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Et si la « gauche militante » arrêtait de se la raconter ?

dimanche 10 février 2019, par Luniterre

Et si la « gauche militante »

arrêtait de se la raconter ?

Comme on l’a vu récemment (*), près de 50% de l’emploi salarié en France se trouve dans les PME.

Les TPE en emploient encore 20% de plus.

Soit un total de 70% pour les TPE-PME.

Et les 30% restants ???

La fonction publique, stricto sensu, représente 20% de l’emploi en France.

Et il y a encore près de 5% des salariés qui dépendent du secteur public sans être fonctionnaires stricto sensu. (**)

Autrement dit, le salariat des grosses entreprises, celles qui servent directement de base économique et sociale au capital financier, ne représentent au plus que 5 à 6% du total des salariés.

Pour affiner encore cette approche il faudrait encore préciser, dans ces 6%, combien se trouvent directement dans le secteur productif, combien sont payés au SMIC, productifs ou non, etc…

C’est probablement faisable, mais la disproportion des chiffres d’ensemble, par rapport au discours habituel de la gauche, « extrême » ou non, suffit à en comprendre la vacuité totale.

La très grande majorité des prolétaires, smicards et productifs, se trouvent dans les PME et les TPE.

La base économique et sociale des bureaucraties syndicales, y incluant, à quelques exceptions près, les sections anarcho-syndicalistes, se trouve dans les 30%, secteur public et grosses boites, qui ne sont pas majoritairement smicards, ni même concernés par ce niveau de rémunérations.

En promulguant sa prime d’activité qu’il faut individuellement aller quémander auprès de l’administration, Macron a parfaitement analysé la situation, suite au 17 Novembre, et, en tablant sur l’inorganisation du prolétariat smicard des TPE-PME, en le renvoyant à sa démarche habituelle de survie individuelle, il a tout simplement sapé potentiellement la base économique et sociale de l’unité populaire renaissant spontanément, le 17 Novembre, suite à l’aggravation des conditions sociales de la majorité prolétarienne de ce pays.

Vu la profondeur et la durabilité de la crise, le courant de sympathie demeure, vis à vis de la protestation sociale, mais la motivation immédiate du passage à l’acte, et notamment, à la grève générale et prolongée, a été à nouveau habilement remplacée par le pouvoir macronien par un retour à la « démerde » individuelle.

La « gauche » bureaucratique cégétiste et autre peut tranquillement « remobiliser » sa base sociale pour regagner le terrain perdu dans le partage des subventions et prébendes patronales et étatique, elle ne risque plus le « débordement » du prolétariat smicard qui eut réveillé le « démon rouge » d’une remise en cause du système.

S’il existait encore, dans ce pays, une gauche réellement prolétarienne, elle devrait (…ou aurait du), logiquement, adapter sa stratégie et sa tactique à cet état de fait, et réfléchir au moyen de remobiliser le prolétariat des TPE-PME, mais on constate donc qu’une telle gauche prolétarienne n’existe pas en France, à part quelques individus isolés et inorganisés.

Une « force » politiquement inexistante et donc actuellement dans l’incapacité de faire évoluer le rapport de force, qui, lentement mais sûrement, et avec la complicité, objective et de fait, de la gauche actuelle, même "extrême", se reconstitue en faveur du système.

Luniterre

( * https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/02/06/le-5-fevrier-cgt-ou-lart-consomme-de-la-kollaboration-de-classe/ )

( ** https://www.ouest-france.fr/economi… )

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/02/10/et-si-la-gauche-militante-arretait-de-se-la-raconter/

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3 Messages de forum

  • Tu es bien pessimiste ?

    Répondre à ce message

    • Pessimiste ? Non, juste réaliste…

      Cela me fait penser à Alexeï Alexandrov, qui, à sa façon, et comme Alexeï Mozgovoï, s’est battu jusqu’au bout pour faire de la « Nouvelle Russie » une zone réellement libérée et le prototype d’une nouvelle Russie dans son intégrité… :


      Вы знаете, говорят… оптимист… ?
      Пессимист это хорошо информированный оптимист…

      Vous savez ce qu’on dit… optimiste ?
      Un pessimiste est un optimiste bien informé…

      https://youtu.be/LoDe4tzujDU

      https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/10/04/aleksej-aleksandrov-son-testament-politique-ou-bien-celui-de-la-nouvelle-russie/

      Deux mois plus tard, Alexandrov a « disparu », suite au premier coup d’Etat de Pouchiline, devenu, récemment, président de la DNR, suite à l’assassinat de Zakhartchenko.

      Il semble possible qu’Alexandrov ait survécu, en fait, suite à sa « cavale » de l’époque, mais impossible de savoir où et comment… Il a donc, d’une certaine façon, et si c’est bien le cas, « pris le maquis », même si en tant que civil.

      Tu remarqueras que les commentaires sont désactivés, sous la vidéo… Néanmoins, le fait que le РИСИ l’ait maintenu en ligne indique que même dans l’administration Poutine il y a des gens qui continuent le combat antifasciste et anti-impérialiste.

      En France, rien n’interdit aux gens qui sont capables d’analyser la situation de se regrouper et de s’organiser. Ce n’est pas dans l’air du temps, mais en poser le principe, celui d’une gauche réellement prolétarienne, ce n’est donc pas forcément être pessimiste… Juste réaliste !

      Luniterre

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  • Une brillante analyse mais qui est totalement hors contexte et en devient réformiste. Le contexte d’aujourd’hui est que la civilisation industrielle de consommation, d’exploitation et de destruction de masse a déjà exterminé 60% du vivant et que le rythme de cette solution finale appliquée au vivant s’accélère avec chaque nouvelle technologie. Il est que la civilisation industrielle, comme les autres civilisations suprématistes qui l’ont précédée, est non réformable. Il est que nous sommes face à un choix : soit continuer avec ce mode de vie, son progrès mortifère, sa monnaie et son travail obligatoire, et ainsi disparaître à jamais d’une terre qui est en train de retourner au stade du minéral, soit entrer en résistance et tout faire pour arrêter ce mode de vie mortifère.

    Comme nos grands-parents à Nuremberg, nous ne pouvons pas dire à nos enfants que nous ne savons pas. Dans le contexte actuel qui est marqué par l’extermination du vivant à un rythme de marche forcée, celles et ceux qui proposent des grèves et donc de perpétuer ce mode de vie mortifère ne sont que des collabos. Vive la résistance !

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