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LA FACE CACHÉE DES LIBÉRATEURS

vendredi 14 juin 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 14 juin 2019).

Cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo

Documentaire :

https://archive.org/details/LaFaceC…

Article :

GI’s, la face cachée des Libérateurs, est un documentaire (0h54) qui fait la lumière sur un sujet longtemps passé sous silence, celui des crimes et des viols commis par les soldats de l’armée américaine en Europe lors de la Libération et après le débarquement de 1944, avec la participation des derniers témoins, et qui rappelle le racisme contre les soldats afro-américains dans le traitement des affaires de viols.

Depuis toutes ces années après la Libération et au risque de ternir l’image glorieuse des GI’s, ce documentaire lève le voile sur une face obscure de l’armée américaine et cherche à comprendre les viols et crimes commis par certains soldats américains en Angleterre, en France et en Allemagne, de 1942 à 1945. L’image du valeureux soldat GI en service en Europe propagée après la Seconde Guerre mondiale comme "symbole américain" est trop belle pour être vraie et tout sauf exacte. La participation de "la plus glorieuse génération qu’aucune société ait jamais engendrée", telle que les américains se plaisent à dire à la victoire de 1945, sachant qu’en réalité ce sont les russes qui ont libéré l’Europe des nazis, comporte une odieuse face cachée, l’un des comportements barbares les moins héroïques et les plus brutaux dont un soldat puisse se rendre coupable, c’est-à-dire le viol, dont 95 % non déclarés, sans compter les meurtres, les mutilations, les enlèvements, le chantage, le pillage, le grand banditisme.

Les gouvernements successifs des Etats-Unis aiment la guerre, c’est aussi leur fond de commerce, on en a la preuve depuis, et encore aujourd’hui.

Les soldats américains auraient commis sur des femmes et des enfants environ 17.000 viols en Angleterre, en France et en Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’armée américaine et ses GI’s ont violé plus de femmes françaises en quelques mois de libération que les allemands en plusieurs années de guerre.

Le professeur de sociologie et de criminologie J. Robert Lilly, de la Northern Kentucky University, aux Etats-Unis, a eu accès aux archives des tribunaux militaires américains inexploitées marqués "confidential", "restricted" ou "classified", de l’armée, et publié une étude sur le sujet. Il revient sur les circonstances de ces exactions, du 8 octobre 1942, date du premier viol jugé en Angleterre, au 23 septembre 1945, date du dernier viol jugé en Allemagne, et pointe du doigt les éléments qui ont favorisé de tels crimes.

Pièces à l’appui, il dresse la typologie de ces viols, explique leur déroulement, fait le portrait des violeurs et de leurs victimes et donne à entendre leur voix, ainsi que celle des procureurs et des avocats. Il cherche enfin à comprendre pourquoi les schémas de viols, mais aussi les sanctions militaires, ne furent pas les mêmes d’un pays à l’autre. Il évoque également l’attitude de l’armée américaine face à ces viols, dont le racisme envers les soldats afro-américains.

Tout commence en 1942 sur le sol britannique, où débarquent les premiers soldats américains. Anglais et américains signent le Visiting Forces Act, qui autorise à occuper le pays tel un pays conquis. Deux millions de soldats, dont 10 % d’afro-américains, vont transiter sur le sol anglais. Des films sont tournés pour l’armée américaine, qui précisent quelle attitude les soldats noirs, dont la ségrégation est alors encore vive aux Etats-Unis, doivent avoir face aux ladies. Seulement voilà, les soldats, beaux, riches, se tiennent mal, comme témoigne Claire Chicoteau, engagée dans les Forces françaises libres : "Ils étaient fiers et arrogants. Ils se vantaient que tout était plus grand et mieux aux Etats-Unis, que l’Angleterre était un pays misérable, pauvre, petit. Paroles d’enfants mal grandis, peut-être." Seulement voilà, les soldats qui arrosent leurs amies de dollars ont aussi des appétits sexuels, et là, ça commence à déraper.

Selon les travaux de J. Robert Lilly, on comptera 2.500 meurtres et viols commis par les GI’s entre 1942 et 1945 sur le seul sol anglais. Puis, le 6 juin 1944, a lieu le Débarquement en Normandie. Le 14 juin, le premier viol est commis à quatre kilomètres de Sainte-Mère-l’Eglise. Quelques semaines plus tard, le général Juin écrit à Eisenhower pour que soit mis un terme à l’insécurité permanente à laquelle sont soumises les populations terrorisées par les troupes américaines. En vain. Un an après, le chiffre est effarant, au moins 3.500 crimes ! Encore ne s’agit-il que des plaintes traitées par les autorités militaires. Des cours martiales sont du coup mises sur pied, composées de militaires blancs. Les jugements se succèdent à un rythme fou, les sanctions tombent, les coupables seront pendus. Comme par hasard, les coupables sont, en majorité, des Noirs ou des Indiens, pour des raisons de racisme bien analysées dans le documentaire.

Une Maison de prostitution géante, théâtre d’une libido sans limites, telle est la France vue par les GI’s, débarqués au pays des femmes faciles et des maris trompés… "L’Europe d’aujourd’hui est peuplée de petites bourgeoises respectables qui ont, au moins une fois dans leur vie, écarté les cuisses pour le prix d’une miche de pain", confiera un vétéran américain. En Normandie, en Bretagne, en Champagne, les boys faisaient l’amour partout, en plein jour, devant les enfants. Une épidémie de sexe qui fait la trame du livre de l’historienne américaine Mary Louise Roberts, qui enseigne à l’Université du Wisconsin, à Madison. Elle est spécialiste d’histoire de France et s’intéresse particulièrement à l’histoire des femmes. Son livre, What Soldiers Do. Sex and the American GI in World War II France, traite également de la Libération et de la violence sexuelle, un aspect de la guerre tabou et largement passé sous silence. Le haut commandement US a voulu "vendre" le Débarquement comme une aventure érotique, seul moyen de galvaniser les soldats envoyés sous les orages d’acier d’Utah et Omaha Beach. La propagande militaire mobilise tous les poncifs sur les moeurs de la femme française, supposée libre de son corps, prête à s’offrir aux guerriers virils venus la sauver des griffes du nazisme.

Sans voyeurisme, mais avec des mots crus et précis, ce documentaire de Patrick Cabouat montre la guerre, la peur, la souffrance et l’humiliation, et rompt définitivement avec l’imaginaire du soldat américain et son armée, libérateurs. Il se réfère à l’ouvrage du professeur américain J. Robert Lilly "La face cachée des GI’s", dont l’édition originale en français n’a jamais été publiée en anglais. Aussi, le livre demeure interdit à la vente sur le territoire américain. Alain Moreau et Patrick Cabouat ont repris certaines de ces affaires et retrouvé des témoins de l’époque que l’on écoute avec stupeur. Lorsque les soldats américains franchissent ensuite la frontière allemande, les viols ne sont plus des crimes, à peine des actes illicites. Rappelons également que les bombardements anglo-américains ont tué largement plus de français que les bombardements allemands, touchant des cibles civiles innocentes sans aucun enjeu militaire…

http://www.inexplique-endebat.com/2…

Publié le 28 décembre 2014 par Galaxien

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