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Jour IV : les Libanais se rassemblent à travers tout le Liban

lundi 21 octobre 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 21 octobre 2019).

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20 octobre 2019

Aladin

Des manifestants rassemblés devant la mosquée Mohammad el-Amine, au centre-ville de Beyrouth, le 20 octobre 2019. Photo Gilles Khoury

Au quatrième jour de la mobilisation massive des Libanais, à travers tout le pays, contre le pouvoir et les élites politiques, des dizaines de milliers de personnes (1.700.000 manifestants sur tout le territoire) se sont de nouveau rassemblés dimanche dans plusieurs villes à travers le pays.

A Beyrouth, dans la Békaa, au Liban-sud, dans le nord du pays…. Des rassemblements, à l’instar de ce qui s’est passé samedi, sont recensés à travers tout le pays, généralement dans une ambiance engagée et festive, aux sons de l’hymne national et de chants révolutionnaires et patriotiques, et sous des vagues de drapeaux libanais. Ces rassemblements massifs se déroulent à la veille de l’expiration d’un ultimatum fixé par le Premier ministre Saad Hariri pour avoir l’approbation définitive des membres de sa coalition gouvernementale minée par les divisions à un plan de réformes.

Dans tout le pays, les Libanais mobilisés, dont beaucoup de jeunes et de familles, appellent, pour la quatrième journée consécutive, à la démission du gouvernement, voire à la révolution et à la chute du régime. Ils réclament aussi que soient rendus au peuple "des fonds publics volés" par les responsables et appellent à ce que tous les corrompus soient traduits en justice.

De Tripoli et Akkar, dans le nord, à Baalbeck dans l’est, en passant par de nombreuses localités côtières et jusqu’à Tyr et Saïda dans le Sud et le Chouf dans l’Est, les Libanais ont défilé pour exprimer leur ras-le-bol. Sous une nuée de drapeaux libanais, les manifestants ont crié "Révolution, révolution" ou "le peuple veut la chute du régime", slogans phares du Printemps arabe.

À Beyrouth, Zalfa Aboukaïs, 27 ans, accroche les noms de députés et ministres sur des barbelés. "Des voleurs", dit-elle. "Je manifeste contre des voyous qui sont au pouvoir depuis 30 ans".

Depuis la fin de la guerre civile (1975-1990), la classe politique, quasi inchangée, est accusée d’affairisme dans un pays aux infrastructures en déliquescence - pénurie chronique d’électricité et d’eau potable - et où la vie est chère.

Les rassemblements de dimanche pourraient être les plus importants que le mouvement ait connu, à la veille de l’expiration d’un ultimatum fixé par le Premier ministre, Saad Hariri, pour avoir l’approbation définitive des membres de sa coalition gouvernementale minée par les divisions à un plan de réformes.

Saad Hariri avait insinué qu’il pourrait démissionner s’il ne réussissait pas à faire passer ses réformes. Sa coalition est dominée par le camp du président Michel Aoun et de ses alliés dont le Hezbollah, opposés à une démission de Saad Hariri.

Allié de Saad Hariri, le parti des Forces Libanaises a lui annoncé samedi la démission de ses quatre ministres, une initiative accueillie dans la liesse par les manifestants. Mais le slogan "Tous veut dire Tous" a été aussitôt crié, pour dire leur exigence d’un départ de toute la classe politique.

Dans le centre-ville de Beyrouth, siège du gouvernement, devenu le centre névralgique de la contestation, des volontaires ont nettoyé les rues dimanche, munis de grands sacs bleus. "Nous comprenons la douleur des gens, nous voulons un Liban non corrompu et des solutions, mais aussi un pays propre", a déclaré l’un d’eux.

Aux alentours, on pouvait lire sur des murs : "Le Liban est au peuple" ou "La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres". "Je suis ici pour faire tomber les hommes du président et son gouvernement corrompus", a affirmé Sanaa Mallah, 40 ans. "Il nous faut des dirigeants qui travaillent pour l’intérêt du peuple, et non pas pour une communauté confessionnelle ou un parti politique". "Nous ne voulons plus que des gens aient à supplier pour obtenir leurs droits légitimes et des services que l’Etat est censé leur prodiguer", a déclaré une autre manifestante, Dani Mourtada, 26 ans.

Un quart de la population sous le seuil de pauvreté Samedi et dans la nuit, les manifestations ont rassemblé dans une ambiance festive des dizaines de milliers de personnes à travers le pays.

À Tripoli, une ville pourtant conservatrice, la foule massée place al-Nour a dansé tard samedi soir au rythme d’une musique animée par un DJ et diffusée via haut-parleurs. Ailleurs dans le pays, des manifestants ont dansé et chanté. Des pneus ont été incendiés et des routes bloquées mais il n’y a pas eu de heurts avec les forces de sécurité samedi. Fait aussi rare que marquant, la contestation a gagné des fiefs du Hezbollah et du mouvement Amal, deux poids lourds de la politique libanaise.

Les Libanais expriment leur ras-le-bol face à des conditions de vie de plus en plus difficiles alors que la crise économique s’aggrave dans un pays classé 138e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International. Plus du quart de la population y vit sous le seuil de pauvreté selon la Banque Mondiale, alors que la dette publique culmine à plus de 86 milliards de dollars, soit plus de 150 % du PIB.

A celles et ceux, au Liban, qui se sont soulevés ce 17 octobre 2019 !

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