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Pourquoi la Seconde Guerre mondiale n’a pas provoqué la Révolution prolétarienne internationale ?

samedi 1er décembre 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 1er décembre 2018).

L’article est disponible sur le webmagazine :

http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

Pourquoi ?

Nous avons récemment publié un important texte du groupe espagnol « Nuevo Curso » qui pose une question cruciale pour le mouvement prolétarien international. Nuevo Curso pose ainsi le problème : « pourquoi la Seconde Guerre impérialiste mondiale n’a pas été transformée, comme la Première, en une vague révolutionnaire mondiale malgré les soulèvements en Grèce et en Italie et la résistance des travailleurs en Grande-Bretagne et en France ? » (1) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

Répétant l’erreur de toutes les gauches depuis un siècle Nuevo Curso commence par rejeter le matérialisme dialectique et l’analyse objective de la situation concrète, et répond à cette question pratique par une envolée lyrique plaçant l’instance idéologique – la pensée – la conscience – au poste de commande de l’évolution économique, sociale, politique, diplomatique et militaire mondiale. Nuevo Curso répond à la question de cette façon : « Les causes idéologiques de la crise du mouvement ouvrier, et avec elles les organisations qui en ont été responsables, auraient dû être renversées et détruites. Les organisations qui ont provoqué la crise ont accru leur pouvoir organique sur la classe ouvrière, la liant plus fortement qu’auparavant au système général de la contrerévolution mondiale. » (2) Enfermer dans ce sophisme idéaliste et s’enfonçant encore davantage dans la métaphysique intellectualiste Nuevo Curso ajoute : « Ce résultat ne peut en aucun cas être accidentel et encore moins le produit de circonstances objectives. (…) Le Thermidor stalinien arriva pour ajouter ses propres facteurs de crise idéologique à l’ancien facteur réformiste (social-démocrate). Depuis lors, le stalinisme a approfondi sa dégénérescence, s’accaparant du prestige du pays de la révolution et des intérêts de la caste qui a détruit cette révolution. » (3)

En d’autres termes, Nuevo Curso constate que l’histoire ne se répète pas, et que les conditions particulières de la Première Grande Guerre qui avaient permis la Révolution russe de 1917 et une flambée de révolte dans quelques pays d’Europe, ne se sont pas reproduites en 1943 – 1945 même s’il y eut un soulèvement populaire en Espagne avant la guerre, puis en Italie et en Grèce pendant et après la guerre, mais sans provoqué de révolution prolétarienne internationale.

L’article est disponible sur le webmagazine : http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

Le mouvement de « libération nationale » dans les pays du tiers-monde

Cependant, les camarades de Nuevo Curso auraient pu observer que la Seconde Guerre a marqué le déclenchement de nombreuses révolutions bourgeoises anticoloniales visant à transférer le pouvoir politique formel aux bourgeoisies nationalistes tiers-mondistes, condition fondamentale pour l’expansion mondiale du mode de production capitaliste comme Nuevo Curso le remarque à propos de l’alliance entre le Kuomintang et le Parti communiste chinois dans la révolution paysanne antiféodale en Chine.

« De la Révolution espagnole à la Révolution chinoise, la politique étrangère stalinienne a développé son cycle dégénératif, qui commence par une complicité (opportunisme idéologique) avec la petite bourgeoisie et la bourgeoisie du Kuomintang et aboutit à la destruction par sa propre main de la Révolution chinoise. » (4)

Au final, la Seconde Guerre mondiale visait à étendre et raffermir le mode de production capitaliste sur le monde et c’est ce qu’elle a accompli. Après cette guerre des plus meurtrières, le capital international étendit son hégémonie sur le monde entier, y compris sur les pays ex-colonisés devenus néocolonisés avec le soutien des empires américain et soviétique. Les guerres de soi-disant « indépendance nationale » dans les pays du tiers-monde ont été le prolongement de la Seconde Guerre mondiale et ont permis au grand capital américain hégémonique d’étendre son pouvoir sur le monde entier, y compris, après « la guerre froide » sur les États-nations du bloc soviétique pseudo communiste. Nous avons largement débattu de la vraie nature du mouvement de libération nationale anticoloniale dans les pays du tiers-monde dans notre ouvrage « La question nationale et la révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne » (5).

La question de la révolution sociale

Pour répondre à cette question historique fondamentale : « Pourquoi la seconde boucherie mondiale – ayant fait plus de 50 millions de morts – n’a pas provoqué l’insurrection populaire puis la révolution prolétarienne alors que les forces ouvrières s’étaient largement accrue et renforcées depuis 1917 ? », il faut au préalable s’entendre sur le sens à donner aux termes « Révolution sociale »

Une Révolution sociale consiste à renverser l’ordre établi sous ses multiples aspects, c’est-à-dire à renverser l’ensemble des rapports sociaux de production qui régissent une société – à renverser le pouvoir économique – politique – juridique – carcéral – diplomatique – militaire – idéologique – médiatique qui ordonne cette société. Cette éradication – destruction n’est pas achevée tant qu’un nouveau mode de production et de nouveaux rapports sociaux de production n’ont pas été érigés pour ordonner la nouvelle société assurant sa reproduction et son expansion…c’est-à-dire la reproduction de l’espèce humaine.

La seconde question fondamentale consiste à déterminer la nature d’une révolution. Ainsi, quelle était la nature de la Révolution russe et bolchévique ? Toute la gauche historique vous répondra que ce fut une révolution socialiste prolétarienne puisqu’elle était dirigée par le grand Parti communiste bolchévique de Russie commandé par le grand Lénine et par Staline le petit père des peuples pour les uns, et par Trotski pour les autres. Passons sur le peu de cas que ces communistes font des « masses populaires et des classes sociales » qui, disait Marx, forgent l’histoire. Chez ces communistes ce sont les chefs adulés qui font l’histoire, et on quitte ainsi le terrain de la révolution pour celui de la religion sectaire et dogmatique.

La nature d’une révolution sociale

La nature d’un mets ne dépend pas du cuistot, mais des ingrédients qui le composent. Ce ne sont pas les leadeurs charismatiques qui se choisissent une classe révolutionnaire à leur gout et à leur service, mais c’est la classe révolutionnaire qui choisit les chefs qu’elle juge apte à répondre à ses aspirations. Cette sélection naturelle ne se fait pas par élection « démocratique » bourgeoise. Nous verrons plus loin comment Lénine s’y est pris pour arracher l’adhésion de la paysannerie russe. Dans le débat sur la nature d’une révolution sociale les ingrédients ce sont les classes sociales qui s’affrontent. Ce qui nous fait dire que la Révolution russe confrontant les restes de l’aristocratie féodale tsariste solidement au pouvoir politique, une bourgeoisie montante, mais encore peu puissante politiquement, soutenue par une petite-bourgeoisie bureaucratique, une immense paysannerie comptant dit-on 135 millions d’individus analphabètes, et un petit prolétariat (3 à 5 millions d’esclaves salariés) encore bien incapable d’imaginer et de créer le mode de production communiste prolétarien du XXIe siècle.

Lénine avait compris la nature de la Révolution bourgeoise russe qui s’appuyait sur l’immense paysannerie pour renverser l’aristocratie tsariste, paysannerie chair à canon appâtée par la promesse de terres à se partager… qui furent bien peu utile dans les usines d’armements soviétiques. Lénine un petit-bourgeois pragmatique lança des mots d’ordre adaptés à la classe paysanne révolutionnaire. Ainsi, il n’insista pas sur la réquisition des terres, mais il promut le slogan réformiste « Pain, Paix, Terre » correspondant parfaitement aux exigences de l’immense paysannerie prête à sacrifier sa vie pour ces revendications, mais certainement pas pour accréditer : « Tous le pouvoir aux soviets » que Lénine, pragmatique, abandonna rapidement quand le parti bolchevique perdit la majorité dans les principaux soviets urbains. Pour ce qui était des prolétaires, le pain ils avaient et la terre ils ne savaient qu’en faire, et la paix, personne dans toutes les Russies ne la connaitra avant sept ans.

Les insurrections populaires de 1917-1918-1919 en Europe ne furent pas des soulèvements prolétariens, mais des soulèvements de paysans, d’artisans et de petits bourgeois auxquels le prolétariat apporta son soutien. De ces luttes sociales, de ces escarmouches de classe parfaitement justifiée le prolétariat a obtenu quelques concessions, ce que la gauche aime appeler des « acquis sociaux » tous en train de disparaitre sous les coups de la crise systémique.

Il n’y a pas eu de Thermidor stalinien ni de Vendémiaire léniniste

Bref, Octobre 1917 ne fut jamais une Révolution prolétarienne et pas plus qu’il n’y eut de Vendémiaire léniniste il n’y eut de Thermidor stalinien. La nomination de Staline au poste suprême ne fut qu’une « révolution » de palais dans les rangs de la nouvelle classe dirigeante bolchevique regroupée au sein du Parti communiste d’Union soviétique dont l’empire étatique-socialo-capitaliste avait commencé à s’étendre. Attention de ne pas confondre les termes « empire » et « impérialisme » qui sont très différents. Nous y reviendrons ultérieurement. En 1923, la nouvelle puissance industrielle soviétique était à un carrefour ; soit s’épuiser dans une suite de guerres civiles interminables pour aboutir exsangue à l’effondrement ; soit régler la succession dans la continuité de la NEP et construire le mode et les rapports de production capitalistes sur les cendres de l’empire féodal tsariste déchu. Staline fut le choix des nouveaux apparatchiks à cause de son pragmatisme, car il opta pour la deuxième voie plutôt que de deviser à propos d’une fumeuse « Révolution permanente ». Tout autre choix aurait entrainé des années d’illusions, du verbiage romanesque et des guerres sans fin à propos d’un prétendu premier État communiste prolétarien sans prolétaires. En lieu et place, les masses paysannes russes et les bolchéviques optèrent pour construire le capitalisme dirigiste d’État qu’ils appelèrent « socialisme » de transition entre le féodalisme et le communisme et que nous appelons capitalisme étatique.

Le reste n’est que la petite histoire que connaissent les coups d’État avec les cliques qui se composent et se décomposent, les collaborateurs d’hier qui passent au peloton d’exécution, la propagande dogmatique et sectaire qui tient lieu d’analyse matérialiste dialectique et ne mérite pas que nous nous y attardions. Les soviétologues en ont fait une profession, très peu pour nous. Oui, en effet, les tenants de la « Révolution permanente » furent écartés, mais ne furent pas évitées les guerres d’intervention étrangères que l’immense paysannerie et le chétif prolétariat de toutes les Russies allaient devoir affronter pour sauver leur « patrie prolétarienne » en danger (sic). Nous avons bien écrit la « patrie prolétarienne » en danger et non le mode de production communiste prolétarien en danger.

La Seconde Guerre mondiale

Passons maintenant à la Seconde Grande Guerre mondiale et à l’Italie de 1943. Comme pour la guerre précédente, l’idéologie – la conscience de classe – et le positionnement conséquent des partis politiques n’expliquent pas l’histoire de cette guerre dont les conditions se sont forgées au cœur même du mode de production capitaliste en phase impérialiste ascendante. En effet, après les troubles de 1914-1919 (y incluant l’insurrection allemande) le mode de production capitaliste s’était raffermi autour du pôle de Wall Street et au détriment de la City britannique, mais la partie n’était pas complètement jouée. Sur le continent européen, le prolétariat grandissait à vue d’œil de l’apport de millions de paysans chassés de leurs terres par l’État (Union soviétique) ou par les industriels, avec la complicité des anciens aristocrates propriétaires fonciers et des banquiers usuriers.

Qui dit prolétariat en expansion dit aussi mode de production industriel capitaliste en expansion malgré la Grande crise – ou à travers la Grande Dépression. Le monde impérialiste ne pouvait se déployer ainsi dans la totale anarchie et les guerres fratricides pour se disputer les marchés. D’autant que la nouvelle puissance soviétique, comptant déjà un sixième des terres émergées, lorgnait les Balkans, la Pologne et la Tchécoslovaquie.

À partir du moment où les partis communistes, regroupés dans la Troisième Internationale sous la houlette de Dimitrov, l’homme des Soviétiques, prêtèrent allégeance à la nouvelle puissance, « patrie » des ouvriers du monde entier, ils cessèrent d’être une variable importante dans l’équation révolutionnaire. La montée en puissance du Parti national-socialiste germanique (aux ordres du grand capital allemand), marquée de jeux électoralistes et parlementaires dignes des sociaux-démocrates d’avant-guerre, suffit à comprendre que la révolution prolétarienne n’était pas à l’ordre du jour. Trop de conditions révolutionnaires objectives et subjectives faisaient défaut. En effet, ce ne sont pas les partis de la soi-disant avant-garde qui forgent la conscience (conditions subjectives) des masses prolétariennes, mais l’inverse. Les conditions objectives de la révolution prolétarienne n’étant pas mures, les conditions subjectives ne pouvaient l’être et le risque était grand de se retrouver avec une « avant-garde » donnant l’ordre de l’insurrection à une armée d’ouvriers démobilisés.

La nature profonde de la Seconde Guerre mondiale

La guerre de 39-45 fut le prolongement – la deuxième manche – de la Première Grande Guerre, mais dans des conditions très différentes pour le grand capital international qui la fomenta. Il est antimatérialiste historique de prétendre que : « À lui seul, le gouvernement russe stalinien a beaucoup plus contribué à la défaite de la révolution mondiale et à l’état de prostration des masses que tous les anciens gouvernements capitalistes réunis. » (6) Toutes les factions bourgeoises à l’Est comme à l’Ouest partagent équitablement leur part de responsabilité dans ce conflit inévitable puisque le mode de production capitaliste c’est la guerre. Et la guerre est justement la force qui peut pousser le prolétariat vers la révolution sociale. Lénine avait tort de prétendre que : « La guerre entraine la révolution ou la révolution conjure la guerre ». La révolution sociale n’a jamais conjuré la guerre sinon une classe sociale qui serait capable d’une telle lucidité ne serait pas aliénée. Ainsi, ce n’est pas non plus « l’existence d’un parti révolutionnaire muni d’une théorie révolutionnaire » qui assure l’éclatement de la révolution prolétarienne, mais l’inverse. La conscience ne précède pas le mouvement, la conscience est l’enfant du mouvement. De l’insurrection populaire internationale, émergeant de l’effroyable guerre nucléaire réactionnaire, surgira de la classe révolutionnaire en mouvement le parti de la révolution, qui forgera sa théorie révolutionnaire en contribuant à la révolution prolétarienne. L’insurrection populaire spontanée et anarchique est un moment préalable et nécessaire à la révolution prolétarienne.

Revenons au grand capital international qui après 14-18 avait poursuivi son ascension et son expansion impérialiste dans une partie de l’Asie, en Amérique latine, dans une portion de l’Afrique. Le grand capital avait étendu ses tentacules et avait augmenté la productivité du travail salarié, donc les taux moyens de profit de manière différenciée suivant les pays et les continents. Le grand capital international pouvait enfin ambitionner exploiter la totalité de l’humanité, et contrôler tous les marchés, ce qui n’était absolument pas le cas en 14-18. Ainsi, la Seconde Guerre fut l’occasion de multiples inventions et innovations, ce fut une guerre mécanique et technique au diapason de l’avancée des moyens de production et de marchandisation et elle entraina une poussée des indices de productivité. Les partis de gauche, discrédités à cause de leur collaboration réformiste que les circonstances du moment exigeaient, furent délaissés par les ouvriers sans discontinuer jusqu’à aujourd’hui, un vacuum que la « nouvelle gauche revendicatrice » petite-bourgeoise tente présentement de combler.

Si la gauche a pu contribuer à liquider l’insurrection populaire, et la révolution prolétaire, avant et après 39-45, ce n’était pas pour malfaire ou par trahison de ses pairs, mais parce qu’elle a poursuivi la politique de coexistence réformiste que lui imposait la bourgeoisie et dont s’accommodait le prolétariat. L’histoire est ingrate, elle a congédié l’acteur gauchiste qui a pourtant joué son rôle pour la raison que les conditions objectives et subjectives de la révolution n’étaient pas mures. Cette immaturité objective se reflétait dans le niveau de conscience subjective de la classe révolutionnaire. Nous le répétons, le mouvement crée la conscience et non l’inverse. Les conditions objectives précèdent les conditions subjectives qu’elles font avancer.

Depuis que l’économie capitaliste est sortie de la Grande Dépression, les forces productives sociales sont en progression et la valorisation du capital est en ascension. Une révolution sociale ne survient jamais dans une période d’expansion d’un mode de production. Une révolution sociale ne survient que dans les périodes de régression économique, et par conséquent politique et idéologique, dans les périodes de décadence morale et de grande misère sociale. Une révolution sociale obéit à d’autres lois impératives inscrites dans le génome de l’évolution des modes de production. Ainsi, une société ne peut sauter, contourner ou éviter une étape (un mode de production) dans son évolution. Même Marx, le grand Lénine, Staline, Trotski, Mao, Hodja ou Castro ne peuvent échapper à cette loi formulée par Marx. Une autre loi formulée par Marx dit qu’un mode de production ne disparait jamais avant de contenir et/ou de faire fructifier toutes les forces productives que ses rapports sociaux de production peuvent lui permettre d’exploiter.

Ni en 1917, ni en 1943, ni en 1949, ni en 1968, ces conditions objectives impératives n’étaient réunies. Présentement, l’expansion planétaire jusqu’aux confins de la Chine, de l’Inde et de l’Afrique, et l’hyperconcentration du capital se complètent à grands pas ce qui nous porte à croire que le mode de production capitaliste remplira bientôt toutes les conditions objectives de son renversement. Le temps de la régression économique déjà amorcée sera bientôt dominant et permanent et le vent du changement social révolutionnaire sera dans l’air du temps, ce qui entrainera le murissement de la conscience sociale collective chez la classe prolétaire révolutionnaire. Le mouvement des « carrés rouges » au Québec en 2012 et le mouvement des « gilets jaunes » en France en 2018 en sont des signes avant-coureurs. (7)

NOTES

(1) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

(2) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

(3) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

(4) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

(5) Robert Bibeau (2017) Question nationale et révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne. En cinq langues français, anglais, italien, espagnole et portugais. Commandez ici :

http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

(6) http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

(7) Carrés rouges https://fr.wikipedia.org/wiki/Carr%…)

Gilets jaunes http://www.les7duquebec.com/7-daill…

et http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

3 Messages de forum

  • Salut Robert,

    Ce texte est intéressant sur bien des points, néanmoins, je me permettrais de t’apporter la contradiction sur deux points particuliers :

    1. Tu dis : « Sur le continent européen, le prolétariat grandissait à vue d’œil de l’apport de millions de paysans chassés de leurs terres par l’État (Union soviétique) ou par les industriels, avec la complicité des anciens aristocrates propriétaires fonciers et des banquiers usuriers. »

    Dans 1900, le fameux film du marxiste Bertolucci, récemment décédé, on voit des paysans retourner au pays après la guerre de 14-18, et s’y retrouver au chômage parce que les femmes ont dû prendre leur place en s’aidant avec des machines modernes. Ce film montre comment la guerre supprime le métier de paysan en l’industrialisant. Ce n’est pas une VOLONTÉ consciente qui a chassé les paysans.

    2. Tu dis, et tu le dis souvent, et ça fait longtemps que je veux te contredire là dessus : « Une autre loi formulée par Marx dit qu’un mode de production ne disparait jamais avant de contenir et/ou de faire fructifier toutes les forces productives que ses rapports sociaux de production peuvent lui permettre d’exploiter. »

    C’est faux ! Marx dit qu’il y a révolution quand la superstructure entre en contradiction avec l’infrastructure. C’est-à-dire quand la superstructure (en restant telle quelle est, et parce qu’elle est telle qu’elle est) se met à empêcher l’infrastructure de se développer pleinement. Alors, les forces productives, pour pouvoir continuer à se développer doivent changer la superstructure. Et c’est ça la révolution. C’est pourquoi Marx pensait que l’augmentation quantitative et qualitative des forces productives produirait automatiquement la révolution. C’est à peu près l’inverse de ce que tu dis !

    Par ailleurs la lutte de classe se traduit aussi par la guerre,
    La « deuxième guerre mondiale » fut en réalité
    une guerre contre la révolution,
    une guerre qui commença en 1936 en Espagne,
    une guerre qui détruisit le Front populaire en France,
    une guerre qui voulut détruire aussi l’URSS
    mais une guerre où les nazis furent vaincus par l’URSS !

    http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

    Bien à toi,
    do
    http://mai68.org/spip2

    Mao Tse Toung : « Les communistes n’ont pas peur d’une troisième guerre mondiale ; parce que la première a provoqué la révolution dans la Russie, parce que la deuxième a provoqué celle de la Chine, et qu’une troisième guerre mondiale provoquerait la révolution dans le monde entier. »

    Répondre à ce message

    • Salut Do

      Merci d’engager le débat sur cette importante question.

      Sur le point UN (1) : je ne comprends pas sur quel point on se contredit. Pardonne mon incompréhension – Je crois que nous disons la même chose. En aucun point je ne mentionne la question de la conscience – volontaire du capital – je mentionne simplement que les lois du développement capitaliste amènent les capitalistes à développer des usines qui réclament des ouvriers et que ces ouvriers sont d’anciens paysans chassés de leurs terres par différentes forces – tu en mentionnes quelques unes je suis d’accord avec tes suggestions.

      Sur ton point 2 c’est autre chose a) Tu répètes -en formulant autrement- exactement ce que j’ai écrit . Ce que j’ai écrit n’est pas une citation intégrale de Marx mais une paraphrase de mon cru qui signifie la même chose que tu expliques. TA FORMULATION COMME LA MIENNE reflète LA PENSÉE de Marx je crois.

      MAIS – mais – ATTENTION DO la conformité avec Marx n’a pas grande importance pour moi – je suis anti-dogmatique. Ce qui m’importe c’est l’idée = pas son auteur. Et si Marx ne l’a pas écrit et bien tant pis MOI JE L’ÉCRIT et je persiste et je signe. MON IDÉE EST-ELLE FAUSSE VOILA LE SUJET DU DÉBAT ET NON PAS SI JE SUIS DANS LE DOGME OU EN DEHORS

      malheureusement DO TU NE COMPRENDS PAS CE QUE J’AI ÉCRIT – relit attentivement. je n’ai pas écrit le contraire de ce qu’a écrit Marx – ET SI JE L’AI FAIT SANS M’EN RENDRE COMPTE alors tant pis – je maintiens ma phrase telle qu’écrite.

      Sur ton point trois (3) je suis d’accord avec toi que la guerre est une des formes de la lutte des classes – la forme suprême OU tout se joue – la vie et la mort.

      Sur ton point 4 = PAS D’ACCORD – la 2e guerre mondiale n’a pas été une guerre contre la révolution prolétarienne car la révolution prolétarienne n’était pas à l’ordre du jour en 1917 – 1968 – 1949 – ou en Bolivie avec le Che etc. C’est écrit dans mon texte

      La 2e guerre mondiale fut une guerre interimpérialiste pour régler les comptes entre grands capitalistes et se partager les marchés (ce qui comprend la guerre contre le capital d’État soviétique). Et oui ce fut une guerre du capital allemand contre le capital soviétique-russe NOTAMMENT parce que les deux lorgnaient sur des marchés identiques (c’est écrit dans mon texte). d’AUTRES PUISSANCES ÉTAIENT AUSSI en guerre entre elles. Le prolétariat n’a pas défendu la révolution prolétarienne = IL A SERVIT DE CHAIR À CANON

      Sur ta citation de MAO :

      a) oui la première guerre mondiale a apporté la RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE BOURGEOISE EN Russie ET ailleurs

      b) oui la deuxième guerre mondiale a apporté la RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE BOURGEOISE – anti-féodale – EN CHINE et dans les pays du tiers-monde = c’est écrit dans mon texte

      c) la 3e guerre mondiale entrainera quelque chose de différent RADICALEMENT différent = C’EST-À-DIRE la Première Révolution Prolétarienne de l’histoire et si les communistes veulent y jouer un rôle ils devront changé leur mentalité et oublier leur lubie du PARTI D’AVANT-GARDE dont les prolétaires n’ont rien à faire.

      C’est d’un parti prolétarien révolutionnaire dont nous aurons besoin. Les has been communistes devront se recycler s’ils en sont capables camarade.

      Robert Bibeau Éditeur http://www.les7duquebec.com

      Répondre à ce message

  • Le problème, avec M. Bibeau, c’est que lorsqu’il prétend proposer un nouveau débat, en fait, il s’agit toujours du même, et cet article ne fait pas exception. On ne va donc pas perdre son temps à rediscuter ce pensum gauchiste point par point, cela a déjà été fait, sur les mêmes points, dans ses articles précédents…

    Toutefois, il y a notamment ce point important du rapport entre développement des forces productives et révolution, et le lien, direct ou non, de cause à effet…

    M.Bibeau reconnaît ici lui même qu’il paraphrase Marx plutôt que de le citer, et pour cause… La question, néanmoins, reste de comprendre ce lien, effectivement, s’il existe, indépendamment de la déformation grossière qu’il fait subir au texte de Marx…

    Cela a donc déjà été débattu sur son blog et reblogué, pour l’essentiel, sur TML, avec tous les liens permettant de suivre ce long débat :

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/10/27/le-temps-des-mystificateurs-de-m-robert-bibeau-encore-une-perle-du-genre/

    En voici un extrait, à partir de la présentation, qui aborde déjà ce point, et fait, de plus, et comme par anticipation, la jonction avec la situation actuelle de front uni potentiel entre différentes couches sociales populaires et prolétariennes :

    « Avec les prolongations multiples de la crise systémique du capitalisme-impérialisme se sont également multipliées les impasses prétendant ouvrir des voies et des solutions plus ou moins « nouvelles » ou inspirées des révolutions passées…

    Prétendant à la fois avoir tiré des leçons du passé et ouvrir une voie nouvelle, le chroniqueur québecois Robert Bibeau, déjà bien connu de nos lecteurs, suite à de nombreuses polémiques, ne fait que recycler, en fait, les poncifs les plus éculés du « gauchisme », tout en les mâtinant des formes les plus archaïques du révisionnisme…

    Son propos est généralement dilué dans une suite interminable de considérations diverses qui ne servent que d’emballage à cette mystification, mais au milieu de son dernier article, il a tout de même réussi à en concentrer l’essentiel dans ces trois premiers points d’une liste de onze, formant le corps central de son propos du jour :

    « Partis et mouvement prolétariens vs révolution prolétarienne »

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/partis-et-mouvement-proletariens-209006

    http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… _  _ 
    Selon M. Bibeau :

    « 1. (…) Il faut un prolétariat très développé, de hautes technicités et à forte productivité pour diriger une révolution prolétarienne moderne.


    2. La révolution prolétarienne ne pourra être menée à terme avant que la totalité des moyens de production et des forces productives, que le mode de production capitaliste est capable de valoriser, ait été engagée dans le procès de production. Marx soulignait qu’un mode de production ne disparaît « jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’il est assez large pour contenir ». De nos jours, le système capitaliste a-t-il atteint ce point de rupture sans retour (?) voilà une des questions importantes que les organisations révolutionnaires prolétariennes devraient examiner.

    3. Pendant les périodes de croissance puis de stagnation du mode de production, la lutte de classe dans l’instance économique est dominante et déterminante. Ce n’est que pendant les phases insurrectionnelles populaires, puis révolutionnaires prolétariennes que la lutte dans les instances idéologique et politique devient déterminante. Alors, la classe révolutionnaire saisit son sort, et celui de toute l’humanité, entre ses mains et oriente son destin en construisant le nouveau mode de production émergeant de l’ancien. »

    ******************

    De ces trois points ressort une conception à la fois totalement mécaniste et spontanéiste de la lutte de classe. Mais surtout, mécaniste, tout comme sa « lecture » de Marx, du reste.

    De fait, elle contient, en outre, sa propre négation.

    « Un prolétariat développé » et « à forte productivité », c’est par définition un moment transitoire vers la régression du prolétariat face à la robotisation.

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/03/la-societe-de-larnaque-un-theme-de-reflexion-pour-2018/

    (Voir le débat en lien)

    C’est la phase actuelle de l’évolution du capitalisme. Le prolétariat industriel continue de se développer dans les pays émergents, mais dès qu’un bon niveau de productivité y est atteint, le mouvement de régression de la classe prolétarienne face à la robotisation s’y amorce déjà.

    Globalement, la « prolétarisation » de la société capitaliste, au sens de développement du prolétariat industriel, a probablement déjà atteint son apogée, et commence, de fait, à régresser.

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/09/08/social-chauvinisme-et-gauchisme-2-voies-actuelles-de-kollaboration-de-classe-avec-limperialisme/

    (Voir les diagrammes en fin d’article)

    [ Du reste, c’était déjà en réponse à M. Bibeau]

    Ce que Marx explique, dans le passage cité (point 2), c’est simplement le remplacement d’un mode de production obsolète par un autre, plus performant et plus adapté, et non pas nécessairement la condition d’une révolution prolétarienne.

    Le mode de production esclavagiste antique a disparu sans que les révoltes d’esclaves y aient joué un rôle déterminant, en fin de compte. Elle n’en étaient pas moins l’expression de la lutte de classe à cette époque. Mais la féodalité a finalement imposé son propre mode de production sans l’appui de la classe des esclaves.

    Il n’y a donc pas de relation mécanique incontournable dans les transformations sociales, et une nouvelle classe dominante peut se former, même à partir des débris de l’ancienne, et transformer le système d’exploitation sans laisser sa chance à la classe des exploités.

    Dans son point 8, M. Bibeau nous précise :

    « C’est l’exploitation via le procès de valorisation du capital qui produit la classe des esclaves salariés prolétarisés (producteurs de plus-value) »
    confirmant par là qu’il ne voit d’issue révolutionnaire à la lutte de classe que par le prolétariat industriel et lui seul, ce qu’il nous a déjà assené à maintes reprises.

    Il y aurait donc, selon lui, un processus incontournable qui se développerait avec les forces productives, et passant de la lutte « économique » à l’ « insurrection populaire » et enfin à la « révolution prolétarienne ». Thèse on ne peut plus spontanéiste et mécaniste, à la fois, et finalement, en réalité, complètement déconnectée de l’évolution actuelle du système.

    On ne perdra donc pas de temps à discuter les autres points, et notamment celui de l’organisation révolutionnaire, parti ou non, ni même de son programme, choses tout à fait inutiles, effectivement, dans ce processus imaginaire.

    Rappelons néanmoins, pour les lecteurs de TML, […et VLR] que le prolétariat industriel reste évidemment l’avant-garde potentielle d’une transformation sociale, précisément tant qu’il reste la source essentielle de la plus-value et le « noyau dur » de l’accumulation du capital, ou encore le « grain de maïs » qui reste à la base du « pop-corn » financier, mais ce rôle d’avant-garde ne peut, tout aussi évidemment, se concrétiser sans une organisation politique et un programme politique unifiant l’ensemble des classes populaires et prolétariennes contre le capital, et pas seulement le prolétariat industriel, que la bourgeoisie s’efforce de marginaliser et d’isoler, et pour cause… ! »

    Luniterre

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    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/10/27/le-temps-des-mystificateurs-de-m-robert-bibeau-encore-une-perle-du-genre/

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