Letemps.ch, 12 août 2019, à propos de Hong Kong :
La police a pour sa part indiqué, lors d’une conférence de presse, avoir arrêté environ 700 personnes depuis le début des troubles le 9 juin 2019.
UNE jeune femme risque de perdre son œil droit après avoir reçu un tir de balle en caoutchouc en plein visage,
Note de do :
Les deux événements — la révolte de Hong Kong et celle des Gilets Jaunes en France — ont lieu à peu près en même temps, même si les Gilets jaunes ont commencé plus tôt.
Les médias français disent que la répression chinoise est terrible à Hong Kong ; mais, en France, la répression contre les Gilets Jaunes l’est énormément plus. Les Gilets Jaunes ont subi des milliers d’arrestations. Certains samedis, il a pu y avoir autant d’arrestations en France, en un seul jour, qu’à Hong Kong en plusieurs mois. Et à Hong Kong, il n’y a qu’une seule personne qui risque de perdre un oeil.
Mais, pour comparer il ne faut pas seulement voir les points commun (la répression), il faut aussi voir les différences. Les médias français présentent les manifestants de Hong Kong comme des militants "pro-démocratie". C’est-à-dire que la presse occidentale prend partie pour eux. Par contre, les journalistes français ont essayé de faire passer les Gilets Jaunes pour des fascistes qui voulaient refaire 1934.
C’est clair, la presse française prend parti pour la révolte à Hong Kong, et contre les Gilets Jaunes en France.
En France, les révoltés Gilets Jaunes sont des pauvres. Que, lors des élections, certains d’entre eux soient récupérés par la "gauche" et d’autres par la "droite" importe peu. Qu’un prolo vote à droite ou a gauche, du point de vue de la lutte des classes, on s’en fout : ce qui compte c’est que c’est un prolo, et la lutte des classes, c’est PAS la droite contre la gauche, c’est le prolétariat contre la bourgeoisie !
À Hong Kong, c’est tout différent. C’est la petite bourgeoisie qui est en révolte. Son slogan essentiel le montre bien : « contre l’extradition vers la Chine », à comparer avec les slogans des Gilets Jaunes qui réclament essentiellement une augmentation du niveau de vie matériel. De plus, cette révolte à Hong Kong a lieu pile au moment où s’intensifie la guerre économique entre la Chine et les USA. Et, il y a peu, Hong Kong appartenait à l’Occident. Si on combine toutes ces informations — petite bourgeoisie de Hong Kong, guerre Chine-USA, Hong Kong soumis intellectuellement à l’Occident —, on en conclue que la révolte à Hong Kong est instrumentalisée par les USA, et que la CIA est à la manoeuvre pour conseiller, financer, et aider cette révolte avec de nombreux agents très spéciaux.
En bref, même si la révolte de la petite-bourgeoisie de Hong Kong est partie de quelque chose d’effectif, et aurait eu lieu de toutes façons, elle est dorénavant totalement commanditée et très nettement amplifiée, en intensité comme en durée, par la CIA.
D’ailleurs, ladite CIA n’est certainement pas pour rien dans l’ingéniosité des manifestants de Hong Kong :
Aéroport bloqué à Hongkong : la périlleuse démonstration de force des manifestants
https://www.letemps.ch/monde/aeropo…
Julie Zaugg, Hong Kong
Publié lundi 12 août 2019 à 17:39
Modifié lundi 12 août 2019 à 17:40
Les halles de l’aéroport de Hongkong, l’un des plus fréquentés du monde, ont été envahies lundi par des milliers de manifestants en colère après les violences policières du week-end. Pékin hausse le ton
Ils forment une foule compacte dans le hall d’arrivée de l’aéroport. Les voyageurs qui sortent de la zone de récupération des bagages sont accueillis par des slogans et des huées. Ils se font distribuer des flyers et des cartes postales dépeignant les manifestations qui ont transformé les rues de Hong Kong en champ de bataille depuis dix semaines et le début de la contestation contre une loi d’extradition vers la Chine.
« C’était vraiment impressionnant, raconte Laure*, une banquière française qui vient d’atterrir. Il y avait une masse de gens vêtus de noir, des photos suspendues partout et beaucoup de bruit. »
L’aéroport de Hongkong a été envahi lundi après-midi par plusieurs milliers de protestataires. Ils sont arrivés en train, en bus et, pour certains, à pied, formant une longue colonne le long de la route. Ils avaient déjà effectué un sit-in pacifique dans le hall des arrivées entre vendredi et dimanche, mais en plus petit comité.
Vols annulés
Vers 17h, l’aéroport annonçait que tous les vols au départ et à l’arrivée de la cité portuaire étaient annulés. Certains avions, qui avaient déjà décollé, ont dû retourner à leur ville d’origine.
Le rassemblement de lundi fait suite à un nouveau week-end de batailles rangées aux quatre coins de la ville, qui a vu la violence monter d’un cran. La police a procédé à un tir de gaz lacrymogènes dans une station de métro et pourchassé des protestataires dans une autre, provoquant des scènes de chaos. Les manifestants ont pour leur part arrosé les forces de l’ordre de briques et de cocktails Molotov. Un policier a été grièvement brûlé.
Une quarantaine de personnes ont terminé à l’hôpital. Une jeune femme risque de perdre son œil droit après avoir reçu un tir de balle en caoutchouc en plein visage, dimanche dans le quartier de Tsim Sha Tsui. A l’aéroport, certains manifestants portaient des bandeaux sur l’œil, brandissaient des photos de la blessée ou criaient « un œil pour un œil ». Sur les bannières, on pouvait lire « La police tire sur les civils » et « La police veut nous tuer ».
Action « pacifique »
« Nous sommes très en colère, dit Jacky Li, un étudiant de 20 ans venu prendre part à la manifestation de l’aéroport. Mais nous avons décidé de répliquer sans violence, en envahissant pacifiquement l’aéroport. » L’objectif du rassemblement de lundi était aussi d’informer les voyageurs arrivant à Hongkong. « Nous voulons leur présenter nos revendications et leur montrer comment la police nous traite », glisse-t-il.
Circle Chan, une hôtesse de l’air de 29 ans qui fait partie des rares protestataires à ne pas porter de masque pour dissimuler son identité, estime que les forces de l’ordre « veulent semer la panique au sein du mouvement de contestation pour l’obliger à baisser les bras » et que les autorités « leur ont désormais donné carte blanche pour mater les manifestants. »
Lundi, des représentants des protestataires ont dénoncé lors d’une conférence de presse les violences de ce week-end. « Hongkong a vécu les jours les plus noirs de son histoire », a dit l’un des porte-parole masqués. La cité s’est transformée en un « champ de torture », a déclaré un autre.
« Des signes de terrorisme »
Le même jour, Pékin haussait également le ton, par l’entremise de son office en charge des relations avec l’ancienne colonie britannique. Les protestataires ont commencé à montrer des « signes de terrorisme », a jugé Yang Guang, un porte-parole, depuis Pékin. « Ce genre d’activité criminelle doit être combattue sans hésitation, ni merci », a-t-il ajouté.
A Hongkong, le bureau de liaison chinois a lui aussi évoqué des « actes terroristes » et déclaré que s’ils continuaient, la ville risquait de « sombrer dans un abîme sans fond ». La police a pour sa part indiqué, lors d’une conférence de presse, avoir arrêté environ 700 personnes depuis le début des troubles le 9 juin. Elle a également admis que certains membres des forces de l’ordre s’étaient déguisés en manifestants, afin d’obtenir des informations sur les éléments les plus radicaux. Cela a débouché sur une quinzaine d’arrestations dimanche soir.
Des rumeurs sur ces opérations en sous-main circulaient déjà depuis plusieurs semaines au sein du mouvement de contestation. La confirmation de leur existence est encore venue jeter de l’huile sur le feu lundi, alimentant des théories du complot. « En plaçant des agents provocateurs au sein du mouvement, la police veut nous faire passer pour des voyous auprès de la population et nous diviser », s’emporte Jacky Li.
Dans la soirée, les manifestants ont commencé à quitter l’aéroport. Vers 21h, il n’en restait plus qu’une poignée. Les vols devaient reprendre mardi, à 6h du matin.
*Prénom d’emprunt