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De Brest-Litovsk à Dantzig, en passant par Rapallo… !

vendredi 25 octobre 2019, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 25 octobre 2019).

De Brest-Litovsk à Dantzig,

en passant par Rapallo. . .!

Au lendemain du Traité de Non-agression Germano-Soviétique, Staline et Dimitrov pensaient effectivement que le front antifasciste avec la bourgeoisie "démocratique" ouest-européenne avait été rompu du fait de cette dernière et ils escomptaient que les Partis Communistes occidentaux, et en premier lieu, le PCF, seraient capables de mobiliser le prolétariat contre elle, sapant ainsi les bases de la guerre impérialiste imminente.

Une grosse pierre dans le jardin « historique » du social-chauvinisme thorezien passé (PCF) et présent (PRCF & Cie)… Mais qui ne conforte néanmoins en rien le discours gauchiste sur la « trahison soviétique », bien au contraire… D’une pierre deux coups, en quelque sorte… Ou à nouveau l’art, pour la « gauche » française de se retourner un pavé sur ses deux pieds !

« Поэтому диалектический метод считает, что ни одно явление в природе не может быть понято, если взять его в изолированном виде, вне связи с окружающими явлениями, ибо любое явление в любой области природы может быть превращено в бессмыслицу, если его рассматривать вне связи с окружающими условиями, в отрыве от них, и, наоборот, любое явление может быть понято и обосновано, если оно рассматривается в его неразрывной связи с окружающими явлениями, в его обусловленности от окружающих его явлений. » Источник : Сталин И.В. Cочинения. – Т. 14. –

« C’est pourquoi la méthode dialectique considère qu’aucun phénomène de la nature ne peut être compris si on l’envisage isolément, en dehors des phénomènes environnants ; car n’importe quel phénomène dans n’importe quel domaine de la nature peut être converti en non-sens, si on le considère en dehors des conditions environnantes, si on le détache de ces conditions : au contraire, n’importe quel phénomène peut être compris et justifié, si on le considère sous l’angle de sa liaison indissoluble avec les phénomènes environnants, si on le considère tel qu’il est conditionné par les phénomènes qui l’environnent. »

Un échange à propos d’un texte de Georges Dimitrov, adressé au PCF, en Octobre 1939, peu de temps après la signature du Traité Germano-Soviétique de Non -Agression, et republié par Ligne Rouge-L’employé en lutte, au début des années 70.

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salut camarade

Voici un texte rare ou Georges Dimitrov se prononce en faveur[???] de la guerre impérialiste, je ne pense pas que nous le trouvions sur le net,[…]

G.B.

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Bonjour, camarade !

Encore merci pour ce texte remarquable, effectivement ! [..]

…il apparaît néanmoins que la ligne proposée était effectivement intenable pour le PCF et elle n’a officiellement tenu que de Septembre 1939 à Mai-Juin 1940, sans avoir abouti aux résultats escomptés, faute de capacité mobilisatrice du PCF, nettement surestimée dans ce texte, de par le fait… ! http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article49937

Il y aura donc lieu de « recontextualiser », avant republication,[…]

Et de plus, les sociaux-chauvins actuels résiduels mais malgré tout plus nombreux que les rares ML sont de toutes façons absolument indécrottables !

Bien à toi,

Amicalement,

Luniterre

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Salut camarade ML

Ce que je pense du texte de Dimitrov. Ce dernier était resté sur la position de Zimmerwald « guerre civile révolutionnaire contre la guerre » qui va se terminer par Brest Litovsk la paix sur les baïonnettes allemandes, l’ échec de l’ armée rouge en Pologne, et le sabotage de la révolution allemande ( traité de Rapallo)

Il met en place une collaboration militaire secrète qui durera jusqu’en 1933 avec des camps d’entraînement allemands secrets en URSS dont une école des gaz de combat à Saratov, une école d’aviation près de Lipetsk et un centre d’études et d’entrainement des chars de combat à Kazan.

Par ce traité (précisément la collaboration militaire secrète), l’Allemagne va se réarmer, cet accord constituant alors une entorse grave au traité de Versailles .

On n’ est déjà plus sur un développement de révolution mondiale passant par Berlin, mais par une déploiement qui passe par Pékin et calcutta Lénine toujours aux commandes. Le socialisme en un seul pays est formalisé par l’ enfant chéri du parti Boukarine. Puis va arriver la montée du Nazisme qui doit s’ armer pour liquider l’ URSS.Staline tout comme Lénine est un grand stratège nationaliste et il va jouer sur les contradictions impérialistes pour gagner la guerre patriotique ou plus exactement la guerre anti- fasciste pour la démocratie. La guerre civile révolutionnaire n’ est pas à l’ordre du jour.

Le caractère de la guerre avait changé et la révolution mondiale sera pour demain…Voilà pourquoi je me suis rangé du coté des conseillistes. qui ne sont pas sans défauts.

Bien à toi

G.B.

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Bonjour, camarade !

La dialectique c’est à la fois l’étude des contradictions et l’étude des liens complexes entre les différents éléments en interaction.

Liens et contradictions évoluent de manière synergique, que ce soit pour le mieux ou à l’inverse, pour le pire…

En fin de compte, si les contradictions permettent de comprendre le sens immédiat du mouvement, c’est bien l’état des liens, qui, à un moment donné, détermine une situation.

Pour comprendre une situation telle que celle de 1939, il faut tenir compte d’une situation particulièrement fluctuante et en grande partie indéterminée, surtout pour les analystes de l’époque, aussi honnêtes et pleins de bonne volonté soient-ils !

Il me semble que ce caractère fluctuant ressort assez bien de la notice « Maîtron » sur G. Dimitrov, dont le lien était déjà mentionné dans mon précédent mail.

http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article49937

Tu me dis : « Ce que je pense du texte de Dimitrov. Ce dernier était resté sur la position de Zimmerwald « guerre civile révolutionnaire contre la guerre » »… Or il semble que l’initiative de cette position exprimée dans ce texte, en Octobre 1939, ne soit pas essentiellement à son initiative, mais bien à celle de Staline.

>>> « Jusqu’au Pacte germano-soviétique (23 août 1939), l’IC, Dimitrov à la tête, défendit la résistance au fascisme allemand. Les sections de l’IC devaient soutenir les efforts de l’URSS pour la création du front de la paix contre l’agresseur fasciste, pour défendre l’URSS du danger de l’agression militaire.

Le tournant dans la politique de l’IC eut lieu après l’entretien de Dimitrov et Staline* le 7 septembre 1939, au cours duquel Staline* déclara que la guerre actuelle était un affrontement entre deux groupes de pays capitalistes pour un nouveau partage du monde, pour une nouvelle hégémonie : « Nous ne sommes pas contre la bagarre entre eux qui les affaiblira tous. » Staline* proposa d’abandonner le slogan de Front populaire unifié. Les communistes des pays capitalistes devaient se prononcer et agir contre les gouvernements dans leurs pays, contre la guerre. Staline* chargea Dimitrov de préparer et de publier les thèses du CE du Komintern : il fallait faire savoir à la classe ouvrière que la guerre déchaînée était une guerre pour l’hégémonie dans le monde des grands patrons des pays capitalistes qui discutaient leurs intérêts impérialistes ; que cette guerre n’apportait à la classe ouvrière que des souffrances et des privations. Staline* appela à se prononcer et à agir contre cette guerre et contre ceux qui l’avaient déclenchée.

Dimitrov réalisa les indications de Staline* sous la forme de directives aux partis communistes (les 8-9 septembre). Le leader de l’IC parvint avec persévérance à opérer le tournant dans la politique des partis communistes, en soumettant à la critique et en corrigeant, en particulier, la direction des partis communistes de France et de Belgique. Pour assurer le tournant, Dimitrov écrivit l’article programmatique : « La Guerre et la classe ouvrière des pays capitalistes » qu’il avait dû remanier après les critiques de Staline*. Ce texte fut enfin publié dans les n° 8-9 de la revue Internationale communiste. Il soulignait le caractère injuste de la guerre impérialiste, condamnait la grande bourgeoisie des pays capitalistes et accablait en premier lieu la bourgeoisie des pays coupables de participer à la guerre. Il affirma que les impérialistes anglais et français étaient des partisans acharnés de la continuation de la guerre. » (Extrait de la notice)

Tout en signant un traité de non-agression, Staline espérait donc en démultiplier l’effet en rendant instables les arrières du capitalisme ouest-européen qui avait refusé le front antifasciste avec l’URSS. Ce front, de fait, était devenu provisoirement caduque. Cela nous paraît étrange avec le recul du temps et le poids historique du nazisme, mais c’est bien le fait qu’il fallait comprendre à ce moment.

L’erreur « relative » mais manifeste de Staline, sur ce coup, comme celle de Dimitrov, du reste, c’est donc bien d’avoir surestimé les capacités de mobilisations révolutionnaires des PC occidentaux, et notamment, du PCF !

Erreur néanmoins assez rapidement corrigée en fonction de l’évolution de la situation, telle que nous le montre la notice !

Concernant le traité de Rapallo, il est signé en Avril 1922, soit trois ans après la fin de la Révolution Allemande ! Difficile, donc de parler de « coup de poignard dans le dos » !

Et d’autant plus qu’il n’ a en rien empêché la tentative de l’Octobre Allemand de 1923, qui n’a à nouveau été gâchée que par les sociaux-démocrates « de gauche » et l’improvisation des gauchistes au sein de la direction du KPD

>>> « Le Politburo du Parti communiste soviétique se réunit le 23 août, en compagnie de représentants du KPD et du Komintern : la discussion conclut que la révolution allemande est entrée dans sa « phase supérieure » et qu’une insurrection est possible dès l’automne. Staline est plutôt partisan d’attendre le printemps 1924, mais finit par se ranger au consensus général. Trotski, du fait de son expérience durant la révolution d’Octobre, participe activement aux préparatifs de l’insurrection1. […]L’« octobre allemand », conçu comme une réplique de la révolution d’Octobre, devra aboutir à une insurrection dans tout le pays, dont une grève générale sera le déclencheur1.[…] Die Rote Fahne, le journal du KPD, s’emploie à préparer l’opinion à l’insurrection, en appelant à se défendre contre les « fascistes bavarois », et en publiant des courriers d’encouragement envoyés aux communistes allemands par Trotski, Boukharine, Zinoviev et Staline : la lettre de ce dernier, adressée à August Thalheimer, prédit que la révolution en marche en Allemagne « déplacera sans aucun doute le centre de la révolution mondiale de Moscou à Berlin »2.[…] Le 21 octobre se tient à Chemnitz une conférence des conseils d’entreprise, censée décider du lancement de la grève générale. Mais au dernier moment, et contrairement à ce que prévoyait le KPD, les représentants des sociaux-démocrates de gauche s’opposent énergiquement aux projets d’insurrection. La conférence se sépare finalement sans avoir lancé l’appel attendu à la grève. Devant ce refus de leurs alliés, Brandler et les autres dirigeants du KPD sont apparemment décontenancés. Le soir même, la direction centrale du parti décide d’annuler l’insurrection ; la commission allemande du Komintern se range à cet avis le lendemain1,3. […]Ce n’est qu’à Hambourg que les communistes locaux, dirigés par Ernst Thälmann, passent effectivement à l’insurrection, dont la nouvelle de l’annulation ne leur est pas parvenue à temps. Isolé dans le pays, le soulèvement de Hambourg est écrasé par la troupe, au prix d’une centaine de victimes et de plusieurs centaines de blessés2,3. »[Extraits]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Octobre_allemand

Même formellement, de plus, il est difficile de prétendre que Rapallo, en 1922, constitue une « entorse » au traité de Versailles, vu que l’URSS n’existait pas encore, en juin 1919, à la signature du traité, et que la Russie elle-même, que ce soit « impériale » ou « républicaine » blanche n’en était officiellement aucunement partie prenante !

Ce traité, de l’avis gnéral aujourd’hui, particulièrement et même excessivement lourd pour l’Allemagne, ne faisait pas du tout sens du point de vue de la paix et constituait précisément l’ingrédient N°1 d’une future guerre en gestation.

Isolée sur la scène internationale suite aux agressions occidentales et polonaises durant la guerre civile, l’URSS n’avait aucune raison de ne pas entreprendre de briser cet encerclement par cet accord avec la République de Weimar. L’Octobre Allemand montre que cela n’excluait pas la continuation de la lutte de classe révolutionnaire.

Le traité de Brest-Litovsk, signé avec l’Allemagne impériale, quant à lui, répondait à une situation où il était nécessaire d’arrêter la guerre pour commencer à construire sérieusement la Révolution. C’était évidemment une exigence de tout le prolétariat russe, tant ouvrier que paysan !

La Révolution Allemande ne commence elle, qu’en Novembre 1918, alors que le traité de Brest-Litovsk est déjà signé depuis Mars de la même année, et aurait même été certainement moins désavantageux si Trotski n’avait pas tant fait traîner les pourparlers, alors que l’armistice datait elle-même déjà de Décembre 1917 !

Dans toute cette séquence d’événements, de 1917 à 1941, aussi bien du point de vue de la simple chronologie que de l’analyse dialectique, on ne voit pas de contradiction réelle et sérieuse entre la stratégie diplomatique qui a permis à l’URSS de naître et de grandir et la lutte de classe révolutionnaire à l’échelle mondiale.

D’un point de vue rationnel, dépouillé de tout préjugé idéologique, je n’arrive donc pas à comprendre ce qui a pu t’éloigner du ML pour passer au « Conseillisme » sur la base d’un lien inexistant entre le traité de Rapallo et l’échec de la Révolution Allemande.

Bien entendu Rapallo a renforcé la base économique de la République de Weimar, mais ce n’était donc pas encore, précisément, celle du fascisme. Rapallo a donc évidemment également renforcé la base économique de l’URSS.

Si Weimar était resté dans son état de délabrement initial, cela n’aurait fait que hâter l’arrivée du fascisme au pouvoir, qui n’aurait pas tardé à combler, et encore plus ouvertement, au mépris affiché du traité de Versailles, son retard technologique et militaire.

Alors que sans Rapallo, c’est donc surtout l’URSS qui aurait eu plus de mal à assurer son décollage économique rapide, indispensable pour résister à cet encerclement, que ce soit celui des fascistes et/ou des puissances occidentales impérialistes « libérales » !

Révolution et diplomatie ne sont donc en rien incompatibles. En fin de compte, c’est toujours la base économique qui rend les avancées sociales possibles et surtout, durables.

Amicalement,

Luniterre

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27/10/2010 > QUELQUES RÉACTIONS ET COMMENTAIRES NOUVEAUX SUR TML…

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/10/24/de-brest-litovsk-a-dantzig-en-passant-par-rapallo/

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Doc pdf original photos >>>

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2019/10/g.-dimitrov-octobre-1939.pdf

Copie texte >>>

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2019/10/g.-dimitrov-octobre-1939-copie-texte.pdf

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