possible…

Si, avec le développement de l’industrie moderne, et encore plus, des nouvelles technologies, le capital financier est devenu le mode de domination indispensable à la survie du capitalisme, il n’en repose pas moins sur l’accumulation de plus-value effectuée dans le secteur productif. Conserver le contrôle d’une part essentielle du secteur productif reste donc la base de la domination de telle ou telle fraction du capital financier. Le pop-corn financier n’est jamais qu’une forme distendue et fictive de la valeur créée au départ dans le secteur productif.

Dans sa forme fictive et démesurément distendue le capital financier n’en conserve pas moins le pouvoir d’acquérir et de contrôler, à travers ses cartels et monopoles, des parts toujours plus importantes du secteur productif. C’est faute de le faire que l’aspect fictif de sa forme reprend le dessus et que la bulle éclate, que le pop-corn achève de se diluer dans l’huile refroidie de la débâcle financière et perd tout pouvoir de survie pour le capitaliste.

C’est ce que le capitaliste US a bien compris, après avoir investi plusieurs décennies durant dans le développement de l’ « atelier du monde », dans lequel il avait réussi à exploiter le prolétariat chinois avec la complicité de la bourgeoisie bureaucratique maoïste finissante, et surtout, de sa fraction comprador groupée autour de Deng Xiaoping. ( 7

En allumant ce contre feu face à la bourgeoisie nationale bureaucratique d’URSS, le capital financier US, provisoirement pris à la gorge par les luttes de libération nationales du tiers monde, au tournant des années 70, a pu se reconstituer et reprendre sa position dominante.

Néanmoins, la bourgeoisie bureaucratique chinoise, irriguée financièrement par ce flux US, en a profité pour accumuler patiemment son propre capital financier, en parasite comprador de l’exploitation US du prolétariat chinois et de la classe moyenne formée en marge de cette exploitation.

Depuis, elle n’a de cesse de s’émanciper en tant que nouveau pôle financier « indépendant », c’est à dire impérialiste à son tour.

Après avoir contribué à démanteler, avec la complicité financière des USA, les derniers restes stratégiques de l’industrie européenne, elle est désormais sur le point d’y arriver et se pose en challenger numéro 1, dans tous les domaines, de l’impérialisme US.

En total cumulé, incluant désormais officiellement Hong Kong, la Chine est, loin devant les autres, la seconde puissance financière mondiale derrière les USA, et sur le plan économique, également, voire même la première, selon différents critères statistiques, sur ce plan.

C’est ainsi que la stratégie manipulatrice de l’impérialisme US se retourne maintenant inévitablement contre lui, suivant simplement en cela les lois intrinsèques de l’économie capitaliste, auxquelles il ne saurait échapper, d’une manière ou d’une autre.

Mais cette guerre économique à laquelle il se trouve contraint pour conserver sa domination se déroule également sur le fond des guerres bien réelles, au sens basique et militaire du terme, qui se sont développées ces dernières décennies, et dont il est presque systématiquement à l’origine, directement ou non, en fonction de ses « alliances » avec diverses bourgeoisies vassales et comprador locales.

Sur ce plan, toutefois, il se heurte violemment à la résistance des peuples et des bourgeoisies nationales qui refusent d’être asservis à ses intérêts financiers et tentent de survivre indépendamment. ( 8 ) Ces mouvements de résistance, jadis plus ou moins soutenus et fédérés par la bourgeoisie nationale bureaucratique d’URSS ont néanmoins survécu à son effondrement et l’impérialisme US et ses vassaux occidentaux ont tenté de les réduire, non sans un relatif succès, comme en Libye, mais sans parvenir complètement à leur fins, sans parvenir à établir des régimes comprador suffisamment stables pour y préserver pleinement leurs intérêts.

L’URSS elles-même, entrée dans une phase comprador avec l’ère Gorbatchev-Eltsine, s’est effondrée en tant que structure fédérant diverses nations, mais la Russie comprador d’Eltsine n’a, pas plus que d’autres régimes fantoches « sponsorisés » par les USA, réussi à trouver une stabilité dans cette soumission, ouvrant finalement le passage à un retour de la bourgeoisie nationale russe, avec Poutine comme figure de proue.

Ruinée, économiquement, la bourgeoisie nationale russe s’appuie à nouveau sur l’exploitation de ses ressources naturelles en matières premières, comme elle le faisait déjà sous l’ère Brejnev, ( 9 ) et reconstitue son industrie militaire, héritée de la même époque, mais largement démantelée sous l’ère comprador Eltsine. Faute de pouvoir encore développer son industrie plus classique et sa finance elle tente de résister par une stratégie d’alliances avec les autre bourgeoisies nationales qui tentent elles aussi de résister à la domination US.

Le développement d’une industrie moderne et « compétitive » exige l’investissement de capitaux financiers très importants, tels qu’ils n’ont jamais pu être accumulés en Russie, depuis l’ère de la contre-révolution khrouchtchevienne (10), et pas non plus sous les ères bureaucratiques Brejnev et Gorbatchev, parasitées par le développement du capitalisme mafieux, issu des goulags « libérés », en marge de la bureaucratie, et, le plus souvent, en symbiose effective avec elle (11). C’est la grande différence de type de « développement » entre le capitalisme bureaucratique russe et le capitalisme bureaucratique chinois, irrigué, quant à lui, par les flux financiers US, dès 1972 et la célèbre entrevue Nixon-Mao.  

L’importance du flux financier US, plus deux décennies d’expérience supplémentaires dans l’intégration aux flux de la finance mondialisée, ont irrémédiablement creusé l’écart entre ces deux géants, par ailleurs comparables, sur le plan géostratégique, par leur importance d’ordre planétaire. Avec même un avantage à la Russie concernant les ressources naturelles et l’étendue de son territoire, qui en fait le plus grand pays du monde, en superficie, et l’un des mieux situé sur la planète, par rapport aux principales zones de développement économique.

A défaut d’en faire un concurrent réel en termes de capitalisme financier et industriel, cela en fait une cible évidemment extrêmement convoitée par les puissances impérialistes, aussi bien anciennes, US et européennes, que par la Chine.

Pour ne pas passer sous la domination de l’un ou de l’autre elle n’a que deux armes, dont l’une, l’exportation de matières premières, est par définition à double tranchant, du fait de la dépendance aux cours et à la concurrence en grande partie contrôlée par les USA. L’autre, c’est évidemment la force armée, coûteuse, et qui doit être rationalisée au maximum, en fonction des moyens.

La Russie, remarquée sur la scène internationale par le succès de son intervention de soutien à la bourgeoisie nationale syrienne, n’en opère pas moins à partir d’un budget extrêmement limité et en réalité inférieur à celui de la France, par exemple, qui intervient sur le même terrain en tant qu’alliée de l’impérialisme US, et dans l’espoir, à la fois, d’abattre la bourgeoisie nationale syrienne et de réduire l’influence de la Russie et de ses alliés en résistance contre l’impérialisme US.

Sur le plan financier il est également utile de rappeler que le total du capital financier russe avoisine difficilement celui de l’Espagne et reste déficitaire en termes d’échanges internationaux, entre exportation et importation de capitaux, et au total, à un niveau encore plus réduit.

Il est donc ridicule, à tous points de vue, de parler d’ « impérialisme russe », comme le font ceux qui rêvent simplement de dépecer la Russie, y incluant leurs complices de « gauche » et d’ « extrême-gauche », trotskystes, maoïstes, anarchistes (*), etc… (et parfois même, pseudo- « marxistes-léninistes » !)

(*sauf sur VLR, évidemment…!!)

Encerclée par les forces et les puissances OTANesques, sur les trois quarts de sa périphérie, et par la Chine, pour le reste, elle n’a d’autre choix que la résistance ou la soumission, comme semi-colonie, aux occidentaux ou à la Chine. C’est pourquoi il est vital, pour elle, de trouver des alliances en dehors de cette tenaille et c’est donc pourquoi elle se trouve obligée d’intervenir militairement partout ou une bourgeoisie nationale locale tente de survivre et sollicite de l’aide de sa part, comme cela se produisait du temps de l’URSS, du reste.

S’il est clair que le retour de la Russie sur le devant de la scène internationale est effectivement frappant, et à plus d’un titre, il faut donc bien comprendre que le rôle de l’agresseur, dans tous les conflits où elle se trouve mêlée, n’est généralement pas le sien, mais systématiquement, même si parfois indirectement, celui de l’impérialisme US et de ses alliés et complices. En réalité, ils n’ont de cesse, directement ou indirectement, de réduire son influence, et cela en dépit de leurs engagements pris au moment du démantèlement de l’URSS, sans parler de ceux d’avant.

Faute d’oser s’en prendre encore directement à la Russie, l’impérialisme US a donc tenté de renforcer son emprise partout où il le pouvait et notamment dans les autres régions d’importance géostratégique, géo-économiques, et donc d’importance géopolitique, de par le fait. Au premier rang desquelles, le Proche-Orient, évidemment.

Le Proche-Orient combine à la fois la chance, ou la malchance, trop souvent, d’être à la fois un carrefour géostratégique et une région riche en ressources naturelles essentielles stratégiquement, question pétrole et gaz.

Il est donc d’abord et avant tout le carrefour des convoitises impérialistes de toutes sortes et le lieu d’élection du fortin colonialiste sioniste, en voie d’expansion permanente, par tous les moyens criminels qu’on lui connaît. Mais ce fortin, Israël, avant-poste de contrôle au service des convoitises yankee, ne suffit plus, désormais, face à la révolte des autochtones palestiniens et des peuples environnants, à garantir la sécurité des ressources locales au profit de l’Occident. Un « remodelage » de toute la région a donc été entrepris, outre celui entamé par les sionistes, en vue de reconstituer une infrastructure néocoloniale à l’échelle régionale. Après de multiples et sanglantes guerres locales fomentées par l’impérialisme et ses supplétifs terroristes locaux et « internationaux », ce plan est sur le point d’être mis totalement en échec, du à la résistance locale, soutenue par l’Iran et efficacement secondée par l’intervention russe, sollicitée par la bourgeoisie nationale syrienne.

L’Iran est clairement la poche de résistance locale qui a donné le plus de fil à retordre à toutes les tentatives impérialistes dans la région, (12) avec ses alliés libanais et syriens. Il est clairement, désormais, la cible centrale de la stratégie de déstabilisation et d’étranglement économique pratiqué par l’impérialisme, et par les USA, en premier lieu, avant une intervention militaire qui serait certainement, par contre, encore plus ardue, pour les impérialistes, que les précédentes…

Dans le même esprit kollaborationniste qui anime une grande partie de nos « démocrates » occidentaux et autres « gauchistes » prétendument « humanistes », l’Iran serait aussi un de ces « impérialismes » locaux à vocation expansionniste et prédatrice de son voisinage… Une sorte de version locale du prétendu « impérialisme russe ». Là encore, le ridicule n’arrête pas ces propagandistes zélés du véritable impérialisme, généralement le leur, en dépit d’un rapport de proportion encore plus dérisoire, si possible : le capital financier de l’Iran est de l’ordre du 1/5e de celui de la Russie, sa capacité d’ « exportation » de capitaux quasiment indétectable, et quant à ses possibilités d’accueillir quelques investissements étrangers, on a rapidement vu ce qu’il en était dès que l’Oncle Sam-Trump a levé la main pour dire « stop ! »…

De Moscou à Téhéran, et dans toute les régions où ces deux pays ont des alliés, s’est donc ouverte une ligne de fracture solidarisant entre elles, par nécessité, les bourgeoisies nationales récalcitrantes et résistantes face à la rapacité de l’impérialisme, et de l’impérialisme US, en premier lieu.

C’est, actuellement, à l’échelle planétaire, le seul front sur lequel l’impérialisme a subit quelques revers significatifs, ces derniers mois, et cela après une suite d’agressions diverses, en Afghanistan, Irak, Lybie, etc… où tous ses objectifs sont loin d’avoir été atteints, cependant. Au Yémen, encore actuellement, le sort du combat est loin d’être décidé et la résistance continue, avec, là aussi, le soutien de l’Iran.

D’une manière générale, il n’y a pas, pour autant, d’illusions à se faire sur la nature sociale des bourgeoisies nationales, même en phase de résistance anti-impérialiste. Elles restent les tenantes d’un régime capitaliste, et ne font que les concessions sociales qui leur sont nécessaires pour obtenir une certaine cohésion populaire de soutien à leur régime, ou bien que le prolétariat les contraint à céder par ses luttes. Le cas de la réforme réactionnaire des retraites en Russie est exemplaire à ce sujet. (13) Les reculs sociaux leurs sont aussi en partie dictés par les restrictions financières et les sanctions économiques imposées par l’impérialisme. Elles se trouvent donc constamment à la fois dans la tentation de capituler pour espérer un relâchement de ce côté et dans celle de recréer une cohésion nationale au détriment de leur propre intérêt immédiat. Leur statut n’est donc jamais durablement fixé mais pour autant leur capitulation vis à vis de l’impérialisme n’a jamais apporté que des reculs sociaux encore pire pour le prolétariat, et une dégradation générale de ses conditions de vie et de lutte.

Pour les prolétaires de ces pays, la situation est particulièrement difficile et complexe, car il ne doivent en aucun cas renoncer à l’autonomie de leur classe et de leur organisation de classe, et la créer de façon tout à fait indépendante, le cas échéant, et continuer de la renforcer, quoi qu’il en soit. Néanmoins il doivent également absolument éviter de se faire le jouet des manipulations impérialistes visant à instrumentaliser leurs luttes au service des factions comprador de la bourgeoisie locale.

En occident, et, d’une manière générale, dans les métropoles impérialistes, il n’y existe évidemment plus du tout de restes significatifs de la bourgeoisie nationale, quoi que prétendent certains opportunistes, (14) et la situation est donc plus simple : il n’y a pas de transition possible qui ne soit directement une rupture avec le capitalisme et l’économie de marché, qui en est la base actuelle. C’est la réorganisation de la production et des services, en fonction des besoins sociaux les plus urgents, définis démocratiquement par le plan-programme, qui est le seul objectif politique pouvant unifier le prolétariat et les autres couches populaires dans une perspective d’avenir meilleur (15). La survivance de très petites entreprises, essentiellement individuelles, ou « autogérées » est peut être possible, dans un premier temps, jusqu’à leur intégration à un système coopératif en lien avec le plan, mais pour tout ce qui est vital et stratégiquement essentiel, c’est la détermination des besoins collectifs qui donne la direction à suivre, et non les aléas du marché.

Pour autant, même si les reculs sociaux se sont accélérés et accumulés depuis 2008, en Occident, les luttes sociales y sont encore loin d’avoir remis en cause le capitalisme et l’impérialisme. Tout au plus, elle n’ont fait que tenter, sans aucune chance de succès, d’en revenir au statu quo ante, tel qu’à l’époque d’avant la crise, sans percevoir le changement de paradigme impliqué par la mondialisation et l’émergence de l’empire industriel chinois et d’autres pays sur la scène internationale.

Même la gauche syndicale et politique s’est contentée, et se contente encore, en France notamment, de rabâcher son ronron réformiste, en usant, formellement, au plus fort des luttes, et pour ne pas perdre sa base, d’un langage un peu plus « radical » dans la formulation de ses revendications réformistes. Fondamentalement, elle reste dans le soutien de son propre impérialisme et de l’impérialisme US qui le chapeaute, et cela au nom de la « démocratie » et de l’ « humanisme » ! Accessoirement, une autre aile « gauche de la gauche » verse dans le soutien, plus ou moins clairement stipendié, à l’impérialisme chinois, feignant d’ignorer le fait que derrière ce prétendu « socialisme à la chinoise » se dissimule le même système d’exploitation capitaliste/impérialiste. (16)

Ce que les guerres du Proche-Orient ont mis en lumière, même si ce n’est pas encore perçu de tous, c’est la capacité de l’impérialisme, à travers la manipulation du terrorisme, à inverser les rôles et à se présenter comme défenseur des libertés, tout en agressant les peuples et les nations qui veulent simplement conserver leur indépendance et se développer économiquement en dehors de sa domination.

De la même façon, et encore plus efficacement, il parvient à inverser les responsabilités concernant les flots de réfugiés et de migrants engendrés par ses guerres d’agression. Il parvient, en manipulant les mouvements réellement humanistes à solidariser les population des métropoles avec les victimes de ses guerres, mais en en dissimulant les causes économiques et financières réelles et tente, de cette manière, de les légitimer. Alors que ces flots de migrations, comme les précédents, iront simplement grossir la masse des prolétaires exploitables dans les métropoles, et, avec la crise, principalement accroître la masse des chômeurs, faire pression sur les salaires, creuser les inégalités et accentuer les conflits racistes inter-communautaires, pour le plus grand profit du capital.

Alors que le moyen évident, mais ainsi dissimulé par le capital, pour éviter ces guerres et ces flots de misère et de mort, c’est tout simplement la fin du système capitaliste et impérialiste.

Les prolétaires et l’ensemble des travailleurs des métropoles n’ont pas d’autres intérêts immédiats, quant au fond, que ceux des millions de victimes des guerres impérialistes du Proche-Orient et d’ailleurs.

C’est la crise intrinsèque du système capitaliste mondialisé qui engendre et exacerbe son agressivité destructrice. La finance impérialiste doit s’étendre partout où c’est encore possible pour trouver de nouvelles opportunités de profits, et cela passe par la destruction de tout ce qui lui résiste, destruction par elle-même « profitable » au sens capitaliste du terme, en engendrant de nouvelles inégalités sociales à l’échelle internationale et de nouveaux marchés de « reconstruction ».

Mais la finance mondialisée n’a jamais pour but de répondre réellement aux besoins des populations. La crise de 2007-2008, dite des « subprimes », a commencé avec les crédits litigieux accordés aux familles des classes populaires incapables de trouver un logement autrement. Le but de l’opération n’était évidemment pas de loger les pauvres, mais bien une vaste escroquerie financière, et « légale », qui plus est, au regard du système capitaliste.

Aujourd’hui le système tente encore de légitimer toutes les ruines et les guerres qui s’en sont suivies… Alors qu’il n’a évidemment aucune motivation de répondre aux besoins réels des populations, mais seulement de continuer à entasser des profits. Et pour y arriver il a désormais autant besoin, dans sa phase de crise systémique, des guerres réelles qu’il développe à tous propos que de la guerre économique, prélude potentiel à une confrontation généralisée, une troisième guerre mondiale, qui mènerait l’humanité encore plus près de sa fin que ne le fait l’exploitation actuelle des ressources humaines et naturelles.

La situation tragique du Proche-Orient est actuellement l’illustration sanglante de ce qu’est la nature réelle du capitalisme/impérialisme, mais les mêmes causes et les mêmes effets se retrouvent aux quatre coins de la planète. Les prolétaires victimes des guerres, les prolétaires réfugiés, et tous les prolétaires des métropoles impérialistes elles-même n’ont pas d’intérêts différents, quant au fond.

Leur intérêt commun est d’assurer la défaite de l’impérialisme partout où les peuples résistent et préparer, par leur lutte et leur organisation de classe, l’avènement d’un monde gérant les ressources de la planète, la production et les services, en fonction des besoins sociaux réels des populations, et non en vue d’accumuler du capital !

La lutte anticapitaliste dans les métropoles n’a de sens que si elle intègre la solidarité avec les peuples déjà en lutte contre l’impérialisme, dans un mouvement de résistance globale, anticapitaliste et anti-impérialiste !

Dans le rapport de forces actuel, la compréhension de cette solidarité, nécessaire à la fois pour dépasser les clivages intra-communautaires et le stade de la kollaboration de classe pseudo- « humaniste », c’est un premier pas vers l’émergence d’une conscience de classe nouvelle, reflétant la réalité de la situation du prolétariat en ce début de 21e siècle.

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/10/07/2008-2018-situation-internationale-10-ans-de-crise-quel-remede/

    https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2018/10/2008-2018-situation-internationale-10-ans-de-crise-quel-remede.pdf

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  NOTES :

  ( 1 __ https://blogs.mediapart.fr/jaschaef…

https://tribunemlreypa.files.wordpr… )

( 2 __ https://www.tradingsat.com/actualit…

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/…

Alors qu’en janvier 2018, le ton, déjà prudent, était :

https://www.huffingtonpost.fr/jean-… )

( 3 __ « Fed set to press the button to unwind quantitative easing (20/09/2017) »

https://tribunemlreypa.files.wordpr…

Voir également :

https://www.worldfinance.com/bankin…

https://wolfstreet.com/2018/10/04/f…

https://wolfstreet.com/2018/08/03/f… )

( 4 __ https://www.cnbc.com/2018/09/29/glo… )

( 5 __ https://tribunemlreypa.files.wordpr…

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 6 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co…

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 7 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co…

https://tribunemlreypa.wordpress.co…

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 8 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 8 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 10 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 11 __ https://tribunemlreypa.files.wordpr…

Cité in :

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 12 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co…

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 13 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co…

https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 14 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 15 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 16 __ https://tribunemlreypa.files.wordpr… )

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