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Témoignage d’un copain sur la manif de samedi à Toulouse

lundi 31 décembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 décembre 2018).

Retour sur la manif de samedi.

Écrit le dimanche 30 décembre 2018 à 23:24

Je rejoins le cortège a 14h30, on part en direction de st Sernin, premiers gazages sans même avoir vu les forces de l’ordre, un nuage de lacrymo nous attend. Je tombe sur Benoit en pleurs (c’est émouvant les retrouvailles). Toute l’après midi, le cortège sera dévié par des lacrymos, grenades assourdissantes et flashball, il était clair qu’ils étaient la pour casser la manif.

Ils nous ont même canardés postés de l’autre coté du canal à saint pierre. A saint Cyprien on se fait repousser dans des ruelles et on se retrouve au Fer a Cheval, Les lacrymos pleuvent, les flashball aussi, c’est là qu’un jeune homme perdra un oeil d’un tir a moins de 10 mètres. On s’enfonce au hasard dans une rue, puis une autre, tous les accès sont bloqués, on finira nassés dans une ruelle étroite complètement enfumée de gaz, la BAC de chaque coté, là, on se fait charger, les BACeux en tète, matraque en l’air, les derniers d’entre nous reçoivent des coups de matraques.

On se regroupe les uns contre les autres dans un tout petit périmètre, certains bras levés, ça change rien, je me fais saisir par le col, insulter, je reçois plusieurs coups de matraques. Je me dégage et reviens contre le groupe, je me fait gazer a bout portant, la BAC encore, je suffoque, je panique, j’arrive à sauter par dessus un petit mur de la ruelle. Je me réfugie dans un coin avec quelques autres, on est dans une école, les gaz lacrymogènes nous reviennent dessus, on se cache, les CRS sont entrés et nous trouvent au bout de quelques minutes.

On est 6 manifestants, ils sont une bonne dizaine a nous contrôler, intimidations, menaces, humiliations, on doit baisser les yeux, toutes nos affaires sont jetées par terre et ils en éparpillent certaines, on est jetés contre le mur, fouille violente (on te pince), et tu es prié de dégager avant qu’ils ne passe à la vitesse supérieure. Toute tentative de discussion ne fait qu’aggraver ton cas, alors tu la fermes. Et pour finir, un dernier me pousse dans le dos et je me ratatine la gueule contre le sol.

Je repars complètement sonné, révolté, la violence qu’exerce ces gens en toute impunité est effrayante.

J’ai eu Benoit un peu plus tard, il allait bien.

J’espère pouvoir faire quelque chose de cette colère qui ne me lâche pas depuis samedi.

J’avais besoin d’écrire ces quelques lignes.

Jean-Louis

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