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Et la Marquise dansait sur les Champs-Élysées en flammes !! (Explication de texte…)

vendredi 30 novembre 2018, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 30 novembre 2018).

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Allô, allô, fidèle Édouard !

Mais quelle histoire ?!

Quelles nouvelles ?

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Les Champs-Élysées en flamme ?

Castaner, Expliquez-moi, larbin modèle,

Qui sont ces manants infâmes,

Et vous, de Rugy, ce qu’ils réclament…

Comment cela est-il possible ?

__Cela n’est rien, Monsieur Le Macronien,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant il faut, il faut que je vous dise,

Juste un tout petit rien, une bêtise :

« Leurs revendications remises sur deux pages vont très au-delà des questions de la transition écologique, de la question des carburants proprement dite ; même si le mouvement est bien parti de la hausse des carburants »

. Constate enfin le De Rugy

Après plus d’une heure d’entretien

Avec Eric Drouet et Priscillia Ludosky…

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__Cela n’est rien, Monsieur Le Macronien,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise,

On déplore un tout petit rien :

Si la TICPE alluma le feu si bien ,

C’est que du vert personne n’y en a vu,

Même au Figaro, si vous l’aviez lu :

« …si la TICPE finance déjà peu la politique de transition énergétique, les hausses récemment décidées profiteront encore moins à l’écologie, … » « Au total, un peu moins de 20% des taxes sur le carburant servent à l’objectif d’une énergie plus propre. »

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Mais, à part ça, Monsieur Le Macronien

Tout va très bien, tout va très bien.

Cela n’est rien, Monsieur Le Macronien,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant il faut, il faut que l’on vous dise,

Une taxe en plus ce n’est pas rien,

Et même sur BFM, c’est ce qu’ils disent :

« En 2016, le pourcentage d’impôts et de cotisations sociales que paient les salariés et les entreprises atteignait en France 47,6% [du PIB]. C’est plus qu’au Danemark, jusqu’alors champion du monde. »

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Allô, allô, Le Maire et Darmanin

Pourquoi n’arrive-t-on à rien

Avec tout ce pognon de dingue ?

Quand faudra-t-il sortir les flingues ?

__Cela n’est rien, Monsieur Le Macronien,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Même si la France dans la dette un rien s’enlise

Et La Tribune, du capital, il faut bien qu’on vous la lise :

« La tendance ne souffre d’aucune contestation. Avec la grande récession, la pauvreté a augmenté : au premier seuil de 50% de 628 000 personnes, au second de 60% de 824 000. La situation actuelle montre, ô combien, nous sommes en rupture avec la tendance historique. »

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Allons, allons, De Rugy, mon bon,

« Mesures d’accompagnement », imagination,

De la concertation, vous connaissez la chanson,

__Cela n’est rien, Monsieur Le Macronien,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Sauf un détail, une bêtise,

Ces manants répètent, quoi qu’on leur dise :

« Nous ce qu’on demande, c’est toujours la même chose. On veut vivre de notre travail. On veut pas d’assistanat juste une baisse des taxes comme la TVA ou la TICPE. On veut une réponse significative du gouvernement. »

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Allez, allez, Le Maire et Darmanin

On les entend, mais on lâche rien,

Déjà la dette presqu’à fond du PIB, la limite,

Et L’an prochain près d’cent milliards, le déficit !

Un pognon de dingue, z’ont bien bossé pour rien,

Leur travail nous va très bien,

Oui, pour nous, tout va très bien !

__Pourtant, Monsieur le Macronien,

Il faut qu’on vous le dise, une lubie, une bêtise :

Dès Samedi aux Champs, On revoit ces manants…

Chez eux aussi, « On lâche rien ! », c’est c’qu’on entend !

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(Les textes "en gras" dans cette parodie sont néanmoins des citations originales de la presse - voir sources en notes)

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Madame la marquise

Cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo

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"EXPLICATION DE TEXTE…"

Une parodie sur l’air d’une chanson qui est déjà elle-même une sorte de caricature…

La caricature, d’une situation comme d’un personnage, vise à simplifier, en faisant ressortir les traits déjà saillants, et ne déforme pas fondamentalement la réalité, qu’elle arrive à résumer, en réalité, par ce procédé.

Ici, le premier trait saillant est cette gigantesque tartufferie qu’est devenue la fiscalité « verte ».

Elle était un peu l’arbre planté là pour cacher la forêt, ou plutôt le maquis, devrait-on dire, des impôts et taxes dont l’hypothétique destination originelle est systématiquement détournée pour tenter de boucher, ici et là, les multiples trous du budget de l’État.

Car non seulement la pression fiscale en France continue de battre des records, mondiaux et européens (1), mais le déficit budgétaire annuel, qui s’était sensiblement réduit les deux précédentes années, est reparti à la hausse, et très fortement, en 2018, et le nouveau projet de budget pour 2019 accentue encore cette hausse, à 98,7 Milliards d’euros !! (2)

Mais il est important de comprendre que même avec une « réduction » du déficit budgétaire, il s’agissait donc toujours d’un budget qui restait déficitaire ! Même avec une réduction de quelques milliards ces dernière années, jusqu’en 2017, c’était encore 67,8 Milliards d’euros qui manquaient pour atteindre l’équilibre budgétaire.

Suite à la crise de 2008 et à ses conséquences immédiates, le déficit avait atteint un niveau record en 2010, et commençait à se réduire, depuis, sans toutefois retrouver ses niveaux d’avant crise, pourtant déjà très élevés. En réalité, depuis 1975 tous les budgets annuels ont été déficitaires, à des degrés divers (3). 1975, ce sont encore les conséquences du premier « choc pétrolier » qui se font sentir, c’est-à-dire, en réalité, les conséquences de la rupture des accords financiers de Bretton Woods, imposée par les USA pour enrayer leur propre crise du moment. Cette crise, liée en grande partie à la guerre du Vietnam, et plus généralement, à la volonté d’expansionnisme forcené des USA, est la première grande cassure structurelle de l’après-guerre, à l’échelle mondiale. Si ses conséquences sociales sont restées relatives, à court terme, elle connaîtront une brusque aggravation dès le début des années 80, sous Mitterrand, en France, avec les effets des politiques désinflationnistes, qui se combinent avec les débuts de la désindustrialisation et donc aussi avec l’augmentation drastique du chômage.

C’est là qu’est né l’usage courant d’expressions telles que « nouveaux pauvres » et SDF.

Évolution de la dette publique française entre 1974 et 2016 (en % du PIB)

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Mais encore plus concrètement, une succession, et de plus, ininterrompue pendant plus de 40 ans, de déficits annuels successifs, c’est aussi une accumulation de la dette, ce qu’illustre le graphique ci-dessus.

On y voit que le ratio de la dette par rapport au PIB avoisine 100%, et il est désormais effectivement à 99% !! (4)

Et bien entendu, la « croissance » de la dette n’est pas qu’en valeur relative du PIB, mais bien aussi en valeur absolue, ce qu’illustre cet autre graphique, jusqu’aux années plus récentes.

Dans ce maelstrom financier étatique une dette n’est généralement remboursée, au mieux, que par une autre, et si la charge globale de l’intérêt de la dette n’emporte pas le tout, ce n’est dû qu’à une autre originalité de la situation actuelle, qui maintient des taux d’intérêts anormalement bas. Une situation dont la pérennité reste relative, du reste, et constamment remise en question, à l’échelle internationale.

Ceci dit, même dans la situation actuelle, le poste des intérêts de la dette est loin d’être négligeable, à 41,7 Milliards d’euros, en 2017, soit 16,73% des recettes fiscales de l’Etat. (5) Loin d’être une modeste danseuse, la charge des intérêts de la dette est à elle seule une dévoreuse, une pompe qui s’auto-alimente et déforme la perspective politique.

D’ores et déjà, une partie de la « taxe verte » TICPE, tout comme une partie du montant de nos simples PV, sont détournés de leurs objectifs initiaux supposés pour aller combler une partie de ce gouffre. (6)

Il est courant, et le pouvoir ne s’en prive pas, de pointer l’importance particulière des dépenses sociales en France… (… « Un pognon de dingue ») (7)

Or, si une part importante reste à l’Etat et aux collectivités locales, l’essentiel reste en dehors du budget de l’Etat, et dépend de la Sécurité Sociale. Ce sont d’autres prélèvements obligatoires, mais on ne peut pas dire, par comparaison, qu’ils contribueraient à ruiner le pays, le déficit de la sécu restant en réalité dérisoire en rapport de celui de l’Etat, et, de plus, en voie de résorption complète, sur les exercices 2018 et 2019, avec même un léger excédent prévu sur 2019, pour la première fois depuis 18 ans ! (8)

Toutefois, le montant global de la politique sociale en France reste plus élévé qu’ailleurs et ce qui doit nous interroger est d’abord la réalité ou non de son efficacité.

Comme on l’a vu, la pauvreté et la misère ont fait un retour spectaculaire au cours des années 80, sous la présidence de la gauche, qui a donc, c’est le moins que l’on puisse dire, totalement failli à sa mission historique. (9)

Ce retour s’est avéré durable et la pauvreté n’a cessé de progresser depuis, y compris en dépit du retour de la gauche au pouvoir, à plusieurs reprises.

La progression de la pauvreté suit-elle exactement la progression de la dette ? Comme on l’a déjà vu, il y a bien une chaîne de causes et d’effets entre évolutions financières, économiques et sociales, même si parfois avec un certain décalage dans le temps.

En ce qui concerne la deuxième grande cassure structurelle depuis l’abandon des accords de Bretton Woods, et la plus perceptible pour le public le plus large, la crise de 2008, (10) les conséquences, 10 ans après, sont non seulement visibles mais cruellement ressenties par des couches de plus en plus larges de la population, et c’est bien ce qui est l’objet de l’explosion des « Gilets Jaunes », même s’il n’est pas encore consciemment identifié.

Pour autant, il n’y a évidemment pas eu de rupture, de changement de paradigme, dans la politique des Etats et des gouvernements, sur le plan social. Et singulièrement en France. C’est, à tous points de vue, que ce soit face au chômage ou face à la misère et à la pauvreté, une stratégie de « containment » qui a été maintenue et accentuée, telle qu’elle était précédemment. Pas de politique de plein emploi envisagée et assistanat généralisé en vue de rendre le fléau du chômage « supportable » sans explosion de colère sociale. Cette stratégie, commune à la fois à la gauche et à la droite, sans parler d’un hypothétique « centre », est bien la cause première du discrédit actuellement total de la classe politique, Macron, « centriste » résiduel ne faisant pas exception, sauf par le concours de circonstances délibérément induit par le système qui l’a amené à un pouvoir « personnel » dépourvu de base et de toute légitimité, tant historique que politique. Et de plus, dans la stratégie du « containment », le prétendu « plan pauvreté » de Macron ne fait aucunement exception.

Cette stratégie s’est déployée sous des formes langagières différentes selon la gauche ou la droite, mais n’a, sur le terrain, pas varié d’un iota durant plusieurs décennies.

L’esprit fondamental de cette politique reste « keynésien » au sens ou il implique que le soutien de l’Etat à un « containment » social de la pauvreté et du chômage est supposé compatible avec le développement de l’activité économique, et même avec sa relance. C’est une stratégie qui n’interroge jamais la finalité de l’économie, en rapport des besoins sociaux réels. Au delà de quelques formules langagières qui se trouvent vite tournées au ridicule ["Mon véritable adversaire, […] c’est le monde de la finance" ] (11), ce discours commun de la droite et de la gauche est censé valider le pouvoir du capitalisme, et principalement celui du capitalisme financier, qui structure l’essentiel des processus économiques de la « mondialisation ».

Or cette logique économique de la « mondialisation » est par essence « concurrentielle » et implique à la fois la réduction du coût de la main d’œuvre, et donc aussi la réduction des prestations sociales qu’elle peut financer sans générer de profit, c’est-à-dire, in fine, leur réduction globale.

Il n’y a donc, plus, entre la droite et la gauche, au delà des nuances et des styles, qu’une minime différence d’appréciation sur le dosage des reculs sociaux imposés par la crise, mais qui a tendance à disparaître complètement, sur le terrain, rendant leurs politiques interchangeables et finalement totalement indiscernables, la période « gauche plurielle » jospiniste- « communiste » PCF ne faisant pas exception, voire constituant le pire de cette stratégie, aboutissant à la consécration de l’extrême-droite comme alternative potentielle.

Si le poids relatif de la politique sociale continue de faire débat entre la gauche et la droite, ce n’est plus, précisément, qu’une question de poids, dont il faut se débarrasser plus ou moins vite pour reprendre de la « hauteur » au niveau de la concurrence internationale.

Le pacte historique de collaboration de classe qui liait le développement du capitalisme au développement de la politique sociale, au lendemain de la deuxième guerre mondiale, est définitivement mort, remplacé par cette stratégie de « containment » désormais également à bout de souffle, mais que les « partenaires sociaux » s’efforcent de ranimer en tentant de récupérer le mouvement des « Gilets Jaunes », d’une manière ou d’une autre.

Ce que le mouvement des Gilets Jaunes apporte d’utile et d’original, par rapport à la gauche réformiste traditionnelle, c’est l’expression du fait que les « Gilets Jaunes » sont des gens qui veulent vivre de leur travail et ne réclament pas de l’assistanat « social » en plus. De par le fait, ce qu’ils remettent au centre du débat politique, c’est donc bien la valeur sociale du travail, et ce faisant, ils font en quelque sorte et sans même le savoir, du marxisme pur et dur, à la manière dont M. Jourdain fait de la prose dans la célèbre pièce de Molière…

Dépitée de ne pouvoir jouer son rôle habituel de relais de la politique de « containment » du système à cette occasion, la « gauche » française a mis longtemps avant de tenter même ses non moins habituelles manœuvres de récupération, après avoir même tenté de dénigrer frontalement ce mouvement.

La force originale de ce mouvement réside précisément dans sa composition sociale hétéroclite mais pas du tout hasardeuse dans ses causes premières. Comme on l’a vu, l’accélération de la paupérisation de la société française, inaugurée brutalement sous Mitterrand, s’est non seulement poursuivie au cours des décennies suivantes, tous gouvernements confondus, mais surtout, elle s’est étendue à de nouvelles couches sociales, jusque là considérées comme « moyennes » et comme la meilleure base d’appui populaire du système.

Ce mouvement d’extension de la paupérisation aux couches sociales « moyennes » s’est notablement accéléré avec la deuxième grande cassure structurelle de l’évolution du système, la crise de 2008.

Ce n’est donc pas un hasard si l’INSEE a été obligé de revoir ses critères de définition de la pauvreté en 2008, pour s’aligner sur les critères européens, du reste. Le passage du seuil de pauvreté de 50% du salaire médian à 60% du même salaire ne résulte évidemment pas d’une volonté de gonfler, à l’échelle européenne, les statistiques de la pauvreté, mais bien d’un constat réaliste qui amène prendre en compte les catégories médianes désormais touchées par la crise et à leur tour en voie de paupérisation et de prolétarisation. (12)

Selon ce critère à titre d’exemples, le seuil est à 1334€ pour une famille monoparentale, à 1026€ pour un célibataire, à 2155€ pour un couple avec deux enfants. Au total, cela concerne près de 9 millions de personnes en France métropolitaine soit plus de 14% de la population.

Selon l’ancien seuil, à 50% du salaire médian, cela descend à 1796€ pour un couple avec deux enfants, et 855€ pour un célibataire, et au total, cela concerne encore 5 millions de personnes, (dont l’auteur de ces lignes), soit 8% de la population.

Bien évidemment, outre le seuil, et sa raison d’être, ce qui caractérise l’évolution sociale c’est bien le taux de pauvreté en rapport de l’évolution démographique.

Le paradoxe, selon ces critères du seuil de pauvreté, c’est que « historiquement », si l’on peut dire, les « nouveaux pauvres » des années 80, au nom desquels furent essentiellement fondés les « restos du cœur », en 1985, disparaissaient des radars statistiques, à 50%, pour ne réapparaître que provisoirement dans les années 90… La réalité sociologique en est pourtant plus que largement attestée. (13) (9)

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Evolution en taux de pauvreté

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Outre le taux de pauvreté considéré d’un point de vue démographique, c’est aussi de son intensité qu’il faut parler, pour comprendre la situation actuelle :

« la moitié des personnes pauvres à un niveau de vie inférieur à 707 euros, soit un écart de 17,3% au seuil de pauvreté. En 2002, date ou le taux de pauvreté touche son plancher, l’intensité de la pauvreté était de 14,4%. Une pauvreté qui touche plutôt les jeunes : parmi les 5 millions de pauvres plus des 30% ont moins de 18 ans. Leur pauvreté est d’abord celle de leurs parents. C’est une caractéristique forte, la pauvreté se vit en famille : trois-quarts des pauvres vivent en famille avec ou sans enfants. » nous explique une étude récente parue sur « La Tribune » (14). Or d’autres études, plus anciennes, ont montré que cela était déjà le cas des « nouveaux pauvres » des années 80 et 90, qui ont donc engendré ceux qui semblent être aujourd’hui les « anciens pauvres » en marge du prolétariat industriel victime de la crise dès l’origine, après le premier « choc pétrolier ».(15)

En ce sens, le mouvement des Gilets Jaunes est aussi celui d’une convergence sociale possible des générations, celle des victimes du lointain crash de Bretton Woods et celle des victimes du krach de 2008 !

Les grands mouvements pour la « défense des acquis sociaux » ont échoué parce que les dits « acquis sociaux » ont été transformés en palliatifs pour les carences du système et que le système n’a plus la capacité de les financer à un niveau suffisant pour rester crédible, « plan pauvreté » ou non. La solution n’est pas dans un impossible retour en arrière, mais dans une véritable valorisation sociale du travail, ce que réclament, à leur manière nouvelle, les Gilets Jaunes, et que le système ne peut pas davantage assumer, du reste, sans se saborder en tant que principe d’accumulation du capital. Cela mènera donc tôt ou tard à une intensification des luttes, en dépit des nouvelles manœuvres de récupération syndicales « confédérales », et non aux habituelles capitulations devant les reculs sociaux imposés.

Cela ne va pas dans le sens d’un revenu universel, ni même dans celui du salaire à vie. La base de la transition doit en revenir au principe d’échange direct entre producteurs de biens et de services, même si évidemment planifié en fonction des besoins sociaux recensés démocratiquement. L’évaluation directe en valeur-travail est la seule base économique qui remette cette valeur-travail réellement au centre du débat et du projet politique alternatif.

Il se peut que grâce aux nouvelles manœuvres de récupération syndicale, le pouvoir macronien trouve prétexte à quelques concessions mineures en vue d’aider les confédérations syndicales à étouffer ce mouvement qui remet en cause leur « légitimité » d’interlocuteurs attitrés du système pour sa politique sociale.

Mais l’histoire des grandes luttes sociales du passé nous lègue une précieuse leçon : les victoires strictement quantitatives dans ces domaines revendicatifs sont des victoires sans durabilité si elles n’ouvrent pas la perspective d’une alternative au système. Il faut donc justement se rappeler que nous serons à nouveau dépouillés de nos maigres acquis tout neufs si nous n’allons pas dans une autre logique que celle, précisément, du système actuel.

Ce que le Macronisme a la prétention de faire, avec sa prétendue « transition écologique », c’est de rendre compatible le sauvetage de la planète et le développement économique du capitalisme financier. Alors que l’exemple même de ce qui est au cœur du débat, le rôle de l’industrie automobile et du transport routier, montre que le but est toujours de fabriquer plus de produits de consommation, même si officiellement décrétés « verts » et « non-polluants », et cela toujours en vue d’accumuler du capital, et non de faciliter la vie des usagers, toujours soumis aux même contraintes de « productivité », tout à fait indépendamment de leurs besoins sociaux réels.

Ce qui compte, dans le projet d’une alternative au système actuel, c’est donc bien d’abord la définition des besoins sociaux réels. Et cela, dans tous les domaines, tant en production de biens qu’en termes de services.

C’est en fonction de ces besoins sociaux essentiels, définis démocratiquement, que doivent s’organiser les services, la production et le partage du travail, et non en fonction du bénéfice financier.

Le travail partagé entre tous permettra à la fois de répondre aux besoins de tous et d’éliminer du même coup le fléau du chômage et du capitalisme.

Ce n’est que sur cette base que peut s’établir la véritable valeur sociale du travail, dont les travailleurs sont actuellement dépouillés par le système en place.(16)

C’est cette véritable valeur sociale du travail enfin ainsi établie qui sera la nouvelle valeur d’échange entre travailleurs, permettant de refonder un nouveau système économique à la fois véritablement social et écologique.

Luniterre

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Source :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/11/30/et-la-marquise-dansait-sur-les-champs-elysees-en-flammes-explication-de-texte/

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PARODIE - Sources des citations de la presse, (textes en gras) dans l’ordre :

http://lavdn.lavoixdunord.fr/496708…

http://www.lefigaro.fr/economie/le-…

https://bfmbusiness.bfmtv.com/franc…

https://www.latribune.fr/opinions/t…

https://france3-regions.francetvinf…

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NOTES ("Explication de texte") :

( 1___ https://bfmbusiness.bfmtv.com/franc…

https://www.lesechos.fr/07/12/2017/…

http://www.lefigaro.fr/impots/2018/… )

( 2__ https://investir.lesechos.fr/marche…

https://www.challenges.fr/politique…

https://www.capital.fr/economie-pol… )

( 3 __ http://www.lefigaro.fr/conjoncture/… )

( 4 __ http://www.lefigaro.fr/conjoncture/… )

( 5 __ calculé selon les chiffres du rapport de la Cour des Comptes : 41,7/249,3 = 16,73%

___ https://www.ccomptes.fr/sites/defau…

à noter que, même en dehors de la différence inévitable entre budget prévisionnel et réalisé, des organismes supposés compétents, comme l’INSEE, donnent des chiffres assez variables, selon les documents publiés… !)

( 6 __ http://www.lefigaro.fr/economie/le-…

https://www.sudradio.fr/politique/e…

https://www.huffingtonpost.fr/2016/… )

( 7 __ https://youtu.be/79a-1d_g3S0 )

( 8 __ https://www.lemonde.fr/financement-…

https://www.lemonde.fr/sante/articl…

https://www.lepoint.fr/economie/sec…

https://www.lepoint.fr/economie/sec… )

( 9 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

(10 __ https://tribunemlreypa.wordpress.co… )

( 11 __ https://youtu.be/lh2JVxt6Ga8 )

( 13 __ https://www.liberation.fr/cahier-sp… )

( 14 __ https://www.latribune.fr/opinions/t… )

( 15 __ Marie-Paule Nègre : Que sont devenus les nouveaux pauvres ?

http://www.slate.fr/grand-format/ma… )

( 16 __ https://tribunemlreypa.files.wordpr… )

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7 Messages de forum

  • Les riches sont riches

    Mais, alors qu’un ou deux mois avant "on" nous disait qu’il était absolument impossible d’augmenter les ouvriers de 2 ou 3% (d’où sortirait-on l’argent ?), en mai 68 le SMIG fut augmenté de 33%, et les autres salaires de 10%.

    Pourtant, même après cela, les richesses n’avaient pas semblées beaucoup mieux réparties : les riches n’ont pas semblés moins riches. Leur richesse était donc infiniment plus grande que l’équivalent de ces misérables augmentations.

    http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

    Répondre à ce message

    • Effectivement, camarade, les riches sont riches, et même de plus en plus riches… Ce qu’il faut comprendre, lorsque j’écris : "le système n’a plus la capacité de les financer [les "acquis sociaux"] à un niveau suffisant pour rester crédible, « plan pauvreté » ou non.", ce n’est donc pas que les riches seraient eux-mêmes victimes de la crise et les poches vides…!

      Comme j’ai déjà déjà tenté de te l’expliquer, peut-être mal, de fait, c’est la différence de situation mondiale entre 1968 et aujourd’hui.

      Aujourd’hui, ce qui prévaut, c’est la concurrence effrénée à l’échelle mondiale, d’où ce culte de la "compétitivité", qui ne fait que précipiter le capitalisme vers sa fin, en fait, sous sa forme actuelle, mais reste incontournable, d’ici là, pour le système.

      Outre l’avarice naturelle du capitaliste, ce qui les retient de faire des concessions sociales, c’est la peur de ne plus être "compétitifs" sur le marché mondial. Peur qui n’existait pas réellement de façon effective, à l’époque, fin des années 60. L’essentiel des profits ne dépendait encore que du marché intérieur, où une certaine élasticité était encore possible, en vue d’amortir ces secousses sociales.

      Ça n’a pas duré très longtemps, notamment avec l’irruption des japonais, puis des chinois, sur le marché mondial. C’est, sans rentrer dans le détail, ce qu’évoque l’article, concernant les années 80, notamment.

      Bien à toi,

      Amicalement,

      Luniterre

      Répondre à ce message

      • Luniterre,

        De tous temps, les exploiteurs du peuple, même en concurrence jusqu’à se faire la guerre, ont su s’entendre pour empêcher ou vaincre les révolutions.

        Tu connais la citation : « La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas. »

        Pendant la guerre de cent ans, quand une ville se libérait du joug de ses exploiteurs, subitement les Anglais et les Français se réconciliaient localement pour faire la guerre à la ville libre afin de la vaincre.

        La commune de Paris est une ville qui s’était libérée du joug de ses exploiteurs au cours de la guerre de 1870, une guerre entre Français et Allemands. Pourtant, les Allemands ont aidé les Français à vaincre Paris en libérant d’un seul coup tous les soldats français qu’ils avaient fait prisonniers.

        Pendant la guerre de 14-18, les officiers français s’entendaient avec les officiers allemands pour faire donner ensemble l’artillerie contre les tranchées de la fraternisation.

        Par conséquent, je suis bien persuadé que, concurrence internationale effrénée ou pas, et donc même en cas de guerre, les capitalistes de tous les pays sauront s’entendre pour donner un peu de leur fric, s’il le faut, pour éviter une révolution qui, de surcroît, risquerait fort de se propager au monde entier.

        Car, si l’internationale des prolétaires de tous les pays a bien du mal à exister, celle des exploiteurs existe bel et bien… et est très efficace.

        Amicalement,
        do
        http://mai68.org

        Répondre à ce message

        • De façon réaliste, il faut évidemment constater que l’issue d’un conflit, social ou autre, dépend essentiellement du rapport de force sur le terrain.

          Outre le rapport de forces au premier degré, un conflit social se joue aussi politiquement et économiquement.

          Le précédent récent de la Grèce montre qu’ils feront, le cas échéant, suffisamment de concessions pour diviser le camp du prolétariat et du peuple, et se trouver une nouvelle clique de Kollabos, même si potentiellement minoritaire, comme l’était déjà Macron, au départ, du reste.

          C’est pourquoi il faut le plus rapidement possible profiter de la vague montante, même avec ses "imperfections" liées à la spontanéité, pour construire une force durable, capable d’une résistance prolongée, en cas de reflux, et donc avec une perspective politique claire, qui dépasse le stade strictement quantitatif, en matière de revendications.

          Le quantitatif sera toujours renégocié par les bureaucraties syndicales, après les premières victoires, et toujours à la baisse, selon leur habitude servile, et stipendiée, de plus et de toutes façons.

          Le simple thème "vivre de son travail" me semble effectivement, dans cet esprit de résistance, suffisamment fédérateur pour fonder une résistance unitaire, car il implique, dans sa propre logique, le partage du travail entre tous, et ne peut être réalisé sans poser la question connexe de la finalité du travail, celle qui tue le capitalisme à coup sûr !

          A court terme, c’est possiblement le lien entre le quantitatif et le qualitatif :
          >>> vivre de son travail, et en vivre décemment !!
          >>> finalité du travail >>> besoins sociaux collectifs.

          C’est le fil à saisir et à ne pas lâcher !

          Luniterre

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  • Non ! la guerre de 1870 est une guerre de la bourgeoise française contre le prolétariat français / ouvriers, dominés, pauvres.

    C’est une guerre des riches contre les pauvres et les riches (les bourgeois) appellent "au secours" les prussiens.

    La Commune (partie 1) - Situation - Conférence vidéo Henri Guillemin (à 13:30)
    https://www.youtube.com/watch?v=kCO…

    Le nationalisme : l’arme des riches contre les pauvres.
    ( Alors, MERDE AU DRAPEAU !)
    http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

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    • Salut ;

      Oui, mais Guillemin dit bien qu’il y a une vraie guerre entre la France et l’Allemagne.

      Que la France ait provoqué cette guerre pour neutraliser une révolution en France n’est qu’une interprétation possible. Voire probable ; car, comme disait mon père : « tu veux faire la révolution, mais c’est impossible, car alors ils feront la guerre. »

      Que la France ait voulu ensuite perdre cette guerre pour gagner contre la révolution ne fait aucun doute.

      D’ailleurs c’est ce qui se passa en 39-45. Lire à ce sujet Le choix de la défaite d’Annie Lacroix-Riz. Pour voir la vidéo de présentation, c’est ici :

      http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

      Quoiqu’il en soit cela confirme l’essence de ce que je disais

      A+
      do
      http://mai68.org

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      • Comme tu veux, mais je suis à 100% d’accord avec ton père et Guillemin et cela même avant de connaître ton père…

        Idem en 14-18 (cela a contribué à "tuer" le mouvement anarchiste* "de terrain" sauf en Espagne / neutre) et effectivement 39-45.

        Pourquoi cela serait-il en contradiction avec ce que tu écris ? Pas du tout.

        Question : c’est quoi une vraie guerre, d’une fausse guerre ?

        *Du moins pour qu’il s’étende en un mouvement large et populaire, ce qui manque encore hélas de nos jours.

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