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Que faire d’Octobre ? La question du centenaire de la Révolution Bolchévique

dimanche 25 juin 2017, par Luniterre

A l’occasion de l’année du centenaire d’Octobre, il y a toutes les réactions possibles qui s’expriment, soit pour être sûres de bien enterrer le souvenir de l’URSS, dès fois que, …avec le syndrome de l’« ostalgie », on ne sait jamais…, soit pour récupérer ce qui peut encore être utile au service de telle ou telle petite boutique politique très formellement « de gauche », parfois, mais pas que…

Et dans la prétendue « extrême-gauche », voire même s’affichant parfois « marxiste-léniniste », quelques appels à une commémoration « unitaire » ont récemment jailli ici et là…

Célébrer Octobre, ce n’est pas célébrer n’importe quelle révolution. C’est célébrer la première alternative au capitalisme enfin réalisée et construite, et construite durablement sur une période et une étendue suffisamment extensibles pour avoir marqué profondément l’histoire de l’humanité.

La question est donc de savoir si l’on veut se contenter de célébrer les « 10 jours qui ébranlèrent le monde », comme un événement folklorique sur lequel on peut broder n’importe quelle légende de circonstance, au gré des obsessions politiciennes intéressées des uns ou des autres, ou bien si l’on considère que cette voie ouverte vers le socialisme, durant plusieurs décennies, est une première tentative humaine d’envergure et qu’il y a des leçons positives à en tirer pour réussir la prochaine…

Et dans ce cas, que peut bien vouloir dire « commémoration unitaire » ?

L’idée de vouloir dépasser les clivages idéologiques hérités du passé peut paraître bonne, et d’autant meilleure qu’ils sont le plus souvent réduits à des clivages purement sectaires, où c’est uniquement la doxa de chaque secte qui tient lieu de référence, et non pas même, simplement, les classiques du Marxisme-Léninisme, et pour cause…

Précisément, dans cette commémoration, il ne s’agit pas de dépoussiérer les vieux livres, mais au contraire, de chercher à comprendre de quelle façon et dans quelles conditions concrètes les théories ont été mises à l’épreuve de la pratique.

Et non pas pour « refaire » ni même réécrire l’histoire, mais simplement pour déterminer quels sont nos critères d’évaluation.

Ce sont ces critères d’évaluation qui donneront le sens et la portée politique de notre célébration militante éventuelle.

Il est clair que le sens d’Octobre ne change pas, pour les communistes marxistes-léninistes, que ce soit au 99e anniversaire, au 101e ou n’importe quand, du reste, mais le 100e, c’est bien une occasion incontournable de débats, de médiatisations diverses, dont il peuvent faire, à l’occasion, une arme politique.

Et une telle arme politique n’a évidemment de sens que dans le contexte présent…

Tenter de porter, en quelque sorte, la parole d’Octobre parmi les masses prolétariennes c’est se confronter à la fois à l’image que le système a réussi à forger de cet événement historique et de ses conséquences, et à la réalité actuelle de la crise à laquelle les prolétaires sont eux-mêmes directement et quotidiennement confrontés.

L’image que le système renvoie de l’URSS, c’est aussi l’image qu’il renvoie de la Révolution d’Octobre, l’une étant inséparable de l’autre. Il est donc vain de vouloir célébrer dignement le centenaire d’Octobre sans rendre sa dignité à l’histoire de l’URSS.

Selon l’image qu’ont réussi à en populariser les médias occidentaux et la culture officielle du système, l’URSS et l’ensemble du monde communiste sont vus comme une vaste prison qui se serait effondrée comme un château de carte.

C’est donc l’image d’un échec irrémédiable et irréversible de cette première tentative de construction du socialisme prolétarien que la bourgeoisie a besoin de forger pour sa propre survie, car plus d’un quart de siècle après cet effondrement, elle n’a toujours pas résolu sa propre crise et se trouve confrontée à la nécessité d’en faire supporter les conséquences au prolétariat et à l’ensemble des couches populaires.

Et plus elle a besoin de durcir les conditions de vie de la majeur partie du corps social, et du prolétariat en premier lieu, et plus elle a besoin de cette image dégradée du socialisme, de l’URSS, et de la Révolution d’Octobre.

C’est donc le rôle des authentiques marxistes-léninistes que de démontrer la fonction essentiellement positive de l’édification du socialisme en URSS, sans faire de concessions à la pseudo « démocratie » bourgeoise, mais au contraire en expliquant pourquoi la bourgeoisie occidentale et les résidus du tsarisme en Russie ont tout fait pour empêcher le développement de l’URSS et ont rendu inévitable une certaine répression contre leurs séides à l’intérieur de l’Union, en plus des luttes anti-impérialistes à l’extérieur.

Pour autant, le socialisme soviétique et son influence rayonnante, pour plus d’un tiers de l’humanité, au cours du XXe siècle, a finalement disparu, sous l’influence de la corruption bureaucratique, faisant renaître le capitalisme, et du social-chauvinisme, aboutissant à la division et aux conflits nationalistes, également alimentés par la corruption financière, très souvent émanant des sources impérialistes, et principalement US (cas tristement exemplaire de Mao et de ses affidés complices de Kissinger).

C’est l’occasion de développer l’idée marxiste-léniniste de la dictature du prolétariat comme antithèse de la dictature du capital. Et aussi d’expliquer les causes du retournement de la dictature du prolétariat en dictature bureaucratique bourgeoise favorisant la reconstitution de l’économie capitaliste.

C’est pourquoi, si l’on sent bien, aujourd’hui, avec la crise chronique du capital, même avec plusieurs courtes périodes de « rebonds », en faits autant de sursauts stériles, que l’évolution de cette « civilisation » mondialisée, littéralement « contre nature », ne peut plus être que régressive, l’effacement brutal et spectaculaire du « continent socialiste » peut apparaître, lui aussi, comme l’engloutissement d’une autre civilisation, ce qu’il fut, pour partie, en réalité.

Pourtant, si l’on veut comparer historiquement le destin des sociétés et des civilisations, il faut rappeler que la bourgeoisie, apparue en tant que classe avec le tournant de l’an mille, a encore mis plus de huit siècles avant de s’imposer radicalement comme classe politiquement dominante, en France, malgré sa domination économique déjà progressivement acquise au cours des siècles et définitivement réaffirmée avec les prémisses de la révolution industrielle.

Là peut s’arrêter cette comparaison, car chaque mutation profonde de société a ses propres caractéristiques, à nulle autre pareille.

Néanmoins, les convulsions révolutionnaires, de la fin du XVIIIe siècle au début du XXe, montrent que ces processus de transformation ne sont pas linéaires, mais comportent des sauts brusques, des retours en arrière, des situations que l’on peut qualifier d’ »hybrides », etc…

De l’an mille à aujourd’hui, la bourgeoisie a constamment évolué, et tente de le faire encore, même si elle apparait comme en bout de course, dans ses possibilités de régler la crise…

Le prolétariat moderne, né avec la révolution industrielle, a déjà beaucoup changé, et change encore radicalement, sous l’effet de la « mondialisation », résultante de la domination impérialiste actuellement sans partage, autre qu’entre rapaces impérialistes eux-même, et sans résistance, autre que très locale ou très partielle.

Mais de même que la bourgeoisie tenait entre ses mains, depuis le cœur du moyen-âge, les clefs de l’avenir, c’est, aujourd’hui encore, et depuis son apparition en tant que classe industrielle, le prolétariat qui les détient, désormais.

Cela peut paraitre moins évident, aujourd’hui, en Occident, mais le prolétariat industriel mondial continue de croitre, et ici, l’extension du secteur tertiaire, combinée avec la paupérisation des classes moyennes et la marchandisation des services, crée, avec la crise, une nouvelle extension du prolétariat.

Au cours des trois derniers siècles, les plus grandes révolutions, bourgeoises comme prolétariennes, et presque simultanément dans certains cas, ont connu leur lots d’épopées, de tragédies et d’errements, mais dans tous les cas, l’histoire est écrite par les vainqueurs.

Actuellement, c’est la bourgeoisie qui a nettement repris le dessus, à l’échelle mondiale, même si tout le monde comprend bien que cette « domination » repose sur les sables mouvants et boueux de sa propre crise.

Même dans ses tentatives vaines de raffermir sa base instable, la bourgeoisie n’en continue donc pas moins de proclamer haut et fort, et même d’autant plus fort, ses prétendues « valeurs éthiques », y comprit à grands renforts, précisément, de rappels « historiques », pourtant parfois nauséabonds, comme celui du colonialisme, puisant ses racines dans l’esclavagisme.

Et même si la bourgeoisie n’affirme pas plus vouloir rétablir l’esclavagisme que l’échafaud ou la guillotine, elle n’en continue pas moins à vouloir nous faire entonner ce couplet selon lequel un sang « impur » abreuve son sillon, qu’elle continue très concrètement et quasi quotidiennement d’irriguer, par ses opérations militaires aux quatre coins du monde.

Et lorsqu’elle prétend critiquer la « violence répressive » du bolchévisme elle omet de rappeler que sa propre survie ne tient qu’aux bains de sang et à la furia destructrice qu’elle impose régulièrement aux peuples du monde, et encore aujourd’hui, même si de façon plus « diffuse » que pendant les deux guerres mondiales.

Très récemment, dans la première phase de la campagne électorale française, grâce, entre autres, au scandale des « très beaux costumes » du « Très Honorable François Fillon », a ressurgi l’ombre de la « Françafrique », fer de lance néocolonialiste sanguinolent de notre « très démocratique » bourgeoisie française…

Rappelons en deux mots l’un des « exploits » les plus saillants de la dite « Françafrique », en 1994, en seulement 3 mois, le génocide rwandais a fait très « officiellement » 800 000 victimes, le plus souvent massacrées à la machette, jusque dans les églises… 800 000, et beaucoup plus, selon d’autres sources, peu suspectes de partialité :

http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Genocide-au-Rwanda-un-million-de-morts-en-100-jours-2014-04-10-1134203

https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9nocide_des_Tutsis_au_Rwanda

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/05/24/1994-2017-collaboration-droite-gauche-un-heritage-sanglant-et-mortifere/

Sur trente années, la répression politique en URSS « stalinienne » n’en a pas fait autant, selon les sources originales, à l’ouverture des archives soviétiques, sur lesquelles se sont précipitées nos « chercheurs » occidentaux, et US, notamment, en premiers…

Mais si les 800 000 morts du Rwanda ont à peine le droit à des procédures symboliques concernant leurs bourreaux directs, et évidemment aucune, concernant les complices français des commanditaires du massacre, les victimes de la répression en URSS se sont, elles, « multipliées » exponentiellement, pour devenir 100 millions, sous la plume des scribes médiatiques au service du capitalisme !

Et c’est, quotidiennement, cette armée de 100 millions de fantômes qui pilonne les consciences populaires, via les médias du système, à la moindre occasion où il est question de communisme ou d’URSS !!

Tandis que les amis de la « Françafrique » se taillent, eux, des costumes de luxe dans les dépouilles de leurs massacres.

Il ne s’agit justement pas, ici, d’ébaucher une sordide « échelle de valeur » entre les origines des victimes de l’histoire.

Les victimes du Génocide des Tutsis au Rwanda ont toutes autant droit à notre respect humain que les victimes des exécutions et massacres de la Grande Révolution Française, et tout autant que celles de la Révolution Soviétique.

Dans le cas du Rwanda, il s’agissait tout à fait clairement et officiellement d’une contre-révolution, mais quoi qu’il en soit, le but d’une révolution n’est jamais, fondamentalement, de massacrer ses ennemis. Il est d’abord et toujours de lutter contre une oppression, quelle qu’en soit la nature, et d’établir des rapports humains plus sociaux et plus justes.

Dans la Résistance, le but des Partisans n’était pas d’abord de tuer des allemands, mais de libérer le monde de la barbarie fasciste.

Rappelons encore, à cette occasion, que c’est à l’URSS et à ses Partisans, sur tout le continent eurasiatique, que l’on doit, et de loin, le plus gros effort et les plus grands sacrifices pour en finir avec le nazisme. Or cette capacité de résistance n’est pas le fruit du hasard, mais bien l’héritage le plus direct du Grand Octobre !

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Elle repose sur l’édification de la Russie Socialiste Soviétique, à partir d’un pays-continent complètement ruiné par la guere de 1914-18 et les armées blanches, ensuite, soutenues directement par toutes les puissances impérialistes de l’Occident, au cours de la dite « Guerre Civile ».

C’est donc en à peine 20 ans qu’a surgi de ce champ de ruines la puissance socialiste soviétique avec la capacité de défaire le nazisme, première puissance capitaliste industrielle européenne.

Non seulement il est donc impossible de parler d’échec du socialisme et de la Révolution d’Octobre, mais c’est ce sursaut de la volonté créatrice de tout un peuple, et du prolétariat russe à son avant-garde, qui doit être mis en valeur et en évidence comme le fait essentiel de cette histoire et la conséquence historique la plus importante de la Révolution d’Octobre. Même si cela n’empêche pas un regard historique critique et analytique.

Il est également notable que le même élan de reconstruction s’est reproduit après guerre, maintenant l’URSS au rang de très grande puissance mondiale, seule capable de tenir tête à l’impérialisme US, qui commence alors à étendre son emprise sur le reste du monde.

Si cette résistance anti-impérialiste a finalement été vaincue, ce n’est finalement que par le retournement des fondamentaux économiques du socialisme, essentiellement opéré sous l’ère Khrouchtchev, et parachevé sous l’ère Gorbatchev. Un lent déclin de 35 ans, pour arriver à saper jusqu’à sa base l’héritage des générations héroïques d’Octobre !

Sans doute, en notre début de XXIe siècle, même si nous n’avons pas nécessairement besoin d’un tel développement exponentiel des forces productives, tel que celui de ces premières générations, mais de plus de démocratie et d’un respect plus grand de l’environnement, il n’en reste pas moins qu’en tirant les leçons utiles du socialisme prolétarien, pour en reprendre les fondamentaux économiques, il y a là l’alternative potentielle à la déchéance économique et sociale dans laquelle s’enfonce notre société « mondialisée ».

Qui peut le plus, peut le moins, et si l’Union Soviétique a su ressurgir plusieurs fois du néant où les agresseurs impérialistes et fascistes ont tenté de la plonger, il n’est donc pas douteux que le socialisme prolétarien puisse être la seule alternative efficace et incontournable à l’incapacité du capitalisme à produire un développement économique et social équilibré et harmonieux.

Remettre en lumière les fondamentaux de l’économie socialiste, en rappeler les principes et la structure politique de base, la dictature du prolétariat, c’est l’un des travaux d’analyse essentiels que doivent faire les marxistes-léninistes du XXIe siècle, à l’occasion de ce centenaire, et que nous pouvons considérer comme un élément de la Révolution du Retour au Réel !

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Luniterre

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Source de l’article :

TRIBUNE MARXISTE-LÉNINISTE

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/06/24/que-faire-doctobre-la-question-du-centenaire-de-la-revolution-bolchevique/

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017-pour-sortir-de-limpasse-la-revolution-du-retour-au-reel/

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/03/19/en-2017-etre-marginal-avec-marx-glose-marginale-1-aux-racines-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/10/11/lenine-1-siecle-apres-ringard-ou-visionnaire/

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https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2016/09/marx-au-banc-dessai-de-lhistoire_vf.pdf

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11 Messages de forum

  • Il faudra surtout que la pompière "commémoration unitaire" soit l’occasion de débattre… Et j’espère que dans quelques années on "commémorera" la trahison de Staline avec sa funeste théorie du socialisme dans un seul pays.

    La révolution de 1917 n’a de sens que si on la considère comme le début de la révolution mondiale, celle qui a échoué ! La fondation de la troisième internationale et le congrès de BAKOU qui pose les bases de l’anti impérialisme sont les 2 réalisations importantes qui donnent son sens à la révolution russe.

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    • De l’extension de la prétendue "trahison"…

      C’est en réponse à votre post que me vient l’idée d’inclure dans l’article la carte schématique représentant le rayonnement maximum de l’influence soviétique à plus d’un tiers de l’humanité…

      Et si l’on tient compte de l’existence de nombreux mouvements de libération en cours au milieu des années 70, il y a même lieu de mettre une sérieuse "rallonge" à cette extension…

      Alors qu’immédiatement après 1917 les seules "rallonges" potentielles étaient l’Allemagne et la Hongrie… L’échec de ces deux révolutions n’est évidemment pas au "compte" ni de Staline, ni de l’URSS, qui, du reste n’existait pas encore… (1922)

      Et donc, cette rengaine sur le "socialisme dans un seul pays" est relative, et en fait, pitoyable de puérilité…

      Répétée en boucle par les "penseurs" gauchisant, trotskystes et autres, depuis des générations d’idéalistes petit-bourgeois, c’est l’histoire d’une maladie infantile devenue sénile, mais toujours pas guérie, apparemment !

      Plus utile, du point de vue du matérialisme historique : étudier l’histoire du mouvement réel et comprendre pourquoi cette extension néanmoins considérable et encore dynamique jusqu’aux trois quarts du XXe siècle s’est trouvé affaiblie, divisée, fragmentée et étouffée par l’impérialisme, via le révisionnisme, sous toutes ses formes.

      Gauchisme et trotskysme ne sont sans doute que des éléments accessoires de la propagande antisoviétique, mais le bilan de l’histoire amène à les ranger plutôt du côté du problème que de la solution potentielle…

      Pour ce qui est de la renaissance du mouvement ouvrier au XXIe siècle, la voie qui reste à ouvrir est difficilement prévisible, tant qu’on aura pas tiré les enseignements utiles du passé, mais elle est donc certainement, par contre, en dehors de ces ornières…

      Luniterre

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      • Simplette votre réponse… Les ex maoïstes dénonçaient le "révisionnisme" et le "social-impérialisme" russes… Ce n’est donc pas un monopole des trotsk.
        Staline a soutenu et aidé de nombreuses guerres d’émancipation anti impérialistes, donc il avait compris les thèses du congrès de BAKOU, beaucoup mieux que les partis staliniens d’Europe (cf. bombardement de SETIF, MOSTAGANEM le 08-05-1945, par l’armée française alors que 4 ministres communistes siégeaient).
        En CHINE, a plusieurs reprises, STALINE a soutenu TCHANG HAI CHEK contre MAO et les massacres de 1927 (communes de CANTON et SHANGAI) auraient pu être moins graves si STALINE avait moins soutenu le nationalisme et mieux appuyé l’indépendance du mouvement ouvrier et communiste…
        Je souhaiterais aussi rappeler que les désastreux fronts populaires qui désarmaient le prolétariat face à la démocratie bourgeoise sont une tactique stalinienne, y compris en ESPAGNE où les staliniens ont assassiné des anars et des poumistes …

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        • Vous avez dit "réponse simplette"…??

          Ce qui est traditionnellement "simplet" chez le gauchiste, comme chez le trotskyste, et généralement aussi, chez la plupart des anars, c’est de globaliser à peu près tout et n’importe quoi sous le terme de "stalinisme" ! Et cela de façon tout à fait idéaliste, métaphysique, sans aucun rapport réel avec une démarche matérialiste dialectique, et encore moins, historique.

          Même avec les moyens modernes aucun supposé "tyran sanguinaire" ne peut contrôler tout ce qui se fait réellement, sur le terrain, "en son nom"… Je mets "en son nom" entre guillemets, de plus, car il resterait à définir ce que signifie "stalinien" avec une réelle précision, pour donner corps à votre propos, tout comme aux généralisations métaphysiques habituelles de ces courants… (*)

          Vous évoquez vous-même, de par le fait, cette contradiction dans votre propos. Staline, partisan du socialisme dans un seul pays, mais qui soutient des luttes de libération et des mouvements communistes dans le monde entier, déjà, là, il y a quelque chose qui ne colle pas…!

          Pour compenser cette aberration, il vous en faut une autre : Il y aurait donc eu à travers le monde des millions de dévots à sa personne prêts à combattre uniquement pour aider ce tyran à se tenir sur le trône de toutes les Russies soviétiques… Difficile de faire plus simplet, comme approche, mais c’est celle que la bourgeoisie tend à nous inculquer dès notre plus jeune âge, dès l’école, et ça marche très bien, je dois le constater, et ce fond "culturel" est entretenu par une grande partie de la gauche, même "extrême", voire sa presque totalité, quant au fond métaphysique de cette démarche.

          Le plus remarquable est que cette aberration métaphysique s’est donc poursuivie même après la mort du "tyran", portant aussitôt rejeté par ses supposés "héritiers politiques", Khrouchtchev et la suite…

          Et ce combat quasiment sacrificiel pour l’URSS "stalinienne", mais pourtant "déstalinisée", cherchez l’erreur, aurait donc encore continué durant 35 ans, jusqu’à la fin des années 80, où toute une partie de la jeunesse soviétique s’est encore sacrifiée pour le seul intérêt de cette cause particulièrement chimérique si l’on vous suit…

          Peut-être devriez vous aller expliquer directement votre point de vue aux anciens combattants survivants de cette cause perdue, et qui poussent même encore l’esprit de sacrifice jusqu’à en être toujours fiers pour la plupart.

          Notez pourtant que le sort du monde actuel, s’ils avaient remporté la victoire contre les bases naissantes du terrorisme "islamiste"-manipulé, en eu été grandement changé… En pire, donc selon vous…! (**)

          Je vous y laisse réfléchir, ainsi qu’au sens de l’analyse dialectique, à cette occasion, et si vous le pouvez, sait-on jamais…?

          Luniterre

          (* Pour ma part, l’approche dialectique m’amène à considérer la période dite "stalinienne" dans sa complexité réelle, à la lumière des fondamentaux du ML, et en les confrontant précisément à la réalité de chaque situation, et non à la lumière d’un prétendu "stalinisme" qui n’est que l’expression d’un dirigeant politique parmi d’autres, et ayant évolué, de plus, au fil de l’histoire.)

          (** Notez encore que l’on pourrait analyser ainsi chacun des cas de figure historique évoqués par vous, très grossièrement, pour le moins, mais cela en vaut-il vraiment la peine ?)

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          • J’ai dit que "le stalinisme" s’est plutôt bien comporté sur le plan de l’anti impérialisme et que Staline avait plutôt bien compris les thèses du congrès de BAKOU… Par contre il a favorisé les nationalismes révolutionnaires anti impérialistes sans comprendre que la classe ouvrière peut devenir la victime de la bourgeoisie dès le lendemain de l’indépendance (cf. Algérie).
            Alors la classe ouvrière doit s’organiser en dehors des partis démocratiques bourgeois ( "marcher séparément / frapper ensemble" )…

            STALINE n’aurait pas dû exterminer tous les membres du CC du PCUS, ni utiliser la police politique pour éliminer ses camarades, ni recruter 200 000
            NEPmen dans le parti pour éliminer les vrais bolcheviks…

            Sinon : STALINE a révolutionné l’URSS en utilisant des méthodes comparables à celles de l’accumulation primitive du capital en GB ou aux USA…

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            • Mais que faisait donc Staline en Algérie…???

              Ce "tyran" avait donc, en plus, le don d’ubiquité…

              Trop fort !!

              Si vous voulez parler de la complicité Thorez-De Gaulle pour la reconstitution de l’impérialisme français, en Algérie, mais pas que… pourquoi pas, ok, mais pourquoi imputer à Staline ce qui est à Thorez ?

              C’est encore une de ces visions simplistes et non dialectiques de l’histoire.

              Les rapports de force que l’on peut qualifier de "triangulaires" en quelque sorte, entre ces trois là, Staline, De Gaulle, Thorez, nécessitent plus d’étude et doivent en plus être replacé dans le contexte global de la guerre froide USA-URSS en train de se cristalliser. Trop compliqué pour vous, sans doute…

              Plus simple de rabâcher l’antienne trotskyste des prétendus "vieux bolchéviques" tous "purs rouges", selon cette légende, alors qu’à l’évidence dans toute révolution beaucoup d’éléments précédemment "centristes" s’empressent de changer de camp et même d’en "rajouter", tant qu’à faire, pour paraitre "plus durs que les durs", sur le coup…

              Bien entendu, toute ressemblance avec certains anciens mencheviks serait purement fortuite…

              Même sans aller chercher si "haut" il ne faut pas oublier que le slogan "la terre à ceux qui la travaillent", tactiquement très juste, visait aussi à entériner provisoirement l’accaparement des terres de la noblesse par les Koulaks, déjà bien entamé avant 1917…

              Et donc le parti Bolchévique, surtout dans les campagnes, qui représentaient encore la majorité des forces productives du pays, n’y avait pas recruté que des "anges rouges" dénués de tout intérêt personnel.

              Question de l’histoire des Koulaks, ont connait la suite, et l’interprétation qu’en fait encore la bourgeoisie, secondée en cela par l’idéalisme petit-bourgeois de tout poils.

              Un épisode très peu connu en France, et pour cause, est celui de la "Plate forme marxiste-léniniste" (C’est à dire, prétendue telle…) de Мартемьян Рютин, et le rôle "central" qu’elle a joué dans la coalition "anti stalinienne", rapprochant tout ce beau monde…

              Des "vieux bolchéviques" comme ça, bonjour… La force d’une révolution vient donc nécessairement de sa capacité à se renouveler en termes de recrutement. Ceci dit, Lénine pointait déjà la nécessité d’inclure des techniciens capables issus de l’ancien régime, tout en les plaçant sous un contrôle rigoureux du Parti.

              La liquidation, finalement nécessaire, et même urgente, de la NEP, a sans aucun doute occasionné à nouveau de tels retournements, et leur intégration au Parti n’est pas forcément une erreur, au contraire. Reste évidemment à recruter davantage de nouveaux prolétaires révolutionnaires, mais ceux ci ne sortent ni des choux ni des roses, mais des usines nouvelles, à mesure que les forces productives se développent. …Et réciproquement, l’extension du prolétariat rouge devient un facteur de développement économique et social.

              En 20 ans à peine, l’URSS s’est élevée à un niveau lui permettant de résister à l’envahisseur nazi et de le vaincre, on en revient toujours à ce constat incontournable. Les faits sont têtus, même s’ils ne ressemblent pas tous à l’immaculée conception de l’idéaliste petit-bourgeois.

              Luniterre

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              • OUI, pour construire un capitalisme mal développé et géré par une bureaucratie autoritaire STALINE a surexploité le prolétariat et déporté vers les villes des millions de paysans. Dans les années 30 il y a eu des famines à cause de cette industrialisation forcée (Boukharine l’avait prévu)…

                On peut bien sûr applaudir l’efficacité nationaliste du stalinisme et la mort héroïque de 10 ou 20 millions de russes pendant la seconde guerre mondiale… Mais il ne faut pas nommer cela "communisme", il n’y a pas 1mg de communisme dans tout ça !!!

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                • Salut,

                  Ce n’est pas à cause de ce que tu dis qu’il y a eu des famines en Russie soviétique, mais à cause des guerres civiles entretenues en permanence par le capitalisme international. C’est ce même capitalisme international qui finança Hitler et les nazis.

                  La "deuxième guerre mondiale" fut en réalité une guerre du capitalisme contre la révolution, une guerre qui commença en 1936 contre la révolution anarchiste espagnole et qui installa Franco, une guerre qui détruisit le Front populaire en France et installa Pétain, une guerre qui voulut surtout détruire l’URSS, mais une guerre où les nazis furent heureusement vaincus par l’URSS !

                  http://mai68.org/spip/spip.php?article3490

                  Ce ne sont pas 10 ou 20 millions de soviétiques qui sont morts pour sauver le système communiste russe, mais entre 25 et 33 millions. À l’école, dans les années 1960, le chiffre qu’on nous apprenait était de 25 millions de soviétiques, dont 16 millions de Slaves. Plus tard, après Tchernobyl, en 1986, ce chiffre est devenu 30 millions officiellement en Russie sous Gorbatchev, et on a même dit 33 millions à un moment donné. En ce moment, le pouvoir occidental cherche à minimiser ce chiffre le plus possible car il faut que ce soit grâce aux Amerloques qu’on ne soit pas devenus tous boches ! Or, le nombre total de soldats américains morts pendant la deuxième guerre mondiale est seulement de 350 000 ! (dont énormément sur le front japonais)

                  A+
                  do
                  http://mai68.org

                  Staline par do : http://mai68.org/spip/spip.php?article6935

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  • Bonjour,

    Je n’ai pas le temps de répondre en détail, car je dois partir bosser, ( avant la grosse chaleur)… Juste un point rapide sur cette question "capitalisme/accumulation"… Effectivement, les termes ont un sens, et il n’y a pas de capitalisme sans accumulation.

    Pour Lénine, l’"accumulation socialiste PRIMITIVE" n’avait pas de sens en tant que loi économique du socialisme. L’accumulation "primitive" est achevée dès que le transfert de propriété à la collectivité est opéré… Ce qui me parait OK, du point de vue marxiste… Pour autant, il existe nécessairement une forme d’accumulation propre au socialisme, comme phase économique de transition, et nécessaire au développement, et même par la suite, au simple renouvellement des forces productives, à l’évidence. C’est donc une part de sur-travail, du point de vue de la loi de la valeur, qui est nécessairement re-socialisée.

    Cette question est abordée par Marx dans la Critique du Programme de Gotha.

    L’ampleur de cette part est évidemment à fixer collectivement et démocratiquement, dans l’idéal…

    Pratiquement, le parti bolchévique devait avancer constamment dans l’urgence, sous la pression des impérialistes, puis très vite, des fascistes… Staline a sans aucun doute fixé ce taux de sur-travail à un niveau assez élevé, et de manière relativement autoritaire…

    Mais s’il ne l’avait pas fait, "nous serions encore en Germanie" (fasciste), comme le chantait Sardou, voulant faire la louange des "Ricains", ce que le camarade Do a pu fort justement rectifier !

    A propos de famines, hélas bien réelles, du tournant des années 30, il ne faut pas inverser les causes et les effets. Mettre fin à la NEP était devenu précisément urgent à cause du cycle d’accumulation engendré par les Koulaks…

    Les historiens et économistes russes actuels, même anticommunistes, ont rendu justice à Staline pour ce tournant historique, simplement une contrainte de survie, devenue incontournable. La collectivisation à mis fin, en réalité, à ce cycle d’accumulation et de famines conséquentes.

    Et pour l’essentiel, la mémoire du peuple russe a suivi cette réalité, d’où la grande popularité, encore actuelle, de Staline. Autrement, ce serait véritablement incompréhensible. Vu d’ici, et dans l’idéalisme petit-bourgeois, ça le reste, manifestement…

    Il serait temps de réfléchir et d’analyser pour comprendre les leçons utiles de l’histoire !

    Luniterre

    D’autres liens utiles sur ces sujets :

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/11/15/encore-une-legende-noire-demythifiee-lholodomor/

    _ https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-marxisme-critique-du-programme-de-gotha-glose-marginale-1-les-fondamentaux-economiques-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

    _ https://tribunemlreypa.wordpress.com/2017/05/29/e-ou-a-une-seule-lettre-peut-elle-changer-le-cours-de-lhistoire/

    **********************************

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    • A mon avis ce débat est infaisable… Il faudrait relire la revue des bordiguistes (qui ont presque disparu) "Bilan d’une révolution" pour partir d’un bon pied, puis le texte erroné de GRAMSCI "La révolution contre le capital"… C’est pour ça que le "centenaire" sera peut-être, en définitive, utile…
      ENGELS expliquait que si les communistes prenaient le pouvoir dans un pays peu développé ils seraient obligé d’y développer l’économie avec plus ou moins les mêmes méthodes que les capitalistes, sauf si la révolution prolétarienne dans les pays développés venait les aider à escamoter cette phase. D’où l’importance de la troisième internationale qui, malheureusement, n’a pas fonctionné correctement et fut étouffée par l’échec de la révolution spartakiste.

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  • A voir ce débat, la gauche n’est pas prête à cesser ses divisions. L’histoire des internationales est l’histoire des divisions de la gauche, de chaque internationale elle est ressortie plus divisée qu’avant, et aujourd’hui, exactement comme Saint-Exupéry l’écrivait en 1943 dans sa "Lettre au général X", elle est constituée d’une telle multitude de sectes concurrentes qu’elle est incapable de tenir une nouvelle internationale comme Chavez l’avait demandé. Normal, il ne reste plus rien à diviser !

    De plus, en pratique dés que la gauche a eu le pouvoir, la seule chose qu’elle ait su faire a été de mettre tout le monde au travail obligatoire, y compris les ex actionnaires et les ex propriétaires, ce qui est revenu à développer le capitalisme d’état. Or le capitalisme d’état est, pour celles et ceux qui n’en veulent pas, encore plus totalitaire que le capitalisme financier. Pour preuves, il aura fallu 300 ans aux capitalistes de l’ouest pour se débarrasser de leurs peuples autochtones et seulement 60 ans aux communistes pour faire de même en URSS, et aujourd’hui en Amérique latine les peuples premiers qui ne veulent ni du progrès et de ses routes, ni de l’argent et de ses inégalités, et ni du travail obligatoire et de son aliénation sont encore plus dans la merde dans les pays tenus par la gauche que du temps des dictatures de droite. Par exemple au Brésil, le gouvernement laisse faire la corruption, quand il n’y participe pas !, et en Equateur, le gouvernement envoie l’armée pour que forêt et écosystèmes uniques et préservés puissent être transformés en mines chinoises !

    En pratique le marxisme n’est que le revers de la médaille de notre concept expansionniste et suprématiste de civilisation. En ne s’attaquant qu’au seul capitalisme et pas à ce qui le rend possible, notre concept de civilisation aujourd’hui industrielle de consommation, la gauche se condamne à ne pouvoir développer qu’une société, qui comme toutes celles qui nous ont précédées depuis l’antiquité et la naissance de la Civilisation, sera encore pire que la précédente.

    A bas l’argent implique la fin de la civilisation telle que nous la concevons !
    A bas l’état policier implique la fin de la civilisation telle que nous la concevons !

    Supprimer l’argent implique de se débarrasser de la civilisation et avec elle, du capitalisme et de ses lois du marché comme du communisme et son avant-garde éclairée, du progrès et de ses industries, et du travail obligatoire et de son aliénation.

    Supprimer l’argent implique de se débarrasser de leur gouvernance mondiale pour revenir à une gestion locale de la société, de ses ressources et de son environnement, seul moyen de développer des sociétés humaines durables, respectueuses et égalitaires.

    Vive l’anarchie !

    P.S. : Je ne me fais pas d’illusion sur les marxistes car dans tous les mouvements dans lesquels j’ai participé hier comme aujourd’hui, la seule chose qui les intéressent en pratique est le contrôle. Ils devraient relire Marx car celui-ci avait au moins l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que son oeuvre manquait de cohérence. Ils pourront alors réaliser qu’il est impossible de se débarrasser de l’argent dans une société progressiste et productiviste, et que donc toute leur réthorique n’est que le revers de la médaille de la société que nous combattons.

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