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Robert Bibeau : « le capitalisme, c’est la guerre »

lundi 18 février 2019, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 18 février 2019).

PAR MOSHEN ABDELMOUMEN. PUBLIÉ LE 8 FÉVRIER 2019 SUR ALGÉRIE RÉSIATNCE.

Ce texte est disponible – is available in five languages on the webmagazine : http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

Mohsen Abdelmoumen : À la lecture de votre livre très instructif et passionnant, « La démocratie aux Etats-Unis, les mascarades électorales », on se pose la question suivante : y a-t-il réellement une démocratie aux Etats-Unis et à quoi servent les élections aux USA ?

Robert Bibeau : Oui, il existe une réelle démocratie pour la bourgeoisie aux États-Unis comme dans tous les pays capitalistes de ce monde. Il n’existe évidemment aucune « démocratie » populaire – prolétarienne, ni aux États-Unis ni dans aucun autre pays. Croyez-vous que l’adhésion à un parti bourgeois d’un multimilliardaire et de ses relations, compte tenu de son pouvoir de pression, de sa chaîne de télévision et de ses centres d’administration, soit du même poids « démocratique » que l’adhésion de mon voisin de palier – prolo de son métier – à un parti politique pseudo socialiste ? Il n’y a que la gauche bourgeoise pour le laisser croire. Les ouvriers américains le savent, eux qui ne se déplacent plus pour voter et « user de la puissance du crayon de votation bidon » ni bénéficier d’un pouvoir électoral chimérique exclusif aux riches.

J’ai écrit ce volume relatant la campagne électorale américaine de 2016 (et en prologue un compendium de la campagne de Macron en 2017) afin de démontrer que ces campagnes électorales sont de vastes et coûteuses mises en scène afin de duper la population, de la compromettre, et, à la fin, le pouvoir s’autorise à déclamer : « C’est votre choix démocratique, cessez de protester et patientez jusqu’à la prochaine mascarade électorale où ce sera à nouveau bonnet blanc ou blanc bonnet ».

Cessons de crédibiliser ces mascarades électorales par notre participation et combattons notre ennemi de classe sur nos lieux de travail, aux rondpoints et sur les barricades, là où réside notre véritable pouvoir économique de classe, pouvoir que démontrent les Gilets jaunes, pouvoir qui sera à la mesure de notre capacité à entraver ou à bloquer la production de plus-value capitaliste. À cet instant, vous verrez où réside le véritable pouvoir.

Mohsen Abdelmoumen : Les États-Unis ne sont-ils pas une ploutocratie ?

Robert Bibeau : Ce type de dénomination plaît beaucoup à la gauche. De cette façon, la petite-bourgeoisie tente de nous distraire de la seule et unique vérité… Les États-Unis d’Amérique sont la puissance hégémonique d’un monde capitaliste en déclin et ses « ploutocrates » – sa classe du grand capital mondialisé interconnectée avec les grands capitalistes du monde entier – sont en déroute économiquement parlant. Par conséquent, elle est extrêmement maléfique et dangereuse et, tel un tigre blessé, elle pourrait déclencher l’apocalypse nucléaire. Si cela correspond à votre concept de « ploutocratie » alors oui, les États-Unis d’Amérique sont une ploutocratie internationalisée en train de disputer son hégémonie sur le monde capitaliste au camp impérialiste des ploutocrates chinois et russes émergents. L’un comme l’autre sont les ennemis du prolétariat mondial.

Mohsen Abdelmoumen : En lisant votre livre « Manifeste du parti ouvrier », on retient que pour un marxiste, il faut toujours faire des mises à jour concrètes en fonction des situations concrètes. Quels sont aujourd’hui pour vous les défis majeurs auxquels sont confrontés la classe ouvrière et son encadrement révolutionnaire en vue de l’émancipation de cette classe ouvrière face au 1% qui dirige le monde ?

Robert Bibeau : Vaste programme que suggère votre question. Disons d’abord que la classe sociale du grand capital qui dirige effectivement le monde via ses conseils d’administration, ses gouvernements et ses administrateurs surpayés, aux parachutes dorés, ne constitue même pas 1% de la population mondiale, mais cela est sans importance. L’important consiste dans le fait qu’ils sont liés par leurs intérêts économiques profonds, ce qui forge et aiguise leur conscience de classe. Par ailleurs, ces gens, moins d’1 % de l’humanité, redisons-le, qui seront amenés sous peu à affronter les prolétaires précarisés – petit-bourgeois paupérisés, moyenne-bourgeoisie déclassée -, dans les faits, ne dirigent rien ou presque. Les lois de l’économie politique sont impératives et leur unique pouvoir consiste à accélérer ou à retarder les décisions économiques et politiques qui s’imposent, poussées par les nécessités du développement du mode de production capitaliste. N’avez-vous pas constaté que quelle que soit la tendance politique des partis politiques au pouvoir, les programmes d’austérité sont partout semblables ? Ce qui explique pourquoi les Gilets jaunes ont convenu de ne faire confiance ni à la gauche, ni à la droite bourgeoise. « Ils sont tous pareils » est un slogan qui fait consensus parmi les Gilets jaunes du monde entier.

N’avez-vous pas remarqué que, depuis nombre d’années, ni les dirigeants du monde financier ni les larbins politiciens n’ont été capables d’éviter les crises économiques à répétition, les crashs boursiers répétés, l’accumulation de la dette souveraine, la dévaluation des monnaies, le chômage, la dépréciation du pouvoir d’achat du prolétariat et tant d’autres calamités  ? Ces magnats de la finance et de l’industrie ne contrôlent rien, même pas le taux de profit de leurs compagnies. Contrairement à la go-gauche, nous, les prolétaires révolutionnaires, ne pensons pas que les capitalistes sont véreux et cruels et qu’ils se complaisent à déclencher des crises économiques où nombre d’entre eux font faillite. Dans ce livre « Manifeste du parti ouvrier », j’explique que le capitaliste joue consciencieusement le rôle de classe qui lui a été assigné sous le mode de production capitaliste. Vous remplaceriez soudainement tous ces hommes d’affaires par une nouvelle cohorte d’hommes d’affaires et de banquiers que rien ne changerait dans l’économie politique mondiale. D’ailleurs, sous peu, vous serez à même de constater la véracité de cette allégation, puisqu’une nouvelle dynastie de multimilliardaires chinois et russes prendra les rênes de l’économie mondiale et pourtant les crises économiques et sociales continueront. C’est le mode de production capitaliste qu’il faut abolir.

Depuis que j’ai rédigé ce volume « Manifeste du parti ouvrier », j’en suis venu à penser que le parti prolétarien révolutionnaire ne préexistera pas à la révolution prolétarienne, contrairement à ce que proclamaient Lénine et les bolcheviques. Ce parti fédératif naîtra dans le cours même du mouvement insurrectionnel populaire menant à la révolution prolétarienne. Il suffit de se rappeler de tous ces pseudos partis d’avant-garde, soi-disant sociaux-démocrates, puis communistes qui se sont succédé depuis Marx et qui n’ont réussi qu’à se substituer à la classe révolutionnaire pour en faire un appendice de leur pouvoir d’État totalitaire. C’est dans et par le mouvement de la classe en révolte que naîtra le parti de la classe prolétarienne révolutionnaire. Tout provient de la classe et tout retourne à la classe sociale. Si Marx ne l’a pas écrit – il aurait dû.

La classe prolétarienne doit se débarrasser de l’influence des organisations bourgeoises de soi-disant « résistance » qui l’oppriment et entravent son développement. La classe prolétarienne doit se débarrasser de ses illusions à propos de l’État « démocratique » bourgeois qu’elle devra renverser. Alors, à quoi bon voter pour ces gouvernements qu’elle devra renverser ? Finalement, le prolétariat doit se résigner à détruire le mode de production capitaliste sans regret ni rémission. Les prolétaires en ont collectivement la capacité. Dans cette mission de classe, le Parti sera issu de la classe et à son service exclusif, jamais l’inverse, ou alors nous revivrons les illusions puis les déceptions du pouvoir soviétique.

Pour le reste, ce qui manque à la classe prolétarienne pour déclencher la révolution prolétarienne ? Une conjoncture économique et politique favorable et une conscience de classe sociale au diapason de ces conditions.

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Mohsen Abdelmoumen : Comment expliquez-vous que face à une offensive ultralibérale sauvage, la classe ouvrière a du mal à s’organiser ?

La classe prolétarienne industrielle mécanisée et urbanisée est encore jeune historiquement, 200 ans d’ancienneté ce n’est pas très long dans l’historiographie mondiale. Songez que la classe des esclaves a existé plus de mille ans et que c’est finalement l’aristocratie féodale qui l’a affranchie afin de mieux l’exploiter en tant que serfs assignés aux corvées de la seigneurie. Le premier élément qu’il faut prendre en compte dans cette soi-disant offensive « ultra-néolibérale » c’est que cette « offensive » est en fait un réflexe de défense d’un système menacé dans son existence. La go-gauche n’aime pas entendre ce que je vous dévoile, car la gauche, comme la droite d’ailleurs, aime bien que le prolétariat pense que le système capitaliste pourrait fonctionner autrement, et devenir un système économique de gauche, altermondialiste, juste, équitable, fraternel, solidaire, si seulement les électeurs aliénés leur accordaient leur vote et le pseudo pouvoir politique (étatique) d’où ces gauchistes pourraient effectuer des réformes et améliorer le sort des ouvriers comme dans les années 60 et au cours des « Trente Glorieuses » (sic), diront-ils, négligeant de souligner que ce sont les années soixante qui ont mené ce mode de production dans le cul-de-sac actuel et que cette conjoncture était inévitable. Conclusion, la soi-disant offensive « ultra-néolibérale » et les politiques d’austérité sont inévitables, incontournables, nécessaires, qu’elles viennent de l’aile gauche ou de l’aile droite de la bourgeoisie. C’est pourquoi les prolétaires révolutionnaires tout comme les « Gilets jaunes » ne sont ni de gauche ni de droite. Ce qui place la classe ouvrière devant un sérieux dilemme. Plus la crise économique s’approfondit, plus la classe ouvrière prend conscience que les réformes proposées par la go-gauche – par la droite – par la bureaucratie syndicale, courroie de transmission du pouvoir – par les intellectuels, chiens de garde du pouvoir – sont futiles, inefficaces, illusoires, d’où la seule alternative qui s’offre à elle : rejeter et renverser cette infrastructure de production et la superstructure sociale qu’elle supporte.

Marx résume ce rapport dialectique entre infrastructure et superstructure de la manière suivante : « Dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent dans des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie sociale, politique et intellectuelle en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience », Critique de l’économie politique.

Cependant, la classe prolétarienne hésite et se demande collectivement si elle possède la force suffisante pour renverser l’appareil étatique bourgeois totalitaire, son armée et ses organes de répression. La révolte des Gilets jaunes peut-être vue comme une expérience visant à vérifier le degré de résistance de l’État bourgeois et à tester la cohésion et la puissance de la classe prolétaire révolutionnaire en action.

Mohsen Abdelmoumen : Vous avez étudié le mouvement des Gilets Jaunes en France dans différents écrits. D’après vous, sommes-nous devant un mouvement révolutionnaire ?

Robert Bibeau : Le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement populaire de refus global qui exprime le ras-le-bol de l’immense majorité de la population française devant la détérioration de ses conditions de vie et de travail. Nous disons que ce mouvement est « populaire » parce qu’il fédère les revendications et les résistances aussi bien des petits capitalistes en difficulté, des petits commerçants menacés, des artisans précarisés, des retraités délaissés, des étudiants abandonnés, de la petite-bourgeoisie paupérisée, que les revendications des chômeurs, des prolétaires aliénés et des ouvriers précarisés.

Un tel mouvement populiste, regroupant à la fois des réformistes qui ne souhaitent que l’amélioration de leurs conditions de vie, une baisse de taxes, et une plus juste répartition de la richesse capitaliste (ils peuvent toujours rêver), un changement des politiques gouvernementales d’austérité, ou un changement des pions politiques à la tête de l’État bourgeois – ces revendications sont fédérées aux revendications de la classe ouvrière pour une hausse substantielle des salaires (c’est-à-dire une hausse de la valeur de la force de travail et une baisse de la valeur du surtravail et donc de la plus-value capitaliste), un tel mouvement « omnibus », dirais-je, ne peut-être révolutionnaire. Il peut cependant être à l’origine d’une insurrection populaire qui serait la première étape d’une révolution prolétarienne, si, et seulement si, la classe prolétarienne s’empare de la direction hégémonique du mouvement, rejetant le leadership petit-bourgeois réformiste et portant le combat de classe au niveau du renversement du pouvoir et de la machine d’État bourgeois et donc au niveau de la révolution sociale globale. Seule la classe sociale prolétarienne peut mener à terme une révolution sociale prolétarienne. Nous n’en sommes pas encore là, ni en France ni ailleurs. Le mouvement des Gilets jaunes est pourtant un moment nécessaire du vaste mouvement prolétarien révolutionnaire. Il confirme toutes les thèses que le webmagazine Les7duquebec.com met de l’avant depuis cinq ans. Nous y reviendrons.

Le risque d’escalade révolutionnaire que recèlent les Gilets jaunes a été parfaitement compris par la classe capitaliste française expérimentée et dotée d’un haut niveau de conscience de classe et d’une forte cohésion sociale. Si Macron n’a pas reçu l’autorisation de faire de plus grandes concessions aux Gilets jaunes, c’est que les caisses de l’État sont vides et l’économie sur le bord de la récession, alors Macron propose des palabres et gagne du temps avant de lancer la grande mascarade des élections bourgeoises comme nous le décrivons en prologue de notre volume « La démocratie aux États-Unis. Les mascarades électorales ».

Mohsen Abdelmoumen : Ne pensez-vous pas que le mouvement des Gilets Jaunes a de grandes chances de se répandre partout en Europe et dans le monde, ouvrant de nouvelles perspectives à la classe ouvrière ?

Robert Bibeau : D’abord, je vous remercie de poser la perspective de la révolution prolétarienne au niveau européen et mondial. La révolution sociale prolétarienne sera internationale ou elle ne sera pas. Dans cette perspective les référents nationaux (France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Canada) sont appelés à s’estomper, peu à peu, en même temps que s’épand la mondialisation de l’économie capitaliste et de la classe prolétarienne internationaliste. Comme je le disais à la question précédente, le mouvement de révolte populaire des Gilets jaunes confirme la proposition que nous faisions dans le volume : « Question nationale et révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne ». Pour que la révolution prolétarienne survienne, la classe devra s’être libérée des préjugés nationalistes chauvins et délivrée de l’emprise de la petite bourgeoisie qui affectionne particulièrement le nationalisme et la forme fasciste du pouvoir capitaliste. Nous pensons que le mouvement des Gilets jaunes dans sa forme possède de nombreuses caractéristiques prolétariennes, ce qui désarçonne les petits-bourgs de service dans les médias de désinformation. Ainsi, cette idée de refuser de désigner des représentants vedettes que les médias à la solde pourraient stipendier est un acquis des luttes antérieures. Bref, le moment Gilet jaune démontre à l’évidence que la classe prolétarienne n’est pas dépourvue de ressources et l’accueil international que reçoit cette initiative le prouve. La classe prolétarienne saura-t-elle faire de ce mouvement son instrument d’organisation et de libération, je ne le sais pas, mais déjà l’expérience a valu la peine. Apprenons des Gilets jaunes, chers camarades des rond-points et des barricades.

Mohsen Abdelmoumen : Le monde est-il à l’abri d’une nouvelle guerre totale entre l’impérialisme US d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre ? D’après vous, la troisième Guerre mondiale a-t-elle déjà commencé ?

Robert Bibeau : La troisième guerre mondiale est en marche, J’ai le regret de vous l’annoncer. Réfutons tout de suite la théorie « révisionniste » des eurocommunistes et autres gauchistes à propos de « l’équilibre de la terreur ». Selon cette théorie américano-soviétique datant des années soixante et que les communistes du monde entier ont colportée, l’arsenal thermonucléaire serait si important que les puissances capitalistes ne pourraient les utiliser sans détruire la planète en entier. Cette théorie idéaliste repose sur de fausses prémisses selon lesquelles il n’existe qu’une seule forme de guerre – la guerre militaire – et que la guerre militaire est le fruit volontaire de stratèges psychopathes que les experts petit-bourgeois cataloguent sous les termes de « faucons » en opposition aux « colombes », comme s’il existait de bons et de mauvais capitalistes avec lesquels la classe prolétarienne devrait entretenir une « coexistence pacifique » … quelle stupidité ! Tout ceci n’est que du roman-feuilleton et ne vise qu’à produire des « nouvelles » pour vendre de la publicité et endormir la populace. Comme nous l’expliquerons dans notre prochain volume en préparation, la guerre militaire est l’acte final, l’aboutissement, des autres formes de guerre qui la précèdent et qui ont pour nom : la guerre commerciale, la guerre idéologique (propagande et false news), la guerre diplomatique, la guerre monétaire et financière, la guerre politique, etc. Les grandes puissances économiques sont en guerre permanente, même celles qui se disent alliées. Les États-Unis n’ont-ils pas sanctionné par de lourdes amendes certaines banques françaises ayant contrevenu à des lois américaines à partir du sol européen ? L’Union européenne n’a-t-elle pas répliqué en sanctionnant Google – Microsoft – Apple – Facebook pour pratique monopolistique ? Donald Trump a lancé une guerre commerciale contre la Chine entraînant le Canada à sa suite, une guerre qu’il ne peut gagner comme notre webmagazine Les7duquebec.com l’a démontré récemment. Je le répète, sous le mode de production capitaliste, la guerre est permanente et multiforme et elle est hors du contrôle des hommes d’affaires, des banquiers, des politiciens ou des stratèges militaires qui ne font que la superviser.

Voici un autre exemple. La Chine et la Russie ont lancé une politique d’échange commercial bannissant le dollar américain, sachant bien que cette offensive « monétaire » allait provoquer l’ire du grand capital américain qui, effectivement, riposta en sanctionnant certaines entreprises chinoises ainsi que des hommes d’affaires russes pour faire un exemple afin d’effrayer les hommes d’affaires du monde entier. La Chine et la Russie ne cherchent pas la guerre contre l’Amérique, mais leurs économies n’ont pas le choix, l’usage du dollar dans les échanges internationaux est de plus en plus risqué étant donné l’endettement étatsunien et le déséquilibre gigantesque de sa balance commerciale. Très bientôt, le dollar US sera dévalué et malheur à qui détient d’immenses réserves de dollars. Cette mesure de guerre financière défensive était requise, quel que soit le parti politique au pouvoir à Moscou et à Pékin.

Mohsen Abdelmoumen : Que pensez-vous du retrait de l’armée US de la Syrie décidée par l’administration Trump ?

Robert Bibeau : Contrairement aux experts patentés, je n’ai pas été surpris par cette annonce « imprévisible » que l’équipe de campagne électorale de Donald Trump lui avait suggérée en 2016, en plein déroulement des présidentielles Américaines. Cet engagement électoral de Donald Trump est consigné dans notre volume La démocratie aux États-Unis ; le plus important est de comprendre le pourquoi de cette décision et dans quel contexte international elle survient.

On doit toujours amorcer une analyse politique par l’étude des perspectives économiques à long terme. À long terme, l’économie américaine est promise à la faillite, un krach boursier se prépare, pire que celui de 1929 ou que celui de 2008 : dévaluation monétaire, chômage, hyperinflation, et finalement grande dépression s’annoncent à l’horizon. Le grand capital américain sait déjà tout cela et c’est pour cette raison que les banquiers ont appelé une vedette de « show de la téléréalité » à la Maison-Blanche comme ils avaient appelé un acteur de série B pour parrainer l’effondrement de l’empire soviétique, Ronald Reagan. Si l’économie ne va pas, rien ne va. L’Amérique doit repenser ses ambitions militaires, politiques, diplomatiques, juridiques, financières, monétaires à la mesure de sa puissance économique en déclin, exactement comme l’Empire britannique a dû le faire dans l’entre-deux-guerres. Dans cette optique, l’Amérique doit abandonner certaines zones d’interventions et redéployer ses armées en fonction des prochaines zones de conflits où se jouera l’avenir de l’économie mondialisée. À l’évidence, le Moyen-Orient et son pétrole ne sont plus la plaque tournante de l’économie mondiale. Par des sanctions économiques, les États-Unis mènent la guerre à l’Iran sans déployer un seul soldat sur le terrain. La mer de Chine sera un enjeu drôlement plus important au cours des prochaines années. Face à l’immense Chine émergente, l’apport de la flotte du Golfe persique sera apprécié par Taïwan. Surveillez les simagrées américano-coréennes à la frontière des deux Corées. L’Europe sera aussi une zone de conflits intensifs, du côté de l’Ukraine notamment. Les États-Unis souhaitent imposer leur hégémonie sur l’ensemble de l’Amérique, et Trump veut réhabiliter la doctrine Monroe apparentée à son slogan de campagne « L’Amérique d’abord… aux Américains », entendre : ici aux Yankees. La bourgeoisie vénézuélienne paiera cher sa défection en faveur de la Chine et de la Russie. Voilà tout ce que signifie le retrait des troupes américaines de Syrie, d’Irak, et bientôt d’Afghanistan.

Mohsen Abdelmoumen : Comment analysez-vous l’alliance stratégique entre l’Arabie saoudite et Israël ? Pourquoi Israël continue-t-il à massacrer les Palestiniens en toute impunité ?

Robert Bibeau : Depuis un certain temps déjà le Pentagone prépare le retrait des troupes américaines du Proche-Orient et en prévision de ce retrait, Donald Trump, leur homme de main à la Maison-Blanche, avait pour mission de régler la question palestinienne – comme notre webmagazine l’a dévoilé en février 2017 – en proposant le « deal du siècle » à la bourgeoisie palestinienne, qui est bien embêtée avec ce cadeau qu’elle voudrait accepter, mais sans se démasquer. L’objectif du Pentagone est de réduire la pression sur sa base militaire israélienne au Levant, d’autant plus que le Hezbollah et l’Iran se sont renforcés durant la guerre de Syrie. D’autre part, Trump a suggéré la création d’une OTAN moyen-orientale comprenant l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes, le Qatar, la Jordanie, l’Égypte et Israël, afin de renforcer leur base militaire israélienne avant leur retrait du Levant. Ces projets et ces plans de guerre connaîtront le même sort que le fameux complot sioniste de création du « Nouveau grand Moyen-Orient du chaos » colporté par les « experts » occidentaux à la solde du Pentagone.

Habituellement, ces complots sous-estiment l’adversaire et se basent sur la prétention selon laquelle la puissance militaire américaine est sans limites. Depuis le Vietnam, nous savons ce qu’il faut penser de ces prétentions. Si l’on souhaite connaitre le futur du Proche-Orient, il faut écouter les déclarations de Vladimir Poutine, d’Erdogan, de Rohani, du Hezbollah et de Bachar al Assad et il faut cesser de s’adresser au Quai d’Orsay, à Londres ou au Pentagone.

Mohsen Abdelmoumen : Quelles sont les causes profondes du soutien US à l’entité sioniste et criminelle d’Israël ?

Robert Bibeau : Vous devez savoir que nous, prolétaires matérialistes, nous n’accordons aucun crédit à la théorie du grand complot juif contre l’humanité. L’histoire de l’humanité est l’histoire de la lutte des classes, pensons-nous. Les lois de l’économie politique priment sur tout. Tôt ou tard, un groupe financier ou un État en vient à se plier à ses intérêts économiques même s’il a semblé en déroger pendant quelque temps.

En 1967 exactement, les États-Unis d’Amérique, qui s’étaient montrés assez indifférents face à Israël – preuve qu’un amour « éternel » a un début … et qu’il aura une fin – décidèrent, suite à la victoire militaire israélienne dans la guerre des Six Jours, de faire de ce petit pays belliqueux la pièce maîtresse de son jeu au Moyen-Orient où l’Amérique entendait contenir les ambitions coloniales françaises, britanniques et soviétiques. Il faut se rappeler qu’à cette époque, tous les stratèges s’entendaient pour affirmer que celui qui veut contrôler la ressource stratégique du pétrole devait occuper militairement le terrain, ou du moins menacer de l’occuper. Aujourd’hui, tout boursicoteur vous dira que celui qui veut contrôler le pétrole doit posséder des actifs d’entreprises pétrolières et pouvoir influer sur le prix du baril. C’est ainsi qu’Israël, État fantoche au service des impérialismes franco-britanniques, changea d’allégeance et devint pour un temps la « police » de l’empire américain au Proche-Orient. Aujourd’hui, l’Israël n’est plus en mesure de jouer ce rôle de garde-chiourme devenu inutile sous l’économie financière mondialisée. Alors, la bourgeoisie israélienne hargneuse se prend soudain d’angoisse et se demande si elle a bien fait de martyriser le peuple palestinien maintenant que leur puissant protecteur trouve moins d’intérêt dans ses attraits stratégiques. Si j’étais israélien de confession juive (ils sont une minorité en Israël), je songerais sérieusement à déménager. Je ne suis pas certain que le bras de l’AIPAC puisse encore les protéger jusque dans cette lointaine contrée. L’immunité et l’impunité de cet État voyou tire à sa fin, il semble bien.

Mohsen Abdelmoumen : Comment expliquez-vous le silence assourdissant du monde face au crime que commettent l’Arabie saoudite et ses alliés contre le peuple du Yémen ?

Robert Bibeau : Ne dites pas le « silence du monde » svp. Le monde ordinaire a bien peu de moyens de s’informer et encore moins d’intervenir dans le drame yéménite, pas plus qu’il n’avait de moyens d’intervenir dans les drames irakien ou syrien. Établissons correctement les responsabilités. Le drame du peuple yéménite est un autre de ces drames humanitaires, conséquence de l’hégémonie de ce mode de production capitaliste qui corrompt tout. Que font les organisations internationales devant le génocide des enfants yéménites perpétré par un État mafieux dont les polichinelles princiers n’hésitent pas à décapiter et démembrer un ex-serviteur passé à l’opposition ? Le grand capital international n’a rien à faire de cette terre yéménite de misère qui ne recèle même pas de pétrole. Alors le prince Mohammed Ben Salmane peut bien s’amuser à massacrer alors que la presse à la solde tourne la tête pour ne pas voir l’insoutenable. Les ONG subventionnées ne font pas mieux. Tant que le monde sera dominé par ce mode de production capitaliste financier, nous assisterons impuissants à ces massacres d’enfants innocents.

Mohsen Abdelmoumen : Dans un de vos articles très intéressant comme tous vos écrits, vous posez une question fondamentale : pourquoi la Seconde Guerre mondiale n’a-t-elle pas provoqué le Révolution prolétarienne ? Comment expliquez-vous qu’à plus de 70 ans après la défaite du fascisme et du nazisme, au lieu d’avoir une révolution prolétarienne, on voit les néonazis et les fascistes revenir au pouvoir en Europe, dans des pays comme l’Autriche, l’Italie, la Hongrie, etc. ? Quel est le rôle exact du grand capital dans le retour en force des mouvements néonazis et d’extrême-droite en Europe ?

Robert Bibeau : Il faut comprendre qu’en société capitaliste bourgeoise tout est contrôlé, régenté, administré par la classe dominante – la bourgeoisie, rien ne lui échappe, et si des partis néofascistes apparaissent, c’est qu’elle l’a voulu. Hitler, Mussolini, Franco et Tojo ne furent pas des accidents de l’histoire, mais le fruit de la nécessité pour la survie du capital mondial.

La question est donc de comprendre pourquoi le grand capital international en vient à retirer une partie de son masque de virginité pacifiste, démocratique, démagogique et à afficher son vrai visage guerrier, fasciste, hideux et meurtrier, prêt à se battre jusqu’au dernier prolétaire dans une guerre sans merci.

La deuxième question est de comprendre le rôle des groupuscules fascistes et antifascistes (ce furent les communistes dans les années trente) dans cette mise en scène préparatoire et complémentaire à une nouvelle phase de la guerre concurrentielle permanente que se livrent les différents camps capitalistes. Assistons-nous à un remake du scénario des années trente ? Oui et non ! Certains éléments concordent et d’autres sont différents. Tout en empruntant des voies différentes, j’estime que nous assistons à une refonte de la tactique « fascistes-démocrates-antifascistes radicaux ». Je vais illustrer mon propos en présentant le discours d’un bobo, parangon de la go-gauche « démocratique » antifasciste américain. Noam Chomsky par ses écrits contribue à crédibiliser ce scénario alambiqué et à le faire gober par la petite-bourgeoisie mondiale. L’important pour la bourgeoisie ce n’est pas que le fascisme s’épanouisse, mais que le prolétariat ne s’unisse jamais contre son ennemi commun le grand capital international. Il faut donc lui présenter des adversaires alternatifs. En 1939, les épouvantails Hitler, Mussolini, Hirohito furent opposés aux polichinelles Churchill, Roosevelt et Staline. Cependant, du côté des médias à la solde et de ses maîtres du grand capital, on oublie qu’aujourd’hui le prolétariat bénéficie de l’expérience des années trente, et que le prolétariat a beaucoup évolué depuis ces années de grande dépression. De plus, le mode de production capitaliste approche maintenant de son paroxysme, et même il est déjà en décadence sous certains aspects, ce qui change grandement la donne.

Voici comment les camarades de Nuevo Curso résument la conjoncture contemporaine : « Dans les conditions actuelles, les organisations et sectes qui perpétuent la tradition interclassiste, pro-capitaliste et autoritaire du fascisme classique peuvent remplir les fonctions d’encadrement du prolétariat (comme en 1923-1939, note de Robert Bibeau), tout en les disciplinant et en les dotant de nouveaux accoutrements aux allures patriotiques. Pour les factions bourgeoises, ce ne sont pas ces vestiges ni ces tendances adjacentes à l’extrême droite qui les intéressent. Ce ne sont pas les sectes néolibérales, ouvertement répressives, machistes et conservatrices non plus. Au contraire, le nouveau fascisme (le néofascisme), comme l’ancien, s’agite contre « les élites » représentatives des secteurs les plus obsolètes de la bourgeoisie d’État et de la petite bourgeoisie en déclin. Mais le néofascisme veut prendre des drapeaux populaires, car cela parait « révolutionnaire » – de la part d’un nouveau groupe interclasse prétendument « démocratique », « égalitaire » et bien sûr « patriotique ». C’est-à-dire que le fascisme d’État est le premier candidat à endosser la veste et à s’emparer de la bannière de l’antifascisme contre la réaction barbare et effrayée de sa propre classe bourgeoise, car ainsi il génère les conditions de sa possibilité. »

Mohsen Abdelmoumen : Quand on voit le redéploiement de l’OTAN qui encercle la Russie, peut-on dire que la guerre froide est finie ?

Robert Bibeau : La guerre commerciale concurrentielle inter-capitaliste est permanente et de ce fait ne s’arrêtera jamais tant que le capitalisme survivra. Il y a des moments où cette guerre prend des formes militaires mortifères. À d’autres moments elle prend des formes de guerre soft – froide – larvée, et enfin, comme en ce moment, cette guerre permanente s’intensifie en préparation d’un nouveau grand conflit mondial où les camps impérialistes s’affronteront pour se repartager les marchés mondiaux. Alors oui, la guerre chaude froide se poursuit entre le camp occidental et le camp russo-chinois.

Mohsen Abdelmoumen : Pourquoi, d’après vous, les États-Unis et leurs alliés occidentaux n’ont-ils jamais combattu les terroristes ? Al Qaïda et Daech ne servent-ils pas les desseins de l’empire ? L’impérialisme n’a-t-il pas besoin de terrorisme comme il a besoin de guerres pour survivre ?

Robert Bibeau : Prétendre que le grand capital a « besoin » du terrorisme et de la guerre pour survivre revient à disculper le mode de production capitaliste de sa responsabilité et à brouiller l’entendement que chacun doit avoir de la lutte des classes, de l’histoire et des modes de production sociales. Effectivement, les puissances impérialistes de tous bords créent et alimentent les groupes terroristes qui ne survivraient pas une semaine sans leur soutien actif. La guerre occidentale contre la Russie, via la Syrie martyr, en a fait la preuve. Mais, ce qu’il importe de comprendre c’est que le capitalisme, c’est la guerre, et cela ne découle pas des plans machiavéliques de quelques banquiers comploteurs ou de « faucons » enragés. Les faucons sont appelés parce qu’il y a nécessité. Le principe de concurrence pour la conquête des marchés, qui est le fondement du capitalisme mercantile, implique « génétiquement » la guerre, pourrait-on dire, la guerre locale, régionale, terroriste, « djihadiste », religieuse, ethnique, raciale, commerciale, financière, monétaire, diplomatique, juridique, et finalement militaire et mondiale. Que le monde se le tienne pour dit – la guerre est la maitresse du capital et tant que le capital règnera sur cette terre de misère, la guerre sera notre lot à tous, y compris celui des capitalistes.

Mohsen Abdelmoumen : La bourgeoisie compradore constitue un véritable danger dans certains pays comme l’Algérie. Selon vous, l’une des tâches majeures n’est-elle pas de neutraliser cette bourgeoisie compradore pour éviter une déstabilisation impérialiste ? N’est-il pas indispensable de neutraliser les agents internes ou la 5e colonne liée à l’impérialisme pour sauvegarder la souveraineté d’une nation ?

Robert Bibeau : Dans mon volume « Question nationale, révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne » j’explique qu’aucune nation n’est souveraine – aucune – même pas la nation américaine.

Dans un article récent « Afrique 2019, jamais libérée – toujours néocolonisée et convoitée » voici comment notre webmagazine résumait la problématique africaine : « En Afrique, les puissances impérialistes érigèrent une cinquantaine d’États nationaux fantoches dont ils attribuèrent la gouvernance à des thuriféraires nationaux et nationalistes – prenant grand soin de se garder pour chaque pays un ou plusieurs laquais de rechange – tous disposés à se vendre et à tramer une guerre de « libération nationale » (sic) ou un coup d’État de palais- à la tête de l’armée officielle (dont les officiers sont formés en métropole), ou à la tête de factions criminelles de barbouzes « révolutionnaires » stipendiées. Voilà en quelques mots ce qui résume les dernières cinquante années d’évolution politique de ce continent martyr, le tout entrecoupé de guerres fratricides, de génocides, de massacres sans nombre et de famines endémiques. Toutes ces jacqueries jacobines et ce nationalisme raciste et réactionnaire ne furent possibles que parce que ces États-nations en gestation ne possédaient pas encore ni petite-bourgeoisie cohérente, ni classe ouvrière conséquente, ce qui change rapidement depuis que ce continent est devenu un terrain d’affrontement entre les deux grands blocs concurrents (Chine-Russie-OCS) et (USA-OTAN). »

Seul le prolétariat algérien courageux, expérimenté, conscient de ses responsabilités historiques, pourra libérer le peuple algérien de ses démons nationalistes chauvins, capitalistes compradores, bourgeois industriels, commerciaux et militaires, et de ses apparatchiks étatiques. Le prolétariat africain-algérien ne peut se contenter de faire le travail de libération sociale à moitié. Il ne peut se satisfaire de déloger une faction du grand capital pour en laisser germer une autre, ce n’est pas une bonne stratégie comme nous l’enseigne l’histoire de l’Algérie et du Canada. C’est le mode de production capitaliste bourgeois qu’il faut renverser, quel que soit le masque dont il se couvre. Plus le prolétariat algérien se développe plus il s’internationalise et plus il devient insensible aux chimères de souveraineté nationale.

Mohsen Abdelmoumen : D’après vous, n’y a-t-il pas une nécessité plus que vitale d’avoir un front mondial anti-impérialiste et anticapitaliste qui portera les espoirs des peuples contre l’oligarchie qui contrôle la totalité des richesses mondiales ?

Robert Bibeau : Repensez à l’histoire de l’Occident au cours des années 1919 à 1945. Ce fut l’époque des Fronts unis, des Fronts populaires, des Fronts communs, toute la gauche fraternelle, IIIe Internationale en tête, réunies dans une communion solidaire pour affronter l’ogre fasciste ou militariste et le spectre nazi… et quel fut le résultat ? La guerre mondiale impérialiste où le prolétariat se mobilisa d’un côté pour défendre la nation germanique ou la nation italienne ou japonaise en danger, en guerre de massacre contre le prolétariat français, britannique, belge, américain, canadien, algérien défendant les intérêts du capital des nations « libérales » en un vaste front uni des croupions sur les fronts militaires d’extermination. Ne serait-il pas temps pour un front internationaliste prolétarien – exclusivement prolétarien – de libération du capitalisme en déclin ?

Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

Qui est Robert Bibeau ?

Robert Bibeau est un journaliste et auteur canadien vivant à Montréal. Économiste et analyste politique des prolétaires révolutionnaire, Robert Bibeau dirige la revue d’économie-politique internationale Les7duquebec.com.

Militant politique prolétarien, Robert Bibeau a publié plusieurs livres dont : Manifeste du Parti ouvrier (1970) ; Le narcissisme, névrose d’une époque (2015) ; Question nationale et révolution prolétarienne sous l’impérialisme moderne (2017) ; La démocratie aux Etats-Unis : les mascarades électorales (2018). Published in American Herald Tribune, February 07, 2019 : https://ahtribune.com/interview/286… In Palestine Solidarité : http://www.palestine-solidarite.org… Les7duquebec ; http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

Notes

1. La démocratie aux États-Unis. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr… et sur Amazon et sur l’Harmattan

http://www.editions-harmattan.fr/in…

2. Manifeste du parti ouvrier. https://www.publibook.com/manifeste…

et http://www.les7duquebec.com/actuali…

3. https://www.amazon.ca/d%C3%A9mocrat…

4. Question nationale et révolution prolétarienne http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

Et sur AMAZON https://www.amazon.ca/Question-nati… Sur l’Harmattan http://www.editions-harmattan.fr/in…

5. Deal du siècle fait aux palestiniens (sic)

http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

et http://www.les7duquebec.com/actuali…

6. Noam Chomsky https://www.agoravox.fr/tribune-lib…

7. Nuevo Curso http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

8. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

et AMAZON https://www.amazon.ca/Question-nati…

9. 9. Robert Bibeau sur AMAZON https://www.amazon.ca/s/ref=nb_sb_n…

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